
i°. Donnez une féconde couche d’un pareil blanc
de cérufe broyé à l’huile de noix, & detrempe de
même ; fi vous voulez un petit gris, ajoutez-y uh
peu de bleu de Prufle & du noir de charbon, que
vous aurez auffi broyé à l’huile de noix.
Si, par-deiïus ces deux couches , vous voulez,en
ajouter une troificmè, breyez-la & détrempez-la de
même à l’huile de.noix pure, en obfervant que les
deux dernières couches (oient détrempées^ moins
claires que les premières, c’eft-à-dire, qu’il y ait
moins d’huile ; la couleur en eft plus belle, & moins
(ùjette à bouillonner à l’ardeur du (oleil.
Murailles,
Il faut -que 4a muraille foit bien sèche ; cela
(iippofé v
i°. Donnez une ou deux couches d’huile de lin
bouillante , pour durcir les plâtres.
Vous les defsècherez, en mettant , félon ce
que vous voudrez y peindre ,• deux ou trois couches,
de blanc de cérufe ou d’ochre broyé un peu ferme,
& détrempé avec l’huile de lin.
3®. Quand elles feront sèches, vous pourrez
peindre la muraille.
Tuiles en couleur d'ardoife.
3®. Broyez du blanc de cérufe à l’huile de lin , broyez auffi du noir d’Allemagne à l’huile de lin;
mêlez ces deux couleurs enfemblé, afin qu’elles
faflent un gris d’ardoife, & détrempez-les à l’huile
de lin.
2°. Donnez, une première couche fort claire ,
pour abreuver les tuiles.
3°. Vous donnerez encore trois autres couches
que vous tiendrez plus fermes ; car il en faut au
moins quatre pour 4a plus grande (ôlidité.
Balcons & grilles de fer au dehors.
Broyez du noir de fumée d’Allemagne avec
l’huile de lin , & détrempez-le avec trois quarts
d’huile de lin & un quart d’huile grade; vous,pouvez
y mêler de la terre d’ambre pour lui donner
du corps , mais en très-petite quantité : mettez-en
autant de couches que vous voudrez.
Treillages & berceaux.
. i°. Donnez une couche d’impreffion de blanc'de
cérufe broyé à l’huile de noix , & détrempé dans
la même huile , dans laquelle yous mettrez un peu
de litharge.
2®. Donnez deux cçuches de verd de treillages ,•
eompofé d’une livre de,, verd de gris fîmple fur deux
livres de cérufe. Broyez & détrempez à l’huile de
noix.
On fait grand ufage à la campagne de ce verd
en huile, pour peindre les portes, les contre-vents,
les treillages, les bancs de jardins, les grilles de
fer & de bois ; enfin tous les ouvrages en bois &
en fer , qui doivent être expofés aux injures de
l’air.
Statues y vafes & autres omemens de pierre en dehors
& éri - dedans.
Pour blanchir des vafes ou figures , ou en rafraiy
chir le blanc. *
i°. Nettoyez bien le fujet.
2°. Donnez une ou deux couches de blanc de
cérufe broyé à l’huile d’oeillet pure, & detrempe
à la même huile.
3°. Donnez une ou plufîeurs couches de blanc
de plomb broyé à l’huile d’oeillet & employé a la
même huile.
O u v r a g e s i n t é r i e u r s
Murs,
Si vous voulez peindre fur des murs qui ne (oient
pas expofés'à l’air ou fur du plâtre neuf.
i°. Donnez une ou deux couches d’huile de lin
bouillante , fbulez-en le mur ou le plâtre, de façon
qu’ils n’en puiflent plus boire : ils font alors
en état de recevoir l’impreflion.
2°. Donnez une couche de blanc de cérufe broyé
à l’huile de noix, & détrempé avec trois quarts
d’huile de noix , & un quart d’effence.
3°. Donnez deux autres couches de blanc.de
cérufe broyé à l’huile de noix, & détrempe à l’huile coupée d’effence, fi .vous ne voulez pas vernir,
& à TefFen.ee pure fi vous voulez vernir : c’eff
ainfi qu’on peint ordinairement les murailles en
blanc.
Si l’on adopte une autre couleur, il faut la
broyer & la détremper dans la même quantité
d’huile ou d’effence.
r: Portes, crotfées 6* volets.
Les portes, croifées •& volets intérieurs fe peignent
communément en petit-gris.
i°. Donnez une couche de blanc de cérufe broyé
à‘ l’huile de noix, & détrempé avec trois quarts
d’huile de noix, & un quart d’elfence.
%°. Donnez deux autres couches de ce blanc de
cérufe broyé avec du noir pour faire la teinte gnfe
à l’huile de noix , & détrempé avec de l’eflence
pure.
On peut y appliquer, fi l’on veut, deux couches
de vernis à l’efprit-de-vin.
Chambranles, pierres ou plâtras.
