
paquets ne doivent plus être G gros. Si l’on veut
relever les paquets tout de fuite, il faut que l’ouvrier
ait Ion feran à c ô té de lui.
R e leve r les paquets , c*eft lorfqu’on les tire par
îa pointe , les renouer tout de fuite par la tête ,
& terrer le fil le plus que l ’on peut, pour que les
cheveux ne s’échappent point en les frifant.
Les paquets des cheveux les plus courts ne doivent
pas être plus gros que le tuyau d'une petite
plume.
Parvenu à la fin du tirage , on retrouve tous les
étages, depuis le plus long ju(qu’au plus court.
Tout étant tiré & releyé, félon la quantité de
cheveux que l’on a, on a par rang plufieurs fuites
que l’on enfile chacune félon fon étage, pour les
retrouver plus facilement en les frifant.
Fri Jure des cheveux.
Venons à préfent à la frifure que l’on doit faire
avec attention ; cat c’eft de là que dépend la durée
de l ’ouvrage.
Après avoir attaché bien fblidement l’étau devant ; 3;table , il faut avoir un morceau de cuir de la j
longueur & de la largeur du pouce ; on l’attache à I
l ’étau avec une petite ficelle un peu longue, pour
en jouir avec plus d’aifance.
Avant de mettre le paquet dans ce morceau de
cuir , il faut le frotter un peu par la tête ; cela empêche
un frifon de glifTer : on tourné le cuir tout
autour.
Il faut toujours commencer à frifer les courts ;
cette précaution règle pour la hauteur & la grof-
feur de la frifure.
Les plus courts qui font l’ i & le z fé font en
rouleaux.
_ Voici la manière dont on les fait. On coupe des
bandes de papier du bon bout qui eft le large ;
€c ces bandes on les coupe en petits, morceaux
quarrés.
Si ce font des cheveux blonds ou gris, on prend
de l’eau chaude dans un vafé où les cheveux pui£
fènt tremper à leur aife : on a de l ’indigo , qui
doit être de fniatimala , parce que c’eft le meilleur
, & qu’i l ne rougit pas ; tout autre gâte les
cheveux.
L ’on en met de la grofïéur d’une petite noix
dans un linge plus gros que fin , que l ’on ferre
avec du fil; on l’écrafe un peu ;. on le trempe
dans l’eau chaude, & on le preffe à mefiire avec
le doigt, afin que la couleur forte plus aifément.
Si les cheveux font hlancs, il faut que l’eau en
ïoit bien teinte.
Quand les cheveux auront bien trempé , & que ,
l’on en aura bien exprimé l’eau, ils doivent refteÆ
un peu bleus ; pour les cheveux blonds, il faut?
faire la même chofe.
Moins les cheveux font blancs pu blonds , moins
il faut que l ’eau Toit chargée ; pour des cheveux
noirs ou châtains, de l ’eau fimple fuffit.
Il ne faut point frotter la tête du paquet, mais
fîmplement la mettre dans le morceau de cuir, la
ferrer dans l’étau, avoir un peigne un peu ferré, le
paffer une ou deux fois dans le paquet, & choifir
le moule qui convient.
On le tient de la main droite , & de la main
gauche on prend une des petites papillottes quar-
rées que l’on met fous le paquet ; avec les deux
pouces on maintient la papîllôtte , en tenant le
moule ferme par les deux bouts dans les deux mains
jufqu’à ce qu’on ne voie plus la pointe du moule
& de la papillotte ; pour lors il faut tourner en
avant le paquet, pour que la frifure fé trouve plusr
étendue fur le moule.
Ayant ainfî tourné toujours ferme jufqu’au fil, on
defierre l’étau; l’on prend une bande de papier que
l’on tient bien ferme; & après avoir tiré tout-à-
fait le paquet de l’étau , on roule le papier fur le
paquet jufqu’à ce qu’il foit entièrement enveloppé
fous le papier ; l ’on déchire le papier qui refte, &
l’on ferre bien fort le paquet avec du, fil ou une
ficelle.
Si l’on ne veut point fe férvîr de deux papillo-*
tes, il fuffit de prendre une bande de papiér dans
laquelle on roule le paquet jufqu’à ce qu’il foit entièrement
enveloppé ; màis il peut arriver que la
frifure en devienne un peu plus'grofle.
