
On fait cuire le tout enfemble, & on le tire,
au clair.
Il faut laver Couvent lés cheveux avec cette l e f
fiye, & au bout de quelque temps, dit-on, Us deviennent
blonds.
Eau grecque.
Pour teindre en noir les four cil s o.u les cheveux
roux, on emploie le procédé fùivant qui eft des
plus fimples.
La diffolution d’argent a , comme l ’on fait, la
propriété de teindre en noir les matières animales.
D ’après cela J on verfe de l’efprit de nitre bien pur
fur de la limaille d’argent que l’on a mis dans un
matras. On expo fè ce mélangé fur un bain de fable
a un feu doux ; l’acide diffout l’argent : on y
verfe un peu d’eau pour faftoiblir.
Lorfque la diffolution eff refroidie , on la filtre, &
l ’on obtient ce qu’il a plu d’appeller Veau grecque
que l’on confèrve dans un flacon.
Lorfqu’on veut communiquer une belle couleur
brune à des cheveux ro u x o n commence par les laver
avec de l’eau ordinaire, dans laquelle on a fait
diffoudre une once & demie .d'e fel de tartre par
chopine d’eau. On fe fert enfuite de_ la fèlution
d’argent par l’acide nitreux , mais bien affaiblie
avec de l’eau. Les cheveux ou les fourçils, de
roux qu’ils étoîent, prennent une couleur d’un beau
brun.
Mais il eft bien effentiel d’obferver que cette
méthode de noircir le9 cheveux peut être très-dan-
gereufe *, car l ’on dit avoir vu des perfonnes qui,
pour en avoir fait ufàge, ont été réduites a un état
de frénéfie , parce que. fans doute l’acide trop concentré
avoit agi fur les fibrilles du cerveau.
Recette- angloife.
Voici un procédé qui paroîtroit avoir moins de
danger , & dont fè fervent les dames angloifès. Comme
elles font prefque toutes blondes, & que les
brunes font très-eftimées dans leur pays , elles ont
recours à Fart pour noircir leurs cheveux.
On fait bouillir pendant une heure, dans une
pinte d’eau claire, une once de mine de plomb
&' autant dé raclures de bois d’ébène. On lave,les
cheveux avec dette teinture. On y plonge le pèi-
gne dont on fait, ufage pour arranger les cheveux ;
iis deviennent noirs : mais cette couleur eft plus
vive, plus brillante , plus éclatante, lorfqu’on ajoute
au mélange deux dragmes de camphre^"
* Pommade pour faire croître, les *• cheveux,
Tl faut avoir dè graiffe de poule, de l’huile de
chénevî & dm miel , dè chacun quatre onces.
Faites fondre le tout dans une terrine , & incorporez.
enfemble- le mélange jufqu’à ce qu’il foit en
confiftance de pomrhade, dont on fe frotte huit
jours de fuite.
Autre pommade.
Pour faire cette pommade, dont l’expérience
journalière confirine le fûccès, prenez ;
Une once de moelle de boeuf.
Une once de graiffe du pot au feu avant qu’il foit
*falé.
Faites bouillir le tout enfemble dans un pot de
terre neuf, pafîèz & jettez enfuite par-deffus une
once d’huile de noifètte, faites-en une pâte en confiftance
de pommade.
Savonnettes.
Les fâvonnettes qu’on emploie pour faire la barbe
fe font avec du favon très-épuré & parfumé de différentes
odeurs.
On prend cinq livres de fàvon du meilleur , tel
que celui de Marfeille ; & pour cette quantité, trois
livres de poudre à cheveux très-fine. On hache le
favon bien mënu, & on le fait fondre fèul dans im
chauderon fur le feu , en y ajoutant un demi-fetier
d’eau pour empêcher qu’il ne brille.
On y met d’abord les^deux tiers de poudre ,
prenant foin de bien mêler le tout & de le remuer
fouvent, pour que rien ne s’attache au chauderon.
Ce mélange étant achevé & la matière réduite
en confiftance de pâte , on la renverfe fur une
planche ; & après y avoir mis l’autre tiers de la
poudre , on la pétrit de la même manière que les
boulangers ont coutume de pétrir leur pâte.
En cet état on la tourne dans les mains, & en
donne une forme ronde aux fâvonnettes; maison
a toujours à côte de foi de la poudre très - fine ,
dans laquelle on trempe fes/inains de temps en
temps pour empêcher que cette pâte qui eft tres-
tenace, ne s’attache aux mains.
Nous dirons encore que les fâvonnettes font faites
avec dés maffes.de favon qu’on arrondit en forme
‘ de boule, en les appuyant & les faifant tourner
fur l’ouverture d’un cylindre de fer blanc, creux
.& aminci par les bords.,
Les parfumeurs en font de toutes fortes, & qui
-font marbrées,
.Ces dernières fè font par la réunion de différentes
maflès de favon „ qui ont .été coioré.es , auparavant
chacune féparément : on les, .applique & on
ig| pétrit enfemble pour les faire, adhérer : on les
| arro.ndit enfuite , comme on vient de le dire.
On àromatifè féparément toutes les maffès de
favon en: les colorant. Quelques gens, qui font la
prdfefliôn de parfumeur fans qualité , fe contentent
d’aromatifer la fuperficie des fâvonnettes ; mais cette-
fraude eft très-aifée à connoitre, parce que ces fa-,
vonnettes perdent leur odeur la première fois qu on
s’en fert.
