
de plantin & de renouée, de chaque fîx onces.
Paflez 8c réfetvez pourl’ufàge. Cette eau eft fort ftip-
tique.
S £ R k i s.
L e fèrquis, ou ferlas , eft une efpèce de pied de
chat, ( Elychryfum ou Gnaphalium ) qui fe prend
en forme de thé. On l’appelle thé des fultanes. Paul
Lucas en a apporté en France. Son goût efl délicieux
; & après l’avoir examiné attentivement, j’ai
trouvé qu’il reffembleroit à-peu-près à celui qui ré-
fulteroit d'un mélange d’une cuillerée d’eau vulnéraire
fpiritueufe avec deux cuillerées d’eau de
riviere.
L a vertu de cette plante eft fi admirable, qu’elle
Conferve la fraîcheur, la fermeté & l’embonpoint
de telle façon , qu’une femme de foixante & dix ans
n’en paroît pas avoir la moitié. Cette plante vient
au pied d’une montagne qui efl auprès de la Mecque.
Le grand feigneur la fait garder avec grand foin , &
quiconque approcheroit à une’ certaine diftance de
l ’endroit ou on la cultive , feroit , dit - on, puni
"de mort.
Les fultanes en font un fréquent ufàge , & quelques
femmes dans Conftantinople, qui l’achetent
fort cher de ceux qui rifquent leur vie pour en
dérober.
Ne pourroit-on pas en France obtenir le même
effet que celui qu’on attend du fèrquis, en ufànt quelquefois
du mélange d’eau vulnéraire fpiritueufe, &
de l ’eau commune dans la proportion que nous avons
indiquée ?
F a r d .
Lorfqu’il s’agit de faire un beau fard , voici
dans quelle proportion il faut meler les drogues.
Prenez quatre onces d’huile de ben, une once
de cire vierge, & deux gros & demi de magiflere.de
bifmuth. • •
I l faut plutôt fe fervir de l ’huile de ben , que des
huiles d’amandes douces , & des quatre femences
froides ; parce qu’elle ne s échauffé pas comme ces
huiles, & qu’elle fe conferve fort long-tems fans
rancir.
On doit préférer auffi le magiflère de bifmuth aux
autres magiftères foit d’étaim , foit de plomb , parce
qu’il efl beaucoup plus blanc. On appelle ordinairement
ce cofmétiqueblanc d’efpagne; On. peut s’en
lervir feulement délayé dans de l’eau de ly s, pour
blanchir le vifàge.
Blanc excellent pour le vifage.
Prenez blanc de corne de cerf une livre, blanc
de riz deux livres , blanc de plomb demi-livre, os
,de f èehe deux onees^ encens, maftic ? gomme arabique;
détrempez le.tout dans fiiffifante quantité
d’eau-rofe, & vous lavez le vifage avec cette eau.
Rouge.
La racine d’orcanette donne un fort beau rouge,
lorfqu’elle efl mêlée dans les pommades.
Un ruban ponceau trempé dans de l ’eau commune,
ou dans de l’eau de vie , donne un fi beau rouge
aux joues, lorfqu’on les frotte avec ce ruban, qu’on
le prendroit pour les couleurs naturelles. D’autres fè
frottent feulement d’un crépon rouge qui leur laifle
fur les joues le plus bel incarnat.
Secret d'un turc pour faire un beau carmin.
Faites tremper trois ou quatre jours dans un bocal
plein de vinaigre blanc une livre de bois de Bréfil de
Fernambourg, de couleur d’or, après l’avoir bien
brifé dans un mortier. Enfuite faites-le bouillir pendant
une demi-heure; puis paffez par un linge bien
fort. Remettez-le fur le feu. Ayez un petit pot dans
lequel feront détrempées dans du vinaigre blanc huit
onces d’alun ; mêlez les deux liqueurs , & remuez
bien avec une fpatule. L ’écume qui en fortira fera
votre carmin. Recueillez-la, & la faites fécher.
On pourroit faire le même carmin avec la cochenille
, ou le fantal rougç, au lieu de bois de Bréfil«
Autre rougi.
Prenez bois de Bréfil & alun de roche ; -broyez
enfemble, & faites bouillir en vin rouge" jufqu’à la
réduâion des deux tiers. Lorfque ce vin fera refroidi
, frottez-en les joues avec un peu de coton.
Rquge qui imite le naturel.
Prenez une ehopine de bonne eau de vie , & y
mettez une -demi-once de. benjoin, une once de
fantal rouge, une demi-once de bois de Bréfîl, &
autant d’alun de roche. Bouchez bien la bouteille,
& la remuez bien une fois par jour , & au bout de
douze jours vous pourrez vous fèrvir de la liqueur.
Lorfqu’on s’en efl frotté légèrement les joues , il efl
fort difficile de s’appercevoir fi la perfônne a mis
du rouge, ou fi ce font fès couleurs naturelles. Un
pareil fecret efl d’autant plus précieux , qu’on n’en
doit craindre aucuns mauvais effets ; & que plüfieurs
femmes n’ofènt colorer leur vifàge, de peur qu’on s’en
apperçoive: ce qui devient fbuvent un furieux toum
ment pour l’amour-propre.
Huile avec laquelle on peut fe rougir.
