cacher les défauts d’une pièce, avec un mélange
de terre & de chaux : cela eft défendu.
Equerre, en terme de potier de terre, eft une
plaque de fer à plufteurs- pans, qui fert de patron
ou de modèle fur lequel on coupe .le carreau.
Estamper 3 c’eft l'action d’imprimer dans un
creux telle ou telle partie d’une pièce.
F aitiere ; c’eft la matière applatie dans le
moule dont on fait “le carreau.
F osse, les fàienciers <& potiers de terre ont leur
folle où ils travaillent la terre.
F our des Potiers ; c’eft une chambre ronde ,
plus ou moins grande , qui n’a que deux ouvertures :
favoir une cheminée dans la partie fupérieure, &
une petite porte à un des côtés par où l'on enfourne
la poterie.
Fournaliste , en terme de potier de terre,
eft l’ouvrier qui fait toutes les groffes pièces com-
prifes fous le nom général de fourneaux.
C ’eft encore un ouvrier qui fait tous les vaifîèaux
de chimie en terre en ufage dans les laboratoires,
dans les atteliers des artiftés & les cuifines.
Il n’appartient qu’aux fournaliftes de faire les
fourneaux de ciment, qui fervent aux hôtels des
monnoies, aux affinages & fontes de métaux , aux
diftillations 3 enfin à tous les ouvrages d’orfèvrerie,
de fonderie & d’opérations de chymie.
C’eft pareillement à eux lêuls qu’il appartient de
faire & vendre toutes fortes de creufets, de quelque
formé & grandeur & de quelque ufage que ce
foit. Outre les ouvrages de terre ordinaire pour lesquels
ils dépendent de la communauté des potiers,
ils dépendent encore de la cour des monnoies.
C ’eft par-devant le procureurs-général de cette coût
qu’ils font leur chef-d’oeuvre, font reçus maîtres &
prêtent ferment.
Cette petite communauté n’a point de jurés , la
cour des monnoies leur en tient lieu.
F useau; ce font des broches de fer ou de bois,
rondes & pointues , plus grolïes vers le manche
qu’au bout, dont ces ouvriers fe fervent pour percer
des trous à leurs ouvrages. Ces trous s’appellent
fouvent des regiftres.
G irelle; c’eft la partie de l’arbre du tour des
potiers , fur laquelle ils placent la . motte de terre
dont ils fe propofent de figurer un vafe ou quel-
qu’autre vaifîèau.
Habiller ; c’eft l’aétion' d’ajouter une oreille,
un manche > un pied, au corps d’une pièce ; ce
qui fe fait en déchiquetant la pièce de plufîeurs
coups, pour y inférer l ’une des parties que nous
venons de nommer.
Jatte , vaiflèau rond , en bois ou en terre , ereu-
fée au tour ; qui fert à la cuifine, à la vendange , &
à une infinité d’autres mfàges dans le domeftique &
dans les atteliers.
Maillet , ou malle de bois à long manche,
dont la tête eft armée de .clous. Cet outil fert à
battre lu ciment.
Majolica ; c’eft le nom qu’on donne en Italie
à une efpèce de poterie de terre ou de faïence fort
belle qui le fabrique à Faenza. On dit que ce nom
lui vient de Majolo fon inventeur.
Manche , en terme de potier de terre , eft une
efpèce de poignée arrondie, par laquelle on prend
une pièce quelle qu’elle foit. .•
Marcher ; c’eft fouler la terre avec les pieds
quand elle a trempé pendant quelques jours dans
de l’eau.
Mélange , en terme de potier, eft proprement
l’aétion de mêler la terre avec du fable , du ciment
ou du mâche-fer. Le fournalifte fait toujours fon
mélange avec du mâche-fer.
Motte, malfede terre.épluchée, marchée&prête
à être mife fur le tour pour y prendre la forme d’un
vailfeau.
Mouiller ; c’eft l’aétion de tremper une pièce
dans une terre délayée fort claire. On ne mouille
que quand l’ouvrage eft achevé, & peu de temps
avant de mettre au four, pour empêcher l’adion
trop vive du feu.
Moule , ( potier de terre ). Les moules, des fai-
feurs de fourneaux & de creufets font de la même
forme des creufets, c’eft-à-dire , de la forme d’un
cône tronqué : ils font garnis de bras de bois pour
les tenir & les tourner, lorfqu’ils font couverts, de
terre, & que l’ouvrier veut en mêmf temps arrondir
ou applatir fon vaifleau.
Moule , c’eft encore un morceau de bois tourné
fur lequel on ébauche un ouvrage depoterie, profond
comme un, grand creufét.
On appelle auffi moule une efpèce de quarré retrait
dans, les angles, dans lequel on moule le carreau
dans .chaque moule.
Les moules à briques, à carreaux d?âtre., & les
chaufferettes, ne font point retraits dans leurs an-,
gles, & ne forment pas un quarré régulier.
Mouler ; c’eft donner la forme à une pièce fur
des moules de la hauteur dçnt on veut la faire.
