
plus baffe eft percée d’un plus grand trou ; on fera
paffer un tuyau dans les trous des traverfes , pour
faire tourner librement le chafïis fur le tuyau.
On arrêtera bien le tuyau fur l’endroit expofé au
vent ; l’on attachera une corde à la poulie ci-dei- '
fus , laquelle paffera dans le tuyau, jufqu’à ce
qu’elle vienne joindre & tourner fur une autre poulie
, dont l’ai dieu portera l ’aiguille du cadran ; le
refle de cette corde fera chargé de plufîeurs petits
poids en chapelets , & pofé fur un plan horizontal.
Quand le vent foufflera, la première poulie enlèvera
les petits poids en nombre fuffifant pour faire
contre-poids à la violence du vent. Cette corde ainfî
tirée, fera tourner l ’aiguille , & marquera le degré
de force du vent. |
On attachera au haut d’un des montants une efpèce
de girouette qui fera tourner les ailes de la roue
à vent du coté convenable.
On peut voir dans les mémoires de l’àcadémie
des fciences, année 1734 , la defcription du fameux
anémomètre que M. le comte d’Ofèmbray
avoit fait confîruire dans fa maifon de campagne à
Bercy, près Paris.
Cette machine , non-feulement, marquoit la di-
redion de la vîteffe des vents, mais encore elle en
tenoit compte pour l’obfervateur abfent ; en forte
que l’on voyoit après vingt-quatre heures quels vents
avoit régné quels avoient été pendant cet efpace
de tems la duree & la vlteffe de chacun.
M. l’abbé Nollet dit qu’on peut connoître là force
relative des vents par le moyen d’un petit moulin,
dont l’arbre efl garni d’une fufée- conique, fur laquelle
on enveloppe une corde qui tient un poids
fufpendu; car en expofant cette machine à l’air
libre , & dans une diredion convenahle , le petit
moulin tourne d’abord & s’arrête enfuite quand le
poids qui tourne fur la fufée lui fait équilibre : or,
comme les rayons de cette fufée font connus ou faciles
à connoître , on peut aifément comparer les
forces qui ont fait équilibre en différents tems.
A r b r e s f r u i t ie r s .
Moyen d'empêcher Us fleurs & les fruits de tomber
: Ù d’en retarder le développement.
Il arrive fouvent que dans le printemps ori voit
les fieurs fe détacher, & tomber des arbres. Suivant
les remarques de M. Haies, cet accident eft caufé
par un vent d’eft, qui oceafionn® aux fleurs une
tranfpiration plus abondante , que la feve ne peut,
fournir d’humidité; les pédicules fe deffechent, &
l ’on voit tomber les fleurs à terre.-
L e moyen de remédier à cet inconvénient, efl
d’arrofer le pied des' arbreslorfqu’ils fleuriffent,
avec cinq ou iïx féaux d’eau.; & pour leur con~
lerver l ’humidité qu’on leur a procuré , il faut en
couvrir le pied avec de la paille, qui empeche
l ’eau de s’évaporer trop vite : par ce moyen fl
Ample, on empêche les fleurs & lès boutons de
tomber..
Les petites gelées qui furprennent les fleurs lorf-
qu’elles font épanouies, font périr les fleurs foibles
& délicates. Le moyen que l’on propofe pour retarder
le dévèlopement des fleurs, confifte a faire
une ligature dans l'automne à la tige des jeunes
arbres : cette compreflion ralentit le mouvement
de la feve , & l’arbre fleurit, plus tard.
Les fruits font comme les fleurs fûjets à tomber.
On voit des arbres qui, après avoir eu grande
abondance de fieurs, font couverts de jeunes fruits ,
qui promettent la plus abandante récolte , mais
il arrive quelquefois que prçfque tous fe détachent
& tombent de l’arbre : cet accident 11’eft que trop
ordinaire aux pommiers , & fur-tout aux poiriers ,
foit en plein vent, foit en efpaliers : on prétend
que le moyen de prévenir ces accidents, eft de
percer l’arbre avec une tarriere jufqu’à fon centre,
à hauteur de terre d’un demi-pied, d’y enfoncer
une cheville de bois , de maniéré que la tête en
. refle caché dans l'arbre ; des lors: on verra que les
fruits dès cette année & les fui vantes ne tomberont
plus. Si le fait eft vrai, la raifon phyfique
ne paroîtra guère fe préfenter aufïi naturellement
que celle du procédé ci-deffus.
