
Veulent que l’on commence à chaüffér avec les plus
petits bâtons des cotterets de bois de chêne, que
l’on raflëmble pour cet ufage.
On les range de chaque coté des bords de la
poêle, en les faifànt porter de chaque bout fur les
barres pofées à cet effet en travers du fourneau, ou
fur les briques plus élevées que l'atre, de deux
pouces, qui faillent des quatre angles du fourneau.
A mefure que ces bâtons tombent en braifé ,
on y en fubftitue continuellement de nouveaux.
On référve les plus gros bâtons pour la fin. S i,
au bout de quatre ou cinq heures, le fourneau le
trouvoit trop plein de braifé allumée, on doit la
retirer & la porter fur la couverture du fourneau,
en prenant garde dé boucher les trous du milieu &
des quatre coins dudit fourneau , qui fervent au p a f
lage'de la fumée.
Après huit heures de ce feu , fi .vous Vous apper-
cevez que la poêle commence à rougir, s’il lort par
les trous des angles & du milieu, & même du del-
lôus de la poêle, ,des étincelles comme des étoiles
, vous ppurrez en ôtant la brique qui bouche
le pafiage de la vifîère, retirer un eÎTai avec des
pincettes que vous aurez fait rougir auparavant , j
en commençant par la rangée des efiais* d’en-bas.
Mettez-le refroidir : ratifiez la couleur avec le
couteau, pour voir -fi - elle commence à le fondre ,
ou fi elle eft entièrement fondue.
Si elle ne tient, pas, n’en tirez pas davantage;.-
continuez de chauffer, & brûlez quatre des gros
bâtons de cotteret de chêne.
Si elle tient, n’en tirez plus du bas ; mais tirez
en promptement du fécond rang; le milieu ne
pouvant pas être fi-tôt fondu que le bas & le haut,
à caufe de l’éloignement du feu.
Na laifîëz pas que de ratifier votre efial : fi la
couleur ne tenoitpas , que cela ne vous inquiète pas.
Retirez-en un auffi du troifîème rang.
Si ce dernier efiai efl fondu, retirez toute la
braifé qui efl; fur la couverture : n’y en remettez
plus, d’autant qué vous feriez brûler lespiècésqui
font deflus.
Si au contraire; çe derniér efiai n’étoit.pas entier: !
rement fondu, il faut examiner avec.,loin quelle i
continuité de feu peut être abfbiument néceflairê i
pour achever la. recuifioh.
Lorfqu’il y aura un demi-quart-d’heure que. les
quatre bâtons feront continués , retirez de nouveaux
efiais en commençant par le bas.
• Si l’efiai d’en-bas..eft bien fondu,-fi la couleur
menace de fé brûler", tirez-en un du fécond rang
pour voir s’il efl auffi-bien.fondu ; celui du milieu
l ’étant, les autres le feront aufîi.
Si vos efiais ne s’accordent pas avec ces épreuves
, brûlez de nouveau quatre bâtons, d’autant que
le verre qui eft dans le milieu de la poele, ne
chauffé pas tant que les efiais qui font expofés à
la plus grande chaleur vers fés bords.
Si tous vos efiais fé trouvoient fondus dans le
même temps, ce qui dénote la meilleure recuifion,
alors il faudrait cefiër le feu.
Le bois étant confùmé , retirez tout le charbon ;
rebouchez toutes les ouvertures du fourneau ; luttez-
les avec la terre-glaifé , à la référve des trous des
angles & du milieu.
Vous laifierez refroidir le fourneau deux jours
entiers.
Au troifième jour, lorfque le tout eft bien refroidi
, vous pouvez retirer- vos, pièces, en déchargeant
doucement la chaux avec la plume.
- Il ne faut jamais lever une pièce-par un coin,
mais toujours par le milieu.
Quand toutes les pièces féront Hors du fourneau ,
brofiéz le jaune* & l’efluyez avec un linge, pour
vous en fervir dans le befoin à faire un jaune
foîble.
D e l a p e i n t u r e e n é m a i l ,
Par un 'auteur anglois.
Cette manière de peindre différé des autres en
ce qu’elle emploie le, verre , ou quelque corps vitrefcible,
comme un véhicule qui fert-à lier toutes
les parties des couleurs , . & à lésréùnir au fond fur
lequel elles doivent être appliquées.
Devenues fluides par l’aétion du feu, elles fé
mêlent à cette iubftance qui, par leur incorporation
, forme, lorfqu’elle eft refroidie , une maflê
dure.
Ce véhicule eft -à la peinture en émail ce que
l’huile , l’eau gommée & le vernis font aux autres
genres de. peinture.
Nous avons parlé, dans le tome z de ce Dictionnaire
, pag. 404 & fu iv ,, des procédés'de/’m-f-
de peindre fur l’émail; mais nous avons à remplir
lé voeu formé dans cet article, de publier ce qui,
eft connu fur la composition des.couleurs propres à
ce genre de peinture.
On appelle ce corps vitrefcible du nomdejfoee
ou fondant. Il fait une ; clafîé principale entre les
matières dont on fe fért dans la peinture en émail.
Quand il entre en, füfion à un feu mdtns vif,
les éfnaiiieurs le nomment wrx fondqnt doux.
' Lorfqu’il faut un plus grand degré de chaleur
pour le faire fondre , ils difent qu’il eft dur.
On applique' ces termes à la matière qui en fart
Iabafe, & aux autres fubftanees vitreufes auffï-bien
qu’aux fondans-. Mais c’eft en général une perfedion
pour les flux ou fondans, d’être doux.
