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Il y a telle eau de vie où l’erreur féroît d’eiivî-
ron un tiers, & d’autres où elle feroit d’environ un
quart.
Par exemple, on voit par cette table qu’une eau
de v ie , compofée dé douze ontes d’efprit de vin &
de vingt onces d’eau , donne dix - neuf degrés &
demi au pefe-liqueür , la température à trente defrés
au-deflùs de la glace; & qu’une eau de vie
eaucoup plus forte., compofée de vingt onces d’ef-
prit de vin & de douze onces d’eau, donne au
pefe-liqueur vingt degrés, lorfque la température eft
à quinze degrés au-deiïous de la glace.
Il en eft de même d’une eau de vie compofée de
vingt-quatre onces d’efprit de vin & de huit onces
d’eau, & de celle qui contient trente onces d’ef-
prit de vin & deux onces d’eau : là première donne
trente-un degrés & demi, lorfque îe thermomètre
eü à trente degrés au-defliis de la glace ; & la féconde
donne trente-un degrés trois quarts, lorfque
le thermomètre eft à quinze degrés au-deffous de
la glace.
Au refie, il eft néceffaire de faire remarquer
que les mélanges qui, dans la table , font marqués
avoir gelé, ne l’étoientpas en entier, enforte qu’il
reftoit afïéz de liqueur, pour qu’on pût l’examiner
à l’aréomètre.
Au moyen de mon pefe-liqueur & de ma table ,
en faura dorénavant à quoi s’en tenir fur la qualité
des eaux de vie & des efprits de vin, foit pour
la phyfïque, foit pour le commerce : l ’acheteur &
le vendeut connoîtront avec certitude , l’un ce qu’il
achète, & l’autre ce qu’il vend.
C’eft de la pureté de l’efprit de vin , & de la
réparation de fon huile effentielle groflière , que
dépend en grande partie la perfection des eaux
fpiritueufés compofées & des liqueurs de table.
P efe-liquçurs de M , le R o i 6? de M . de Ma chy .
Nous ajouterons, pour ne rien omettre , par fup-
plément aux recherches qui ont été faites fur les
pefediqueufs , que , dans le recueil de üacadémie
des fciences de 1770, on trouve un mémoire de
fil. le R o i , quj contient pjufieurs réflexions fur
les aréomètres, & en particulier fur les moyens d’en
faire de comparables..
L ’auteur entend par aréomètres comparables
ces aréomètres dans lefquels tes volumes indiqués
par les diviflons correfpondantes de leur échelle ,
font entre eux comme les poids de ces aréomètres.
Cela pofé, M. le Roi indique un moyen facile
d’en faire de comparables ; c’eft de lés plonger
d’abord dans une liqueur affez pelante, pour qu’ils
ne s’y enfoncent qu’un peu au-defliis du flotteur
au premier terme de l’échelle; puis dans une liqueur
beaucoup plus légère , pour qu’ils s’y enfoncent
jufqu’à l ’autre extrémité, & enfuit© divifér
P E S
ces échelles en un même nombre de parties égales
pour chaque aréomètre.
Par cette conftrudîon , les volumes répondant
aux mêmes diviflons feront toujours comme les poids.
Au refte, on peut fe difpenfér de recourir à une
féconde liqueur pour avoir le dernier terme de l ’é-
ehelle : il fuffit à cet effet de les faire enfoncer dans
la liqueur la plus pefânte, en les chargeant de poids
qui fbient entr’eux comme les poids de ces aréomètres.
Lorfque M. le Roi lut fon mémoire à l’académie,
il préfèntaen même tems deux aréomètres, gradués
félon ces principes, qui s’accordèrent parfaitement
dans différentes liqueurs où on les plongea.
Les termes extrêmes de leur échelle avoient été
déterminés par le moyen d’une eau de vie très-
affoiblie, & d’un efprit de vin bien redifié.
Ces aréomètres étoient d’argent, formés par deux
eonoïdés , ayant la figure d’un cône dont le fommet
eft arrondi.
M. de Machy a publié en 1774 un recueil de
diflértations phyfîco-chymiquesy dans lequel il donne
la conftruétion d’un aréomètre deftiné pour compa-,
rer les liqueurs qui ne font pas plus pelantes que
l’eau, ni plus légères que l ’efprit de vin.
D ’abord il détermine les pefanteurs fpécifiqueÿ
dé ces liqueurs extrêmes. Il trouve que le pouce
•cube d’eau pèle 574 grains , & le pouce cube d’eP
prit de vin 508,
Enfuite M. de Machy fait conftruire un aréomètre,
dont le poids foit de ^74 grains ; il le'plonge
dans l ’éau dont la furface le coupe en un certain
point; puis dans l’elprit devin dont la furface le
coupe aufli en un point.
Il divife l’intervalle de ces deux points enfoîxante-
fîx parties égales, différence entre le poids du pouce
cube d’eau , & celui du pouce cube d’efprit de vin:
cela pofé, quand on le plongera dans quelques liqueurs
intermédiaires entre celles-ci, leur point de
feâion indiquera à peu près de combien de grains
le pouce cube de cette liqueur furpaife en poids le
-pouce cube d’efprit devin.
Nous avons dit que le pefe-liqueur peut être appliqué
à toutes fortes de liquides dont' on veut con-
noître la pefânteur fpécifique, ou le plus' ou le
moins de condenfation.
M. de Morveau a introduit, il y a quelques années,
l ’ufa^e du pefe-liqueur dans une raffinerie
de lucre. Les avantages de ce moyen pour juger
du degré de cuite cju fyrop , l ’ont fait pafler daas
d’autres établiffemens 4è ce genre.
D apres cela * on a jugé que cet infiniment pou^
roit etre utile & commode, pour juger le degré de
cuiffon du réfout ou vin de canne.
PIERRES,