
par la foupàpe du conduit d’iflue. Alors deux ouvriers
tournent deu:sç robinets, dont l ’un ferme le
tuyau à vapeur , & l ’autre ouvre celui d’iflue qui
lance un filet d’eau froide contre lé fond du pifton.
Cette eau retombe en gouttes & fait le vuide en
moins de deux fécondés, en condenfant la vapeur.
Dans cette fituation la partie iupérieure du pifton
éprouve la preflion de toute la colonne atmofphérique
y poids qui njaft. cpiitrebaianGé par aucune
force agifiante fur la-fiirface oppofée, puifque l’air
& la vapeur ont été évacués ; en conféquence le
pifton cède, s’âbame, & fa defcente dans le corps
de pompe fait mouvoir un levier qui élève un poids
confidérable, & une verge de pompe à fôh autre
extrémité. . .
L ’ouvrier n’attend pas que le pifton touche le
fond; il tourne'de nouveau les deux.robinets, l’in-
jedion Cèfle & la vapeur rentré dans le cylindre.
Il y a rupture d’é'quilibre, le poids fufpendu à l'autre
bras du leviér s’abaifte à Ton tour, & tire le
pifton foulant dans fon corps de pompe.
La répétition alternative'de ce procédé d’in-
jçfter de l’eau froide & de couper communication
à la vapeur , fait defeendre le pifton comme ci-
devant. Opération que l’on peut continuer tant
qu'on le veut. " ' _ •
Dans, cette machine , les robinets font ouverts
& fermés en même temps par un méchanifme' attaché
au levier même ; les. gens attachés, à- la feryir
h’ont dope guèrés autre chofe àfaire que de veiller
à entretenir la -chaudière & à empêcher que le feu
s’éteigne.'
Le principal avantage qu’a cette pompe fur la
première , c’eft qu’on peur porter^ l ’eau à telle élévation,
qu’on. veut, fans augmenter la. force de la
vapeur qui n’a jamais befoin de furpafler de beaucoup
la preflion- de l’atmofphère. •
I l n’eft pas néceflâire d’ajouter que la chaudière
court infiniment moins de rifque de crever. Le
maximum de la. puifiànce de çetfe machine dépend
de la lurfaçe dù pifton. Plus elle eft grande , plus
grande eft la côlon ne atmofphérique qui la prelïe,
& en conféquence 'd’autant plus pelant, doit être le
poids deftiné à contrebalancer Ion a&ion. Si le pifton
a trente-fix pouces de diamètre , il fera prelïe
par une colonne d’àtmofphère qui pèlera autant
qu’une colonne de mercure de ce diamètre , &
de trente pouces de hauteur , ce qui équivaut au
moins à-fepe tonnés.
Qüelqu’ingénieufe que foît cette machine, quel-
qu’art qu’on y ait déployé, il en exifte une bien
plus parfaite & à laquelle elle doit céder à tous
égards. Ce font MM. Watts & Boulton de Birmingham
qui l’ont, inventée & perfectionnée.
Dans leur pompe, au-lieu de fe fervir du poids
de l ’air pour abaiffer le pifton , ils emploient la
vapeur lancée contre ce. même pifton ; la partie
fupérieure du cylindre eft fermée , & la verge du
pifton lifte & polie pafle par une ouverture garnie
d’un cuir qui intercepte communication à l’air.
On fait monter le pifton en çonduifant la vapeur
hors du cylindre dans un autre vaifleau, à diftance
confidérable , ou il rencontre un jet d’eau fraîche
qui la condenfe, tandis qne l’adion de la pompe
qui cliaflè l’eau injedéé maintient un Vuidé confiant
dans la partie inférieure du cylindre.
La force dè la vapeur employée dans cette, machine
furpafte ordinairement d’un quart celle de la
colonne atmofphérique, & le jeu régulier de tout
l’appareil eft entretenu par le principal levier.
