
tre , en descendant, de l’épaiffeur du doîgt, ayant
attention de toujours mêler des cheveux de la première
avec la fécondé, afin de ne les pas couper
plus courts.
Il faut toujours tenir les cheveux droits bien tendus
, en montant vers la première réparation , pour
que ceux de la tempe fe trouvent plus longs que
ceux de defliis la tête , à moins que Ton ne voulût
confèrver ce que l’on appelle une phyfionomie.
On doit pour lors laifTer environ deux doigts
de chaque côté de la première réparation, qui forme
le milieu du front ; il ne faut pas les couper
fi courts que les autres , & quelquefois même ne
les point etager, fuivant que les perfonnes veulent
avoir cette phyfionomie lifîe ou bien crêpée.
Pour cet effet, il faut commencer la coupe des
cheveux après avoir féparé & mis à part de quoi
la faire ; & , pour que ceux-là ne gênent point
pendant l’opération , on les attache avec une '
épingle.
Les deux premières meches , Gomme il eft dit
ei-deflus , ou celle qu’on pourroit prendre après la
phyfionomie , doivent guider & conduire alternativement
jufques par derrière le haut de l ’oreille,
& par-devant jufqu’au bas des racines, ayant toujours
l’attention , comme il eft d it, de bien peigner
les cheveux en remontant à la première fé- -
paration.
S’il arrive que des perfonnes veulent que leurs
racines foient très-courtes , il faut alors les couper
à part, auffi par meche, dans le même ordre que
ci-deflus, pour les mettre d’égalité.'
Pour ce qui efl derrière, l’oreille, on le ïaifle
pour la fin.
Après avoir coupé les cheveux de cette manière
avec toute l’attention poflible , on les baifie tous
en devant, comme il efl dit à l’article ci-deffus :
on en coupe la pointe à commencer par le haut,
& allongeant toujours du côté de la tempe ; enfuite
on les repeigne en les remontant droits dans leur
fèns , comme il efl dit dans le même article.
Les cheveux étant bien remontés, on en coupe
encore les pointes dans le même ordre.
Prenant alors les cheveux qui font derrière l’oreille
, qui doivent être deftinés pour faire des
boucles, on fera la même choie qu’à l’article ci-
deiïùs.
C’efl l’article de l’art qui demande le plus de ré-^
flexion, parce que, dès la coupe , on doit prévoir
l ’accommodage qu’on doit faire ; car s’ils étoient
trop courts, on ne pourroit pas:faire un àceommo-
dage élevé ; de même que [s’ils étoient trop longs ,
on auroit bien plus de difficulté a les réduire bas.
. Ce ne;fèroit qu’à force de taper qu’on- y paryiendroit,
& cela n’auroit point un air léger, qui fait
la perfection de la coéffure.
Ma niéré de couper les racines en vergettes.
Rien n’efl mieux que de baiflèr les cheveux que
l ’on defiine pour cela ; alors il faut prendre la réparation
à deux doigts près du milieu du toupet,
dont il faut bien fe garder de ne jamais couper
dans aucun temps , parce que cela fied très-mal &
a tout-à-fait mauvaife grâce, ce qui fait qu’on a
plus de peine à fe coëner : ainfî on , en Ïaifle environ
quatre doigts, & on commence la féparation
au-deflous.
Il faut la tirer nette, en augmentant légèrement
à mefure que l’on defeerid fur l ’oreille , à deux
doigts plus ou moins d’épaiflèur du bord des racines.
Les cheveux bien-peignés & couchés fur le front
tout près de'la tête , on les coupe depuis le haut
jufqu’au bord de l’oreille ; enfuite relevant doucement
tous les cheveux qui font baillés., en pafïant
Légèrement le peigne defliis, on donne encore un
coup de cifeaux aux plus longs-, & alors on les repeigne
tout-à-fait en remontant fur les autres , ayant
attention de toujours chercher le feus des cheveux,
- pour qu’en remontant ils ne forment point d’épis,
ce qui arrive aflez fouvent quand on le fait au
: hafard.
Il faut donc, pour l’éviter, avoir la précaution
d’en chèTcher le vrai fens ; & , pour ÿ donner la
dernière perfedion , c’efl de pofèr & coucher,à plat
'le peigne fur les racines ,- ayant, le bras élevé ,
faire entrer, les dents légèrement, de façon que
les pointes "des cheveux qui viennent d’être coupés,
paroiflènt dedans & fur la fiirface des dents du peigne
, qu’il faut tenir élevé du derrière ; & donnant
légèrement le coup de cifeaux par-deflus , pour en
couper encore toutes les pointes , à commencer du
bas de l’oreille, allant.en montant jufqü’en haut
où finiflerit les vergettes.
Puis. avec un air d’aifance, récidiver plufîeurs
fois à remonter le.peigne dans les vergettes, & d’en
couper très-peu chaque fois , avec réflexion.
Si ; dans un cas de néçeflité, comme après une,
maladie, les cheveux tombent par trop grande
quantité, qui annonce une deftru.étion total©, il eft
de la prudence , pour les. conferver , d’ufèr du. remède
riéceiïaire en pareil cas, qui eft de les^cou-
per tous en vergettes , je^veuk dire, les faces ; car
pour le chignon, il fèroit trop long à revenir : il
faut néanmoins en couper une:bonne partie, plus
ou moins qu’on les aura longs!