î° . Imprimez une couche de blanc de cérufe broyé
à l’huile de noix, & détrempé avec de la même
l huile, dans laquelle on met un peu de litharge pour
: la faire fécher.
i 2,0. Appliquez-y une-première couche delà teinte
. choiïïe, b'royée à l ’huile, & détrempée à un quart
' d’huile & trois quarts d’efîence. g
h 3°. Donnez encore deux autres couches de cette
même teinte broyée à l’huile & détrempée à r e f it.
fence pure : on peut vernir de deux couches à l ’ef-
Tprit-de-vin.
Couleurs d'acier pour les ferrures.
I i°. Broyez du blanc de cérufe, du bleu de Prufle,
[ de la laque fine, du verd-de-gris, cryflàlifé chacun
Iféparément à l’effence; plus ou moins de chacune
I de ces couleurs mêlées avec le blanc, donne le ton
| de la couleur d’acier que l’on defîre.
i 20., Quand le ton de la couleur eff fa it, prenez-
| en gros comme, une noix, que vous detremperez
■ dans un petit pot avec un quart d'eflence, & trois
Iquarts de vernis gras blanc.
Nettoyez bien les ferrures , & peignez-les avec
[ cette couleur, laiflânt la diftance de deux ou trois
s heures entre chaque couche : cette opération faite,
I mettez-y une couche de vernis gras.
On fait plus communément cette couleur d’acier
I avec du blanc de cérufe, du noir de charbon & du I bleu de Prufle, qu’on broie à l’huile grafle & qu’on
I emploie à l’eiïence : elle efl moins eoûteufe, mais
s elle n’efl pas auffi belle.
Rampes aefcaliers & grilles.
i° . Détrempez du noir de fumée avec du vernis
I au vermillon. 20-. Donnez-en deux couches ; elles
eechent promptement. 30. Donnez enfuite deux
| couches du vernis à l ’efprit-de-vin. Voyer^ p. 13 ,
I tome 2 de ce dictionnaire.
Lamb ris d appartemens.
Depuis la découverte de la peinture àThuile, &
que Pon a reconnu que les bois fe confervoient mieux 1
lorfqu’ils étoient peints de cette maniéré, fur-tout
depuis la découverte d’un vernis fans odeur, qui
emporte même celle de l’huile , on préféré avec
raifon de peindre en huile les appartemens.
En effet, l’huile femble ne faire que boucher les
pores du bois ; & quoiqu’il fouffre toujours un peu de
l’impreflion d’un liquide; cependant l’effet en efl fi peu
fènfîble, que nous confeillerons à ceux qui veulent
ménager leurs boiferies , de préférer cette maniéré,
c.’eft s’aflurer au moins une plus longue durée.
Pour peindre & conferver long-temps un lambris
d’appartement, le garantir de l’humidite, il faut’
donner fur le derrière du lambris deux a trois couches
de gros rouge, broyé & détrempé à l’huile de linr
lorfqu’il eftfec, on pofe le lambris.
Pour le peindre en huile: i°. Donnez une couche
de blanc de cérufe broyé à l’huile de noix, & détrempé
avec de la même huile, coupée d’eflence.
2°. Cette impreffion faite , donnez deux autres
couches de la couleur que vous avez adoptée, qu’il
faut broyer a f huile & détremper à l’effence pure.
Si vous voulez que -les moulures & fculptures
(oient réchampies, c’eft-à-dire , qu’elles tranchent
d’une autre.. couleur, broyez la couleur dont vous
vous voulez réchampir à l’huile de noix, detrem-’
pez-la a l’effertce pure, & dônnez-en deux couches.
3°. Deux ou trois jours après, quand les couleurs
font bien sèches, donnez-y deux a trois couches de
notre vernis blanc fur-fin fans odeur, qui, fans en
donner, emportera même celle des couleurs àThuile.
Nombre de perfonnes commencent quelquefois
tous les procédés de la détrempe; l’ennui les prend,
elles veulent finir ; ellès peuvent terminer leur ouvrage
à l’huile, comme ci-defîiis.
Quand les pores du bois font bien bouchés par
les blancs d’apprêts, on donne par-defliis une couche
de blanc de cérufe broyé à l’huile de noix & dé-
' trempé à l’huile coupée d’efTence; elle fera fuffi-
fante1, le bois étant abreuvé; enfuite il faut coucher
la couleur choifie comme ci-deflùs, & vernir.
Peinture à l'huile v.rnie-polie.
La peinture à l’huile vernie-polie efl le chef-
d’oeuvre de la peinture à l’huile, comme la détrempe
vernie-polie l’eft de la détrempe ; c’eft donc plus
de foin qu’il exige; car quant aux procédés, ils font
les mêmes que ceux de la peinture à l’huile fîmple;
la différence ne confifte que dans les préparations
& la manière de finir : auffi réfèrve-t-on ce genre
pour les ouvrages recherchés. .
Lambris dappartemens & panneaux d’équipages h
l'huile vernie-polie.
La peinture à l’huile vernie-polie efl celle qu’on