Les avantages qu’offrent ces différences dans la
conftruCtion , font de pouvoir augmenter l ’aCtion de
la pompe , en augmentant feulement la force de la
vapeur fans aggrandir le diamètre du cylindre , &
une moindre dépenfe de cette vapeur, puifque la
condenfation s’opère à diftance du cylindre qu’on
n’a pas befoin de refroidir en jettant de i ’ean
dèfîus.
Cette derniere difpofition. rend la machine capable
de frapper plus de coups en une minute &
avec beaucoup moins de combuftible qu’il n’en fal-
loit dans l'ancienne.
Dans quelques-unes des dernières perfectionnées ,
on a rendu égale l’aâion de la vapeur fur le levier
en courbant fon extrémité. En effet, de cette manière
on l’allonge vers la fin du coup , point où
l’effort de la vapeur eft foible.
MM. Watts' & Boulton ont appliqué la force im-
menfe de cette machine à'une multitude d’opérations
utiles ; ils remplacent ainfî une infinité de
bras confervés à l’agriculture: pour y parvenir, il
leur a fallu non-feulement faire des dépenfès pro-
digiëufes , mais encore déployer un art, une indulr
trie qui donne la plus haute confiance en leurs lumières
, & fait-honneur à leur patrie.
L a première application de ces machines eft de
fournir d’eau les grandes v illes, de deffécher les
marais, d’épuiferles mines; il n’y a que quelques
années qu’on a fongé à en tirer parti pour les moulins
de toute éfpèce, dont le travail ne fouffrira
.plus d’interruption , puifque voilà un premier moteur
trouvé qu’on a toujours fous la main.
Nous nous croyons difpenfés d’infîfter fur l’avantage
inconcevable de pouvoir drefîer à fon gré des
pompes y des moulins , des ufines & toute autre machine
de ce genre mife en mouvement jufqu’ici au
moyen de l’eau, du vent ou de la forpe des animaux,
dans qüelque fituation que ce fort, pourvu
qu’on puifîe fe procurer du combuftible a bon
compte.
En effet* pour peu que l’on confidère combien
{’aAion du vent eft variable & foible dans les machines
établies jufqu’à préfent, que la dépenfe de
l’eau , même quand on peut s’en procurer, n’eft
jamais allez, peu confidérable pour ne pas entrer en
Jipne dè compte ; & enfin , qu’il n’y a pas dè coin J
fur le globe ou on puifte entretenir, foit des . che- :
vaux, foit des boeufs, àauflibon marche que le
feu qu-il faut pour obtenir une quantité de vapeur 1
qui fafie le même ouvrage , on fera force d avouer
que cette dernière condition n?en borne l’ufage en
aucun lieu particulier ; an fera convaincu , & on
fe dira qu’il eft fur qu’on en peut tirer les plus
grands avantages ; quelques foient les efperances
qu’on fonde fur cette heureufe invention, elles
feront remplies, elles feront pafîees»
Nous poftédons déjà des moulins à vapeur pour
la filature du coton, le tirage des huiles y le rapa-ge
du tabac, la préparation des drogues , des épiceries
& des couleurs, la forge des métaux & fa mouture
des grains.
Les moulins d'Albion, près du pont de Black
Friars à Londres , du côté du comté , font le plus
beau modèle eh ce genre. La defcente du pifton
j donne lieu à un mouvement volontaire par le
moyen d’une manivelle coudée , fixée à 1 autre
bras du levier, qui agit a peu près comme nous le
voyons tous les jours dans les rues , lorfque les re-
mouleurs mettent en jeu avec le pied leur meule a
aiguifer. Ici une pompe à feu fait tourner dix paires
de meules, dont chacune moût jour & nuit
neuf boiffeaux de bled par heure. Cette meme
pompe met encore en mouvement les bluteaux, les
tamis pour faffer la farine & en faire de differentes
qualités; elle charge & décharge les corbeilles,
vanne exactement le bled, & enfin hû fait fubir
toutes les préparations jufqu’à la derniere qui le
met en état d’être employé par le boulanger.