Ainfî, comme on s’y eft pris pour couper les
racines, ori continuera de même , en les tenant
toujours plus longs du derrière, ainfî que le milieu
du toupet, : parce qu’à cet endroit les cheveux" fe
dépériflent
dépériflent moins que fur les tempes, qui eft la
partie la plus délicate.
On laiffera de chaque côté de quoi faire une
ou deux boucles , fuivant la volonté des perfonnes :
on les tiendra beaucoup plus courts, & on aura
attention de rafraîchir fouvent la totalité.
L e temps propre pou r couper les cheveux.
Suivant les préjugés reçus , vrais ou faux, le .
vrai temps de la coupe des cheveux eft le même
que celui de la coupe des bois.
Pour ces derniers , on choifit toujours un temps
propre à les faire re.pouiïer avec- produdion.
Pourquoi ne le feroit-on pas auffi pour les cheveux
?
O r , le vrai temps pour les couper eft depuis la
nouvelle lune jufqu’à la pleine, ce qui fait quatorze
jours.
Pour les cheveux coupés-en vergettes, pourcaufe
de dépériflement, il faut qu’ils le foient environ
tous les quinze jours pour les fortifier ; pour lors on
prendra les premiers jours de la lune , puis la
veille ou le jour de la pleine lune, & par la fuite
fine fois par mois, en choifîflant un jour dans le
premier quartier. - •
On prétend qu’ en obfèrvant cette méthode, dès
le . premier accident, on ne fera jamais dépourvu
de cheve.ux , à moins que la nature ne fe foit ou- l
bliée.
Ma nière d e , couper les p a p illo tte s .
Les cheveux étant bien coupés avec réflexion ,
peignés avec toute l ’attention , la propreté & la
légèreté poflible , à ne point laifTer de vieille poudre
, on fe difpofera à méttre les papillottes.
‘ Pour apprendre à les couper, il eft néceflaire
de connoître le fens du papier : pour l’ordinaire,
on fe fert de papier brouillard , parce qu’il eft
plus doux St plus liant.
On coupe d’abord le premier p l i , qui eft celui
du marchand ; enfuite on le plie en deux, en travers
, &-■ non pas en long.
On coupe encore ce fécond p l i , & du reliant
dans fon plus étroit, on le plie en deux ou trois ,
fuivant la grandeur des papillottes qu’on veut avoir,
ce qui fait encore un ou deux plis à couper ; & ce
reliant, qui doit être plus ou moins large, fuivant
qu’on l ’aura coupé, en deux ou en trois T on le
coupe en triangle, & toujours par le plus étroit :
ce qui lui donnera la forme d’un côté qüarré , . &
de l’autre pointu.
La papillotte étant coupée dans fon vrai fens ,
le papier ne fe creve point quand on met les pa-
A r t s 6 * M é tier s . T om. V I ,
pilîottes Amples, mais auffi il fe déchire droit
quand l’on en a befoin pour mettre les doubles :
cela évite d’en couper de plufîeurs façons.
Ce qui eft très-gênant quand on eft aux doubles,
c’efl qu’il faille avoir tantôt une grande papillotte,
tantôt une petite, comme font bien des perfonnes.
Ainfî , la manière dont on dit ici de couper les
papillottes dans le vrai fens du papier1, abrège le
temps, puifqu’elies font toutes égales ; & quant
au befoin de les mettre doubles, on déchire par
le côté pointu ou quarré , dans toute fa longueur,
une petite bande qui fe déchirera droite, en bas ,
pour s’en fèrvir au befoin : ce qui aflurément ne
pourroit pas fe faire, fî elle n’étoit pas coupée de
façon à connoître fon vrai fèns.
L a fa ç o n de féparer le s cheveux pou r mettre les
pa p illo ttes .
Quoique le travail des papillottes ne foit point
fait pour relier , il n’en exige pas moins de la réflexion
pour faire plus ou moins valoir les cheveux
, jointe à une très-grande attention dans la
façon de les mettre , enforte qu’il n’y ait pas un
cheveu qui pafle hors les. papillottes ; ce qui les
mettrait en danger en les pinçant au fe r , 8c oc-
cafîonneroit à faire beaucoup de mal.
Pour mettre les papillottes, il faut avoir attention
de bien féparer les cheveux pour chaque papillotte.
On commence ordinairement fur le milieu de
la tête; mais cela eft arbitraire quand on eft bien
au fait : on cherche les pofitions qui font les plus
faciles.
Suppofbns le milieu de la tête où fè fait la première
féparation , on doit toujours commencer par
les plus longs , qui. font ceux du. côté du chignon.
Ainfî , prenant une mèche groflê comme le bout
du doigt, on la fépare bien quarrément avec les
dents du peigne ; - on la tient bien tendue dans les
doigts fans trop tirer, & l ’on fait enforte de s’accoutumer
à tourner avec les deux premiers doigts ,
comme en jouant, cette petite mèche depuis la ra-?
cine jufqu’à la ppi nt ec e qui donne une dextérité
& un air d’a:fance à manier les cheveux.
Ainfî’ parvenu à la 'pointe, on la courbe un peu
fî elle n’a pas encore été frifée , ou s’il n’y refte
aucun veftige de l’ancienne frifure ; s’il en refte
encore, cela donne plus de facilité ; car à force
de tourner leftement cette pointe dans les doigts ,
on parvient à - lui faire prendre fon vrai fèns , 8ç
du bout des doigts on en tient la pointe que l’on
fèrre bien entre le pouce & le premier doigt, en
lui faifant faire plufîeurs tours.
A, mefure que l ’on avance, on les fèrre plug