On lit dans le Journal de M. l’abbé Rozîer,
pour l ’année 17 71, que M. Muftel, chevalier de
l’ordre militaire de faint Louis , ayant, deux années
de fuite, coupé les pétales des.fleurs de poiriers,
a obfervé que les fruits réuflifloient mieux que lorf-
qu’on les confervoit ; mais qu’il falloit prendre
garde de couper les étamines* de forte qu’en 1771,
année où les poiriers ont eu peu de fruits, une
partie de ceux auxquels on avoit, coupé les pétales
s’eft trouvée chargée de beaux fruits. Cette expérience
eft importante, & mérite d’être fuivie.
Moyen de garantir les arbres de la gelée.
Pour expliquer le phénomène de la gelée fur les
végétaux, il eft n'éceflaire de rappeller ici quelques
principes de phyfique & de ftatique végétale. L ’eau
occupe plus de place fous l ’état de glace que lorf-
qu’elle eft fluide ; au lieu que la graiffe & l'huile
des végétaux en occupent moins dans l’état de congélation
que dans celui de fluidité. Les arbres,
fur-tout ceux dont les feuilles tombent en automne,
boivent pendant l’été une quantité confîâérable
d’humidité, & l’évaporent de même. Suivant les
expériences du célèbre M. Haies 3 un arbre qui a
fes feuilles , afpire de Tatmofjphere trente fois plus
d’eau que celui qui n’en a pas. Les feuilles font
I donc l’organe par lequel ïes arbres abforbent tant
d’humidité.
d’humidité. Les vaîffeaux des jeunes rejetttfns fortt
à proportion plus gros que ceux du tronc, & renferment
par ccnféquent une plus gtande quantité
d’humidité.
Suivant robfervation de MM. Haies & GfevV,
plus le fuc circule dans un arbre, plus fa nature
aqueufe fe change en graiffe glutineufe. Les arbrès
qui confervent leurs feuilles hiver & été , bôivent
peu d’eau ; le fuc, ayant dans ces arbres un mouvement
très-lent, devient plus huileux, & confervé
un'c efpèce de mouvement pendant l’hiver, quoique
très-lent ; c’eft aufli la raifon pour laquelle ces
arbres ne perdent point leurs feuilles pendant
Thiver.
Ces principes s’appliquent aux arbres qui perdent
leurs feuilles en automne ; & qui, les ayant gardées
trop tard, ont bu pendant l’été une grande quantité
d’humidité ; s’ils fe trouvent furpris par les
gelees de Thiver ^ avant que leurs fucs foient diminues
, & fe foient rapprochés de la nature hui-
leufe ; ces fucs aqueux, venant à fe congeler, occupent
plus d’efpace, & par leur dilatation, crèvent
& rompent les vaîffeaux des jeunes branches, le
fuc s’extravafe , fur-tout dans les jeunes rejettons, j
& caufe par-là, comme dans les animaux , la mort
de l’arbre, par une efpèce d’hémorragie que rien
ne peut arrêter.
L’expérience prouve la vérité de ces faits. Les
arbres des pays chauds, que i’011 tranfplante dans
On climat plus froid, au commencement du prin-
tems , avant que la feve fôit en mouvement, fup-
portent affèz bien de grands hivers ; mais fi on ne
les plante que lorfque la feve a commencé à marcher
, ou de trop bonne heure eii automne, lorfque
la feve a encore du mouvement, les arbres fe trouvant
abreuvés dans Thiver de cette humidité aqueufe
qu’ils ont bu , & qui n’a pas eu le tems de fe convertir
en fuc glùtineux, périffent par les caufes que
nous venons de dire.
