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Le célèbre Franklin fe trouvant en mer, au milieu
d’une flotte de quatre-vingt-dix vaiffeaux »
remarqua que le ren.io.ux au-defious . de deux
vaiffeaux étoit uni & tranquille, ’ pendant que
fous les autres l’eau étoit très-agitée par le vent
qui fouffloit grand-frais ; ne pouvant fè rendre
compte de cette différence, il alla en parler au
capitaine , & lui demanda'là-deffiis. fon avis. Les
cuiflniers, lui rcpondit-il, ont fans douté vuidé
par les dalots leur eau grade, ce qui aura un peu
graille les côtés de ce bâtiment.
Une autre fois, eti voyageant lîir mer, il obferva
le calme furprenant que produifoit l’huile fur l’eau
agitée dans une lampe de verre fufpéndue au plancher
du vailfeau ; & le capitaine lui apprit que
lorfque les Bermudiens veulent harponner un poif-
fon qu’ils ne voient pas , à caufe de là furface de
la nier agitée par le vent , ils verfent un peu
d’huile fur la furface des vagues.
Ce même capitaine lui apprit que lorfque les
pêcheurs de Lisbonne veulent rentrer dans le Tage,
fi la houlle, trop forte fur la barre, leur fait
appréhender qu’elle ne rempliffe d’eàu leurs
batteaux, ils vuidenç dans la mer une bouteille •
ou deux d’huile, ce qui calme les brifants s & leur
pèrmet de pafler en fureté.
D’après cés çonnoîffànces , M. Franklin voulut
fairé des expériences pour calmer les vagues fur
l ’étang de Clapham. Le v ent, dit-il, élevoit de
greffes rides fur fa furface ; j’envoyai chercher
une petite bouteille* d’huile, & j'y en répandis
une partie. Je vis cette huile s’étendre avec une
rapidité furprenante fur la furface ; mais elle n’ap-
planit pas les vagues, parce que je l ’avois d’abord
jettéë au / côté fous le vent de l’étang où les
vagues- étoient plus grandes, & où le vent rejetoit
l ’huile fur le bord : j’allai, enfuite au côté du vent
où les vagues commençoient à le former ; une
cuillerée d’huile que j’y-répandis produifït à l ’inf-
tânt fur un efpace de plufîeiirs verges en quarré
un calme qui s’étendit par degrés , jufqu’à ce qu’il
eut gagné la -côte fous le vent ; & bientôt l’on
vit toute cette partie de f étang , qui étoit d’environ
un demi-acre, aufli unie qu’une glace.
En répétant ces expériences , j’ai été , continue-
t-il , toujours, frappé, de voir une goutte d’huile fe
répandre tout à-coup fur la furface. de l ’eau -, à une
diflancefi confîdérable ,.& avec.une célérité extraor.
dinaire , pirconfiance remarquable..
Si on verfe une goutte d’huile fur une table de
marbre bien polie, ou fur une gface placée horizontalement
, là goutte refie au même endroit, &
s’étend très-peu ; mais lcMqu’on la jette fur de
l ’eau, elle s’étend à l’infiant de tous côtés ; elle
devient affez mirice pour produire les couleurs
pfîfm a tiques dans un efpace confîdérable & au-
jlslà de ce premier cercle, elle -s’amincit infen-
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fîblement, jufqu’à’ n’étre plus fënfîble que par les
vagues qu’elle calme, & qu’elle rend unies.
I l femble que dès qu’elle a touché l ’e a u ,.il
s’exerce entre les particules qui la compofené
une répülfion mutuelle & fi forte, qu’elle • agit
fur les autres corps légers nageants à la furface
, Comme les pailles, les feuilles & e ., & les force
à s’éloigner" des environs de la goutte , en laif-i
fant tout autour de ce centre uii grand efpace de-
gagé de tout corps étranger.
M. Jenap a obfervé fur un étang un phénomène
, qui tient à la même caufe : en voulant laver un
. petit vafe dans lequel il y avoit de l ’huile , il
jetta fur l’eau quelques mouches qui s’étoieht
noyées dans l ’huile ; ces mouches s’agitèrent fur
; le charilp , & fe mirent à tourner comme fi elles
• avoient été en v ie , quoiqu’en les examinant il
reconnut qu’elles étoient mortes. J’en conclus tout
■ de fuite que le mouvement de répülfion.. dont je
viens de parler, & que l’huile, fortant peu-àrpeu
du corps Ipongieux de la mouche, entretenoit ce
mouvement. Pour m’aflurer fi ces mouches nfétoient
pas refïufcitées, je coupai de petits morceaux de
papier ou de carton huilé en forme de virgule,
& dé la groflèur d’une mouche ordinaire ; je les
jettai fur l’étang , & je reconnus que le Courant
des particules renaiffantes qui fortoient de la
pointe faifoit tourner la virgule en feiïs con-
! traire.
