
£our lui faire prendre de la iblidité , & en même-
teins lui faire perdre beaucoup de fa puanteur.
On prétend que 1 c Jtlpkium des anciens, le lafcr
des romains, & Paj(fa fætida des modernes, font
des plantes lynonimes & qu’elles produiféht le
meme fie.
A vironnier. C ’eft celui qui fait les avirons ou
rames dont on fe fert dans les bateaux pour faire
remorquer, ou defeendre les fleuves ou les rivières ;
on s en fert auflî dans les galères pour les faire manoeuvrer
fur mer, & dans les vaiflèaux, pour les
empecher de dériver lorfque le calme eft trop long.
L ’invention des rames remonte à l ’origine de la
conflrué^on de ces machines auxquelles des mate-
lots intrépides oférent fe livrer pour fe promener fur
les e a u  o u pour fe tranfporter par curiofité dans
les ifles qui etoient voifînes' de leurs habitations.
Ces avirons, dont la longueur & la grolïèur ne
font point déterminées* parce qu’elles font relatives
aux beloins auxquels on les emploie, fe font avec
du bois d aune, de tremble ou de tilleul qu’on tire
exprès. On fe fert de la hache pour dégroflir le bois,
de l ’erminette pour donner à la pale ^ ou partie
inferieure de l ’aviron qui. entre dans l’eau , la largeur
& la forme qui lui conviennent ; de laplanette,
ou couteau a deux mains , pour arrondir le travers
ou la partie fupérieure de l’aviron, qui eft ronde,
& à laquelle on attache un anneau ; & enfin du
petit rabot pour polir entièrement l’ouvrage.
Quelque avantage qu’il y eut à tenir les rames
tres-longues, parce que leur point d’appui deviendrai*
plus fixe, & qu’elles auroient une plus grande
diflance entre l ’eau & le rameur, on a été obligé
de fe fixer a une certaine longueur, parce que la
force au rameur étant bornée , il fatigueroit trop fi
la rame avoit une étendue trop confîdérable. G’eft
pourquoi leur longueur & leur figure font relatives
aux endroits ou on les emploie, & au nombre des
perfonnes qui s’en fervent.
Les rames alongées du côté de l’eau exigent une
navigation fort libre. On ne peut point s’en fervir
dans les petites rivières, dans celles qui ont beaucoup
de fînuofîtes, qui ont beaucoup d’ifles ou de i
rochers , même dans les’ports où une trop grande
quantité de bateaux forme des embarras continuels.
Il faut donc que les rames varient de forme & de
dimenfîons, fuivant les circonftances des lieux , &
les diverfes manières de les employer.
Dans les ports de mer il y a des artifàns qui ne
s occupent que, de ce métier; dans les ports ordinaires
des rivières, ce font les charpentiers de ba-
teaux qui font lés avirons , mais ceux-ci ne favent
point leur donner une forme auflî dégagée que la j
donnent les Avironnïers des ports de mer* I
B a r o m è t r e .
\ infiniment, qui nous fait connoître les variétés
qui arrivent dans la pefanteur de l ’air, &qui
nous prédit, lorlqu’il eft bien obfervé, les changemens
de tems , eft celui du phylïcien & de
1 homme du monde : on a varié beaucoup la forme
des baromètres les uns font fîmplçs , c’eft-à-dire,
compofès d un tuyau & d’une petite cuvette ou
boule pleine de mercure, & ce font les meilleurs ;
d autres^font a roue, ou en forme de cartels faits
avec goût ; mais comme l’aiguille eft mife en mouvement
par une poulie, à laquelle eft attaché le
‘ morceau de bois qui repofe fur la furface du mercure
, le frottement auquel ils font expofés les rend
moins parfaits, ; ils ont l’avantage de faire ornement
, de marquer plus fenfîblement la marche du
mercure; ils peuvent être le baromètre de l’homme
du monde, mais non celui du phyfîcien.
