
11 faut aufli mettre de la poudre dans le milieu
de la longueur des cheveux, ayant 1 attention , avant
& aprèsj de toujours employer un peu. de pommade
pour en retenir la poudre ; & en peignant,
toujours le dos du peigne en bas , on parvient à
faire deteendre la poudre jufqu’à la pointe , fans
prefqu’en faire tomber par terre.
Etant bien garni , on finira par mettre légèrement
de la pommade par-deflus ; & fi.on ne fait
le chignon tout de fuite, on l’attachera avec le
ruban , de façon que la poudre ne tombe point.
'Façon de défaire les pa p iilottes ]iimpies comme
doubles , & de garnir les cheveux.
On défait les papiilottes, en détortillant le papier
avec précaution pour chacune ; & pour celles
qui font doubles, il faut les'dérouler avec grand
foin jufqu’à-la poihte.
Quand elles font toutes défaites , on peigne les
doubles les unes après les autres , avec la précaution
de les dérouler, tant avec les doigts de la
main gauche qu’avec le peigne de la main droite.
En les peignant doucement, toujours en remontant
fur celles d’en haut, on fera sur de ne faire
aucun mal.
Enfùite on prendra un peu de pommade qu’on
étendra bien dans les mains , les promenant légèrement
fur les cheveux à plusieurs reprîtes , fai-
fan t entrer les doigts jufques dans la racine pour
y faire pénétrer la pommade, en en mettant fur
la peau.
On met enfùite de la poudre , avec la précaution
de tenir la main gauche au-deflùs du front,
pour que la poudre ne tombe point dans les yeux ,
& faire le moins de pouflière poflible.
C’eft en épongeant la pommade avec la houppe
de cygne, dont on aura pris de la poudre avec légèreté
; de forte qu’elle ne domine pas . plus que
la pommade, pour ne point trop deffecher les cheveux.
Comment i l fa u t commencer p a r difpofer un tapé,
Pour commencer à difpofer. un tapé avec une ou
deux boucles, on doit féparer les cheveux un peu
de biais, plus ou moins; c’eft-à-dire, qu’on doit
prendre la féparation du côté du chignon vis-à-vis
le haut de l ’oreille pour une boucle, & d’un pouce
au-deflùs pour deux.
En tirant toujours la ligne en deteendant fur le
devant de l’oreille . on peignera, à part & en gros
cette portion de cheveux qui fe trouve defîùs &
derrière'i’oreille, pour, quand on faura parfaitement
bien faire le tapé , en former des boucles.
Pour faire le tapé, il faut commencer fur le haut
de la te te , en fe prétentant un peu & légèrement
fur le devant de la pertenne ; on prend les'
cheveux par mèche , à commencer du cote du chignon
, environ la largeur de deux ou trois-papil-
Fottes ; on les démêle bien jufqu’à la pointe avec
le peigne à deux fins : bien peignés, on les reprend
par îe bas, en les mettant entre les deux
premiers doigts de la main gauche , de. façon qu ils
te trouvent dans la main, & appuyant le pouce
fur le premier doigt, afin de tenir les, cheveux plus
fermes.
Etant bien tendus , fans pour cela tirer, on tape
légèrement du côté du chignon , en laiftant aller
petit à petit la main gauche à la pointe, de façon
qu’avec la droite on faite fortir tous les petits
cheveux d’un air léger, d’avec les grands; & cela
jufqu’à la pointe , ayant attention de ne point trop
les enfoncer dans la-racine : alors on les reprend
encore du bas , & bien tendus en arriéré on tient
cette mèche entre le pouce & le premier doigt, les
quatre étant pofés en arrière , de maniéré à ne pas
etre appuyé fur. la tête.
Il faut élever les bras autant que l’on peut, &
ne point faire baiffer la tête aux perfonnes qu’autant
qu’elles le voudront bien.
Ainfî , tenant les cheveux fermes & légèrement
tendus en arrière , on tape par-devant, des
le bas, un peu plus ferme qu’on a fait en arriéré;
enterte que , quand les cheveux font tapes, ils te
tiennent prefque droits fur leurs racines.
De cette mèche on va à une autre, en fùivant
toujours la ligné fur le chignon , & fùr-tout que les
cheveux foient bien féparés : on la tapera de même
que la première ; mais en tapant en-deffus autant
que l’on pourra, on les liera enfemble, afin qu a
metere que le tapé fe fait, il ne s’y forme point
de raie.
Alors , de cette; première rangée,. on en fait une.
fécondé , qu’on prend aufli mèche par mèche en
les tapant de même légèrement en arrière; & iorf-
qu’elles le font, on les pote deflùs la première rangée
, en les tapant par devant éntemble , les tenant
toujours bien fermes^ de la main gauche, pour que
la droite ne puifle faire fortir que les petits „Cheveux
d’avec les longs , & cela depuis la racine Jufqu’à
la pointe, avec le côté le plus fin du peigne
à deux fins.
Sur toute chote, il faut avoir attentionde ne les point
trop enfoncer dans la racine, parce que cela,'dé-
garniroitle haut'& donnerait un air matelaffé, qui
aurait tout-à-fait mauvaife grâce. .
On doit à chaque rangée , avec' la queue du
peigne, remonter légèrement tous les cheveux dans
leur tens , fùr-tout les plus longs ,- pour garnir le
haut : on continuera cette fécondé rangée jufqu’en
bas, comme la première.
Enfùite une troifîème , que l’on prendra" plus
mince., parce qu’à mefure que l’on defcend fur le
devant ; on/doit les diminuer d’épàüteur , pour
faire le tapé.plus fin & plus uni.
