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choifîs ailleurs due dans ladite ' 'communauté & académie
, l ’un pour la 1 géométrie , architecture &
perfpe&ive, qui fera lëçon tVus les jeudis de chaque
femaine , depuis deux, heures jufqu’à quatre , & j
l ’autre pour l’anatomie, qui démontrera tous-les J
lamedis , une heure avant l’exercice du modèle , \
fans cependant en exclure ceux-de1 la'communauté :
qui en feraient capables.
5°. Le dernier femedi de chaque mois , oit, fi ,
c'étoit une fête, le lundi fuivant*, fera tenue une
affemblée, compofée du direéteur-garde, dü reéteur
perpétuel, du redeur mouvant, des anciens du
mois, du profeffeur, de l’adjoint & du confêiller ’
qui feront pour lors en fonction, & qui feront j
obligés d’y affifter, à peine de trois livres d’amende.
Cette affemblée eft pour'délibérer fur les be-
foins préfens de l’école & fur les moyens d’en entretenir
& augmenter les progrès, &c.
io°. Cëtfe écoié d’académie fera'ouverte tous les
fours de l’année , hors- lès- dimanches & fêtes , &
les exercices %?y font* ordinairement deux heures
chaque jour; en odobre depuis fîx heures jufqu’a
huit du foir ; en novembre, depuis cinq heures &
demie , jufqu’à ^ fept heures & demie du foir; en j
décembre & en janvier, depuis cinq' heures jufqu a |
fept du foir ; en février & mars, depuis fîx heures :
jufqu’à huit du foir ; en avril, depuis quatre heures !
& demie jufqu’à fîx & demie du foir; en mai, j
depuis cinq heures jufqu’à fept du foir; en juin ,
& juillet, depuis Cinq heures & demie jufqu’à fept .
& demie du foir ; en août , depuis cinq jufqiî’à fept j
du foir ; en feptèmbré, depuis quatre heures &•
demie jufqu’à fîx & demie du foir.
i i ° . On doit pofer le modèle le lundi de chaque
femaine, & l’attitude dans laquelle il aura
été pofé, continuera le mardi & le mercredi, il !
fera encore pofé le jeudi, une nouvelle attitude,
qui fera continuée le vendredi & le famedi ; mais
dans une dès femainés dé chaque mois , là pofîtion,
au lieu d’êtré fîmpléméhf d’tfn m ^ è le , > fe-fera
d’un groupe ,' compofé ‘ de deux’ ^Imodciès- ; Ce
groupe doit continuer feiute là femaine. - Airtff ,
chaque attitude de modèle Ample , durera trois
féances, & occupera deux heures, à chacune , à
l ’exception des femaînes où il fe rencontrera des
fêtes. Pour lors, s’il en forvient deux , une même
attitude tiendra quatre jours I de fuite , & deux
heures chaque jour ; s’il y a quatre fêtes , elle
durera deux jours, & les féances feront de trois
heures, de 'manière- que les élèves auront toujours
fix heures pour deffiner ou modeler' une académie.
I^0. L ’étudiant, pour être admis aux leçons',
‘doit avoir été prêfenté par un officier aduel de
l ’académie ou vétéran , qui réponde de fa conduite ,
rapporter un billet figné, tant de l ’officier qui
jfaura préfenté, que du direéteur-gqrde, du reéfeur
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perpétuel & du profefTeur qui fe 'feront trouvés I
pour lors en exercice; 8c fera tenu ledit étudiant I
ou ■ élève , de faire, renouvelier. ledit billet tous les I
trois mois.
- 13®. Au commencement dès exercices de chaque I
hiver, lé; redëur perpétuel, le profèffeur 8c T ad- I
-joint-, examinèrent les delfins ou modèles des I
élèves , pour juger du rang dans lequel ils doivent I
être appellés les jours de pofition, à l’effet de quoi I
il en‘ fera dreflé une lifte.
