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le s , vont aboutir aux bordures en traversant le
chemin.
Nucléus ; la troifîème couche des voies romaines
, à partir de leur fondation.
Pavage des anciens : on pavoit autrefois les
grands chemins en pierre de taille , ou en ciment
mêlé de fable & de terre glaife.
Le milieu des rues des anciennes villes le pavoit
en grès, & les côtés avec une pierre plus
épaiffe & moins large que les carreaux.
Cette manière de paver leur paroilîoit plus commode
pour marcher.
( Encyclop, )
P avé , mot appliqué à toutes les pierres qui
Couvrent une route. Le gros pavé porte fept à huit
pouces dans -chaque Sens. Voyez Echantillon
Pavé le prend encore pour le terrain qui eft pavé.
Exemple : fiiivez le pavé , &c.
P avé ( revers de ) , terme de paveurs ; ils appellent
revers de pavé, le côté du pavé dont la
pente aboutit au ruiJTeau ou égout des rues.
Paveur ; l’ouvrier qui met en eeuvre le pavé.
Pentes ; j’ai diftingué la pente courante & la
pente latérale. La première luit la longueur de la
Voie : la féconde tombe fur la largeur. Lorfqu’il
eft quefiion ou d’une place publique, ou de tout
autre endroit d’une vafte étendue, il faut nécef-
lairement diminuer l’incliriaifon ordinaire, & le
contenter de trois ou quatre lignes par toife.
Pince , instrument de paveur, barre de fer ronde
& prefque groiïe comme le bras, grande d’environ
trois pieds , & pointue par le bout, dont les payeurs
Ce fervent pour arracher le pave.
Platière, véritable ruifleau, qui traverfê une
chauffée.
Portrait ; les maîtres paveurs appellent ainfi
un des marteaux dont ils Ce fervent pour fendre
& tailler le pavé de grès, particuliérement celui
qu’on nomme du petit échantillon.
Rabot , pierre affez mince qu’on allied de champ
comme le blocage.
Redressement; l’opération d’enfoncer les pavés
de niveau.
Relèvement, Voyez Remanié,
p a v *
Remanié ; temanier un pavé ; c'elî enlever
qui le. trouve dégradé, & reparer les défeâuofités,
Quand la dégradation eft générale , & qu’on efl
obligé de tout refaire , ou de refaire au moins des
parties entières, cette belogne pleine eft un rema-
nié-à-bout.
Revers ( double ) , rue ou chemin qui a lôn
ruiffeau dans le milieu.
Rose de pavé , compartiment rond de plufieuîs
rangées de pavés de grès , de pierres noires de
Çaen' & de pierres à fufîl mêlqg alternativement,
dont on orne les cours , grottes -, fontaines. On en
fait aulïi de pierres & de marbres de diverfes
fortes.
( Daviler ) •
Ruder ou Rudus ; la fécondé couche des vpies
romaines, ou celle qui portoit lur leur fondation.
Soutènement; le fbutenemens, à proprement
parler , font de petits murs à fleur de terre , élevés
au mortier & folidement fondés. On eft force
de conftruire ces appuis dans les terrains peu fermes
, ou quand le local ne fournit aucune groffe
pierre qui puifîè être mile en'bordure.
Si ces groffes pierres font faciles a Ce procurer;
& que le loi ait de là confîftance, on les enfonce
au niveau du chemin. Elles déterminent là lar-
I geur comme le font les murs mêmes, & s’oppo-
lent auffl efficacement qu’eux au reculement des matières
renfermées parallèlement entre leurs lignes.
L e maintien & des pierres de bordure & desl
murs de lôutenement exigent que les accôtemens |
foient parfaitement battus '& raffermis.
Statumen ; les romains appelaient ainfi la première
couche, ou la fondation de leurs voies.
Summa crusta étoit au contraire la couche lu-
périeure, celle qui recouvroit l’ouvrage. On; l’ap-
pelloit aufli fummum dorfum.
T as droit , terme de paveur ; c’eft une rangée de
pavés liir le haut d’une chauffée, d’après laquelle
s’étendent les ailes en pente , à droite & à gauche,
jufqu’au ruîfféau d’une large rue, ou julqu’aux bordures
de pierre ruftique d’un gtand chemin pave.
T oisé du pavé ; le pavé lé melùré à la toflè
quarrée. Chaque toife comprend donc trente - fis
pieds de fuperficie.
( Article de M . B z a n q u a r t d e S e p t t o n t AiNF$i
-o gentilhomme de 1‘ Ardréjis).
p aum ie k
P A U M I E R - R A Q U E T I E R
( Arc du ).
