été défûnïe à Paris, de celle du nétoîement, les
tréforiers de France oht fait l ’adjudication du pavé
& ont retenu l ’adminiftration de cette police.
Ailleurs, elle eft exercée , (oit par les tréforiers
jde France, dans les lieux de leur établillèment,
(oit par les officiers de police , (oit enfin par les
officiers municipaux, dans le cas où la dépenfè en
eft faite fur les deniers communs.
L e pavé doit être vifité dans les carrières, pour
voir fi les roches en font bonnes, & à l ’arrivage
pour voir s’il eft quarré , & de l’échantillon convenable,
ou tel qu’il a été réglé avec l ’entrepreneur.
L e pavé doit être pofé fur un terrain bien
affermi, en bonne liaifon, & joints quarrés ; les ruif-
féaux doivent avo ir au moins trois lignes de pente par
toile, & les revers des rues quatre pouces au plus.
L ’ouvrage entier doit être battu & affermi au refus
de la hie ou demoifelle.
Le pavé le plus dur doit être mis de chaque
<fôté du ruiffeau & dans les paffages les plus fréquentés.
Les officiers de Police doivent encore porter leur
attention fiir un abus qui a été profcrit dans la généralité
de Bordeaux, .& qui confîftoit en ce que
les ferremens des charrettes étoient attachés par
des clous dont la tête avoit un diamètre & une hauteur
capables de ruiner le pavé des rues & des
chemins.
Communauté des paveurs.
Les paveurs compofoîent à Paris une commtmauté
d’environ cinquante maîtres.
Leurs premiers ffatuts leur furent donnés ïbns
le règne de Louis X I I , le io mars i j o i , par
Jacques d’Eftouteville, garde de la prévôté de
Paris. Ces fiatuts ont été confirmés par lettres-patentes
de Henri III, du mois d’avril i$ 7p, pat
d’autres de Henri IV , du mois de juin 1604,
enfin fous le règne de Louis X IV , par plufieurs
édits, déclarations & arrêts du confeil, lorfque cette
communauté , à l’exemple de toutes les autres, fè
fit réunir & incorporer les divers offices qui furent
créés depuis 1691 , jufqu’en 1767.
Suivant ces ffatuts, quatre jurés, dont deux
doivent être changés tous les ans, & deux autres
élus en leur place , font la vifite dans la ville &
banlieue de Paris, de tous les ouvrages de pavés,
& réforment les abus qui peuvent fè commettre,
dans cette profeffîon.
Chaque maître ne peut avoir qu’un apprenti â
la fois, dont l’apprentifîage eft de trois ans, après
lequel temps l’afpirant à la maî tri fè peut être reçu,
moyennant le chef-d’oeuvre, dent font exempts les
fils de maîtres.
Les compagnons étrangers ne peuvent travailler
librement chez les maîtres que pendant un
mois ; après quoi ils font tenus de payer le droit
de compagnonage, s’ils veulent continuer le
I travail.
Des compagnons employés dans une entreprifé*
ne peuvent la quitter qu’ elle ne fbit finie.
Par l ’édit du 1 ï doût 177 6 , les paveurs, ont été
réunis avec les couvreurs, plombiers & carreleurs „
pour ne compote r qu’une feu le communauté. Leurs
droits de réception font fixés à cinq cents livres*
V O C A B U L A I R E .
A bbatis ; tous les menus fragmens qu’on ramafle
dans les carrières, & qui fè répandent fur un chemin
non pavé, entre les pierres plus groffes, dont on
a recouvert fâ fhrface.
A bout. Voyez remanié•
A ccotement ; aux chauffées de ville, c’eft l’efpace
•qui fè rencontre depuis, les ruifîèaux jufqu’aux mai-
fons : aux routes extérieures, c’eft l’efpace corn-
.pris entre leurs bordures & les foffés parallèles. Ce
dernier e'fpace eft encore appellé terme.
A iles ; en fuppofant une ligne qui partageroit en
deux une chauffée, chaque moitié forme une aile.
A ngle ; quand après Une longueur de chauffée,
„fuit un doublç revers, on amène dans le ruifièau du
'revers double , les deux ruifîèaux de la chauffée ;
& vice versa. Cette réunion de deux ruifîèaux re*(
pliés fur un point commun, fè nomme angle d&
paveur.
A ssiette , terme de paveur ; c’eft le nom pat
lequel ces ouvriers défîgnent la fiirface qui doit être
placée dans le fable. L ’affiette eft toujours oppo*»
fée à la fiirface fur laquelle on marche.
Berme. Voyez Accotement•
Blocage ; fiiivant fon acception dans cet article*
le blocage eft après le grès , la pierre la plus propre
au pavage. On l’affied de champ.