140; Dans la première des trois féances deftinées I
pour -la Compofition des prix , les afpirans , âpres I
avoir fait fîgnèr chaque deflîn ou modèle, par les I
deux principaux officiers de ceux qui feront pré- I
féns , les dépôferont ; fàvoir : les deffins , dans
une armoire en forme de tronc , par l’ouverture
de laquelle ils feront gliffes 8£ introduits ; 8c les I
modèles, dans une autre , fermée d’un volet. Ils I
n’en pourront être tirés par' lé concierge qui en I
aura les clefs, que pour être délivrés :à chaque I
féancè aux afpirans qui les auront commencés”, & I
qui feront dans l ’obligation de les finir 8t terminer I
dans là dernière féancè : -après quoi, lefdits. deffins I
f 8c modèles ; feront-renfermés de nouveau ,• pour I
| n'être plus vus de perfonne, s jufqu’à l’examen qui I
en fera; fait pour lai diftri.bution :des prix; :
15°. Pour nommer ceux "qui doivent faire le I
jugement dés deffins 8c modèles , on doit convo- I
'qil'er une affèmBléë7rgénjéfaM y . fonti;élus fîx I
anciens diiè&eiirs-jgardes fîx- profelfeurs', quatre I
adjoints 8c dèüXi confeîilërs.
i 6°. Ceux ainfi,choifîs s’affemblent au jour con- I
venu èntfeux-, & ‘apres avoir examiné mûrement I
8c fans ’prévention / lè s ouvrages faits en côncur- I
rençe, ils donnent leurs-foffrages par voie de ferutin I
8c • par ; bulletins;, ' qu’on conferye. daris une jhoite I
fcêilée1 ;^’un cachet, dépoféë sûrement 8c fous; plu- I
Aeùrs clefs.
170. L a diftribution des prix fe fait dans une I
alfemb-lée générale, dont le jour eft indiqué par I
le protecteur, jde ladite académie , s’il veut- bien
l’honorer de fa préfence , 8c. la boîte contenant I
les bulletins lui ayant été remife avec le cachet I
dont, elle aura été feellée , il en rompra les I
: empreintes, prendra la peine de compter lui- I
même les-foffrages, 8c délivrera les prix à. ceux I
des afpirans, auxquels ils auront été .adjugés pat le
j plus grand nombre de voix.
180. Tous les trois ans, immédiatement après
‘ la dernière diftribution des prix , il eft procède
par ceux qui ont été nommés pour l’examen defdits
: prix, à Téleétion des officiers quil couvient fttbf
tituer aux autres qui fartent d’exercice.
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. Des quatre rëéteurs, il' doit y en avoir
toujours deux peintres, 8c deux fcülpteurs ; de
même des profeffeurs 8c adjoints .en „forte que le
profefTeur de chaque mois, s’il eft peintre/ aura
pour adjoint un fculpteur; 8c s’il eft fculpteur, un
peintre.
10°. Tous les officiers de l ’académie ne peuvent
prétendre aucuns gages ou émolumens y 4e H Par£
de la communauté, ni exiger 8c recevoir aucune
rétribution des’ élèves ; l’unique récompenfe. qu-ils
fe propofent, eft l ’honneur de fe rendre gratuitement
utiles au public.
Cette-académie ou communauté a produit dé
grands hommes dans leur art ; tels que François
Porbus, mort en i 6zz ; Simon Vouet, mort en
16 0 ;• Sébaftien Bourdon , ’morton 1671 ; Louis
Lerambert, mort en 16-70 ; Jacqües Sarazin, mort
èn 166a; Jacques Stella, mort en 1657 , Laurent
de la Hire , mort en 1656 ; Philippe dè Champagne,
.mort en 1674 ; Mile Francifque , mort
en 1680 ; Euftache le Sueur, mort en5• 165* ;
Charles le Brun , mort en 16^0 ; Pièrre Mignard
, mort en 16p ). > Michel Cbrnëille, mort
î én 1708 ; Jean Coüfin , mort vers l’an ,1/85» ;
Jacques Blanchard, mort en 1638 ; Le Pouffiri ,
mort en 1665 ; :8c plufîeufs autres. La plupart, de
ces hommes illuftres, ont été ceux qui, pour n’être j
i plus confondus avec des artiftes ifàns : talent j ont
[ Commencé l ’établiflement -de l’académie royale.
