
rébenthine & de l’huile de térébenthine, fait la poix
que l’on appelle poix de Bourgogne.
Dans quelques endroits, on fait des creux autour
des vieux pins que l’on brûle', & il en découle
une liqueur noire, réfineufe & huileufe, que l ’on-
appelle poix noire ^ & communément tare , goudron
& brai liquide.
Dans d'autres endroits , on coupe des morceaux^
de ce que l’on appelle torche, & on les place dans
un fourneau de pierre ou de briques fait exprès,
auquel on larde un trou pour y mettre le feu, &
par ou la flamme puiffe fortir d’abord.
Lorfque ces morceaux de bois font allumés, on
ferme ie tout exactement.
Alors il fort par la violence du feu beaucoup de
liqueur noire, qui coulé dans des canaux faits avec
art , par lefquels cette poix eft conduite dans des
creux ; ou dans des vaiffeaux propres à la recevoir,
La poix noire liquide étant repofée aiïez. longtemps
dans des vaiffeaux convenables, il nage au
dedans une liqueur fluide , noire, huileufe, que
l ’on appelle huile de poix ^ & improprement huile
de cade.
Quelques-uns font cuire la partie la plus grofîière
de la poix jufqu’à fîccîté , & ils forment une autre
efpèce de poix sèche, ou de brai fec.
De toutes ces fubflances réfineufes brûlées, on
retire une fuie noire & légère, que l’on appelle
communément noir de fumce , & que l’on emploie
tres-fouvent pour préparer quelques couleurs , oü
l’encre dont fe fervent les imprimeurs.
V O C A B U L A I R E .
.A. R c a n ç o n ; c’eft le brai fee , ,ou le réfidu friable
& roufsâtre du fuc réfineux du pin. Huîle de cade ) c’eft la même que l’huile de
poix.
Barras ; c’eft le fuc réfineux qui fe fige le long
de l ’entaille qu’on a faite au pin, & qu’on efl oblige
de détacher avec une petite ratiffoire.
Huile de térébenthine ; c’eft la liqueur d’une
odeur pénétrante & aiïez défagréable, que l’on obtient
par la diftillation du fuc tféfineux du pin.
Braî gras ; c’eft une fübftance réfineufe, formée
de trois parties de pegle & d’une partie de
goudron , mifés fur un fourneau dans une chaudière
de fe r , fondues enfemble & bien, écumées.
Brai sec; c’eft le fuc réfineux du pin, qui a été
préparé dans des moules.
Encens blanc, nom qu’on donne au foc réfi-
neux du pin qui eft en croûte sèche, blanche &
pure.
Encens madré ou encens de village , nom qu’on
donne au fuc réfineux du pin qui eft en cfoute sèche
, mais d’une couleur brune & fale.
G alipot; c’eft le fuc réfineux qui coule fous une
forme liquide, des.entailles faites au pin.
G oudron ; c’eft le produit de la partie dés pins la plus chargée du fuc réfineux, & qu’on obtient
du bois meme que l’on fait brûler, d’où découle
cette lubftance noire, un peu liquide , mais épaiflè
& gluante, enfin le goudron.
Huile de eoix ; c’eft la liqueur fluide, noire,
huileufe, qui fumage la poix qu’on laifle ïepofer
quelque temps dans des vaiffeapx.
L ïber^ , nom de la féconde écorce de l’arbre ,
particuliérement du pin.
Noir de fümée ; c’eft une fuie noire & légère,
qu’on retire des fübftances réfîneüfes qu’on fait
. brûler.
Palimpissa^;c’eft la mafle dure, friable, rouf*
fatre clu fuc réfineux du pin qu’on trouve au fond
du vaiflèau où il a dépofé.
. Pegle on donne ce nom au fuc réfineux du
pin qui s’eft converti en gâteaux d’une matière
noire & dure.
Pin , arbre réfineüx, qui croît dans les terreins
fablonneux.
, Poix ; c’eft: une préparation du fuc réfineux du
pin fauvage.
Poix seche ; c’eft le réfidu friable & roufsâtre
du fuc réfineux du pin.
Poix de Bourgogne; c’eft la réfine blanche,
fondue avec de la térébenthine & de l ’huile de térébenthine.
Poix noire artificielle ; elle fe fait avec le
brai fec & la poix noire, liquide, commune#
Poix navale ; c’eft un compofé de la poix noire
artificielle, du brai fec, du fuif de boeuf & de la
poix noire, liquide , commune, fondus enfemble.
Elle fert d’enduit aux vaiffeaux avant de les lancer
à l’eau.
Résine ; c’eft le fuc réfineux du pin , bien dépuré
& bralfé dans de l’eau chaude, qu’on laifle
enfuite durcir dans des moules.
Réfine blanche ; c’eft la croûte blanche & fans
ordures du fuc réfineux, qu’on tire par incifion
du pin.
T are , nom que l’on donne en certains pays à
cette liqueur noire, réfineufe & huileufe, que l ’on
appelle poix noire
T ède ; c’eft la partie du bois du pin, qui a été
entaillée.
T érébenthine ; c’eft la partie la plus fluide du
fuc réfineux du pin, & qui a été palfée à travers
des paniers d’ofier.
T érébenthine de chaudière ; c’eft la térébenthine
qu’on prépare, par le moyen de l’eau
■ chaude , dans .des chaudières.
T érébenthine du soleil; c’eft la térébenthine
qu’on tire du fuc réfineux du pin, expofé au grand
foleil dans des baquets.
T orche, nom des parties de bois que l’on coupe
du pin.
Z opissa; c’eft la poix navale, reliée long-temps
fur les vaiffeaux, & qui a contracté quelque falin
de l ’eau de la mer.