Ayant opéré de cette maifière fur tous les pa«*
quets qui fe trouvent jufqu’au z ou 3 , il faut avoir
une corde un peu plus greffe, que la ficelle avec
laquelle on frîfé, que l’on paffe dans le pied &
fur l ’étau, de façon qu’elle foit affez. longue pour
qu’elle ne gène point.
Cette ficelle doit être de la groffeur de celle
qu’on appelle fcelle de trois ; elle doit être coupée
par bouts de la longueur de z-o pouces, ou une
demi-aune tout au plus.
Après avoir ferré le paquet dans l ’étau, commè
nous avons d it , il faut, avec le peigne, le partages
en deux, en relever la moitié deffous la ficelle qui
eft à l ’étau, ou à votre pied , & le rouler, comme
nous avons dit, jufqu’au fil qui noue le paquet ;
alors on prend la ficelle que l’on fait paffer lous
les paquets.
Elle doit être égale par les deux bouts que l ’ois
a dans la main droite au-defïbus du moule , & on
tient le moule bien ferme par un bout de la main
gauche ; puis on fait un tour de la main droite avec
la ficelle double.
On paffe un des bouts dans la main gauche, Si
avec l’autre bout on fait deux ou trois tours, d t
la main droite , après quoi l’on fait deux noeuds
bien ferrés.
L ’on reprend enfuite l’autre moitié du paquet,
& l ’on exécute la même .chofe.
On renoue les deux moules enfémble avec le
bout de la ficelle qui paffe.
A méfure que le paquet augmente en groffeur,
l ’on augmente la grofïéur du moule & la quantité
de cheveux fur chaque paquet.
Si l’on en met t roi son lés partage en tiers ; fi ■
l ’on en met quatre , on les partage en quart; ainfî.
de 'fuite en augmentant.
A mefûre que les paquets deviennent longs, il
faut en augmenter la hauteur proportionnément à
la hauteur de la frifure, de façon que les cheveux
les plus longs ne doivent avoir que quatre ou cinq
pouces de frifure.
c e t e f r i6 - là , on d é n o u o i t le s p a q u e t s , o n f e p a r o i t
c h a q u e m o u l e , o n p r e n o i t u n e g r a n d e f i c e l l e d e
l a g r o f fe u r d e c e l l e a v e c l a q u e l l e o n f r i f o i t , o n
p r é f e n to ic l e m o u le p a r l e b o u t d e l a f i c e l l e , o n
p a r t a g e o i t le s m è c h e s e n t r o is , l ’ o n n a to i t c om m e
le s A l lem a n d s n a te n t le u r s c h e v a u x , & a p r e s o n
r e p o u f fo i t la n a te ju fq u ’ a u p r è s d u m o u l e , & a in f i
d e s a u t r e s ; lo r fq u ’o n d é g a g e o i t l e s c h e v e u x , c o m m e
n o u s l ’e x p l iq u e r o n s p lu s b a s , i l a r r l v o i t d e l à q u e
le s c h e v e u x t r e ffé s & c o u fu s fu r l a t ê t e , f é t e n o ie n t
t o u t d r o it s , c om m e o n l e v o u lo i t .
Si l’on veut donner du crêpe aux cheveux, quand !
en a frifé un paquet, s’il eft de deux moules, apres
avoir bien frotté le paquet, on l’ote de l ’étau pour
reppuffer le fil qui le noue le plus haut que l’on
peut ; pour lors il faut prendre un moule de chaque
main , tourner l’un à droite & l’autre à gauche.
Après les avoir tournés de forte qu’ils faffent
une efpèce de corde , on doit les paffer l ’un fur
l ’autre, jufqu’à ce qu’ils forment une corde qui
faffe à peu-près l’ effet du crin que l’on carde pour
les matelas.
Si le paquet eft à trois moules, quand on en a
tourné deux, il faut tourner le troifîème à droite
& le paffer par-deffus.
Si les deux paquets fuivans font aufli en trois moules,
on doit tourner les deux premiers , comme nous
avons d it, tourner enfuite le troifîème à gauche,
le paffer par deffus, & faire la même chofe aux
autres paquets, tant qu’il y aura trois moules,pour
que le crêpe n’emporte pas plus d’un côté que de
l ’autre.
Quand il y aura quatre moules au paquet , il faut
en prendre deux , les tourner l ’un à droite & l ’autre
à gauche, & les attachèr bien ferme tous deux
l ’un contre l ’autre avec le bout de ficelle qui paffe ;
& .après en avoir fait autant aux deux autres moules
, les attacher tous quatre enfémble ; fi l’on veut
que le crêpe foit' plus fort, les remuer tous quatre
enfemble.
