i S P A R
Opiat pour les dents,
Prenez poudre pour les dents. . . . . . i- once.
Laque rouge. ............................................. i gros.
Miel de Narbonne écumé......................... 4 onces.
Syrop de mures............................................. onces.
Huile eflèntielle de girofles.. . . . . . . . 1 gouttes.
On fait du tout un opïat, dont on le frotte les
dents avec une petite brofle , une éponge ou une
racine préparée.
Bâtons de corail.
Pour ces bâtons dits de corail, parce qu'ils en
ont la forme & la couleur, on fait une pâte affez
ferme avec de la poudre pour les dents , & une
fuffifante quantité de mucilage de gomme adragant.
On forme avec cette pâte de petits cylindres gros
comme des tuyaux de plume & de trois pouces de
long. On les fait fécher.
On fè frotte les dents avec des bâtons de corail
qui tiennent lieu de poudre, d’opiat , d’éponges
& de racines : mais ils ont l ’inconvénient d’être
très-caflànts.
Poudres pour, les dents.
Les matières qui compofènt ces poudres, font
des terres abforbantes, ou des matières falines &
acides, mais foibles & incapables d’attaquer l ’émail
des dents comme l’alun de roche, la crème
de tartre, &c. On ajoute des aromates â ces poudres
, afin de les rendre plus agréables.
.Voici la recette d’une de ces poudres.
Prenez pierre-ponce préparée
Terre figiliée préparée..............
Corail rouge préparé ................ 1
enfêmb. 1 onc.
Sang-dragon ................................. 1 demi-once.
Crème de tartre..........1 once
Canelle................................. . . . 1 gros.
Girofles......................................... 14 grains.
On fait de ce mélange une . poudre qu’on mêle
exadement. On s’eii fert avec une petite brofle,
ou au bout d’une racine qu’on mouille, afin que la
poudre s’y attache. O n . s en frotte les dents, enfùite
on fe lave la bouche avec un peu d’eau vulnéraire
rouge , étendue dans de l ’eau tiède.
Elixir pour les dents.
Prenez efprit de romarin.................... 8 onces.
Racines de pyrèthre.................................. 1 once..
Mettez ces deux fubflances dans un matras ; laiff
P A R
fez-les en infiifîon pendant quelques jours, & ftlri
trez la liqueur.
On fe rince la bouche avec une cuillerée de
cet élixir qu’on a mêlé avec deux fois autant d’eau»
Autre plus composé*
Prenez girofles............................ ... demi-gros»
Gaiac .................................*................. 4 gros.
Pyrèthre W M ................. '1 gros.
Huile effentielle de rom a r in ...... 10 gouttes.
— ■ De bergamotte.................... 4 gouttes.
Noix mufcades.................................... j gros.
Eau de vie à 16 degrés......... ............. 3 onces.
Après avoir concaffé ce qui doit l’être, on met
toutes ces fubflances dans un matras avec l ’eau de
vie ; f* on laifle infufer à froid pendant fèpt ou
huit jours ; enfùite on filtre la liqueur, & on la
met dans une bouteille de grandeur double de celles
qui fervent à l ’eau de méliffe.
, On fe rince la bouche tous les matins avec cette
liqueur, dont en met une cuillerée à café dans ua
verre d’eau.
Racines 6? éponges pour les dents.
Les racines pour nettoyer les dents font arran**
gees comme de petites broffes par les deux bouts.
Lorfqu’on veut s’en fèrvir, on humedym des bouts
avec un peu d’eau ; on trempe la racine dans de la
poudre ou dans de l ’opiat, & on s’en frotte les
dents.
Les racines fibreufès & ligneufês font celles qui
s’arrangent le mieux en forme de pinceaux. Telles
font les racines de luzerne, de guimauve , de ré-
1 glifle, &c.
i Mais les racines de luzerne & de réglifle contiennent
beaucoup d l matière extradive’’, & celles
de luzerne une odeur forte & défàgréable, dont il
faut les dépouiller en les faifànt bouillir dans une
grande quantité d’eau qu’on change jufqa’à quinze-
fois & plus.
Les racines de luzerne doivent être de deux ans
au moins; il faut qu’elles foient bien faines, & réduites
à la groflèur du doigt & à fîx pouces de longueur.
Quand on tire ces racines de l’eau, on les laifle
égoutter ; enfuite on paffe par chaque bout la pointe
d’un canif un grand nombre f de fois , afin de donner
aux fibres ligneufes la forme d’un pinceau. On
les fait fécher lentement, afin qu’elles ne fe fendent
point.
Quelquefois on les laifle tremper dans une in-
fufîon de réglifle, à deffein de les déguifer & de
corriger plus ftiremen: leur faveur naturelle.
P A R P A R i<>
La racine de réglijfe fe prépare de la même manière
, & fait également bien le pinceau.
