
retire fi abondamment, porte avec lui l'inconvénient
de perdre très-facilement fon odeur, parce que le
fel volatil dont lui vient fa force , eft noyé..dans une
trop grande quantité d’eaù; ce qui le rend en outre
peu propre à préparer cette liqueur laiteüfé, connue
fous le nom d'eàk de luce ; mais il (u.ffit pour" êfte
livré aux fabricâns & ouvriers qui en ont befdin &
qui s’en contentent.
Les apothicaires de Paris préparent autrement
leur efprit volatil de fel ammoniac, & il n’eft ni
trop, phlegmatique ni trop concentré pour l’eau de
luce ; dans le premier cas la liqueur s’éclaircit en dé-
pofant en forme de crème la fubftance qui.la blan-
chifldit; dans le fécond, cette même fubftance eft
bituminufée & durcie, & le fépare de la liqueur par
grumeaux.
On prend deux livres de chaux , par exemple ;
on y vérfe une livre d’èàü, ôh laiflé ie mélange
dans la terrine jufqu’au lendemain ; cm le pète
alors pour y ajouter la quantité d’eau qui a dit s’en
échapper pendantTextin&ion de la chaux; enforte
qu’on ait à mettre dans la cornue toujours trois
livres de ce mélange.
On a d’autre part une livre de fel ammoniac bien
oet en poudre fine;;on la mêle avec les trois livres
ci-deflus i & l’on fe hâte de faire entrer le tout,
pèfant quatre livres, dans, une cornue de grès dont le
col foit large. & garni d’une efpèce d’entonnoir
formé par une feuille de papier roulé, qui garantit
ce col d’être fali pendant cette introdüftiott de là
matière à diftiller; èn y adapte promptémehé un
vafte ballon tubulé, qü’on lute exa&emetit avec
de la Vefïiebien affouplie ; on fait un feu très-modéré,
qu’ott augmenté à peine vers la fin , & quand il ne
pafle plus rien, on làifle refroidir; on trouve uiie
livTe à peu près d’efprit volatil-, bien autrement
pénétrant que celui des diftillateurs, & tel qu’ils le
préparent eux -mêmes lorsqu’ils le deftinent à faire -
de l ’eau de luce.
La meilleur'manière , dit Un chîmifte allemand,
qûè vj’aie- trouvée pour faite l’efpr-it dé fel
ammoniac avéc la chaux vive., eft de prendre huit
onces de fel ammoniac-em poudre, de l ’introduire
dans .une cornue, ,& d.’y ajouter huit onces d’eau
chaude. On introduit pour lots dans la cornuèféize
onces de' chaux pulvériféè, ayant un peu agité le
mélange, on y ajoute Une livré'd’eàü chaude; en.
diftUlant le tout a fîçcité, on bbtiént vingt-huit
onces d’efprit de Cè{ Jamnioîïiàt très-câùiuque.
Pour faire l’efprit de fel ammoniac avec l’aïkali
fixe, je prends huit onces de fel -ammoniac en pour
dre , & douze à quatorze onces d alkali fixe. Je mets
le fel ammoniac.& l ’alkali dans, .une cornue, j’y
ajoute dix onces d’eau, & la diftillatlon achevée,
je retire fei/.e onces & demie pafle a çfprit de fel
ammoniac très-fôEt.
Eau de L uce.
D e u x g ro s d ’h u i l e d e fu c c in r e c t i f ié e à P e a u , un'
g r o s de b a um e d e l a M e c q u e , & q u a t r e g ro s d’a l k a l î
f ix e t r i tu r é s d an s u n m o r t ie r d e v e r r e p e n d a n t u n
q u a r t - d ’h e u r e ^ p u is m is à d ig é r e r d an s h u i t o n c e s
d ’e x c e l l e n t e fp r i t d e v in - , f o rm e n t u n e - te i f itu r e d o n t
q u a t r e g ro s d o n n e n t à la l i v r e d ’ e fp r i t v o l a t i l l ’ é ta t
c o n f tam m e n t l a i t e u x q u i l u i a f a i t d o n n e r l e n om
d'eau de luet.
L a p h a rm a c o p é e d e L o n d r e s d o n n e l a r e c e t t e
fu iv a n te ; p o u r p r é p a r e r l ’ e a u d e lu c e ; C ’ e ft u n e d e s
m e i lle u r e s m é th o d e s , & M . M a c q u è r lu i d o n n e fo n
a p p ro b a t io n *
j Prenez quatre onces d’efprit de vin reâifié :
diftolvez-y dix a douze grains de fàvon blanc ; f
filtrez.pette difloluçipn, faites diflbudre enfuite dans
cet efprit de vin chargé de favon, un gros d’huile de
fuccin reftifiée', & filtrez de nouveau,à travers le papier
gris : mêlez de cette dîffolution dans Pefprit
volatil de fel ammoçiac, le plus fort & le plus pénétrant,
jufqu’à ce qup le mélange qu’on doit faire;
dans un flaCoh, & qu’on doit fecouer à mefure qu’il
fe fait, foit d’un beau blanc de làît bien mat : s’il1 fe
;formeune crème i la ;furfaCe, ajoutez-y un peu de
i’efprit de vin huileux.
