
d’une pouflière fine , en partie pourpre , & en
partie de fa propre couleur jaune.
On prétend que quand l’explofîon fe fait entre
des afliettes d’argent ou de cuivre, l’or revivifie
s'attache à quelque partie de leur furface & la
dore.
Si on lave l’or fulminant avec de nouvelles portions
d’eau chaude, pour en pouvoir extraire le
plus de matière faüne qu’il eft poffible, fa qualité
fulminante fera diminuée çonfidérablemeut.
Si on lç broie avec de l’huile de vitriol, qui chafie
l’acide nitreux & s’unit avec l’alkali volatil , ou
qu’on le falfe bouillir dans une folution de^fel al-
kali fixe , qui chafie l’alkali volatil & s’unit avec
l’acide nitreux, il ne fera plus la moindre explo-
fion; & l’on pourra recouvrer l’ôr par une fîmple
fii/îon.
Quand il efî mêlé avec le foufre & expofe a un
feu doux , le foufre brûle peu-à-peu & laiffe l’or,
que l’on peut recouvrer de la même manière, fans
aucun rifque de fulmination.
POUDREE DE L*ARGENT éüLMINANT.
f L e procédé de cette nouvelle & funefte compo-
fition a été découvert en 1785»/: le voici.
Prenez de l’argent de coupelle; diflolvez-le dans
l’acide nitreux. Précipitez l’argent de cette diflolu-
tion par l’eau de chaux, /décantez & expofez le
précipité pendant trois jours à l’air. On penfe que
la préfence de la lumière peut influer fur le-fuccès
de l ’expérience.
Etendez ce précipité dans l ’alkalî volatil du fel
ammoniac, il prendra la forme d’une poudre noire ;
décantez & làiffez fécher à l’air cette poudre ; ç’eft
elle qui forme L'argent fulminant.
La poudre à canon , l’or fulminant même ne
peuvent être comparés à cette nouvelle çompo-
fition.
Il faut le contaél du feu pour faire détonner la
poudre ; il faut faire prendre à l’or fulminant un
degré de chaleur fenfible pour qu’il fulmine , tandis
que le feul contaét, même d’un corps froid, fuffit
pour faire détonner largent fulminant.
Enfin ce produit une fois obtenu on ne doit plus
le toucher fans de grands rifques ; il ne faut pas
prétendre l’enfermer dans un flacon, il faut qu’il
refie dans là capfule où , par l ’évaporation , il a
acquis fes terribles propriétés.
On conçoit, d’après cet expofé-, l’abfolue nécef-
fité de ne faire cette préparation que le vifage couvert
d’un mafque garni d’yeux de verre, & pour
éviter la rupture des capfules de verre, il eft prudent
de faire deffécher l'argent fulminant dans de
petites capfules de métal; car un feul grain brîfe &
réduit eh poudre une capfule de verre & en lance
les éclats avec aflëz de force pour percer plufieurs
doubles de papier. La moindre chofe qui touche ce
grain de poudre , même une goutte d’eau tombée
defîus, le fait fulminer avec un fracas épouvantable.
Heureufement que le préfervatif de cette redoutable
compofîtion eft dans le danger continuel de
la conferver; on 11e manie pas impunément une
arme de cette nature , toujours prête d’exterminer
ceux qui voudraient s’en fervir.
Réglemens.
Nous avons des moulins à poudre près de plufieurs
villes de France.
Ces moulins font tenus par une compagnie qui
afferme du roi le droit exélufîf de la fabrication de
•la poudre a canon, & du falpêtre raffiné dont on fe
fert pour la faire.
La pondre a canon eft du nombre des marchàn-
difes 8c afîortimens de guerre dont la fortie eft défendue
hors du royaume & des terres & pays de l’o-
j béiffance du ra i, conformément au titre 8 de l’ordonnance
de 1687.
Les poudres à canon qui viennent des pays étrangers
, paient en France les droits d’entrée à raifon
de 3 livres le cent pefant; & celles venant des
provinces du royaume, feulement 10 fols, conformément
au tarif de 1664.
Les droits de la douane de Lyon font de 15 fols 6 deniers du quintal d’ancienne taxation, & encore
i i fols pour les anciens quatre pour cent.
Les marchands poudriers de Paris font du corps
de la mercerie.
Par les ordonnances du roi, & les réglemens du
grand-maître de l ’artillerie de France, il leur eft
défendu de fe fournir de poudre ailleurs qu’aux ma-
gafîns de fa majefté, d’en tenir chez eux une trop
' grande quantité, & d’en vendre ni débiter à la
chandelle. Ces deux derniers articles de police font
à caufe des accidens du feu.
Explication raifonnêe des planches pour l'intelligence
de la poudre à canon , tome I V des gr&-
’ vures.
P L A N C H E P R E M I È R E .