La guimauve a des racines qui fe travaillent plus
facilement ; mais elles ont le défaut de devenir
très-fragiles en fe defféchant. On choifît celles qui
font greffes & bien unies. On a foin de les redref-
fer à mefure qu’elles sèchent. On ratifie, leur
écorce extérieure, & on les teint en rouge comme
pnTe dira ci-après,
Lorfque ces racines ont été vingt-quatre heures
dans la teinture , on les en retire & on les fait fécher
lentement. Enfuite on les enduit de deux ou
trais couches de mucilage de gomme adragant qu’on
laiffe fécher chaque fois.
On met par-deffus ce mucilage plufîeurs couches
de baume du commandeur, afin de former un enduit
de vernis plus folide que celui du mucilage ,
& qui ne foit point fùfceptible de fe délayer dans
l ’eau. !
On teint & on vernit de même les racines de
luzerne & de réglijfe.
Les éponges pour les dents doivent être très-fî-:
nés. On les pétrit, on en détache les petits coquillages
'& les faletés qui fe trouvent dans l’intérieur
: on les fait fécher ; .enfiiite on les taille
en forme d’une petite bôüle.
Ainfî préparées^ on les pafle dans la teinture
Suivante, qui fèrt également à.teindre les racines.
Prenez bois d eBréfîl............................ 4 onces.
Cochenille concaffée.................... 3 gros.
Alun de roche.............................................. 4 gros.
E a u ...................... 4 livres.
On met toutes ces fubflances dans un vaiiïèau.
On fait bouillir jufqu’à la rédudion de la moitié
de la liqueur. On paffe la décodion au-travers d’un
linge, Ôn la verfê toute chaude , foit fur les racines
, foit fur les éponges qu’on laiffe infufer pendant
douze heures & qu’on fépare enfuite ; les
racines s’achèvent comme on l’a expliqué.
Des pommadesr
La pommade ordinaire pour les cheveux eft un
mélange de graiffe de porc, bien, pure & bien préparée
, qu’on fait fondre avec un peu de cire
blanche.
On a foin de confèrver dans cet-te pommade une
quantité d’eau qui refte mêlée à la totalité de la
maffe, & c’eft ce qui lui donne cette apparence
grenue qu’on lui .connoît. Les parfumeurs nomment
ce, compofé pommade blanche fans odeur.
Les pommades tLefentçur ordinaires, comme celles
de citron s de bergamotte, de cédrat, &c. fè font
enajoutafitàla pommade blanche, dont nous venons
de parler, quelques gouttes d’huile effentielle tirée
de l’écorce de ces fruits.
Les pommades à la fleur d’orange , à la lavande,
au jafmin, &c. fe font au bain-marie, en mettant
infufer ces fleurs dans de la graiffe de porc bien
préparée.
Voici pour exemple le procédé d’une pommade
de fleurs de' lavande , tel que M. Baumé de l’Académie
royale des Sciences le décrit dans fes Elémens
de pharmacie : on ne peut fiiivre la dodrine d’un maître
plus célèbre , ni plus inflruit.
Prenez de graiflè de porc.. . . . . . . ? livres.
De fleurs de lavande récentes. . . . . . . . zo livres.
De cire blanche........... .. 8 onces.
On met dans un vaiffeau convenable quatre livres
de fleurs de lavande récemment mondée de fes
queues avec les cinq livres de graifle. On pétrit ces
deux drogues afin d’en faire-une forte de pâte : 0«
jette enfùite le mélange dans un vaiffeau d’étain
qui puifle fe boucher exadement, ou dans une cruche
de- grès fermée avec du liège.
On place, le vaiffeau dans un bain-marie, & on
le fait chauffer à la chaleur de l’eau bouillante pen-
- dant fîx heures : au bout de ce temps, on paffe le
mélange au-travers d’un linge fort, & on l ’exprime
' par le moyen d’une prefle.
Le marc eft rejet té comme inutile ; mais on re-
met la graiffe fondue dans le même vaiffeau avec
quatre livres de nouvellés fleurs. On agite la matière',
afin de bien, mêler les fleurs avec la pommade
: on fait chauffer ce mélange comme la pre-
1 mière fois : on le paffe & on mêle la pommade ,
tandis qu’elle eft'chaude , avec une nouvelle quantité
de fleurs récentes.
On continue ainfî de fuite jufqu’à ce qu’on y ait'
employé les vingt livres de fleurs de lavande. Alors
on expofe dans un endroit frais la pommade fépa-
rée des dernières fleurs , afin qu’elle fe fige.
Il faut en oter une liqueur rouge-brune, qui eft
le fuc aqueux extradif des fleurs'de lavande.
On lave la pommade dans plufîeurs eaux, en l’a-
i gîtant avec un pilon de bois afin d’emporter toute
la matière extradive : on continue de la laver juf*
qu’à ce que la dernière eau forte parfaitement claire
; enfùite on la fait liquéfier au bain-marie, pendant
environ une heure, dans un vaiflèau parfaitement
clos, & on la laiffe fe figer , afin de féparér
l'humidité qui s’eft précipitée pendant la fufîon de
la pommade.
On la fait fondre encore une fois ou deux, afin
de féparer toute l’humidité ; après quoi on ajoute
la cire , & on la fait liquéfier pour la dernière fois
| toujours au bain-marie 8c dans un vaiffeau clos. On
| la laiffe figer dans le même, vaiffeau.