Il eft impoflible de décrire dans un eftai aufïi
court que nous donnons , l’état où doivent etre les
inventions multipliées, toutes aufli. ingénieufes les
unes que les autres , qui lient ces differente s parties
avec le premier moteur, les font agir enfemble
ou féparément, & les meuvent, les détachent, les
arrêtent à la volonté de quelques ouvriers qui fur-
veillent la machine.
Nous promettons à tous les amateurs des Sciences,
à tous les amis de l ’humanité, une fatifaC-
tion faite pour leur coeur à la vue de cette magnifique
invention*; & ce qui ajoutera fans doute à leur
plaifir; ce fera d’apprendre que les profits honorables
qu’elle procure: à fes inventeurs les ont déjà
placées dans ce degrc d’opùlencè auquel ils étaient
fi dignes d’arriver. (Bibliothèque Phyjîco - économique.
)
Pompe des prêtres.
On a donné ce nom à une pompé inventée vers
l’année ï 730, par Un fleur Dénifarf, curé du dio-
cèfe de Laon , qui s’afïocia avec un eccléfiaftique
de fes amis , pour la faire valoir ; elle, eft fort
fimple & de peu dè dépënfè dans fa conftruCtion ,
mais il ne faut pas èn attendre de grands ^effets ;
elle ne peut être utile que dans les cas ou il ne
faudra pas élever l’eau à une grande hauteur.
Ces fortes de pompes , dont on volt des modèles
dàns: la plupart des cabinets de phyfique , ne font
gueres propres à être exécutées en grand : 1 on fent
bien qu’il faut y employer des matières plus folides .
que. du verre , le métal ou lé bois peuvent eii fournir
lès parties principales.
Pour avoir une idée du jeu. de cette machine , il
faut mettre de l’eau dans la caille & humeCter un
i peu les culrs: du diaphragme & des clapets. L on fait
mouvoir •ênfuite le levier pour elever & abaïueï
fuccefftvement le milieu du diaphragme , de ma-
; nière. que fa fürface fupérieure où eft le clapet de-
! vienne alternativement convexe, & concave. Par
le premier de ces mouvemens , on raréfie 1 air dans
: la partie inférieure, en augmentant la capacité du
vaifTeau’ de toute la quantité dont ce diaphragme
s’élève , ce qui donne ’ lieu a 1 air extérieur qui
| pèfe fur la caille d’y faire monter de l’eau, jufques
là c’eft une pompe afpirante.
Quand la partie infériéure eft pleine d’eau, le
diaphragme en s’abaifïant en fait- paffer par le trotr
du clapet dans la partie fupérieure qui s emplit a
! fon tour , & en fe. relevant, il pouffe^ cette eau
& la force de monter par le tuyau jufqu au haut dé
la machine ; c’eft -alors une- pompe foulante : mais
n’entreprenez, pas de refouler l’eau avec cette pompe
■ à plus de fept ou huit .pieds de hauteur , parce que
.. le diaphragme qui doit être fait avec un ou plu-
; fleurs cuirs forts les uns fur les'autres, rie fera point
1 affez. flexible à moins qtre vous ne le fafnez fort
large : comme il fert de bafe a la colonne d eau ,
i avec pèu de hauteur , il aura une très - grande
charge à porter.
i Pompes nouvelles pour élever les eaux dans Us
ufines.
M. Lombard, architecte , géometré & mecha-
nicîen, perfuadé ..de la neCeftité d’élever les eaux;
ià une ttès-grande'hauteur dans les ufines-ou--fabri-
. ques à fort peu de frais , pour en obtenir de'grands
effets, a cru pouvoir employer un long-pendule
dont la lentille feroit très-pefante , comme moteur
de fes pompes. La manière dont deux .hommes qui
furveiilrent cette machine confervent 1 ifochronilme
j de cet agent, eft également fimple & ing/-nieufe.
Le long pendule dont on vient de parler tra-
verfe un arbre fur lequel eft fixé un rouet dont les
; deux ares latéraux d’environ quarante-cinq degrés
'■ chacun , font garnis de dents ; celles-ci en cngrai-
" . nent d''autres qui fe trouvent placées dans les parties