
fur une étoffe, il faut (ur le champ > ou peu
d’heures après, frotter la tache légèrement avec une
ferge neuve, imbibée d’effence de terebenthine;
refonce la fait; difparoître.
Ces fortes d’aecidens peuvent arriver très - fou-
vent ; il eft bon de pouvoir y appliquer le remède. _
ii®. Il y a des couleurs, telles que les dils-de-
crain, les noirs de charbon, & fur-tout les noirs
d’os & d’ivoire, qui, broyées avec des huiles , ne
lèchent que très-difficilement.
Pour remédier aces inconvéniens, ou bien meme
ïorfqu-on eft prefo de jouir , on mêle des fieatifs
dans les couleurs : nous allons en traiter ici.
D e s s i c a t i f s.
Les Gcatifs font des fubftances qu’on mêle dans
les couleurs broyées & détrempées à l’huile pour les
faire fécber.
Les meilleurs dont fe fèrve la peinture d’impref-
fion , font la litharge , la couperofe, & fur - tout
l ’huile •grafo.
L a litharge eft une chaux de plomb a demi-vi-
trifiée , & qui prend la forme de fcorie ou d ecume
métallique par la coupellation.
Il y en a de deux efpèces :
La première donne un jaune tirant fur le rouge ,
approchant de la couleur d’or : on l’appelle U-
sharge d‘or.
L ’autre , qu’on nomme litharge d’argent, a une
couleur qui tire en quelque façon fur celle de l’argent.
La différence de ces deux litharges ne procède
que des différentes manières dont elles ont été refroidies
; celle d’or a été refroidie^ eh maffe, & la
litharge d’argent l!a été , -éparpillée..
Le vitriol, ou la coüperofe, eft, en général,
un fèl minéral qu’on tire par lotion, filtration,
& cryftallifation, d’une efpèce de marcaffite appell
e pyrite, ou d’une terre résultante des débris de
ces p y r i t e s o n en trouve prefque par tout, mais
fur-tout en Italie, en Allemagne , en France, aux
environs de Paris.
Il y a trois efpèces de vitriol ; le blanc, lé verd
êc le bleu , qui proviennent des différentes éômbi-
naifons de . l’acide vitriolique avec le zinc , le fer
& le cuivre.
On ne fe fert guère, pour sécher les huiles, que
de la coüperofe blanche , qu’on doit choifir eh gros
morceauxblarx,9durs,nets, reffemblansà du fuêrè
en pain, qu’i l faut faire sécher lorfqU’i l . font &humides
; & éviter d’en refpirer la vapeur ? qui eft
faSbcante Sc fuifureufè pendant la déification.
On choifitla couperofè pour mettre dansIéS couleurs
claires, broyées à l’huile ; mâis il en faut
mettre avec précaution , parce que la | coüperofe
étant un f e l , fon acide, ou ion humidité recente
en séchant , fait jaunir la couleur, & en ternit la
beauté.
L ’huile graffe, ou l’huile ficative, eft , fans contredit
, le meilleur des fieatifs ; mais il faut la ménager
avec foin.
File fè prépare en mettant une demi-once de
litharge, autant de cérufè calcinée, autant de terre
d’ombre, & autant de talc ou de pierre a J,efus ;
en tout deux onces de matière pourune livre d huile
de lin , qu’on fait bouillir à feux doux & égal ,
pendant près de deux heures, en remuant fou-
vent, de peur que 1 huile noirciffe.
Quand elle moufo, il faut l ’écumer j lorfque
l’écume commence à fe raréfier & à devenir rouffe,
l ’huile eft fùffifamment cuite & dégraiffée ; les matières
qui fè trouvent alors dénaturées en partie,
laifoüt un marc ou fédiment, dans lequel fè trouve
une portion de la matière muqueufe dp l’huile,
qui s’eft combinée avec les ingrédiens, fous une
forme emplaftique.
On laifle enfuite repofer l’huile ainfi deftéchée
& préparée, parce que , dans les intervalles du repos
, elle dépofè toujours un peu, & devient plus
claire* plus elle eft ancienne, meilleure elle eft:
réfervez-la pour les occasions où vous en aurez be-
foin.
Observations fur les fieatifs•
i° . Ne mettez de ficatifque lorfque vous voiliez
employer votre couleur ; car long-temps auparavant
l’emploi, il les épaifïit.
z°. Ne mettez point de ficatif ou au moins tres-
peu, dans les teintes ou il entrera du blanc de
plomb ou de la cérufè, parce que ces deux fubf
tances font par elles-mêmestrès-fîcatives, fur-tout
lorfqu’on les emploie à l’efonce.
30. Lorfque vous voulez vernir, ne mettez de
ficatif que dans la première couche ; les deux ou
trois autres couches employées à Feffençe doivent
sécher feules.
Si vous ne voulez pas v-ernir, vous pouvez en
mettre, mais très-peu dans toutes vos couches , a
caufè que Feffençe qu’on y emploie à l ’huile pouffe
■ afoz au ficatif.
’■ 4°. Pour employer des couleurs-fèmbr-es a,Fhuile»
jettez tout fimplement par chaque livre de couleur
., en la détrempant, une demi - once de h-
tharge.
l Si ce font des couleurs claires, telles que lé
blanc & le grî^ •» mettez par chaque livre de cou-
Jeur, & en la détrempant dans l ’huile de noix ou
d’ceillet, que la litharge terniroit par fa couleur,
un gros de couperofè blanche, que vous aurez %u
foin de broyer avec la même huile.