Plan général dun moulin a pilon établi a Efionne,
A, verrin pour lever la pel l edonner l’eau
à la roue qui eft placée dans le courfîer.
B Ç , la roue à aubes au nombre de vingt-
quatre.
D E , l’arbre de la roue & du hériffon.
F G., le hériffon qui met en mouvement les
deux lanternes F H , G I .
K L , M N , lès deux arbres tournans «garnis chacun
de ’douze levées- ou carnes fervant à lever
alternativement les’ pilons1.
a, byc, d, e , ƒ , g , i , k , m , les douze
levées d’un des arbres.
O P Q R , les quatre montans ou poteaux du ,
bâtis du.moulin. . .
I , I I , III, IV , V , V I ? V I I , .VIH, IX , X ,
XI,* X I I , ’ les .douze mortiers de l’une des batteries;
'
BMI 7 ,8,9 , ■89 Sj&lj
douze-mortiers de l'autre batterie ; ils font creuies
dans une forte pièce de bois de vingt quatre pouces
d’épaiflsur fur vingt pouces de largeur,
. Les batteries font reliées de .trois en trois mortiers,
par des frettes où bandes de fer* pour les :
empêcher de fendre , ’ ainfî qüe l’on peut voir dans
la figure.'
Le moulin eft renfermé dans une falle Y y , z Z ,
.dont les mûrs fort épais font encore fortifies ; par
des contre-forts S T V X , principalement du cote
où l’explqfion ferait le,plus à craindre.
C’eft auffi par. la même raifon:que le toit eft;
çompofé feulement de .planches pofées’ fur ies pannes
du comble, comme on le voit dans les planches
fuivantes. '
P L A N C H E I Ie.
; Elévation ’coufe-ilongitudinale du même moulin..
B C l a roue à aubes dans fon courfîer.
' D E , l’arbre delà roue & du hériffon.
D , E , les tourillons de l’arbre portés par des
chevalets ou chaifes. - '
Derrière le Kénfïon, on voit une partie de la-lanterne
F H de la planche précédente.
Il y a derriète les pilons, l’arbre E L , fur lequel
la lanterne eft montée.
O P , la pilë'ou batterie dans laquelle font pratiqués
douze mortiers.
O 0 0 , P p p , deux des quatre montans qui font:
-auxangles du moulin.
Les tenons 0 0 , p p, reçoivent les chapeaux par
lefquels ces. montans font reliés à c.eux de la fécondé
batterie.
I , I I , I I I , IV , V , V I , V I I , V III, IX , X ,
X I , X I I , les pilons.
Ans & Méiiers. Tom. VI«
f , g , a e , les moifes ou prifons qui leur fervent
de guides.
b, c , clefs qui retiennent-les deux parties dont
une moife eft compofée,
T , un des deux contre-forts qui avoifînent la porte
du moulin.
V , X , deux pannes fur lefquelies les planches
qui compofent là couverture font pofées.
P L A N C H E. I I I.
Profil du moulin a pilon , ou élévation géométrale,
vu du côté de la porte d'entrée.
E , tourillon de l’arbre & du hériffon,
La roue à .aubes eft indiquée par des lignes ponctuées
ainfî que le courfîer &*fon empellement A.
P & ‘R les ,deux piles en batteries, vues par
-leurs extrémités.
P p p y R r r , deux clés quatre montans ou poteaux
angulaires, dont lés tenons p p , r r , reçoivent
le chapeau u u , x x , prolongé1 de part & d’autre
jufqu’au mur: do: l’attelier ; ce qui affure ces parties
du moulin dans la fîtuation verticale.
e e e e , e e , les moifés où prifons fupérieures,
g g , ; g , les mdifes inférieures. ' ’ ;
N & L , tourillons des arbres tournaris dont les
leve.es font difpofées comme les points angulaires
d’un polygonne de vingt-quatre cotés.
H F , L G , les deux lanternes fixées fur ces arbres,
dans lefquelies le hériffon de l’arbre de la .
grande: roue engrainé.
V V , X X , partie dé deux des pannes qui fou-
- tiennent lé tbî'f compofé de planches arrêtées par
des’ chevilles de bois , ' ainfî qu il a ete dit.
Ces planches ont extérieurement deux rainures
près de leurs rives , pour fervir le larmier & guider
lés eaux pluviales, & les empecher ae .s infiltrer
dans- les joints, ,. ■ ,
P L A N C H E I V e.
La vignette repréfente la vue perfpeétive de t in térieur.
du., moulin a pilons -3 & plufieurs ouvriers
occupés'à différentes opérations.
E , le tourillon de l’arbre de la roue à aubes &
du hériffon, ..garni de quarante-huit dents, qui fait
tourner les lanternes qui ont vingt fu fe au x chacune.
u x , chapeau des deux poteaux montans du cote
' de la roué!
u u , x x , chapeau des deux poteaux montans du
côté de la porte du moulin.
Kkkk