On a vu en Angleterre, dans les hivers de 1708
& 1709, prefque tous les arbres périr, excepté les
mûriers, dont les feuilles avoient été*arrachées
avant Thiver pour la nourriture des vers à foie. Ces
arbres, ayant été privés de bonne heure de leurs
feuilles, n’étoient plus abreuvés de ce fuc .aqueux
que les feuilles boivent-avec abondance. On re-
eonnoît donc ici la (âge difpofîrion de la nature,
qui exige que les arbres quittent leurs feuilles avant
Thiver ; parce qu’elles leur font autant de mal
dans cette faifon, qu’elles leur font favorables dans
les autres.
Comme les arbres qui viennent des pays méridionaux,
contiennent plus de fue aqueux, que ceux
qui croiffent dans le nord, ainfî que M. Haies Ta
obfervé ; ces arbres tranfplantés dans ce climat risquent
plus de périr par les gelées ; mais la nature
nous préfente elle-même le remède à apporter pqjir
A r t s 6* Métiers, ' T o fn , V I ,
garantir ces arbres de la gelée, ou Ceux qui ont érenouvellement
tranfplantés ; c’eft d’en arracher les
feuilles avant qii’elles tombent d’elles - mêmes ;
toutefois en obfervant la marche de la nature , c’eft-
à-^dite, eh ne faifant pas cette opération en un feul
jour j mais petit à petit. On doit prendre bien
garde de ne pas arraçher en même-tems les boutons.
Par cette méthode, on peut confêrver des arbres
allez, délicats, parce que Te fuc de ce? arbres, devenant
avant Thiver plus huileux, & étant aufli
moins abondant, l’arbre 11’eft plus fujet aux mêmes
inconvénients.
Avant d’agir plus en grand, on peut aifément
faire l ’expérience fur les petites branches du fommet
des arbres, qui gèlent allez ordinairement; en les
privant dé bonne heure de leurs feuilles, on les
empêchera de geler.
On doit commencer à dépouiller les premiers
les arbres les plus aqueux, ainfî que les arbres exotiques
, & ceux qui font nouvellement plantés ,
plutôt que ceux qui ont été iong-tems dans le pays,
ou qui font plantés depuis long-tems. En générai
on peut juger que les arbres qui pouffent leurs
feuilles les premiers au printems font les plus
aqueux ; aufli la nature, toujours réglée dans fes
opérations, les dépouille-t-elle les premiers dans
Tautomnê.
Un moyen qui reuflit très-bien , & qu’on a
éprouvé avec fuccès dans des régions très-froides ,
où on açonfervé des arbres très-délicats, eft d’entortiller
l ’arbrê & les branches avec des liens de
paille, & de les eoüvrir d’une très-grande quantité
de paille : pn a çonfervé ainfî des vergers & de
très-beaux elpaliers.
L ’expérience a de plus fait connoître qu’une enveloppe
de moufle eft très-falutaire pour tous les
arbres que Ton tranlplante : cette enveloppe les aide
à fupporter le froid ainfî que Ja chaleur.
Méthode pour guérir Us arbres malades„
Quoiqu’on n’ait pu démontrer une parfaite analogie
entre la circulation de la feve dans les végétaux
, & la circulation du fang dans les animaux, il
eft cependant certain que les fucs s’élèvent de la
terre à travers les racines, pour porter de la nourriture
aux arbres ; il n’eft pas moins démontré qu’ily a
une forte de nutrition qui fe fait par les feuilles
dont les pores abforbans boivent la nourriture
qu’elles reçoivent de l’air.
Pour peu qu’il y ait quelque obftruâion, ou
quelques vices dans la circulation, les arbres deviennent
donc fujets à des maladies. Un jardiniër,
homme intelligent, a enrichi fon art d’une nouvelle
découverte ; il a imaginé de faigner & purger
en quelque forte les arbres. Voici engénéral la ma-'
ni ère dont il traite les arbres malades. T ttt