E n g é n é r a l , l e p o in t e f f e n t i e l p o u r r é u f f i r à fa i r e ,
d e b o n n e e a u d e l u c e , .c’ e ft d ’em p lo y e r d e l ’ a l k a l i
v o l a t i l c a u f t iq u e , l e p lu s f o r t & l e p lu s d é p h l e gm é
q u ’ i l e ft p o f f ib l e .
Sel Volatil ammoniac ou fe l d‘ Angleterre.
P o u r fa i r e l e f e l v o l a t i l am m o n ia c , l ’ in t e rm è d e
& l e p r o c é d é fo n t d i f f é r e n s ; n o s d i f t i l l a t e u r s f o n t
f é c h e r f é p a r ém e n t d e l a c r a i e , d e l a p o ta f le & d u
f e l am m o n ia c .. O n m e t l e m é l a n g e d an s u n e v a f t e
j c o rn u e d e g r è s ; ori‘ l a p l a c e d an s u n fo u r n e a u d è
j r é v e r b è r e , & o n y lu t e u n g r a n d b a l lo n .
Quelques urts mettent, avant deluter, une demi-
livre de bon êfprit de vih dàn's la Cornue; d’autres
rêgardeiit cette précaution comme fuperflue; quelquefois
auftï entre le ballon & la cornue on place-une
alonge ou un ballon à deux becs ; le tout étant bien
luté avec de la veffie aflouplie, -on chauffe le fourneau,
& on en augmente par degrés la. chaleur, fans
cependant faire jamais rougir le fond dé la cornùe,
L ’ o p é r a t io n d u r e d e q u in z e .à d ix - h u i t h e u r e s :
p e n d a n t c e tem s fi l ’ on a a jo u té d e l ’ e fp r i t d e v in ,
i l p a f le c h a r g é d ’ u n e c e r t a in e q u a n t i t é d e f e l v o l a t i l ,
q u i lu i a f a i t d o n n e r , fu r - to u t fi l ’ o n y a jo u te d e s
a r om a t e s , le, n om üefprit volatit aromatique.
L o r fq u ’ o n n ’ a p a s m o u i l l é l e m é l a n g e d ’ e fp r i t d e
v in , i l p a f le à p e u p rè s d o u z e o n c e s d e l iq u e u r t r è s -
p é n é t r a n t e , q u i fo i iv e n t c r y f t a l l i f e a p r è s ç o u p d an ?
l e f la c o n o ù o n l a t r à n f v a f ç .
Les récipiçns Je (chargent ,de -cryftaux Jàlins ,
.blancs, .tranfparens, qui.fp,nt,l’alkali vplatil , £elle-
jnent accompagné ,fle xraie, qpe pour ,lgs quatre
livres de fel ammoniac employé., pn trouve .quelquefois.
deuxiivtes & demie d'alkali volatil,.
On obtient .beaucoup plus d’alkali volatil fifon
fait' Iq'ien le procède, peux livres de ,fèl ammoniac
.donnent, ayec.trois liyres;d’aikali'fixe.,.jftiwr4e dei^ ;
JiyreS'4erl®l,^^?ltV vppril,,,^. mêime.j^rèàfde trois =
livre;,, .fi l ’on doit en .croire Jes , obfervfttipps..de
M. Wenzel. Les expériences nombréufes& demoftf-i
trarives qu’on a faites fur l ’air 7fixe,,fafoÿruifrent
l ’explication de ce phénomène remarquable. L ’air
^dégage, de l’alkali. fiaiç.i sdnit à jf^kali
^yojàril,&.en.augmente ainfi la quantité, . , .
-. • Çommè.if arrive,<fûuvent.q^’i - foçcjede 44P9WcfiVr
les flacons, l’alkali volatil perdde Êi'fôrpe^.defoni
humidité & de fa tranfparence, le moyen de reiidre,
au fel toutes eeS- qualités, eft de verfer deffus de1
d’efprit volatil de là plus grande pénétration.
Ceux qui prétendent diftribuer dès fels volatilsj
de thim, de lavande, &c. ne font autre chdfe que]
. de-rye^fer d ans de petits daconsmlei ns : d’alkali .yôi at i 1
ordinaire, une,goutte ou deux de,l’huile effentieile’
. qui doit donner le nom au flacon.