M o u l in , en terme de potier de terre, eft un tonneau
ou un maffif de plâtre ou de pierre , creux ,
dans le milieu duquel on voit que crapaudine qui
reçoit l’extrémité de l ’arbre d’une roue qui fe tourne
à la main dans ce maffif. C ’eft dans le moulin que
le potier broie fes couleurs.
Mous s u r e , font des efpèces de barbes que le
perçoir fait autour des trous.
Noix ; les potiers de terre appellent la noix de la
roue fur laquelle ils tournent les ouvrages de poterie
, l’arbre ou pivot qui lui fert comme d’effieu 3 &
cela parce que la tête de cet arbre eft prefque ronde,
& en forme de noix , à la réferve qu’élle eft appla- •
rie par en haut, pour y placer le morceau de terre .
glaife qu’on-veut travailler.
Oreille; c’eft uiie efpèce de manche qui ne
diffère du manche proprement dit, que par fa for-
in^ qui eft arrondie fur le bout extérieur : l’oreille
a le même ufage que le manche.
P a in ; c’eft proprement la terre en motte telle
qu’elle vient chez le potier, qui ne lui a encore
donné qu’une façon.
P a l e t t e , les potiers de terre fournaliftes, c’eft-
à-dire, ceux qui ont été reçus à la cour des monnoies,
pour faire exçlufivement tous les fourneaux
& creufets qu’on emploie à la fonte des métaux, ont
diverfes palettes, de bois, qui font prefque fleurs feuls
inftrumens pour drefîèr, battre & arrondir leur ouvrage.
Les pljis grandes de ces palettes font ovales avec
un manche, en tout parfaitement femblablés’ à la
palette des enfans ; les autres font rondes ou échan-
crées en forme triangulaire; d’autres enfin font faites
à la manière d’un grand eoutéau , & ont une
efpèce de tranchant ; ces dernières fervent à ôter
& ratiflèr ce qu’il y a de trop fur les moules , ou
aux ouvrages que les potiers font à la main, comme
les fourneaux & les réchaux à blanchiflèufes.
P a t o n ; c’eft une motte de terre ordinairement
plus petite que les ballons , mais qui 11’en diffère
cependant que parce qu’elle ne contient que ce
qu’il faut de terre pour faire une partie de telle ou
telle pièce, comme un manche, une oreille, &c.
P a y e n s ; ce font deux pièces de bois qui ont diverfes
hoches ou entailles de diftance en diftance ,
lur lefquelles l’ouvrier pofe fes pieds de chaque cote
lorfqu’il tourne quelque vafe , ou quelques autres
ouvrages de poterie, fur la girelle de la grande
roue.
Percer ; c’eft faire des trous autour d’un rechaud
& à fa grille, pour donner de l’air au feu.
Perçoir ; infiniment de fer pointu avec lequel
le potier fait des trous à des pièces de poterie.
Pernette ; vafé à l’ufage des potiers de terre &
des faïanciers.
Plane ; c’eft un morceau de bois quarré & uni
fur toutes fes faces , avec lequel \e potier unit la
terre dans les moules à carreau ou à brique.
Plomber ; c’eft verniflèr de la vaiflèlle de terre
avec de la miné de plomb. Les potiers emploient
ordinairement à cet ufage de l’alquifoux ou plomb
minéral, du plomb en poudre, qui fe fait en jet-
tant du charbon pile dans du plomb en fïifîon , &
des cendres de plomb , qui ne font autre chofe que
fon écume & fes fcories.
Plommer ; c’eft la même chofe que plomber,
c’eft-à-dire verniflèr la poterie de terre, parce que
le vernis fe donne avec du plomb , ou du moins des
î minéraux qui en tiennent lieu , & des drogues
tirées de ce métal.
P o t i e r d e t e r r e , àrtifan qui travaille en
vaiflèlle & autres ouvrages de terre. La communauté
des maîtres potiers de terre eft ancienne à Paris ;
ils étoient érigés en corps de jurande & avoieitt
des ftatuts bien avant le règne de Charles VII.
Poterie ; marchandife de pots & de vaiflèlle de
terre ou de grès. Il fe fait en plufîeurs endroits de
France & des pays étrangers un grand négoce de
poterie.
Rais ; ce mot fignifie les quatre barres de fer
qui fufpendent & attachent la roue à la noix. Ces
rais ne font pas placés comme dans les.roues ordinaires,
mais pendent en lignes diagonales du haut
de l’arbre ; ils ont deux ufages, l’un de lier & de
former la roue, l’autre de lui donner le mouvement
lorfque l’ouvrier les poufle avec le tournoir.
Rebattre 3 c’eft l’adion de polir & d’unir un
ouvrage de poterie, que l’on a déjà battu à la main,
, fur le moule 3 cela fe fait avec une palette de bois.
Refrayer;- c’eft rendre la vaiflèlle de terre plus
unie , foit avec le doigt, foit autrement, avant
que de la cuire.
Retouper 3 c’eft en terme de potier de terre, reprendre
un ouvrage qui a été manque.
Roue ; c’eft un infiniment fur lequel on façonne
1 les groflès pièces qu’on ne peut travailler au tour.