Par l’édit du 11 août 1776 , Tesf peintres &
, foulpteurs font réuhis en une. foule communauté ;
ï & leurs droits de réception font fixés ; à cinq cents
Ilivres.
Le même édit leur -donne, -par. •attribution , la
liberté d’exercér leur art en batimèns', voitures 8c
meubles. Ils font à la fois veiniflèurs, doreurs'for
bois, foulpteurs*-, marbriers. Ils-' peuvent faire le
commerce des tableaux, æri--concurrence ave:c .le
mercier 8c le tapifljer; 8c celui des couleurs ,..-en
concurrence avec l’epicier. Ils exercent la peinture
& la foulpture comme arts libres.
Explication,, des quatre Planckesr de [Art du
Peintre en bâtimens. T óme IV- des- G ravure s*'
P L A N C H E P R E M I È R E .
Fig. 1 , échafaud volant à deux étages, conftruit
avec deux échelles-' hdrifontalement étayées l’une
au-deffus de l ’autre., par . .des cordes qui. paffent
dans un' moufle qui tient à un trou de la voûte du
monument.
La torde de ce moufle ' defeend perpendicuîai-
fement, & tient à uri Cabéftan : qui eft à terre* Le
eabeftan eft chargé dé greffes pierres pour que* le :
ï>0ids de l’échafaud , ne l’enlève-pas, Ce c*beftan
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a deux moulinets à fon arbre, Iefquels, en le
tournant, font monter 8c défeendre l ’échafaud,
lorfqu’on le juge à propos.
Sur ces échelles font des planches ou une feule,
mais de la même longueur que l ’échelle, qui
fervent de’plancher aux ouvriers.
De crainte que les ouvriers ne tombent, étant
'occupés.à leurs travaux, l’on conftruit un garde-
fou avec des bâtons horifontalement attaches aux
cordes dfi bâtis de l ’échaufaud , à la diflance d’environ
trois pièdS 8c: demi- à quatre pieds des'échelles,
1 Ce garde-fou forme un quarré long , qu’ils peuvent
parcourir pour leur, travail fans crainte de tomber.
A un des cotés de ce garde-fou, ort accroche
[. une poulie dans laquelle paffe une corde qui defe
cend jufqu’à terre ; au b.out tient un feau plein de
couleur que l’on leur monte quand il eft rempli.
F ig .,% , le moufle.
Fig. 3 , les cordes du bâtis.
Fig. 4 , échelles.
Fig. 5 , le cabéftan.
Fig. 6 , les bâtons du garde-fou.
Fig'. 7 , la poulie qui fert à monter la couleur
dans un ; feau.
Fig. 8, le feau. dans lequel on monte la couleur;
Fig. .9 / quatre: cordes, que l’on attaché par le
■ bas folidement, tirant en oppofîtion l’une à l’autre
, pour tenir l’échafaud immobile , & éviter fon
balancement.
Fig. 10 , ouvrier qui bâdigeone ; c’eft-à-dire 9
qu’avec un long bâton au bout duquel eft attachée
unè greffe brofle, il pëint Ou ; barbouille en blanc
la voûte ou la muraille ^’un monument.
Fig. 11^, autre ouvrier qui, avec un pinceau
fixé au bout d'un bâton, trace & peint dés lignes
droites, à l’aide d’une longue règle à manche
j fourchu.
P L A N C H E I I e.
Fig.* 1 , échelle de trente-cinq à quarante pieds
de long. Elle eft ici repréfehtée féparée en deux ,
pour indiquer qu’il faut deux ; échelles pour cette
longueur, & pour en mieux faire voir le haut &
• I l bas. .
, ! Elle- eft attachée par le haut^avec une corde
'tenant aux deux montans. Cette corde pafle dans
une poulie,. & eft ramenée &: contenue dans les
échelons vers le bas.
On lâché la corde oü on' la retire pour mettre
| l’échelle plus ou moins droite.
Au. bas de cette échelle eft une greffe pierre,