Autrefois on portoit le devant des perruques très-
haut , comme on le voit aux portraits de Louis X I V .
Cela s’appelloit devant h la Fontange , parce que
le marquis de Fontange en avoit amené le goût,
& voici comme on travailloit.
Quand les paquets étaient frifés à-peu-près de-
|>ui$ le 5 & 1$ 6, dont on fajjbix lçs dçvans dans
I l y a u n e f r i fu r e q u e l ’on a p p e l l e frifure fur rien :
. v o i c i c om m e e l l e f e p r a t iq u e .
O n a u n m o u l e b r i f e ; c e m o u l e e ft f a i t à -p e u -
p r è s c om m e l e s a u t r e s , e x c e p t é q u ’ i l s’ o u v r e e n
d e u x ; u n d e s c ô t é s e n t r e d an s l ’ a u t r e , c om m e u n
é tu i ; o n f a i t le s p a p i l lo t t e s p lu s lo n g u e s q u e q u a r -
r é e s , o n le s c o u p e p a r l e s d e u x b o u t s , c om m e
u n e - c a r t e à p l a c e r d an s u n c h a n d e l i e r ; o n p a r ta g e
le s c h e v e u x , c om m e n o u s a v o n s d i t , o n l e s r o u le
d e m ê m e ; l ’o n r e n v e r f é l a d é c o u p u r e d e s p a p i l lo te
s d e c h a q u e b o u t t o u t au to u r d e s c h e v e u x ; l ’ o n
a t t a c h e u n e f i c e l l e p a r - d e f lu s , c e q u i em p ê c h e q u e
le s c h e v e u x n ’ é c h a p p e n t ; l ’ o n r e t i r e e n fu i t e l e
m o u le p a r le s d e u x b o u t s q u i s ’o u v r e n t , & l a fr i»
fu r e e ft fu r r ie n .
I l f a u t a v o i r é g a r d à la h a u t e u r & à l a g r o f ï é u r ,
c om m e n o u s l ’ a v o n s p r e f e r i t ; p o u r c e t e f fe t o n a
d e s m o u le s d e to u te s l e s g r o f îé u r s .
I l y a .u n e a u t r e f a ç o n d e f r i f e r fu r r i e n , q u e
l ’ o n a p p e l l e à Vangle.
O n a d e s b â to n s d e to u te s le s g r o f f e u r s , à p e u
p r è s c om m e le s m o u le s , h o r s q u ’ i l s d o i v e n t ê t r e u n e
fo i s p lu s lo n g s .
O n m e t le s p a q u e t s d a n s l ’ é ta u ; o n a d e l a p e t
i t e f i c e l l e , fan s ê t r e c o u p é e c om m e o n l a c o u p e
p o u r le s a u t r e s f o n t ie n t l a f i c e l l e t o u t l e lo n g d u
m o u le ; on l a m o u i l l e d an s l a b o u c h e , p a r c e q u ’ e l l e
s’ é t e n d m i e u x fu r le s b â to n s .
I l n e f a u t p o in t d e p a p i l lo t t e s c om m e a u x a u t
re s f r i fu r e s ; on r o u le l a f r i fu r e à l a h a u t e u r c o n v
e n a b le ; o n p a f f e l e b o u t d e l a f i c e l l e d e u x f o i s
p o u r fa i r e u n d o u b le n oe u d q u e l ’ o n f e r r e a v e c le s
d e n ts , & e n m êm e t e n a is l ’ o n r e t i r e l e b â to n d e
l ’ a u t r e m a in .
S i l ’ o n f r i f é d e s c h e v e u x p o u r u n e perruque d ’ ec-?
d é f ia f t iq u e , i l f a u t o b f è r v e r d e f a i r e l a - f r i fu r e
t r è s -b a f f e .
S i l ’o n e n f r i f é p o u r d e s b o u c le s o u d e s b o u d
in s , i l fa u t a u c o n t r a i r e f r i f e r t r è s - h a u t , a v o i r l e
m o u le p lu s lo n g ; & a u l i e u d e c om m e n c e r à p l a c
e r le s c h e v e u x d an s l e m i l i e u d u m o u l e , c om m e
n o u s a v o n s d i t . c i - d e f fu s , l ’ o n p r e n d u n d e s b o u ts
d u m o u le , & o n to u rn e ju fq u ’ à c e q u e l ’ o n fo i t rç*>
m o n té à .l’ a u t r e b o u t .
N n z