Pilez avec dix livres d’amandes douces une oncq
de fantal rouge en poudre, 8c une once de gérofles j
wsrfez deffus quatre onces de vin blanc , tetro« onces
d'eau-rofe. Remuez, bien tous les jours. Au bout de
huit à neuf jours preflfez cette pâte de la meme manière
qu’on le Élit pour tirer lhutle d amandes
douces. ■ y
Eau de beaute.
Prenez égales parties d’eaux d’argentine & de
joubarbe; ajoutez fur chaque demi-livre deux gros
de fèl ammoniac.
Eau des-charmes.
Prenez les larmes qui tombent de la vigne pendant
les mois de mai & de juin, & vous en lltvez
lé vifage. |
Eau -de fraîcheur. |
Prenez trois pieds de veau bien hachés , trois
melons d’une moyenne groffeur, trois concombres,
quatre oeufs frais, une tranche de citrouille , deux
citrons , une ehopine de petit la it, lin demi-feptier
d’-eau - -rofè , une pinte d’eau de nénuphar, une
ehopine d’eau de plantin & d’argentine , une demi-
once de borax. ’Faites diftiller le tout enfemble au
bàin-marîe.
Eau de la fontaine de Jouvence.
Prenez une once de foufre v i f , deux onces d’o-
liban & de myrrhe , fîx gros d’ambre, une. livre
d’eau-rofe. Faites diftiller le tout au bain-marie ,
& vous lavez avec cette eau le. fbir avant de
vous coucher. Le lendemain matin lavez-vous avec'
la fécondé eau d’orge. Votre vifage parokra rajeuni.
On prétend auffi que l ’eau diftillée des pommes
de pin toutes vertes, ôte les rides & rajeunit. On
croit encore que l’eau diftillée de lue de limons ,
de blanc d’oeufs , de limaçons , de lait d’âneffe dif-
tiîlé avec: les coquilles d’oeufs , peut produire le
même effet.
Secret admirable..
[Après vous être lavé le vifage avec un peu d’eau
& de favon, vous le laverez encore avec la leffive
fùivante.
[ Prenez leffive de fàrmens bien claire, & ajoutez
fur chaque livre une once de tartre calciné,, deux
gros de fandarac, & autant de gomme de genièvre.
Laiffez fécher cette eau fur votre vifage fans l ’ef-
luyer , & vous lavez enfuite avec l ’eau impériale
qui fuit.
Eau impériale.
Prenez cinq livres de bonne eau de vie , dans
laquelle vous ferez fondre une once d’encens, de
maftic , de benjoin ,. de gomme arabique ,. ajoutez
demi-once de gérofles & de mufeades, une once
demie de pignons & d’amandes douces , trois
grains de. mu fc : le tout bien pilé , faites diftiller
au bain-marie , & réfervez pour l ’ufage.
Cette eau a encore la propriété de^blanchir les
dents, d’en appaifèr la douleur , d’empecher la puanteur
de la bouche, & de raffermir les gencives. Toutes
les dames d’Italie en font beaucoup de cas.
Eau fort recommandable.
L ’eau de mouron eft fi fouveraine pour le teint,
qu’elle devroit toujours fe trouver fur les toilette«
des dames.
Eau de Venife tres-eflimée.
Au mois de mai prenez deux pintes de lait
•d’une vache noire, mettez les dans une bouteille avec
huit citrons & quatre oranges coupées par tranches ;
ajoutez une once de lucre candi, & une demi-once
jde borax. Diftillez au bain - marie, ou au feu de
fable.
On contrefaifoit ainfi cette eau à Bagdad. Prenez
douze" citrons fans écorce , & coupez-les par tranches
; douze oeufs frais, fix pieds de moutons, quatre -
onces de fuc candi, une bonne tranche de melon,
& autant de citrouille, deux gros de borax. Diftillez
le tout dans un alambic de verre , dont la chape
foit de plomb.
Eau rafraîchijfante.
Faites infufèr pendant trois ou quatre heures du
fon de froment dans du vinaigre , joignez-y quelques
jaunes d’oeuf, & un grain ou deux d’ambre
gris, & diftillez.. De cette diftillation il en réfui-
tera uné eau admirable qui luftre merveilleufement
le vifàge. Il eft bon de la tenir au foleil^ pendant
• huit ou dix jours , la bouteille étant bien bou-
• chée.
On peut fe fèrvir auffi pour cet effet des eaux
diftillées de melons, de fleurs de fèves, de vigne
fàuvage, d’orge verd ; c’eft-à-dire , d’orge dont le
grain n’eft pas tout-à-fait formé, & n’ eft encore que
laiteux; de Peau qui fe trouve dans les Yeffiesqui
croiffent fur les ormes fàuvages.
Eau fimple, adoucijfante & balfamique, qui ôte les
- . • rides.
Prenez la fécondé eau d’ orge; paflez à travers-‘
un linge fin, &ajoutez-y quelques gouttes de baume
de la Mecque ; agitez bien la bouteille pendant dix
ou douze heures fans difeontinuer, jufqu’à ce que le
baume foit entièrement incorporé avec l’eau; ce dont
,on s’appercevra lorfqu’elle reliera un peu trouble &un
peu blanche. Cette eau eft merveilleufe pour embellir
le vifage , & pour le conferver dans . fa jeuneffe &