Cette couperofè n’ayant pas de couleur, ne peut
gâter celles où elle fè trouve.
-o. Quand au lieu de litharge ou de coüperofe
t on veutTefervir d’huile graffe, qu’on emploie fur-
tout pour les citrons & les verds de compofîtion ,
S on met par chaque livre de couleur un poiflon
d’huile graffe.
On détrempe le tout à l’effence pure , & la couleur
eft en.état de recevoir le vernis; car Fhuile
( «rafle qu’on ajouteroit à Fhuile pure , rendroit les
I couleurs pâteuiès & trop graffes.
I Obfervations fur les dofes des matières & liquides.
Les réflexions (dit M. Watin) que nous avons
Les couches d'impreffion mettent tous les fujets
au même niveau.
4°. Pour peindre un fujet à l’huile, il faut d a-
: bord l’imprimer.
i faites fur les dofès néceffaires à la détrempe, j
I trouvent encore ici leur place; on ne peut offrir que des à-peu-près, & il fèroit injufte de nous attri- I huer quelqu’envie d’en impofer , fi les quantités
I que nous indiquons étôient ou moindres ou plus que
I fuftifantes.
I La variation dépend de mille caillés ; en forte
K que telle fiiperficie pour laquelle nous difbns qu’il
■ faut une livre de couleur, en confommera peut-
B être deux, trois, tandis qu’une autre ne l’épuifera
K pas*L
a main de l’ouvrier, le fiijet qui les reçoit,
I h façon dont il eft difpofé, tout contribue à em-
I pêcher la certitude & la précifion ; nous en préve-
I nons ici le ledeur : d’après cela nous allons indi-
I quer la quantité des dofes néceffaires pour peindre
I à l’huile.
i®. Les ochres & les terres confbmment en gé-
1 néral plus de liquide, pour être broyées & détrem-
I pées, que le^&lanc de cérufè, ce qui revient à en-
I viron deux onces de liquide de plus.
z°. C’eft le broiement qui eft caufè de la va-
I riation des dofès de liquide, car les ftibftances en
Ë exigent plus ou moins, félon leur fécherefo; mais
■ pour les détremper, c’eft toujours à-peu-près la même
B quantité.
3®. Il n’y a que la première couche, ou d’im-
B prefïion, ou de couleur, qui puiffe éprouver une
B différence bien fenfible pour les dofès ; c’eft la pré-
| paration du fujet qui en exige plus ou moins ; il
w faut le difpofer à recevoir la couleur.
Quand il eft apprêté par une impreflion , que
■ ce foit une porté, une crôiféè, une muraille en
B plâtre, il n’en confomniera pas plus de matière.
Si le fujet eft abreuvé d’huile bouillante y comme
nous allons le dire, il doit coflfèmmer moins d im-
preffion ; de même quand les couches d’impreffion.
font données, il doit abforber moins de-couleur.
La raifon en eft fenfible ;. plu» il eft imprégné
de liquide dans les pw»*ièreS' couches, moins il
lui en faudra aux fubféquentes-,
?°. Pour la première couche d’impreffion d’une
toifè quarrée, il faut évaluer fur quatorze onces
: de blanc de cérufè, environ deux onces de liquide
pour le broyer , & quatre onces pour le détremper,
en tout une livre un quart de blanc de cérufè détrempé.
Il faudra un peu moins des uns & dés autres,
fi on met une féconde couche d’impreffion.
6°, Il faut à-peuqyrès trois livres de couleur pour
trois couches d’une toifè quarrée.
Il ne faut pas croire que chaque couche confommera
également la fienne ; la première en abfor-
bera, fuppofons dix-huit onces ; la féconde, fèize;
la troifîeme, quatorze; parce qu’à chaque couche
il faut compter fur ladiminution d’une àdeux onces;
ainfi tout rentre dans la dofe donnée.
/7°. Pour compofer ces- trois livres de couleur ,
prenez deux livres ou deux livres & demie de couleurs
broyées, & détrempez-les dans une chopine
ou trois demi - fetiers d’huile coupée d’effence ,
ou d’efonce pure. On en met moins quand, oa
détrempe à l’effence pure.
8°. Si Fon juge à propos de peindre le fujet fans
y mettre de couches d’impreffion, il eft évident
qu’il faudra plus de couleur par chaque couche ,
puifque le fujet n’eft pas difpofé à la recevoir.
C ’eft d’après ces évaluations , auxquelles ü faut
; fè fixer, que nous allons parcourir dans les deux
, articles fuivans toutes les parties du bâtiment qu’on
peint ordinairement à l’huile.
Peinture à lhuile fimple, »
Parcourons les parties du bâtiment qu’on peint
le plus volontiers à Fhuile fimple ; nous décrirons
en même - temps les procédés de l ’application.
Portes, croifées , volets.
ï °. Donnez une couche de blanc de cérufè broyé
à l’huile de noix, & pour qu’il couvre mieux le
bois, détrçmpez-le un peu épais avec de la même
huile, dans laquelle vous mettrez du ficatif.