
précifément comme le font les tuyaux de fonte destinés
à- la conduite des eaux.
Cette plaque trouée dans (es quatre coins, reçoit
autant de chevilles de fer, fur lefquelles glifle un
morceau de fer quarrée, dont- le milieu eft un peu
bombé; lorfque ce fer eft prés du cylindre, il bouche
exactement fon ouverture, & on Tafiujett-it avec des
clavettes de fer qu’on entre de force dans les chevilles.
Ces cylindres fe pofent au nombre de feize, (iir
une elpece de galere, de manière à être appuyés fur
les deux murs latéraux » d’un, côté parle tuyau du
pètit calibre, & de l’autre par le corps du cylindre
même ; ils font arrangés alternes", afin qu’il y ait
autant dè- petits calibres d’un côté que de l’autre;
& entre chacun il y a un vuide de l’fefpace- d’un
demi-diamètre de chaque cylindre. Cette galère eft
plus large que les galères à eaux-fortes, & recouverte
par un dôme folide & à demeure..
Voici leur ufage : par l’orifice- quarre de chaque
cylindre, on fait entrer des chiffons tant qu’il y
en peut tenir-; on bouche cet orifice en gliffant la
pièce ou-bouchon quarré fur les chevilles & enfonçant
les clavettes ; à l’autre extrémité on abouche
au tuyau de petit calibre de groffes.baufeill.es figurées
emballons de terre de Savigny ; on les lutte avec de
l'argille détrempée, & l’on établit le feu dans la
galère; on l’augmente jüfqu’à faire rougir obfcuré-
méntles cylindres, & au- boujt de huit heures au plus.,
l ’opération, eft finie.
On ôte les clavettes, pour enlever le bouchon dè
chaque cylindre; on retire avec un crochet les
chiffons réduits en charbon:, & on en introduit de
nouveaux pour reboucher- enfui'te & faire une fécondé
diftUiation ; ce qui donne par jour le produit
de trente-deux cylindres chargés chacun au moins
de quarante livres de chiffons*
Ainfî un feul homme, peutdans une journée difo
tiller douze cents pefant de chiffons, & on trouve
dans l.es ballons de terre neuf cents livres de produit,
dont trois cents à peu près en huile empyreumatique
inutile pour l’opération principale , & fîx cents qui’
fbnc le phlegme- chargé du fel volatil obtenu par la
combuftion. des chiffons qui, en y-comprenant tous
les frais, reviennent au plus à dix-huit-livres.
On a eu, d’autre part des eaux-mères defalihes
en abondance, & qui.coûtent au plus, a caufo des
frais de tranfport y dix livres le quintal. On les fait
évaporer-dans de grands vaifteaux de plomb, ou
dans dès vafesde fer, en y jetant de tèms en te’ms
un peu de- chaux éteinte-, pour-fixer l’acide marin
qui pourroit-s’évaporer.
Quand l'a liqueur eft épâiïïlë au point què-fe pèfër
liqueur deM. Baume indique le quarantième degré
alors on verfe.pour cinquantë.livresde cette liqueur
rapprochée cent livres du phlegme chargé de l ’alfeali
SfcQlfttil.dès chiffons»,
JLa maffe .devient bourbeufo ; on la laïfîe dépofer,
on lave lç fédiment, on filtre toutes les liqueurs , &
on les met à évaporer jufqu’à fîccité. Cette malle eft
un nouveau compoféd’acide marin & d’alkali volatil?
c’eft-à-dire, un vrai fol ammoniac, qu’il ne s’agit
plus que de fublimer.
Obfervez qu’une des principales manipulations,
dans la fabrication du fel ammoniac avec l’eau-mère,.
eft de l’évaporer jufqu’au point où l’indique M. de-
jVIachy, & même jufqu’à ficoite ; lâns c,ette précaü- *
tion , l’alkaii volatil rie decompoie pas complette-
ment Teau-mère1.
