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Si voulez employer cette détrempe fur de vieux
murs, il,faut, i». les bien gratter; i°. paJTer deux
ou trois couches d’eau de chaux , jufqu a ce que
le tout foit mangé ; ,3°. épouffeter la chaux avec
un balai de crin ; 40. appliquer enfiiite les couches
de détrempe , comme on vient de le dire.
Si c’efl fur des plâtres neufs, il faut mettre plus
de colle dans le blanc, pour en abreuver la muraille.
On peut employer toutes fortes de couleurs en
détrempe commune; quand la teinte en efl faite, &
qu’elle a été infufee a l’eau, on la detrempe de
même à la colle.
Murailles au blanc des carmes.
Le blanc des carmes efl une manière de blanchir
les murailles intérieures,'& de. les rendre belles
& propres.
Il faut i°. avoir une bonne quantité de la plus
belle chaux qu’on puifTe trouver, & la paffer par
un linge fin : verléz-la dans un baquet, ou cuvier
de bois, garni d’un robinet, à la hauteur qu occupera
la chaux; on remplit le cuvier d’eau claire
de fontaine; on bat avec de gros bâtons, ce mélange
, qu’on laiïïe repofer pendant vingt-quatre
heures.
’7,0. Ouvrez le robinet, laifîez couler l’eau qui
a dû furnager la chaux de deux- doigts ; quand elle
fera écouléé, reméttez-en de la nouvelle : on fera
la meme opération pendant plufîeurs jours; plus on
lavera la chaux, & plus elle acquerra ae blancheur.
30. Pour s’èn fervir , laifîez découler l’eau par
le robinet : on trouvera la chaux en pâte ; on en
mettra une certaine quantité dans un pot de terre ;
on y mélangera un peu de bleu de Prufté, ou d’indigo,
pour foutenir le ton du blanc, & de ,1a térébenthine
pour lui donner du brillant : on la détrempe
dans la colle de gants, dans laquelle on
met un peu d’alun, & avec une groiïé _ broffe, on
en donne cinq à fix couches fur la muraille;,il faut,
les étendre minces, & n’en pas appliquer de nouvelles
que la dernière ne fbit extrêmement sèche.
4°. On prend une brofle de foie de- fànglier avec
laquelle on frotte fortement la muraille : c’efl ee
qui donne le luifant, qui en fait le .prix, & qu on
prend quelquefois pour du marbre où du fiuc.
On ne peut en mettre que fur des plâtres neufs ;
fi l’on vouloit en employer fur des vieux,\il faudrait
les gratter jufqu’au vif, & les rendre prefque neufs. ]
Murs intérieurs 3 contre-coeurs de cheminées.
Quand on, veut .peindre , en détrempe commune ,
des murs d’efcâliers pu. parties des murs, on les j
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peint en infufant à l’eau le blanc, ou tel-le autre I
: terre colorée choifie , & en les détrempant a la I
: colle de gants pure.
Badigeon,
Le badigeon efl la couleur dont on le fert pour I
embellir les maiïons au - dehors lorfqu elles font I
vieilles, ou les églifés, quand on veut les eclairer; I
il donne à ces édifices l’extérieur d’une nouvelle I
bâtiflé, par le ton de couleur d’une pierre fraîche- I
ment taillée.
i° . Prenez un feau de chaux éteinte.
z° Joignez-y un demi-féau de fciure de.pierre, I
dans laquelle vous mélangerez de l’ochre de rue, fl
félon le ton de couleur de pierre que vous voudrez |j
donner à votre badigeon.
30. Détrempez le tout dans la valeur d un feau I
d’eau où vqus aurez fait fondre une livre d’alun ■
! de glace.
Badigeonnez le Pu jet avec une grofîe brofle.
Quand on n’a pas de fciure de pierre, on ÿ met H
plus d’ochre de* rue ,. ou d’ochre jaune , ou 1 on I
| écrafe des écailles de pierre de Sàint-Leu, quon B
1 paffe au tamis, & dont on fait avec la chaux un I
• ciment que la pluie & l’air endommagent difficilement.
Plafonds ou planchers.
Quand les plafonds ou planchers font neufs :
i° . Prenez du blanc de Bougival, auquel vous I
joindrez un peu de noir de charbon, pour empecher I
que le blanc ne roufliffe.
z°, Infufèz-les féparément dans l’eau.
3o. Détrempez le tout avec moitié eau & moitié I
: colle de .gants, ( la colle de gants, étant forte, feroit I
écailler la couche, c’eft pourquoi on la coupe avec I
: de l’eau ).
4°. Donnez deux couches tièdes de cette teinte* I
: Si les murs ont déjà été blanchis', il faut:
ip. .Gratter au.^if tout ^ancien,, blanc ,c’eft-à- I
dire , , Remettre. le plafond 'autant a (nud qu’il, ié fl
peut, ce qui fe fait avec des gratoirs,. tantôt -dente s
& tantôt à tranche plate & obtufe, enmanchés de
court pour fatiguer moins l ’ouvrier. 1
z°. Y donner autant qu’il faut de couches de
■ chau-x pour l’enduire & le faire devenir blanc.
