
L ’une efl fous le hériffbn; l’autre répond à -la
dernière lanterne de l ’arbre fupérieur : mais une
r’oue de renvoi, fe trouve entre ces deux roues des
extrémités & , pour la placer , il a fallu diminuer
leurs diamètres«
Des chevaux attelés à des leviers de treize pieds
de longueur, font tourner l’arbre vertical. Sa roue,
agiflânt fur. la première lanterne de l’arbre hori-
fontal le plus élevé * met ce fécond arbre en mou- ,
yement.
Le hérifïon entraîné par les révolutions de fon
ax e , oblige la lanterne inférieure correfpondante
de fe mouvoir dans une direction oppofée ; & la
lanterne , portée par le même arbre-que celle-ci,
efl forcée au contraire par là roue de renvoi , de
fuivre la même direétion que les roues fupérieures.
Entré ces deux lanternes efl un verrouil, avec
lequel on peut-attacher alternativement à chacune
l ’arbre qui leur fert d’effieu.
Un cylindre , dont la fîtuation eft horifontale ,
‘ efl adapté fixement à l ’extrémité de“ cet arbre.
Ce cylindre efl de fer fondu. Il a un pied de .
diamètre fur cinq pieds de long, & fon poids efl
de deux mille Huit cents livres. Selon que l ’arbre
efl conduit pax l ’une des deux lanternes, le cylindre
tourne en différens fens. Ilr tourne plus vite
quand il efl mû par la plus éloignée. La raifon en
efl fenfible. Alors iqüatre roues feulement agiffent.
Dans l’autre cas, cinq roues font néceffaires; &
par-là, les frottemens font augméntés.
Au-defius de ce cylindre en efl un fécond de
jnême matière, de même volume, 8c dans la même
pofition.,.
Celui-ci efl embraffé à fes deux extrémités par
un double collet, qui lui laiffê ' la liberté de. fe
mouvoir fur. fon axe, qui trayerfé perpendiculairement
par quatre colonnes de fer, péüt monter
ou defeendre le long de ces colonnes, mais toujours
parallèlement au premier cylindre, chaque
colonne efl tournée en vis dans la partie Supérieure,
L e double collet , attiré par . une bafcule ; tend
toujours à s’élever; mais quatre forts écrous, que lés
vis des colonnes retiennent, & dont chacun par le
bas efl armé d’une roue de fer horifontale, s’oppofent
à l ’effort du contrepoids.
Une vis fans f inqui à l’aide de deux'pignons,
fait marcher les. écrous en tebfèns qu’on veut, I
fournit le.moÿen de nauffer ou de bàifièr lé double
collet, autant qu'il'convient d approcher ou aelôl- ;
gner les cylindres : .& malgré leur grand poidslj la j
moindre force jfuffit pour .cette opération. . ; ; ,t ■
Les différentes pièces qui-peùvent/ylfervir, com- '
pofent ce qu’on appelle le régulateur«^ ùxb *
C ’efî entre les cylindres que les tables de plomb
fe laminent.
Le cylindre fupérieur recevant fon mouvement
de l ’inférieur par le fecours de la table interpofée^
les révolutions de l’un, & celles de l’autre, font
toujours contraires, & par cette diverfité concourent
à chaffer la table vers le même point.
Après qu’elle a paffé, toute entière par le laminoir,
on tire le verrouil; & pour lors les mouve-
mens des. cylindres changeant de direétion, la
table retourne au lieu d’où elle étoît partie.
On la fait aller & venir ainfi, jufqu’à ce qu’elle
foit réduite de l ’épaiffeur qu’elle a en fortant de
la fonte, à l’épaiffeur qu’on veut lui donner.
Il n’efl pas inutile d’obferver, que jamais au
retour de la table on ne fait defeendre le cylindre
fulpendu par la bafcule.
Pendant le laminage, la table n’efl foutenue dans
toute fort étendue, que par des rouleaux qui font
mobiles fur leurs axes, & portées par un chaflis.
Ce chaffis a cinquante pieds de long fur fîx de
large, & les cylindres font pofés en travers dans
le milieu de fa longueur.
Près d’une de fes extrémités, & vis-à-vis la forme
où l’on coule le métal, efl une grue tournante.
Elle fert pour tirer du moule la table, & pour la
porter .au laminoir.
Le fondeqr a foin , en jettant la table, de former
un anneau, dans le milieu du coté qu’elle préfente
à la grue. On accroche au chable de la grue cet
anneau ; & quoique les tables , dont ordinairement
la longueur efl de fîx pieds, la largeur de quatre
pieds huit pouces , & l ’épaiffeur de dix-huit lignes ,
pèfent environ deux mille fîx cents livres, deux
hommes, peuvent, les enlever par la méchanique
fùivanté.
Un cric adapté fixement au cylindre , fur lequel
fe dévide le chable , engrene dans une petite lanterne
de fe r , & l ’efïieu de cette lanterne efl teri
miné des deux cotés par une manivelle.
• : ;Les hommes en tournant les .manivelles, , font
marcher par le moyen, de la lanterne le cric,
dont, le mouvement oblige le . chable de fe plier
fur lé cylindre, & la table, de monter à la hauteur
à laquelle il éfl riéceffàire de l ’élever.
Il ne faut pas une plus grande force pour verfer
de l’auge dans le moule .le plomb fondu.
L ’àugë, suffi longue'qôe'le moulé efl large, pré-
Téfrée 'Ta longueur ;al a ’ largeur du' moitié1, & peut
contenir trbis mille 'cinq ëétifs livres de métal. Dix
ou douze pieds au-deftus ,de l ’auge efl Un'arbre
horifontal, & mobileTur fon axe.