Xj E paumier- raqultier eft celui qui fait des raquettes
& des balles y . ou autres chofes fervant au
' Sel de paume.C’eft encorecelui qui tient un jeu de pau-
î^e ,Sc qui fournit aux joueurs les balles & les raquettes.
Il a auflî le droit de donner à jouer au
I billard. .
I Nous «’entrerons pas ici dans le^ détail des règles
du jeu de paume i d’autant qu’elles font expliquées
dans un autre diftion. de cette Encyclopédie
i: qui traite des jeux. Nous nous attacherons principalement
à faire connoître la confirudion du ba-
j.timent deftiné à faire un jeu de paume, ainfi qu’à
['.décrire la fabrique des inftrumens qui fervent a ce
Ueu, comme les raquettes, les balles , les filets,.
I&c. Nous confulterons pour la delcription de cet
; ar£’ l’ancienne Encyclopédie , mais principalement
L l’excellent traité que M. de Garfault en a donné,
1& quelques autres ouvragés modernes.
I . Palquier, âans les . Recherches fur la France ,
|-'dit qu’en 1417 il vint à Paris une jeune femme du
I ••Haynaut, âgée de vingt-huit ans, nommée Mar-
I got, qui jouoit à la paume de l’avant & de 1 ar-
I rière -main, furpaffant les plus habiles. Elle avoit 1. choifî un tripot, rue Grenier Saint-Lazare, quon
I nommoit le petit temple, & là elle tenoit têteaux
[ plus forts joueurs. On alloit la voir par curiofite
[ comme chofe extrêmement rare & amufànte. Ce
[ qui étoit, dit Pafquier , d’autant plus furprenant
[ qu’on ne jouoit alors que de la .main nue, ou avec
| des gants doubles. .
Dans la fuite , on imagina d’ajufter à ces gants,
des cordes & des tendons qui , par leur élafticité,
renvoyoient lapêlotte bien plus haut & bien plus
loin. C’étoit un acheminement à l’invention de la
? raquette, qui enfin a été trouvée & a prévalu.
Enfin la raquette a fait naître le beloin d’avoir
un lieu conftruit exprès pour jouer à la paume ,
& pour y faire des parties réglées. C ’eft tout 1 ap-
■ pareii de ce jeu qui doit faire la matière de l ’art
dont nous allons parler.
Bâtiment du j e u de p a u m e .
Il fe conftruit deux fortes de jeux de paume:
l’un, qu’on nomme le quarré; l’autre a dedans.
• Leurs proportions ont quelques différences- : on va
Arts & Métiers. Tom. V I
donner celle du quarré, tajit des gros murs que
des conftruâions intérieures ; enfuite celle du jeu
à dedans, ou plutôt les différences qui s’y obfèr-
vent.
Le quarré.
Tout jeu de paume eft un quarré long, fermé par
quatre murailles; deux murs pleins en forment leis
côtés fiir là longueur, &un pignon à chaque bout
la largeur.
Le terrein que cette cage doit enfermer, aura
quatre-vingt-feize, pieds en long & trenté-fix pieds
en largeur, afin que lorfque toutes les çonftruc-
tions intérieures feront faites, l’aire du jeu fe trouve
avoir quatre-vingt-dix pieds de long, & trente pieds
de large.
Les deux murs des côtés auront quatorze à. quinze
pieds d’élévation ; mais à leur extrémité . qui joint
les pignons, on les' fera de quatre à cinq pieds
plus haut dans la longueur de fix ou fept pieds,
après lefquels on les terminera en pente fur leur
épaiffeur; ces quatre fubhauffemens fe nomment les
joues d‘en-haut.
Sur ces murs de côté, on pofera fept poteaux
de charpente, qu’on efpacera à égale diftance l’ua
de l’autre, &c.
Ces poteaux auront quatorze pieds de haut, &
foutiendront le grand toit : c’eft par les intervalles
qui fe trouvent entre cés poteaux, que le jour Ce
répand dans le jeu; c’eft pourquoi cet édifice doit
être affez éloigné des maifons ou des grands arbres ,
pour n’en être point offufqué & avoir une clarté
fuffifànte.
Voilà ce qu’on peut appeller la carcajfe de^ l’e-
difice. Paffons maintenant auç conftrudions intérieures.
A cinq pieds en - dedans d’un des deux murs de
côté, on. conftruit parallèlement à ce mur , d’uti
bout à l’autre , un petit mur qu’on élève à différentes
hauteurs ; c’eft-à-dire, que par les deux bouts
il y aura fept pieds de haut : a gauche, fur la longueur
de dix-huit pieds , & à droite fur celle de
treize pieds, lé refte du mur aura trois pieds quatre
pouces de haut.
O r . comme les deux bouts de ce mur. élevé;à
O