
Huile de froment.
On tire cette huile en ferrant fortement du froment
entre des plasjues de fer bien chaudes, afin
de pouvoir én exprimer i’huilé qui eft excellente
contre lès gerfores des lèvres & dés mains, cofitfe
les dartres & la rudéfîe dé la pèau.
La croûte de pain bïtiiê, & fin? - tout celle du
pain bis -, appliquée chaudement, éft excellente pôtir
defFceher les petits biberons qui viennent aux lèvres
lorfqu’on a bu après des perfonnes mal - propres
, ou qui -ont l ’haleine forte.
Contre les marques que laijfent les grains de la
petite-vérole , apres la fkpputation.
Il faut avant' l’éruption émétifor le ftialâdè -, &
lui tenir le ventre libre par des làVèînens ; cê qui
diminue confîdérablement la quantité d'humeur qui
le porteroit à la peau, ce qui empêche aufifi la
malignité 8c la corruption des humeurs. On peut
lïïêmë pendant le temps dè l’éruption dorih'er quelque
potion , dàns îaqUeüê bn àjôütefoit quelques
grains de kermès : ce médicament eft un évacuant
tonique. Avec de telles précautions , rarement les
petites-véroles font - elles confluentes * & pVefque
toujours la tête eft garantie des T) mptômes & des.
accidens les plus fâefefcux.
On font bien que , dans tout c e c i, l’on doit s’en
rapporter à l’habileté d’un médecin qui connoit la
force du tempérament, la nature de la maladie,
& les cas particuliers qui font fujets a l’exception.
Ces préceptes font trop généraux pour s’en rapporter
à fà prudence for cet article.
L e foptieme jour, temps ou commence la fup-
puration, on peut mettre for les grains la pommade
<fè Ifmàçôtrs qui fuit, & qù!o'n petit regarder cbm-
me un bon remède éprbuVé. D’aütrè's 'p'erfb'rïnés fe
fervent de ta pommade faite avec du vieux lard-,
les autres de l’eau de plantm avec le fafran ; ceux-
ci d’une purée de lentilles ; ceux-là d’huile d’à-
mandes, douces & de blaftc de baleine. Enfin lé
douzième jour on Commence à purger pouit éviter
une nouvelle fiippuration qui arrive quelquefois,
& pour hâter l’exficcation des grains qui ont fop-
purë.
Les marqués rôugès fo diflipent plutôt , fi ôn lés
étuve avec le vin & le beurre mêlés enfofftblë. L e
lait d’ânefïè avec lequel on peut fe.laver, éft excellent
dans ce cas-là j & èfopë'che le teint de
brunir.
Manière de fe fewir de ba purée de lentilles.
Aufli-tôt queues grains de la petite~vérofo COôimenceront
à blanchir, en baflmera le vifàge, fbiff
& matin , avec l’eau d’orge tiède & l’huile d’amandes
douces. Ce Uniment appaifora la démangea.1--
fbn, fans empêcher néanmoins que les grains n»
parviennent à un jufle degré de maturité. C ’efl ainfi
qu’on en ufora jufqu’au huitième ou neuvième jour,
après lefquels on appliquera for tout le vifàge une
purée de lentilles, de î’épaiffèur d’un écu. On l’y
laiffera juîqu à ce qu’elle fe dëfsèche & tombe
d’elle-même par écaille, ce qui arrivera dans i’efc
pace de vingt-quatre heures. Cette purée fait de
très-bons effets * en ce que fe chargeant du pus
elle fait tomber les puftules plus promptement. Elle
empêche aufïi que la matière ne faffe imprefïion
for les chairs, ne les creufo, & n’y laiffe des marques
défàgrêables & difformes.: Quand la purée fera
entièrement tombée, on oindra le vifàge de quatre
efi quatre heures avec la pommade de vieux lard«
Pommade de vieux lard.
Prenez une livre de vieux- lard, le plus vieux 8t
le plus épais ; êtez-en la coine & le deffous ; pi-
quez-le par-tout & de près avéc de l’avoine : ertfoite
paffez-lé dans une broche , faites-îe tourner■ & cuire
à petit feu , fans qu’il piaillé brûler *, ayez le foin
de mettre defiotrs une lichèfrite propre , à moitié
pleine d’eau * pour recevoir la graifîe. Quand elle
fera refroidie & figée, vous la laverez piufieurs
fois dans de l’eau de fontaine fraîche , & vous la
battrez bien avec quelques brins de bouleau, jusqu’à
ce qu’elle foit devenue blanche comme la
neige. Gardez cétte pommadé dans un -pot de-,
faïence, àffoz grand pour- l’y faire nager dâiis de
l ’eau frai'che que vous renouvellerez tous lès jours*
Elle éft une des plus excellentes qu’on puHTe employer
pour prévenir les marques de la petîte-vè-
role. Quand il fora temps de s’en foryir, il en faudra
faire fondre un peu dans Une «mette, & l’appliquer
foir & matin for le vifàge , avec la barbe
d’ü'né plume.