■ Deux leviers .fituésàinfï que l’arbre, horifon-n
talement, le traverfent à angles droits *, & vers
chacune de fes extrémités il efl armé d’une demi-
poulie.
L ’auge éfl attachée par deux de fes angles à des
chables , qui paffent fur les demi - poulies, &
qui, faifant diverfes circonvolutions autour de
l ’arbre, lui font fortement affujettis.
En baillant les leviers du coté oppofé à l’auge,
on la fait lever du .côté dont elle efl attachée,
,& le plomb coule en nape dans le moule, d’un
mouvement toujours également prompt.
De la conflruétion & des opérations que je viens;
4e décrire , réfultent les trois avantages demandés.
Des principaux moyens dont on s'efl fervi pour
remédier à La pefatiteur du plomb.
On conçoit aifément que tout corps fe meut
avec • d’autant plus de facilité , qu’un plus petit
nombre de parties de fa iurface touche les corps
voifîns,& qu’ils lui font moins d’obftacle.
On conçoit aufïi aifément que, moins l ’allure
des chevaux efl contrainte, moins ils ont de poids
à foutenir , & moins ils fe fatiguent.
Par le moyen de la grue tournante , avant le
laminage, & par le moyen des rouleaux , pendant1
que la table fe lamine, le métal éprouve le moins
de frottement & de réfiflance qu’il efl poüible.
Par la longueur des leviers auxquels les chevaux
font attelés , on leur épargne du travail. Plus le
cercle qu’ils parcourent a de diamètre ,. plus la
portion qu’ils décrivent à chaque inflant approche:
de la ligné droite, & plus par conféquent ils ‘tournent
avèc'aifance. Plus ils font-éloignés: dû ‘'corps'
En changeant celle du mouvement des cyliii"
drès, on fupplée au tranfport de la table.
" En fe fêtvant d’un verrouil , pour opérer un
changement, on fe difpenfe dé donner alternati-,
vëmënt aux chevaux une direétion differente.
Un autre point étoit ini portant. S i, quand on
•veut éloigner les cylindres l’un de l’autre, on era-
ployoit , pour fairé monter le cylindre fupérieur,
.les moyens dont on a coutume de fe fervi r pour
lever les corpsipefans/-, ili feroit difficile de le mettre
précifément à la hauteur dont on .auroît befoin.
fur lequel ils agiffent, moins ils en- fentent le
poids , & moins par conféquent ils r,ont de peine
à le mettre en mouvement.
L ’inventeur du laminoir ne s’efl pas feulement
propofé de faciliter les operations.'Il s’éfl efforce'
d’en diminuer le nombre.
Si chaque cylindre faifoit tou jours: fe,s révolutions;
du même, fens , on feroit obligé aprèsf le premier1,
paffage de la table , de la reporter d’un Coté du;
cliams à l ’autre, poUr qu’elle pût paffer une fë-
^conde fois.
. Si l’on ne pouvoit faire (marcher chaque rçylîîi—}
dre, de difrêrens fens. qu’en faifant marcher alternativement
le rouet en fens contraires , il,feroitj
d’une nécefïité indifpenfable, que les chevaux tour-;
1 naffènt tantôt d’un féns &-tantôt d’un fens éppofé.
Pour laminer le métal à une ligne-, il fàUdroit;
ainfi', ‘près dé déux- cents fois érâiifporter la table ,,
& changer la direétion des chevaux.
Il feroit plus difficile encore ', après qu’on l’y
auroît mis, de s’aflurer, qu’il ne défeenq pas par
fon. propre poids : attentien cependant..nëcefïaire,
parce que, toutes les fois que la table revient au
lieu d’où,[elle efl partie, l ’approximation des cylindres
, comme oh verra plus bas , pourroit être
nüifible.
Le premier article éxigeroit beaucoup de taton-
nemens,
Le-fecond-impoferoit beaucoup de fujétion. Avec
le régulatèur & la bafcule, on évite un double
embarras.
Moyennant ces divers, fecours ,; ç’éft affez de fîx
hommes .pour ;fe.rvir la machine, & de' fîx. chevaux
pour .la faire marcher toute l ’année, onze
heures par jour : & l’on peut, eh dix heures: de
travail, réduire une table à une ligne d’épaifféur.
Par quelles raifoàs le\ plomb laminé efl moins coûteux
, que le plomb fimplement,fondu.:
La modicité; dés frais du laminage produit, celle
du prix du plomb lamine. Ce prix Ji’éxçède pasde
beaucoup celui du plomb ordinaire.
Quoique'çelùi-cl coûte un peu moins que l’autre
cependant il ; y . a ' de l’éparghe.. à faire ufage
' du plomb de' là iiôuvéîle manufadùrç. -
Cette épargne efl double. On confomme moins
de ‘ màtièré , ‘ & l’on emploie ' moins de foudure.
Le, plomb .fimplement fondu'ne peut jamais être
■ ■ régalsidansufon-xpaMlèuri^O© demande au-plombier
cent pieds quarrés de plomb d’une ligne. .
tables 'qû’iU'divreq ii?a,voient précifément
:• qu’une ligne .dàns-toutes, leurs . parties, cent pieds
ne peferoient qu’enviroh cinq' cens .cinquante. Mais
Ges tapies ' ont- toujours en differens endroits une
ligne Sé, dèiii-ie, “deux.'lignes &louvent davantage ;
& -parV.çette raifon,'cent pieds pèfent quelquefois
huit-St neuf cens. '
Ainfi. l’on efl contraint d’acheter beaucoup plus
de matière qu’on n’a befoin d’en employer.
LeJplomb delà manüfafture. efl tou jour» aucoh-
traire d’une épaiffeur parfaitement égale ; & les
n h h i.