Bordure. Voyez Soutennement•
C ailloutage , pavé compofé de forts Cailloux#
C aniveaux , pierres qui iraverfent les ruifleaux.
Tout ce qui les concerne, eft amplement explique
idans l’article.
C haînes , ou rangées de gros Cailloux efpacés de
| avance en diftance fur certaines voies, pour contenir
la pierraille intermédiaire.
C hantepibures, petites ouvertures pratiquées
L u pied des murs de, foutennement pour 1 écoulé-
Ljment des eaux.
[ C haussée , toute voie bombée dans fon mi- •
lieu. ^
f C hemin ferré : on appelle ainfi les chemins ,
[ formés d’un mélange de cailloux, ou d éclats de
I pierres 8t de fable graveleux. L ’encaiffement en
I îsft plus ou moins 1 approfondi, & les matières y font placées par lits. Le gravier, par fa ténuité ,
! pénètre dans les vuides & les remplit : de folides
'^bordures doivent contenir le tout,
j- Pour confèrver ces voies, on les recharge de
Ijemps en temps. La furface d’abord en eft j?ref-
i.qu’impraticable; mais bientôt le poids des voitures
»enfonce ou broie les pierres trop Taillantes, & lui
B rend fon premier applaniffement.
i Chemin en terre : ces fortes de chemins, pour
; peu qu’on les fréquente , font toujours difficiles-,
l ÿ particuliérement en hiver. Rien n’eft plus fîm- j
|p le que leur conftrudion. On creufe deux foffés
■ parallèles , & le produit de la fouille eft rejetté
dans le milieu. On ne fauroit trop & les bomber,
& les élever au-deflùs du fol voifin. Il fèroit encore
effentiel qu’on ne plantât point fur leurs bords :
le foleil & les vents répareroient un peu l’effet des
.pluies»
Ces chemins ne font que trop communs. Les villages
n’en connoiffent point d’autres, & cependant
l ’habitant de ces mêmes villages paie des fommes
accablantes & continuelles pour l ’entretien des grandes
routes , ou pour l’architeéhire d’un pont fiir
lequel il ne paffera jamais.
C ontre-jumelles ; les pavés dont un des bords
/defcend jufqu’au milieu du ruiffeau, pour former
liaifon avec les caniveaux.
D alle, pierre large & plate, mïfb en oeuvre
fur différons chemins, au lieu de pavés.
D ame ou demoifelle, lourd cylindre de bois avec
. lequel on enfonce les pavés dans la forme.
D ouble revers. Voyez Revers.
D resser, en terme de paveur, c’eft enfoncer le
payé également ? en le battant avec la demoifelle
lorfqu’i l eft placé, & que le« joints en font garnis
de fable.
Ecart : on nomme pavés <Cecart certains fragmens
de grès , propres à reyetir les fournils, le
deffous des auges , &c.
Echantillon; le pavé d'échantillon eft celui
dont l’équarriffage tombe fènfîblement au - deffous
de fèpt pouces.
Epinçoir , gros marteau court & pefânt a tete
fendue en angle par les deux côtés ; ce qui forme
à chaque bout deux coins ou dents affez tranchantes.
Il fèrt aux paveurs, fbit à débiter le pavé^ au
fortir de la cârrière, fbit à le tailler pour etre
mis en place. Cet outil eft néceffaire pour le pavé
d’échantillon.
Flache , cavité qui retient les eaux.
Forme ; la couche de fable qui fèrt d’affiette
aux pavés.
Galets , petits cailloux plus ou moins ronds.
G ondole. Voyez Platiére,
Gr è s , pierre dont on tire les meilleurs pavés.
Heurte ; c’eft, en terme de l’art, le point le
plus élevé d’un chemin ou d’une rue.
H i e . Voyez Dame,
L ithostrotos , ceft-à-dire , pave de pierres.
Les anciens donnoient fur-tout ce nom aux paves,
tant de marqueterie fîmple que de mofaique, faits
de coupures de divers marbres qui fe joignoient &
s’enchaffoient enfèmble dans le ciment.
On formoît avec ces pavés toutes fortes de
compartimens différens ^en couleurs , en grandeur
& en figures,
( Encyclop,)
Marteau ; le marteau du- paveur pèse jufqu’à
dix-huit & vingt livres. L ’un de fes bouts, un peu
tranchant. & taluté perpendiculairement au manche
, creufe dans la forme l’emplacement de chaque
pavé : cet te partie tranchante en eft^ la pioché.
L ’autre bout, ou la tête plane & quarrée^ comme
aux marteaux ordinaires, affermit les memes pavés
en retombant fur eux a coups modérés. La
totalité du manche n’excède pas un pied.
Morse : on entend par morfes tous les rangs
de pavés, qui, pofés au-delïus des contre - jumel