Parvenu au bord du front, on aura la plus grande
attention à bien placer les racines, de forte qu’elles
fe préfentent comme des rayons, & forment bien
le contour du. front , de manière qu’en quelque
façon on puifte les compter.
C’eft Ici le moment qui demande le plus de réflexion
; c’eft aufli''celui où le goût doit beaucoup
préfider à faire .valoir plus ou moins les cheveux
& raccommodage, en cherchant à remplir tous les
vuides» j
D’abord, c’eft de bien placer tous les cheveux
dans leur tens avec la pointe d’une épingle ou la
queue du peigne; & enfùite pofaut légèrement la
main deflùs toute la coëffure , on tape très-doucement
en-devant un peu. ferme , en faifant entrer
les dents du peigne à queue, pour contenir les
Cheveux & les dégager de la figure pour celles
qui ont un petit front ; & tout de fuite on redonne
légèrement un coup à la totalité : puis encore
avec la queue du peigne , on cherche à remonter
tous, les cheveux droits dans leur tens, en
s’étudiant à remplir tous les petits creux qu’il peut
y avoir , fùr-toüt aux racines : en un mot, c’eft en
dégageant les cheveux de celles qui en ont trop
ou trop bas.
C’eft aufli en les retirant plus ou moins , pour
celles qui n’en ont pas beaucoup où qui les ont
trop éloignés , que l’on parvient à faire paraître
ou difparoître la confufion , & c’eft le goût qui fait
appèrcevoir d’un coup-d’ceil l ’air du vifage qu il
convient.
Enfin , ce côté-là fini, on va à l’autre, où le goût
préfîde encore beaucoup à ne le pas faire .différent :
les deux côtés étant bien préparés également, on
fera le chignon, parce que s’il avoit été fait avant,
on auroit couru les rifques qu’il ne tint'pas’ pendant
le travail du tapé : ce qui pourtant eft égal,
de le faire avant ou après , pour quiconque fait
très-bien manier le peigne & les cheveux.
jFaçon de relever le chignon & de pofer.le
- peigne, j |
Le chignon étant bien garni , il nÿ a plus qu’à
le relever : ainfi les cheveux étant déliés, on donne
encore deux ou trois coups de grand peigne jufques
dans les racines, pour l’élargir du bas ; alors
on prie la pertenne d’avoir la complaifànce de
paffer le cordon j que l ’on conduit jufqu’au bas du
côu , -plus où moins bas , fùivant la volonté des
perfonnes que l’on coëffe.
Tenant les'cheveux de la main gauche, non pas
à poing fermé 3 .mais ouvert , pour ne point tant
terrer les cheveux, on paffe le peigne en-deflùs &
en deffous, & on les peigne légèrement en élevant
la main à mefure jufques vers la moitié de leur
longueur.
Les prenant donc par le milieu avec la maki
droite, pendant que l’on pote la gauche en-dedans
fùr le cordon, pour former en quelque façon le
rempli; celle-ci doit remonter toujours en-dedans
pour prendre la place de la droite , pendant que
l’autre pofè ce qu’il- y a de trop long fùr le côté ,
afin d’éviter de tomber fur le tapé.
Non-feulement on gâterait ten ouvrage en l’em-
pliflant de poudre, mais c’eft qu’il eft très-maüf-
fàde pour les. perfonnes de fe tentir . tomber les
cheveux ter le nez & la poudre dans- les., yeux.
Pour l’éviter, lorfqu’on conduit la main gaüche
en montant en-dedans' l’épaiiteur du chignon jusqu’au
haut de< la tête , à deux doigts près du tapé,
il faut, comme je viens de le dire, que la droite
reprenne tous les cheveux , pendant que l ’autre
met avec attention ce qu’il y a de trop fùr le côté
gauche.
Enfùite on paffe légèrement .la main gauche en-
dedans les cheveux pour les. tenir, tandis que la
droite donne feulement deux ou trois légers coups
de peigne, avec les grofles dents de celui à deux
fins, en le-tenant légèrement tend.us en l ’air.
Alors la main droite reprend les cheveux qu’elle
écarte un peu de la tête, pour donner l ’aifance à
la gauche de renfoncer le bout--dans le 'fond' du
chignon.
S’il arrive qu’il te trouve plus long que le fond
du chignon, on en laide remonter encore la pointe,
après en avoir garni le bas.
Quand cela eft bien arrangé , .on retire les doigts’
de la main droite qui te trouvent pris dans le
rempli du haut, on pote légèrement la main gauche
deflùs, en écartant les doigts pour tenir les cheveux
de toutes parts : alors avec la droite j on.
achève de donner une forme agréable au chignon ,
en peignant toujours légèrement fur les deux côtés
qui font le plus dans le cas de te 'défaire.
Dans ce moment on doit s’accoutumer à avoir de
la vivacité , de crainte de fatiguer les perfonnes
qui tiennent le cordon; & à mefure que le peigne
va en en-haut, les doigts de la main gaudhe, qui
doivent être écartés, doivent aufli fe déranger l ’un
après l ’autre pour lui laiffer paflage, afin de pouvoir
le liffer jufqu’au haut du rempli.; -
Etant arrangé bien droit, pas plus épais d’un côté
que de l’autre, alors on.met le peigne de manière
à bien, prendre tous les cheveux : d’abord on le pote
droit à trois doigts près du rempli, plus au moins-,
fùivant la largeur du peigne, & toujours de façon
à ne point gêner à mettre la toque ou.couffin qui