P ro cédé^nouveau p o u r o b te n ir u n e e a u ,i \e ,z ,zjc e
de laplusx grande blançheur9 dans laquelle !'nlkaii’
volatil1,eji parfaitement combine qvec les deux]
. JuJtfiances quille-colorent', la .cire, .& l’huile de'
. fuccin, pur,M... ,, de fouloiife.
. Faites fondre dans de l ’eau houillaiite, deux onces,
de cire, blanche, mélez-y un-gros de fel de tartre:
aufïi-tôt la liqueur fe trouble, là cire s’incorpore
aveG-J’eàuy & forme-un véritàble fàvpn, auffi blanc
que ;de-la crème.
' Dans cettè opération l’alkali de-tartre n’apasen-
• tièdement fatifré Jl’â'cide de là cire i il a feulement
-préparé fa combinai fon avec l’a.kali volatil.
- Maintenant mettez de l’alkali volatil avec quelqUesj
1 gouttes d-huiie dë-fùécin, ajbutêz-y un huitième
«lu favon de cire ci-deflus : le flacon étant fortement
agité y lailiqueprdevjept dp plus beau blanc. Çes.
. trqis fubftancps. fe mêlent intimement & adhérent
tellement entre elles , que la-liqueur ne fe trouble
ni ne fe.deeompofe jamais.
Elle forme un véritable fayoii volatil., qui à toutes
les qualités du favon ordinaire, joint une odeur très-
pénétrante.
Qn pourroit-difloudre la cire par l’alkali volatil,;
mais le mélange ne feroit point auffi parfait, & la
cire flotteroit en grumeaux fur la liqueur,.
.FiçEX^R^PjE B;PN.iOJN , .Çt -uptrct, opirqüonp
chimiques.
Pour féparer les fleurs de .benjoin , ou pour
.parler plus exaâpment,du £èleflentiel de benjoin,
M.. Goettling préfère à toute autre méthode, celle
qui confifte- à. cuire la-réfine de.Benjoin aype l’alkali
fixe , & d’en précipiter le fel de benjoin „au moyen
de l’àçidè yitriolique , quoique M. Scheeje la condamne.
'L à meilleure.manière de dépurer la terre feuil-
léede -tartre., c’eft au moyen d’une légère fufîon.
L ’auteur a eflayé .de faire-de la terre feuillée de
tartre avec du vinaigre ordinaire, fans être diftillé,
ce qui Jui^atreuffi.^ ^ -•
On peut retirer le fel de glauber à bas prix
dè f eau-mère des falinés &.dii fchlptt, & quffi d’un
mçjânge d’aluji & dè fel commun , ou de vitriol ou
' de;fel commun; mais cela exige, différentes attentions.
<Q,n . petit préparer le fpufre dors d’.antimoine en
cuîfant deux parties d’antimoine avec trois de
Jopfrç, dans une leffive cauftique , ou en,fondant
deux' parties d’antimoine avec trois parties de
; Ï9Ufre,. & deux parties dé pptàfle.
L ’alkali ordinaire dépuré peut remplacer le fel
d’herbes tdes boutiques.
On peut retirer auffi bien l’efprit, l’huile & le
feLvolatil de'corne de cerf des ôs ordinaires, que
de la corne de cerf ; remarque qu’a déjà faite
. M. E>offié.
La meilleure manière de préparer l’alkali minéral
, eft de le fépare r du fel commun, au moyen
de l’alkali fixe végétal.
Une-des méthodes les plus faciles de préparer le
.fel,-ammoniac, eft de le faire-en mettant du fel
ammoniac fecret .de Glauher avec du fel commun.
Sucre , de lait.
On apporta dans Paris pour la première fois, il
y a à peu,près quarante ans, un fel que M. Prince ,
apothicaire à -Neuchâtel , en .Suifle-, diftribuoit
dans des -bbit.es de .deux, livres au plus, & qu’il
intituloitifucre .de Lait.
Cette nouveauté fut' .accueillie fuiyant l’ufage ,
& on ne parlôit que'de ïucre de lait. Ï1 n’en fallut
pas davantage pour exciter l’émulation ; ce fut en
Lorraine vers Sarlouis. que fe firent les premiers
- effais frujftûeux, & les fabricans Lorrains établirent
leur fucre de lait à beaucoup meilleur marché
que. M. 'Princè, qui profitoit fans doute de
la; certitude où il. étoit d’en être le feul préparateur.
L e ; fucre de lait eft en croûtes épaifles d’un
demi-pouce , blanches , cryftallines, fans avoir de
configuration trégulière, ayant à l ’extérieur beau