Pour que le baromètre fimple foit bon, il faut
ie .tube ait au moins une ligne & demie de diamètre
intérieurement, que le verre en foit parfaitement
net, qu on ait employé du mercure parfaitement
pur, revivifié du cinabre, qu’on l ’ait fait
bien bouillir dans le tube, & qu’il ne foit refté aucune
particule fenfîble d’air entre le mercure & lui.
Il faut encore que le petit vafe qui fert de réfer-
voir au bas du tuyau, foit de telle largeur que la
furface du mercure qu’il contient, demeure fenfîblement
à la même hauteur, pendant que celui du
tuyau monte ou defeend.
Ii faut que le baromètre foit lumineux dans l’obf-
curité à fa partie fupérieure, & qu’il'frappe des
petits coups fecs contre le haut du tube , lorfqu’on
le balance ; c eft une preuve qu’il eft bien purgé
d air ; il faut obferver fî l’échelle de graduation
eft divifee bien exactement, & s’il n’y a point erreur
dans le nombre des lignes.
Un baromètre conftruit avec ces précautions,
fert aux phyfîcien s à connoître les plus légères variations
qui arrivent dans la pefanteur abTolue de
1 atmofphere , a prévoir -les. changemens de tems,
à mefurer l’élévation des montagnes, la profondeur
des fouterrains, à connoître, par des obferva-
tions faites à des haüteurs. très-différentes, les loix
de la condenfation de l’air, à juger du vuide dans
les expériences de la machine pneumatique, &c;
La hauteur moyenne du mercure, eh France eft
de vingt-lèpt /pouces & demi, parce que la Colonne
d air qui pefe fur celle du mercure ; équivaut à
une colonne de mercure de cette hauteur. Lorfqü’on -
méfure des hauteurs avec le baromètre, on le tient
a la main, & à mefùre .que l’on monte, on le voit
baifler: en obfervant la hauteur où étoit le mercure
a la place d’ou l ’on eft parti, çn verra qu’à jnefure
que l’on monte, il baffle d’une ligne par douie
toifes perpendiculaires*
On obferve dans ce pays-ci que le plus grand
abaiflement du mercure ne va pas tout-à-fait à
vingt-fîx pouces , ni la plus grande élévation à
vingt-neuf ; que vers l’équateur les variations font
moins grandes, & qu’elles le font plus dans les
climats feptentrionaux ; que quand le mercure bai (Te
dans le baromètre au-delfous de vingt-fept pouces
& demi, il annonce de la pluie ou * du vent, ou
en général ce qu’on appelle mauvais tems ; qu’au
contraire, quand il excède fa hauteur moyenne ,
il annonce le calme, le fec, le beau tems; que
ces prédidions manquent quelquefois, fur tout quand
les variations de hauteur du mercure le font lentement
& en petite quantité ; qu’au contraire, elles
font prefque infaillibles, quand le mercure monte
ou defeend d’une quantité confîdérable en peu de
tems, comme, par exemple, de trois ou quatre
lignes en quelques heures ; qu’à Paris, il eft aflez,
rare que les variations du baromètre s’étendent dans
fa marche plus loin que de vingt-fîx pouces trois
quarts au plus bas, & vingt-huit pouces & demi au
plus haut. *
Le dodeur Béal remarque, que toutes chofes
égales , le mercure eft plus haut dans l ’hiver que
dans l’été, & ordinairement le matin qu’à midi ;
qu’il defeend ordinairement plus,bas après la pluie
qu’ auparavant.
On a obfervé qu’en été l’abaiflement du mercure
annonce le tonnerre, & que quand l ’orage
arrive immédiatement après la chûte du mercure,
il eft rarement de longue durée. La meme chofe
s’obfervê du beau tems, s’il arrive immédiatement
après l’élévation du mercure..