3°‘. Eppufleter la :chaux. ;
4°, .Mettre deux à |rois pouc-hes de blanc de.Bou-
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. gival> infufé â l’eau & détrempé à la colle, comme
. on vient de le dire.
Plaques de cheminées en mine de plomb.
. - jo. Nettoyez vos plaques avec une forte brofle
Lufée à peindre en détrempe; enlevez la rouille &
[ la pouffiére.
fl t-o. Pilez environ un quarteron de mine de plomb ;
I lorfqu’elle efl en poudre , mettez-la dans-- un. pot ,
! 'avec un demi-fètier de vinaigre :
K 30. Frottez-en les plaques avec la broffe :
fl 40. Quand elles font noircies avec ce liquide,
| prenez une' broffe sèche, trempez-.la dans d’autre
■ mine sèche en poudre, & vous frotterez jufqu’à ce
| que les plaques deviennent luifantes comme une
I glace; ■
Carreaux.
Ejr- Si les carreaux font neufs, nettoyez, grattez &
Bâavez-les : quand ils font fecs,
|r- i°. Donnez une première couche très-chaude
rde gros rouge infufé dans l’eau bouillante , dans
^laquelle vous aurez fait fondre de la colle de Flandre;
-icette première opération fert a abreuver le carreau.
V z°. Etendez mince une féconde couche à froid,
g de rouge de Pruffe broyé à l ’huile de lin', & dé-
■ trempé a la même huile, où vous aurez mis un peu
1 de litharge ; ce fécond procédé fert a fixer & coller
Ha couleur :
■ 30. Faites fondre de la colle de Flandre dans de
l ’eau bouillante, retirez le pot du feu, jettez-y du
■ rouge de Prufle-, que v-ou$ y lai fierez infufér, &
flincorporez-le bien en le remuant avec la brofîé;
■ employez cette couleur tiède.
■ Cette troifième couche mafque la couleur à l’huile,
f & empêche qu’elle ne poifîë & colle aux fouliers:
4°. “Quand ce'ttè dernière couche féra sèche,
|frottez le carreau avec de la cire; cette cire à fbn
fliour fixe & attache la détrempe.
Dofe péùr 'une tQife qüarrée,
f Pour la première couche. Faites fondre un quar-
flteron de colle de Flandre dans trois chopines d’eau;
■ quand^ellë fera bouillante rëtirez-la du fe u , jettez-
|y alors'Urie livre de gros; rouge, qu’il .faudra remuer
;tres-exaélement : le raugp'mêlé, donnez la couche
^rés-chau'êe.
; ?™r la, fon de. Broyez onces de rôugede
■ PrufTe avec deux onçes d’huile de Un, enfûite dé*
t i z
trempez-le avec une demi-livre d’huile de lin, dans
laquelle vous aurez mis deux onces de litharge ,
& une once pure d’eflence pour dégraifîer l’huile ,
& couchez-à-froid.
Pour la dernière. Dans une pinte d’eau que vous
ferez bouillir fur le feu, jettez trois onces de colle
de Flandre ; lorfqu’elle féra fondue, retirez-Ia de
deflus le feu, & incorporez-y trois quarterons de
rouge de Prufîé, remuant beaucoup : appliquez-la
tiède.
Quand les carreaux font vieux, comme ils ont
déjà été imbibés, ils prennent moins de matière»
Quand les carreaux font très - humides, i,l faut
broyer les fix onces de rouge de la féconde couche ,
avec deux onces de litharge & deux onces d’huile
de lin : détrempez-le avec fix onces d’huile & deux
onces. d’efîènçe, & couchez à froid.
Vous ajouterez dans la troifième couche pue once
d’alun de glace, en incorporant le rouge de Pruffe«.
Les couches de couleurs ', pour les parquets &
carreaux, fé donnent avec, des balais de crin un
peu ufés, en les promenant de gauche à droite &
dé droite a gauche; mais on prend de moyennes
brofîes pour aller au long des lambris.
Parquets.
Pour mettre des parquets en couleurs, on choifit
ordinairement une couleur citron ou orange : cette
dernière eft plus belle. Quand le parquet eft balayé
& nettoyé
i°. Tirez une teinture orange ou citron, ce qui fe
fait en mêlant plus ou moins de graine d’Avignon ,
de terra mérita & de faffranum ; il y en a qui ne
mettent que des deux derniers, d’autres qui n’emploient
que du faffranum pur.
z°. Pour coller votre teinture au parquet, jettez-
la dans de l’eau dans laquelle vous aurez fait fondre
de la colle de Flandre ; lorfque les- parquets font
vieux., ajoutez-y ..de l’ochre de rue pour donner du
Corps à la teinture.
30.. .Donnez avec un balai ,deux couche,s- tièdes
de. çette tein.tijre fur le .parquet, en prenant garde
de.- mafquër les veines du Bois.,. ...
" 40. Lès . couches étant s,èches , frottez avec de
| la cire.
Obfervez que la-première couche confbmme ,
f ordinairement, le double de matière de la fécondé ,
1 parce quelle■ fert à: abreuver les parquets, & que
; la féconde ne fêrt 'qu’à peindre.
Si l’on n’avoit pas affez de la dofe que nous allons
indiquer “pour les deux couches, il faut en