On diftribue la liqueur chargée d’acide marin 8i
d’alkali volatil, dans, dès ibalions de verre de la
[.contenance de fîx à feptpintes,.dè manière à-ne les.
remplir qu’à peu près à moitié. On place ces ballons
dans la galère, pu fourneau, à fable} on . les enfoble-
.'jufqu’à la hauteur de la matière qu’ils contiennent
on allumé le-feu, & ort le pouffe par degrés, 'en
obfervant de déboucher le çol du ballon dans le*
commencement de la fublimation, pour éviçjer la-
fra&ure què feroit naître le peu d’air çonferyé.daris
l ’intérieur du ballon,.
. Lorfqu’une fois l’air a été' chaffé entièrement,
ou tellement dilaté par la chaleur , qu’iL eff pfefqüe-
nul, cette précaution devient inutile*
Au bout de fix heures on donne le dernier coup-
de feu , qui rougit obfcurément le fond des ballons?,
c’eft ce qu’en EgypteJls appellent le feu d'enfer. Om
le continue pendant une bonne, heure., puis on laiffe-
refroidir..
On trouve dans chaque ballon, en le caftant,
un pain de fel ammoniac très-blanc & très tranfpar-
rent, & les.proportions indiquées ci-deftus fournit
fènt au total trente livres de ce fel, qui, fi l’on veut
en établir la valeur, (e trouvera revenir à dix-huit
fols la livre au plus. Suppofons qu’il coûte vingt-
quatre fols, il y a encore bien loin de là à cinquante-
deux fols que coûte le fel ammoniac d’Egypte.
t a fublimation du fel ammoniac en gâteaux compacte,
comme celui d’Egypte , eft plus difficile-
qu’on ne le pfnfe; & je la regarde, dit un chimîfte-
allemand-, comme l’un des points les plus délicats
dans la préparation de ce fél. Voici en peu dé mots,
les règles ($ie l’expérience m’a fait découvrir.
i °. Il faut, que les matières à fublimer fpienfc
exactement.mêlées & pulvé.rifées,
T' i°.. Le vafe ne doit-pas être-trop grand ; fa figure
oblongue , munie d’une petite ouverture, environ
comme les cruches d’eau minérale..
3Ô. Il faut qu’il Toit rempli jufqu’au tfers de fa
hauteur, & que-la moitié du vafe foit enfoncé dans-
le fablé ou dans le feu, pour qu’il foit expofé'à la-
plus forte chaleur. On bouche l’orifice avec. un.
bquchçn ,de papier , on; donne alors un feu vif jufe
igu'à ce que le fel ammoniac monte i ayant taujoiite
attention d’empccher par une baguette qu’on introduit
de tems en tems dans-le pot à fublimer, que
rprifice ne fe ferme pas trop vite, fans quoi l’on au-
ïo it i craindre 1 a rupture des v ai fléaux.
:Sel-ammoniac de M. Wenfel.
;M. Wenfel a découvert une. méthode des plus
ïngénieufes pour faire le fel ammoniac t la voici.
■ On mêlé deTalkali volatil délayé avec de l ’eau
ëc du gyps, qui en s’unifiant avec l’acide vifriolique
dugyps forme le fe l ammoniac fecfet de Glauber,
On évapore la liqueur ammoniacale : afin d’obtenir
founiforme sèche le fèl ammoniacal, on le mêle avec
parties-égales de fel commun & on le fublime.
En répétant ces procédés deM.Wenfel, où trouve
lé vérité de foh affertion;. mais il faut obforyér :
que l’alkali volatil ri’agit pas tout de fuite fur le
gyps, mais feulement au bout d’un certain tems,
êt qu’il faut par conféquent laiflèr ce mélange quelques
joui» avant de décanter la liqueür, qui.furnage
lé gyps déêompolie. ‘ /.
.^ 2.?.; Il .fout avoir, foin de brader & de remuer
fouvent le gyps, fons quoi il fe forme fouvent en i
gâteaux durs , fur lefquels. l’alkali volatil n’a plus
d’a&ion.
Après avoir préparé la liqueur ammoniacale,
ajoute le chimifte allemand, jé l’évaporai dans, une
baflîne de plomb battu d’Angleterre, & je mêlai le'
fel .obtenu avec parties égales de fel commun, •& le
fublimai dans unmatras de verre, ce qui donna un
tfès-beau fèl ammoniac.