Le grand point eft d’accorder les fubftanees des
couleurs avec celles des fondans , de façon que
les unes ne foient .pas plus fufîbles que les autres.
.
Il arriverait, fans cet accord, que quelques-unes
couleraient à la fufion, ou fé brûleraient ,■ avant
que les autres plus dures en eufiént atteint le premier
degré1.
L ’email qui fért de fond ,. doit toujours être plus
dur que les^ couleurs ; car s’il devenoit fufîble, au
meme degré de feu qué lés émaux colorâns, le tout
venant a fé parfondre en même temps , fe mélan-
gérait & confondrait les couleurs avec lé fond.
Le corps que l ’on veut émailler, doit être capable
de fupporter la chaleur néceflaire pour la
fufion des émaux.
Ainfi ce corps ne peut être que de l ’o r, de l ’ar-
gént, du cuivre, de la porcelaine pu marchandif^
de Chine , du verre dur , ou de la terre à potier.
Lorfqu’dn veut .-peindre en émail fur quelqu’un
des métaux, fiiftfits, & qu’il doit entrer plüfieurs
couleurs différentes dans le fujet qu’on fe pTopofe
d exécuter , il faut ppur lors couvrir le métal d’un
email blanc vitrefcible; mais comme., nous, l’avons
dit, plus plir que les émaux' colorâns qui doivent
s_’y appliquer , c’eft-à dire , tel qu’il* puifié
foutemr un degré de chaleur plus fort que'les: couleurs
qui1 doivent, s’incorporer & fé lier avec lu i, 8c
allez fort pour s’attacher luirmême au métal qui lui
fért de bafé.
^>è4,/<^.^çht la féconde place ëntrê les
matières qui entrent dans l’ordre de la peinturé êii’
email.
eîâffé fé tire ^ j j r f v*
doivent être également vi£refcibies’&;,
miibie.s par l ’a dion du feu. '
Les métaux,.des corps terreux^ & les minéraux!
ont ..feuls propres .à la .compofîtion de, ees couleurs.'
• fLfes_ végétàUxû& 'Ies animaux ne peüvent-foutênir
e moindre des degres de'chaleur qù’exige ce- genre'
de peinture. : ■ . • 1^ °
La- quatrième forte de matières , -qüi-forme
fécond véhiculé,; eft quelque corps fluide ,:: par
lecours duquel on applique avec le pinceau fur
fort, de bafe, tant l ’ém
?J. tond l uf les autres etoaùx ’colorâns que celui
doit recevoir. • ff x
^ fl ïert ‘dé medium'pour coûclièr& ’ etenàre 1
tmaux qui, dans leur préparation., n étant qu’is
1 poudre sèche ont befoin' de1 quelque fubfiance humide
qui les délaie & puifié s’évaporer & fe fécher
■ làns dépofer aucune partie hétérogène à l’émail,
ou capable de l ’altérer.
On doit fé férvir, à cet effet, de l ’efience de
ces huiles qui ont l ’avantage dé fe fécher à la' pre-
miere approche du feu, & ont de plus une onduo-
fite legere , qui les rend propres à être employées
avec le pinceau.
La préparation dé ces differens émaux a été
jufqu’à préfent beaucoup falfîfiée par les Vénitiens.
Celle qui s’eft faite à Drefde, .depuis l ’établif '
fément de la manufa&üre de porcelaines de Saxe ,
eft d’une qualité bien fiipérieure'; mais elle, n’eft
Connue-, que de ceux qui s’exercent habituellement
à en préparer. '
Peut-etre même n’eft-il aéluellement perfonfle
en Angleterre , qui, verfé dans la. connoiffançe de
quelques-unes de ces coihpôfidbn?.., n’en ' ignore
beaucoup d’autres connues par tëls qui' ignorent les
premières.
La' manière de chauffér à propos le'f fonds-,
c’eft-à-dire, de donner telle chaleur à la Matière 1
en la couchant fur le corps qui doit être peint
f où,émaillé, qu’il puifié en fupporter la^foAtê , 8c
I conféquelnment de donnera la fritte du à la partie
: vitrefcible de cette compofîtion les vraies qualités
; d’un véhicule .qui puifié les unir & lier, enfemble ,
I eft encore néceffaire à conndît're'y ainfi" que la fur
j fion' des jçôùleurs apirèV qu’eïles ont été çouchées
j fur,lé fond.
; L ’auteur ^’engage à en faciliter l ’opération pan
j une méthode, aifée , ou du moifis à donner dés prin-"
j cip’es affez, sûrs.. pour corriger, les -défauts de? pré-;
j mières épreuves qui, vu la délicatefië de;cè<genre.
d ouvrage, ne font pas fans difficulté.
; Il faut auffi üri jujgëineht .%iidé.furX^xp-rîehde
j pour preparef avec ; certitude iej}^côiÿè^':;car-.les'
J différentes parties ‘des mêmes''fubftanees "variant
! j fréquemment dans leu-rs -qiralités ^oroné^peut bifen
j con.noître ces variations & la proportion exade. des-
j differentes dofés que leur mélange exige Tfans'beau-'-
jcoup d’expérience.
! ,. Ç^tte. expérîenpe .au relî'e r eff ' p ËM fc à
; acquérir ^ car les ,fiiblîances qui eurrçr.t dans la.
; compofîtion des' értiaüx ; fond la plupart' a ffon"
marché.
; Ces épreuves d’ailleurs peuvent être faites*; au
, même feu qui* fert à' l’opération principale*.
Des matières Qui- entrent dans, la compofîtion des
fondans dans, celle de f émail flanc. -
Les matières dont- on.fe fert pour lemail des
fonds & lé fondant' dés coulèiirs font ;