Pommade de limaçons,
Faites cuire des limaçons pilés dans fiiffifânte
quantité d’huile d’amandès'douces ; paffoz& ajoutez
une once de ciré vierge for quatre onces de
cette huile ; lavez bien le tout dans l ’eau de -frai
de grenouilles , & ajoutez quelques gouttes d’èfo
fonce de citrons pour corriger la mauvaifo odeur*
Autre pommade,
Prenez demi-livre de beurre frais bien î«vé , &
demi-livre dé fouilles de joubarbe ; pîlëZ lès feuilles
clans- un mortier. Quand -elles fortuit bien pilées
, ajoutiez le »beurre qiïe vous incorporerez autant
qu’il -fora poffible ; mettez enfoite ce mélangé
for le -feu , & ne le retirez que lorfqu-il -aura :aç»
quis la confîftanee d’onguent,
Pommade blanche,
Mettez dans une -petite teJrïne ’ vérmfleç , ffx
gros de cire blanche râpée , & deux gros de blanc 3e baleine. Faites fondre au bam-mane bouillant ;
ajoutez quatre onces d’huile des quatre fomences
froides nouvellement tirée ; remuez le toutjufqu a ,
ce qu’il (bit fondu-. Otez enfoite la terrine dq
bain-marie ; verfoz ce mélange encore, çhaud dans,
un pot de faïence , &.ie laittez: refroidir. Enfoite,
avec une cuiller, grattez-en une. partie la, mettez
dans un mortier de marbre, ayeç une ou deux
cuillerées d’eau claire & fraîche. Vous l ’agiterez
avec un pilon de bois pendant un quart d’heure,
& vous, y joindrez de temps en temps une nouvelle
cuillerée' d’eau fraîche , jufquà ce que le tout, foit:
réduit en confîftanee de pommade trcs-môllê, très-'
blanche & fans aucuns grumeaux* Quand la pommade
fora faite , vous la garderez dans un pot de
faïence , après en avoir foparç l’eau.: Elle fo.,eon-
forvera fort long-temps jÇàns fo corrompre. Cependant,,
quand elle a été gardée huit jours , on doit
l’agiter de nouveau dans un mortier de marbre ,
en y ajoutant de l’eau, comme il a été marqué
ci-deflus.,
On fo fort de cette pommade pour nourrir le
teint, •& pour éteindre la rougeur des -taches de la
petite-vérole. Quand oai ne s’efi fort pas à cet afo-
ge , on peut l acomatifor avec une ou deux gouttes
d’elfence de citrtfn , de bergamotte, de cédrat.,
ou d’huile de bois de Rhodes.
Pommade pour enlever les creux qu’a laijfé la-petite-
vêrole.
Prenez pommade couleur de rofo, une once ; fo-
blimé cer-rofif, ' gros b avec une plume
de perdri-x. On peut augmenter la dofe- de -foi>limé
corrofif, foivafit lés cit-c-onfianGes : mais ce remède-
ne doit être employé qu’avec beaucoup de prudence
& de précaution , de peur d’exciter quelque
inflammation ou quelqu’éréfipele for le -vifàge.
Eau pour le même effet.
Prenez le .phlegme du vinaigre blanc difiillé ,
lavez-vous en le vifàge en vous couchant, & le
lendemain matin lavez-vous avec la déeoâion de
fbn & dé mauves. Continuez ainfi pendant huit
joîàréi Baume efficace.
Pilez des limaçons avec leurs coquilles, pou-
Urez-les bien avec du lucre candi en poudre , &
faites-en un baume -qui -efface les eneux de la petite-
vérole. . Poudre.
Prenez.4g l’orge rôti, rédùifoz4e en poudre trèsfine
que vous enfermerez dans un nopet de linge.
Vers le onzième.jour de la petite-vérole, vous en
: oudrerez le vifàge, afin qu’en deflechant promp-^
tement le pus qui eft contenu dans les boutons, il
rvait pas- le temps de creiifor la peau.
Onguent,
Prenez deux onces d’huile d’amandes douces 9
trois gros de blanc de baleine, quatre gouttes d’huile
de Rhodes ; faites du tout un onguent qui appaife
la douleur, qui enlève l’acreté du pus, & qui empêr
che la petite-vérole de crenfor.
Pommade blanche.
Prenez une on.ee de racine d’iris de Florence ,
une demi-once de calamus aromatique & autant de
! benjoin, deux gros de bois de rofos & autant de
gérofles. Brifozle tout groffiérèment, mettez dans
un linge, & faites cuire au bain-marie dans deux
livrés & demie de fa-indoux bien lave. Ajoutez
deux pommes de reinette coupées par morceaux,
quatre onces d’eau^rofo & deux onces d’eau, de fleurs
d’orange. Apres une légère cuiflon, paflfez doucement
, laifTez refroidir & réforvèz pour l’ufoge.
Pommade rouge,
Eller fo fait en ajoutant à la pommadeblanche,
plus eu moins d’orcaneute ,.foivanî qu’on la veut
foncée en couleur. Remuez avec une fpatule de
bois, jufqu’à ce que la pommade ait pris une couleur
rouge. Paflez à travers un linge , & conforvez»
■ Ppinmade a la'fleur d'orange;
Prenez cinq livres de foindoux ■ & fix livres de
fleurs d’orange ; mêlez-les enferabie dans un mor-'
tier. Mettez le stoùt! au bain-marie , & laifTez jufo
qu’à ce que la graiffe fornage au-deffos des fleurs«
Paffoz, laifTez refroidir , & féparez-en l ’eau.
Reprenez de nouveau cette pommade, & faites-
y cuire encore fix livres d’autres fleurs d’pxange«
Paffoz comme la première fois. Recommçneez ,013-
core deux fois cettë opération , & à-chaqpe fois ajoutez.
quatre livres de fleurs d’orange. A la fin, quand
. le faindoux fora encore en fufîon ,. vous mettrez,
huit onces d’eau de fleurs d’orange. Vous jetterez
le tout for un tamis qui fora pofe for un vafo pro-
\ pre : vous retirerez l’eau qui s’en feparëra , & vous
conforverez dans un endroit foc.
C’eft ainfi que fo prépare auffi la pommade an
; jafînin, a la jonquille, à -la tubéreufo, à la la-
i vande , &c. :
Poudre <à poudrer,
L e corps de-toutes les poudres eft ordinairement