
qui font fixées à l'arbre, & réunies entr'elles par
quatre boutons de fer a vis & a écrous i , z , 3 » 4*
Les deux faces en retour du même arbre, font
percées de deux mortoifes pour recevoir les bras a
b, c d, qui portent les volées <?ƒ, g h.
Les volées -peuvent couler de haut en-bas & de
bas en haut, dans des mortoifes formées dans une
pièce de bois qui fe’joint au bras * félon que les
charrues ƒ & A, rencontrent plus ou moins de matières
fur la meule giflante.
Fig. z , plan de la meule giffante & des deux
volées ou charrues.
L ’efpàce entre les deux cercles concentriques, 1,
ï : 1 1 , eftla voie des meules roulantes, voie qui
eff égale à leur épaiiïeur, dans le cas où elles font
également éloignées de l ’arbre ve&eur.
La forte preffion de ces mafies énormes écarte
continuellement la matière ou composition ; tfeft
pour la raiTembler que l ’on a confirait les charrues.
Celle A g 3 dont l’extrémité A, frotte contre le
dé ou crapaudine du centre , rejette , au moyen de
fa courbure convexe , lès matières qui fe trouvent
près du centre , dans l ’efpace compris entré les
deux Cercles 1 , a.
L a fécondé charrue f e 3 raffemble de même , en
commençant par ƒ & finifîant par e , les matières
qui fe trouvent répandues entre le cercle a , & le
bord 4® la meule giflante, & les ramène ainfî dans
l ’efpace compris entre les deux cercles concentriques
, ou la voie des meules roulantes.
La matière ou composition qui s’attache aux
meules roulantes, retombent Souvent hors de la
meule giffante fur la table qui l’entoure, pour raf-
fembler ces matières & les rejetter fur la meule
giflante.
On fe fert d’une broSTe fig. 5, pl. IV , avec ja -
quelle l’ouvrier raffemble & rejette les matières
fous la voie des meules en fiiivant leur mouvement
; mais comme la moindre inattention l’ex-
poferoit à être pris & écrafé par les meules roulantes,
fi fa marche autour de la table n’étoit pas réglée
fur celle des meules, oh a pratiqué les poignées c
& d aux extrémités des bras inférieurs ; l ’ouvrier
faiSît de la main gauche une de ces poignées : de la
main droite il tient la broffe avec laquelle il bal-
laie la table ; alors le bras c ou d , dont il tient la
poignée , le force à marcher auffi vite que lui, &
par conféquent le tient toujours également éloigné
de la meule roulante qui le fuît.
Fig. 3 , la petite volée Ou charrue vue en perf*
peétive, & deffinée fur une échelle double.
, partie de la charrue qui a r-affemblé les
matières, G , partie de là charrue qui achève de
la rejetter fi?us la voie des meules.
Fig. 4 ; la grande charrue auffi deffinée fur une
echelie double.
F , partie de la charrue qui commence à rafle cibler
les matières vers les bords de la meule giflante,
E , partie de la charrue qui achève de ramener la
matière, fous la voie des -meules.
Ce moulin qui exiffe à Effonne , eff le feul de ce
méchanifme en France.
La poudre qui s’y fabrique mife en parallèle avec
toutes les poudres étrangères ne le cède en rien aux'
plus parfaites ; auffi eft-ce la poudre dont le roi &
les princes du fan g. font ufage.
Ce moulin a été conffruit en 1754 , Par les foins
de M. Micault, alors comnùffaire-géiiéral des pou-
dre0 & falpêtres de France, fur les plans & fous la
direction du père Fery. ,
Les meules dont il eff compofé font d’une pierre
bleue geai née , qui fe tire d’une carrière dite écojjine,
qui eff à deux lieues de Braine-le-Comte, bourg
fîtué entre Mons & Bruxelles.
Cette pierre elj calcaire , noirâtre , avec-des
écailles fpatheufes & brillantes qui font de la même
couleur; elle fe diflout entièrement & avec eftèr-
vefcence dans l’acide nitreux.
La meule giffante fur laquelle les deux autres
font leurs révolutions , a huit pieds de diamètre fur
vingt-un pouces d’épaiiïeur ; nous ne lui avons
donné que fept pieds.
Le diamètre des roulantes eff-de fept pieds cinq
pouces, fépaiffeur de celle qui eff; le plus près du
centre eff de dix-huit pouces fix lignes, l’épaifleur
de l’autre n’eff que de dix-fept pouces & demi.
Nous ne leur avons donné que fept pieds dans
nos figures, & feulement feize pouces d’épaifleur.
Le pied cube de cette pierre pèfe cent quatre-
vingt-fept livres*onze onces cinq gros , d’où il. fuit
quechacune de ces meules pèfe neuf mille fix cents
foixante-fept livres onze onces cinq gros cinq fi-
xième^
Au centre de la meule giflante eff percé un trou
de dix pouces enquarré, pour recevoir la boîte ou le
focle de bois qui contient le’palier du tourillon de
l ’arbre veâeur des meules roulantes.
A ce centre des meules roulantes eff également
percée une lumière de dix pouces & demi en quarré
pour recevoir les moyeux de bois qui contiennent
les boîtes en métal d’alliage, où eff reçu l’aiflieu
commun des deux meules.
Cet aiflieu eff de fer de onze pieds de longueur,
fur quatre pouces fix lignes de grofleur ; il eff exactement
arrondi d’un bout à l’autre, pour être tiré
de place quand il eff befoin , fans que l’on foit
obligé de toucher aux meules.