Les variations de l’atmofphère font la caufe de
celles du baromètre ; mais il n’eft pas aifé de déterminer
d’où viennent ces variations dans l’atmof-
phère , puifqu’il eft difficile de trouver un feul
principe dans la nature auquel on piaille rapporter
des variations fi grandes & fî irrégulières. Il eft probable
que des vents qui foufflent de tel ou tel endroit
les bccafïonnent, de Meme que les vapeurs
& les exhalaifons de la terre, les changemens d’air
dans les régions voifînes, & même le flux & le reflux
que la lune occafîonne dans l ’air , peuvent y
contribuer également.
Lorfque le mercure qu’on emploie pour conftruire
des baromètres n’eft pas bien purifié 5> & que ces
baromètres n’ont point les autres qualités qu’on a
dit ils ne peuvent être de comparaifon, & fe tiennent
à des hauteurs différentes. Lorfque les tubes
font trop petits & capillaires , le mercure s’y tient
plus haut que dans oeux qui font bien faits.
On conftruit préfente ment dés baromètres portatifs
de plufîeurs fortes; ils font compofès de manière
que lé mercure peur venir tout-à-fait jufqu’à
l’extrémité du tube, qui eft fermé hermétiquement,
& a la forme d’une houle ; l’autre bout fe ferme avec
un tampon. Par cet artifice, on empêche le mercure
de baiotter & de fe répandre, 8c il n’eft point ex-
pofé au danger de caffer le tube.
Nous vivons dans un fluide qui nous environne de
toutes parts, & qui pefe fur nos corps. Ce fluide
aérien varie de poids , ainfî que nous le démontre
le baromètre dont la hauteur varie félon le plus ou
moins de pefanteur dé l’air.
Cet infiniment, ainfî que nous l’avons déjà fait
obferver, nous annonce par fes mouvements la pe-
fanteur abfolue de l’atmofphère, les changements
de tems, fur-tout lorfqu’ils doivent être confîdê-
rabies : avisftï important pour les travaux de la campagne,
& pour le voyageur.
Cet inftrument, comme on vient de l’obferver,
fert au phyfîcien à mefurer l’élévation des montagnes,
& la profondeur des fouterrains , & même à
donner.par des obfervaticns faites à des hauteurs très-
différentes , la loi de la condenfation de l ’air. Il fert
d’ailleurs à vérifier le vuide dans les expérience'; de
la machine pneumatique : en un mot il eft employé
à clifféren ts üfages. -.
Cet inftrument fî utilé demande des foins & des
précautions pour être bon ; précautions que négliger*,
allez fouvént ceux qui les vendent au public ; c’eft
pourquoi nous allons indiquer ici les foins que l’on
doit prendre dans fa. confirudion , & mettre les
amateurs eh état de les conftruire eux-mêmes. Nous
parlerons d’abord du baromètre Jimple : viendra en-
fuite lamanière de conftruiré les baromètres a roue,
les baromètres doubles.
Les défauts d’un baromètre ne peuvent venir que
du mercure qui le remplit , du tuyau qui le contient,
ou enfin de la manière dont il a été chargé.
Le tube ne doit avoir aucune fêlure qui puifTe.donner
entrée à l’a ir , aucune afpérité intérieure* qui
puifle gêner Je mouvement du mercure. Le diamètre'des
tubes doit être de deux lignes & demie
à peu-près.
Lorfque les tubes font trop petits, Je mouvement
dii mercure n’eft point auflî libre. Le mercure doit
être employé très - pur, revivifié du cinnabre ,
comme nous l’avons déjà dît. Le mercure peut
être verfé dans le tube, ou à froid, ou bouillant,
avec un entonnoir à longue queue, ou fans entonnoir.
En verfant le mercure bouillant fa’1 s entonnoir,
on obtient des baromètres bien purgés d’a ir, .& dans
lefquels le mercure -fe loutient toujours le plus
haut.
Si le mercure fe verfe à froid & avec précaution,
ils fe tiennent à peu-près .de niveau à ceux-ci ;
mais ceux dans lefquels 011 verfele mercure bouillant
avec un entonnoir, fe tiennent moins haut :
ceux qui fe tiennent le plus bas de tous , & qui , par. conféquent , font le moins bons, font.ceux dont
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