• On peut fe procurer de l’alkali volatil pour cette-
opération, foit en diftillant des ongles de pieds de
boeuf, foit en diftillant, dans de grandes chaudières T
de l’ürine pourrie.
Quinze ongles, qui pêfent environ cinq livres
& dix onces , donnent affez d’alkali volatil pour
faire une livre de fel ammoniac trente pintes
d’urine fuffifeut pour obtenir la même quantité de
ce fel*.
. Sel ammoniac, en pain de fucre, de Brunfwiçk,
Les, frères Gravenhorft,, à Brujifwik, ont établie
dans cette ville une fabrique très-confîdérable de fel
ammoniac.. Voici la manière dont ils-s’y prennent
pour le faire-.
Ils diftillent de l’acide de fol avec de l'huile de
ïbuffre , en faturant de l’urine pourrie, l’évaporent
pôur lors à ficcité, & fübliment là maffe qu’ils
obtiennent. ■. ,
Ce fublime auroit befoin d’une fécondé fublima-
Étôn, pour paffer dans le> commerce ; mais foit qu’ils
trauvent Topératioii. de la fûbiimatioq trop difficile,
foit par cTatftrês raîfons, ils préfèrent là cryftallifa*
ticfd.i-if - " q çiùü
Ils font donc diftoudre çe fublime dans de l’eau
bouillante, & évaporent la liqueur à pellicule; ils
la mettent pour lors cryftàilifer, & agitent la liqueur
, afin que les cryftaux ne deviennent ni
grands ni trànfpàrens;
On prend enfûite des cônes, qui ont à leur extrémité
une ouverture fermée avec du papier cafte.
On y met ces petits cryftaux fort ferrés, l’eau
s’çç'oùle, & Ton obtient des pains de fol ammoniac
fembfobles aux pains de fucre,
'■ Efprit & fe l volatils ammoniacsy ou fe l volatil
'■ dAngleterre-.1 •
. Voici les procédés indiqués par M. de Maeby pouf
préparer l’elprit & le fol volatils ammoniacs.
Dans une- cornue de grèstubulée, & de la-capacité
de dix-huit æ vingt pintes^, placée dans un
fourneau de réverbère , on a introduit à peu près- -
douze livres de chaux vive, càffée par petits mor- .
ce aux; on a luté au bec de la .cornue un très-vafte .
ballon de verre ou de terre de Savigny, capable de
contenir vingt à trenté pintes. On a préparé d’autre-
part la fôlùtion de fix livres dè fel ammoniac dans
neuf pirites d’eau, qu’on a filtrée enfoite pour ôter ■
toute faleté qui coloreroit l’efprit.
On yerfetpar la tubulure un tiers a peu près de .
cette folüti.on, puis on bouche la tubulure; il fe
fait une vive . effervefcençe . dans l’intérieur des .
vaiffeaux.on la laiffe paffer, & pendant ce tems ’
il diftille (pontanément, c’eft-à-dire, (ans autré
chaleur que celle que produit cette effervefcençe,
une aftez bonne quantité de liqueur.
Cette première fougue paftee, on verfo promptè-
ment le refte de la folut ion& l’on attend, pour
méttre quelques-charbons dans de fourneau, que la
chaleur commence à diminuer: on entretient le feu
très-doux jufqu’à ce qu’il ne coule plus rien-, 8c après
avoir- laiffé- refroidit l’appareil riiie' bonne journée ,
on fépare le ballon avec précaution , & l’on vuide
dans des flacons huit à dix livres d’efprit très-volatil
& très-pénétrant qui s’y trouve.-
Comble le premier effet du mélqnge eft terrible,
! on a des ballons auxquels il y • a- une.tubulure vers le
..ventre ; .on la bouche & débouche de tems en tems,
pour donner iiïue à une quantité prodigieufe d’air
élaftique qui briferoit. tout s’il étoitretenu.
On fait maintenant ces tubulures dans les verreries;,
autrefois on les foifoit avec un poinçon bien acéré &
: un petit marteau , & j’ai vu un tems où un chimifte’
qui n’aüroit pas (h forer lui-même fos ballons, eût'
été regarde comme un ignorant par ceux que l’habitude
avoit rendu habiles à ce genre de travail.
Il faut convenir que T,efprit volatil que To®