M. P r in g l e f e t r o u v a n t e n é c o f f e , a p p r i t q u e
le s p ê c h e u r s d e b a l e in e d é c o u v r e n t d e lo in o it
f o n t le s c o lo n n e s d e h a r e n g s , p a r c e q u e l ’ e a u e ft
t r a n q u i l le & u n ie ’ d an s c é s e n d r o i t s ; p e u t - ê t r e à
c a u f e d e q u e lq u ’h u i l e q u i s’ e x h a l e d e s co rp s d e
ces poifïôns.
U n h a b i t a n t d e R h o d e - I f la n d , e n Amérique',
d i t a v o i r r em a r q u é q u e l e h a v r e d e N e u p o r t e ft
to u jo u r s c a lm e & t r a n q u i l le p e n d a n t q u e le s b â -
timens d e l a p ê c h é d e l a b a l e in e y m o u i l l e n t .
C e t e f fe t e ft dû a u x o r t ie s d e m e r q u ’o n e n t a f le
a u fo n d d e c a l e , & a u x b a r ils q u i d i f t i l l e n t fan s
d o u t e à t r a v e r s le s d o u v e s u n e h u i l é q u i fe m ê lé ,
a v e c l ’ e a u qu’on p om p e d e t em p s e n t em p s p o u r
n é t ô y e r l e bâtiment ; c e t t e m êm e h u i l e p e u t
s’ é te n d r e fu r to u te l a fu r fa c e d e l ’ e a u d a n s ', le H a - ,
v r e , & em p ê c h e r q u ’ i l n e s’y fo rm e d e s vagues.; v o i c i
c om m e n t on* p o ù r r o it p e u t - ê t r e e x p l iq u e r l ’ e f fe t d e
c e p h é n om è n e , I i n e p a r o ît pas’ q u ’i l^ y a i t e n t r e
[l’a i r & l ’ e a u a u c u n e r é p ü l f io n n a tu r e l le q u i em p
ê c h e le s m o lé c u le s d e c é s d e u x 'i^ é ï t ie n t s d é - i e
t o u c h e r . ; c ’ e ft. p o u r q u o i 'o n t r o u v e d e l ’ a i r d an s
l’eau ; & fi l’on en- t i r e .a u moyen’©ë’- l a m a c h in e
p n e u m a t iq u e , ' c e t t e m e n t e e â t t r ^ ^ r o f é e à l ’a i r e n
a b fb r b e r a b ie n t ô t u n e é g a l e q iï^ h t i té .
L ’air en mouvement qüj q fî le vent, en frappant.
la furface unie de i’eair^ -là fro'tte & y forme
des rides b lefquelles fèrv/énp'à produire d’autres
-vagues fi le vent cpütiïîùe.-
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La plus petite Vague une fois Formée ne Fe
Calme point fur le champ , & ne laifle pas en repos
l’eau qui l’avoifine, mais en Ce calmant, elle
met en mouvement à-peu-près une aufîi grande
quantité d’eau qu’elle en çontenoit elle-même; ainfî
une pierre qu’on laiffe tomber dans un étang , excite
d’abord autour d’elle un cercle qui en forme un
fécond , le fécond un troifième; & ainfî de fuite
dans un efpace de fort grande étendue.
Une petite puiffànce qui agit fans ceffe produit
une grande aétion ; lé vent agiffanf continuellement
fur les petites vagues formées les premières
, elfes augmentent toujours en grandeur, quoique
la force du vent ne devienne pas plus grande,
elles s’élèvent peu-à-peu , & elles étendent leur
bafe jufqu’à ce que chaque vague contienne une
greffe maffe d’eau qui, étant en mouvement, agit
"avec Une grande force; mais s’il y a une répul-
fion naturelle entre les particules d’huile , & qu’il
n’y ait point d’attradion entre l ’huile & l ’eau ;
l ’huilè.répandue fhr l’eau ne s’attachera point par
adhéfîcfn à l’endroit où elle tombera , l’eau ne la
“pénétrera pas, elle fera en liberté de s’étendre,
& elle s’étendra fur une furface qui, outre qu’elle
eft parfaitement polie, empêche peut-être, en re-
pouflant l’huile, tout contad immédiat ; ainfî
î ’expanfîon continuera , jüfqu’à ce que la trop
grande diftance affoiblifTe & réduifè a rien la répul-
~(ïç>n mutuelle qui eft entre les particules de l’huile.
J’imagine donc que le vent’ en Tournant fur
l ’eau ainfî couverte d’une pellicule d’hujie ne
peut pas âifément y produire les premières rides,
mais qu’au contraire il gliffè defîus ; il eft vrai
qu’il agite un peu l’huile , qui étant entre le yçnt
<& l ’eau, fert à le faire gllfler, & empêcher le
frottement, comme elle fait fur les parties d’une
machine qui, fans çet expédient, frotteroient trop
j fortement l’une contre l’autre.