On ne fabrique, en une fois fous ces meules que
foixante-dix livres de poudre.
La quantité de matière deffinée à cette compo-
fition fe place d’abord de part & d’autre entre les
deux meules. $ .
L ’ouvrier lève la vanne , non à l’aide d’une vis
& d’un.écrou , comme aux autres moulins , mais
au moyen d’une bafcule qui le met à portée de
fon ouvrage..
La machine fe met en a dion , & lorfque les
meules font parvenues fur la matière, aufli-tot le
poudrier baiffe là vanne & vient étendre la matière
uniformément fur toute la roue circulaire des
meules.
Il les met en mouvement en levant la vanne, &
appuyant fa. main gauche fur l’appui qui déborde la
volée & qui lui fert de guide, ainfî qu’il a été dit.
11 balaie la matière fous ‘ les meules à mefure
qu’il avance en les fuivant.
Après qu’il a fait ainfî quelques ,tours, & que la
matière, commence d’être broyée, il fixe la viteffe
du moulin en lâchant la quantité d’eau néce-ffaire.
Il defeend l’une 8s» l ’autre volée, nommées ci-
devant charrues, dont la deftination eff de diriger
conffamment la matière fous la circonférence des j
meules ‘roulantes.
Cette quantité de foixante-dix livres de poudre .
eff fabriquée dans l’efpace de fix heures.
L ’arrofage total eff de deux pintes trois huitièmes, j
Au commencement de l ’opération , on répand ,1
-uniformément une pinte trois huitièmes d’eaii-fur i
la totalité de la matière, enfuite d’heure en heure |
011 diffrioue l’autre pinte à proportion du befoin. •
Au bout de fix heures, les matières fe trouvant i
parfaitement incorporées enfemble, Fôuyrier baiffe
la yanne pour arrêter la machine, 8c au moyen \
d’une main ou ratiflpire de cuivre qui lui a fou-
vent fervi à remuer-la matière, il la détache des ;
meules & la raffemble pour la recevoir dans un ;
baquet. "
Après qu’il a recueilli la^quancitg qui fe trouve '
de part & d’autre entre les meules, il place entre .
ces endroits bien balayés de fortes pièces ;de cuir.de
boeuf, afin que les meules roulantes y étant Reçues
ne touchent jamais immédiatement la meule giffante,
ce qui ferait fort dangereux fi elles venoient
à faire feu.
Il lâche l’eau avec .douceur & les meules reçues
fur les pièces de cuir, lui lai fient la liberté de reL
cueiilir la poudre, qui fe trouvoit dans la place
qu’elles. occupçient ci-devant.
Il emporte cette matière au grainoir où elle eff
grainée fur le champ.
O11 ne tire ordinairement de ces foixante-dix
livres que trente livres de grains ; le refte paffe a
travers le grainoir, en forme de pouflière qui a befoin
d’une nouvelle préparation pour être remife
en graine.
Cette poudre fe fabrique en moins de temps que
dans les moulins à. pilons.
Elle fe fait par compreffion 8c non par per-
euflion.
Il y a donc moins d’évaporation., il y entre moins
d’eau dans Farrofage ; vu que les meules roulantes
changent de place à chaque inftant relativement
aux parties de leur circonférence & à celles de la
furface de la meule giffante fur laquelle elles roulent,
il n’eff point à craindre que la matière s’é-,
chauffe 8c s’enflamme, ce qui arriverait dans les
batteries à pilons, fi on n’y obvioit pas par des ar-
rofâgës, fréquens.
Cette poudre eff donc moins chargée de parties
aqueufes , ce qui la rend moins grailfeufe 8c plus
adive ; mais l ’inconvénient de ces- fortes de moulins
eff de fabriquer fort peu de poudre à la fois..
Ceft pour cette raifon que le père Fery, fouvent
- occupé fur cette partie, avoit propofé autrefois des
moulins, où la fe fît «également par compreffion
& fans pereuffion , 8c-où l ’on put en fabriquée
en huit heures autant qu’il s’en fabrique en vingt-
quatre dans les batteries ordinaires.
Chacun de ces moulins devoit être compofe de
, quatre cylindres de fer de fonte pefant fix milliers,
qui attachés deux à deux à un brancard commun ,
dévoient rouler en ligne droite fur deux tables horizontales
qui auraient eu chacune douze pieds de
longueur fur quatre pieds de largeur , ce qui don-
noit, pour la matière à fabriquer, une furface to->
taie de quatre-vingt-feize pieds quarrés.
L ’eflai de ce moulin a,été fait .à Effonne en 1756.
On ÿ a fabriqué“ de la poudre èn huit heures 8c fa
qualité furpafloit de beaucoup celle de la poudre
des batteries ordinaires; mais jufqu’à ce jour on s’eff
I borné à cet*éflài.
P L A N C H -E X I.
: La vignette repréfente 1‘intérieur de fiattelier du.
grainoir 3 & piufieurs ouvriers occupés a grainer la
• poudre;
; La matière ou, comp.ofîtion préparée, par l’un ou
• l’autre moulin que fon vient de décrire, eff mife
d'ans-de grandes mayes qui entourent cet attelier.
On en forme un tas comme celui de la fig. 1.
Alors un ouvrier ,fig. 1 , prend un grainoir percé
- à gro^grains, le charge de matière avec une pelle
I de bois 3 puis il y place le rouleau ou difque de