On fait auffi des fâvonnettes légères odorantes;
& non odorantes;, marbrées & non marbrées. Elles
font faites avec’ du favon léger , qui n’eft que ^du
fàvon ordinaire, dans lequel on introduit de 1 air
le plus qu’il eft pofîible, èn y fouettant, tandis qu on
le fabrique, une certaine quantité de blancs d’oeuf.
Ejfence de favon.
L ’effènce de favon eft du fàvon mis dans un état
de divifîon & de diffolution fi grande, qu’il écume
promptement avec l ’eau.
Pour faire cette ejfence de favon, prenez une livre
& demie de fayon blanc ; coupez-lej en tranches
très-minces ; achetez deux onces d’alkali fixe
de tartre ; faupoudrez-en les tranches du favon ;
broyez & pétrifiez exa&ement le tout avec la main
pendant un quart d’heure , & jettez le mélange dans:
un vafè rempli à moitié avec une pinte d’eau de
vie.
Bouchez le vafè avec une veflie ou un parchemin
mouillé ; tendez exaélement l ’un ou l ’autre & ficeliez.
Quand le parchemin fera fè c , piquez-le avec
line épingle & laifîèz-la dans le trou.
Enfin expofèz ce vaiffèau, pendant deux jours,
u l ’ardeur du foleil ; agitez-le de"temps en temps,
mais ayez foin de retirer l’épingle pour donner une
petite iffùe à l’air intérieur.
Si le foleîl ne favorifè pas l’opération , on mettra
le vaiffèau fur des cendres chaudes ; & , dans
l’un & l’autre cas , on fèutiendra la digeftion des
matières jufqu’à ce que le fàvon foit entièrement
diffous dans l’eau de vie. On préparera' alors un
entonnoir , un filtre de papier gris à deux doubles,
& on paflèra la liqueur qui fera claire, _ limpide &
d’une couleur femblable à celle de l’huile d’olive.
Toutes les impuretés refteront fur le filtre.
Si on trouve que l ’alkali fixe de tartre foit trop
cher, on peut le fùppléer par la même quantité de
potâffè ou de fel de foude.
Pour vous fervir de cette effènee, prenez une
petite broffe à poils longs & doux ; trempez-la dans
l’eau , retirez & laiffèz égoutter l’eau fiirabondante
qu’elle a pr'ifè ; verfèz deux ou trois gouttes feu-
lem'ent de votre effènee de fàvon dans un valè
quelconque, agitez & remuez avec votre broffè ; il
fe formera aufli-tôt une écume très-blanche, forte
tenace , dont vous vous fèrvirez -pour vous faire
Arts & Arêtiers, ' Tom, V E
rater. Cette 'écume facilite’ l’aftion du rafoir & fait
qu’il coupe mieux.
Cette eau décraflè très-bien fàns nuire à la peau.
Une pinte de cette eau fiiffira pour plus d’une année
, même à celui qui fè fait rafèr tous les jours.
Si on. veut en faire une plus grande provifion,
i l fu'ffit de doubler les dofès indiquées.
Ceux qui aimeront les odeurs , vuideront dans le
vafè qui contiendra cette effènee, quelques gouttes
d’huile eflèntielle, ou à la fleur d’oaange , ou au
romarin, lavande , oeillet, &c. en un. mot, celle
qu’ils aimeront le mieux.
Il 'fiiffit.de bien boucher le vaiffèau , de le ren-
yerfèr auffi deux ou trois fois fur lui-même, pour
que l’huile efîèntielle fè mêle exactement avec,
toute l’effence.
Bouteilles h barbe.
Une peau fraîche, belle, unie, blanche, liffe Ô?
fine, eft fans contredit chez les dames l’appanage
de la beauté. C ’eft ce qui a fait placer la bouteille
a barbe parmi les cofmétiques.
Son origine eft due à certain duvet doux, léger$
infenfible, dont fe couvre quelquefois la peau du
beau fè x e , mais qui par Page devient auffi quelquefois
épais, dur & trop vifî.üle. Pour-y remédier,
au lieu du rafoir dont les femmes rougiroient de
fe fèrvir, on y fubftitue ces verres connus dans le
commerce fous le nom de bouteilles a barbe.
Ce. verre, à caufè de fon extrême fineffe, fè coupe
au cifèau, & fes fragmens fervent à détruire, difons
mieux, à rafer ces poils trop fenfîbles , dont les
dames veulent fe défaire. Peut-être auffi le verre
ufànt par le frottement, fait-il périr ce duvet qui
n’en croîtroit que plus promptement s’il tomboit fou«
la lame tranchante du rafoir.
Tâte dépilatoire.
M. Boyle, célèbre chymifte , dit avoir prépare
avec de la chaux vive & du rufma qui eft une forte
de vitriol, un dépilatoire qui, appliqué fur la peau,
enleve le poil, même jufqiies dans fes racines, fàns
que la partie fur laquelle on l’applique fouffre le
moindre inconvénient.
On pulvérifè partie égale de rufma & de chaux
vive fon les laine fondre dans l’ eau ou ils forment
une pâte fort douce que l’on peut appliquer fur la
partie du corps dont on veut enlever le poil.
Le dépilatoire ordinaire fe fait communément
avec de la chaux & de l’orpiment.
■ Pâte pour les mains,
Les Parfumeurs font & yendent auffi de la pâQ
pour laver tes mains%