C ’eft pour cela que l’huile verfée fur l ’eau d’un
étang, au côté*où tombe le vent, s’avance-par
degrés vers l ’autre - côté ; comme on peut le voir
par le calmé qui fe produit fucceflivement fur
tout l ’étang;‘ c⥠le vent ne pouvant plus foulever
:1a furfaceode l ’eau , de manière à* y produire les
.premières- rides, que j’appelle les êlémens des
vagues , tôût : l’étang fera bientôt uni & tranquille.
On viendrôit donc à. bout d’appaifêr par-tout les
vagues , fi on pouvoir fe placer à l’endroit où
ellçs commencent à fe former ; jüL eft rare & fou-
vent impoffiblë de prendre cette pofîtion fur l ’jQ-
' c é âh. mais i l ïèroit 'peut-être aile dans dés cas
particuliers dé modérer la violenpe des vagues.,
lorfqü’on fe trouve au milieu*, des eaux, & de.
prévenir des brifàns lorfqü’ils font dangereux.
Car lorfque le vent fouffle grand-frais , fur le
dns de chaque lame, il s’élève un certain nom,"
$i Métiers. Tom. VJ,
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Sré î ’aütfêS petites raboteufè, & donnenvta gpuriefse qauui vreenntd qeunit lleas fpuorfuafcfeè amvoeicn sp ludse dper iffoer,c ef.i Ioln e fte mclpaêirc hqeu ele sc eptteet itlaems ed ae urfaè lfaomrmee re f;t hpueuilté-êet,r ele avüefïni t, elno rpfqaufiea nlta defuflrufsa clea dc’oumne
gprraimndei r, & contribue plutôt à l’abaiffèr qu’à i’a-\
conCteinttuee exMpl.i caFtrioann kqluine, jem déornitneero pita rp ecuo njde’dauttreen 1» tion , fi les effets de l'huile verfée au milieu des
avdagoupetasn nt’ éuton ieanutt rpea sf ytrfèiês-mcoen, fiild éerfat bdleifsf i,c i&le tde’lesn q ure’ne-n< dre raifôn.
fonLt oprfaqsu aef lelez vperonmt peftet s fip ofourr t,o bqéuier . làe sf ovna guimesp unla-s pfîlouns ,l élgee fro ;m emlleest ^dfeo ncte sp ovuafgfeueess eenft apvluasn tm, ibnrciefé edse
n&a hceosn vfeorutlièevs eennt éucnu mvaei fbfleaannc hfaen. sL eesn trvearg udeesd aonrsd ir? mquaeilsq uqeufaonisd fluesr llaa mceasl ef,o nmt ognrteanntd leùsr, lee llpeos*n tb&rif;peanct lës.fabords, & caufent du dégât. : 'l>
avoOitn éac hécapript éd ea uB antaavuifar agque ’ulno rvsa ifdl’êuanue htbelmlapnêdtôei *, peuart cfeo iqnu ed el eF aciarep itvaeirnfee r ednè tlo’huurnilaen tc ofonutrse ,l ela vheanutt eÿ
-ntrièe rl,e. pnoauvri ree m; piêl chne’ern féfsit, vvaegrufeesr qduee fet rebsr-jpfeeurj èào; nlar ffîoxi.s d, e&m îl-aa ucmomesp adg’hnuieil ed do’iot lpiveeu.t-être fon vaifïeau à
& Tdornut fofni èfraiet. bLeeasu tcruofuFpe sdfeo“n ct ausn ; m'meatsi sf,o crto rmecmhee reclhlée's, ne fe trouvent que fous terre, & ne paroiffent peint
dquehi oprèsü, vUe n«tf lc barocnh-e dr ed feàsv toruirf freesç.o Cnn’eofxtt"roer dleisn aeinredmroeintst edlalness dcerso tiféFrfeemin asf fge-rza sv o&l ofnatbieiorns eauux qpui’eodn ;'ldeess trcohuêvnee s; morodriinlaleir efsê, t&ro udveas cahf iêenze so rvdeintdasir;e mdee nmt aêum ep iqedue d ek* ormes,
n’yQ ctrio îrte rcioennn, o&it qI ueet elan dteurer ed e*futn ne etttreu fdfiéè troeu àt ec hee qrub’eil,
di, vLeorsr feqnuder loa^it tsr u;,f foinèr el ae frte acboonnndoaînt teen, ceollree fpe agrecref eq ueae lqau ’^otner rye veofitt pvloulse rl éàg lèar ef udrafancse c dese. lean tderroreit sd,e s& p eptairtecse mroouflcehs esm boluecuheess'& n voioirleesttleosn gu&e sd ’auptrrqevs éehfapnècteess ddee
trïufffféer.e ntes: • -e.fpèces dé--vers qui Ce nourrirent de la
Il y a une -forte d’hàbiletç. à çetirer les truffes,de
tgerrorfefe sf a; nds anless d ec oceurptaeirn, s feunrd-r'tooitust oni ofrafiqtu u’efaligees d’fuonnet hdoesu l,ectotceh foanist ep eoxupr rècse,t mufaaigse d; aonns dle’asu tmrèès noen ffeu rf elrat
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