
De*là vient qu*un air chargé de particules inflammables,
ou de ce que les chymiftes appellent
le phlogiftique y 11’eft pas propre à remplir cet
office.
Par confé’quent, tout moyen tendant à'déphlo-
giftiquer & à purifier l ’air, particuliérement dans
les grandes villes, eft un objet très-important pour
• la faute.
Pour parvenir à ce but intéreffànt, M. Walker
place fur un poêle ordinaire une retorte de terre,
garnie de deux tuyaux, dont l ’un fert à introduire
l ’air dans fa capacité, & l ’autre à l ’en faire fortir.
Après avoir placé la retorte fur le feu, il met
dedans du nitre, ou telle autre matière anti-phlo-
gifiique facile à s’évaporer par la chaleur.
Le feu raréfiant Pair dans la retorte, y produit
un courant d’air qui emporte avec lui les
particules purifiantes , & fe répand dans la chambre
à raifon d’envirort fix pieds cubes par minute.
Cet air , ellayé" par l ’épreuve nitreufe du docteur
Prieftley, s’eft trouvé d’un cinquième plus pur
que l ’air commun de la chambre.,
O11 fit alors la même expérience avec une reforte
de fer échauffé : l’air qui en réfulta, éprouvé
de même, fe trouva moins pur d’un quart que
l ’air de la chambre.
. Cette différence doit être attribuée à ce que le
fer exhale auffi un phlogiftique que l’air adjacent
emporte avec lu i; & c’eft ce qui. caufe l’odeur
défagréable & mal faine qui fe manifefte dans
tous lés lieux où l’on fait ufage de poêles de fer.
M. Walker emploie auffi le vinaigre avec plus
de fuccès par ce,procédé, qu’en y plongeant un
fer rouge, ou en le répandant fur les couvertures
& les couffins des malades dans les. hôpitaux.
Dans le premier de ces moyens , il n’y a que
l’air immédiatement adjacent qui en. foit affedé,
& dans le fécond il s’évapore trop lentement pour
neutralifer les parties alkalines dont l’air eft for-
chargé dans les apparterçiens des malades & dans
les affemblées; car toutes les émanations du corps
humain font alkalines. C ’efl: pourquoi les acides
édulcorés dans un état volatil font plus propres à
fe précipiter avec les alkalis en-fel neutre, que
par la forme trop lente de l ’évaporation.
M. Walker, pour employer le vinaigre, place
une phiole remplie de ce fluide dans le tuyau qui
communique à la retorte : la chaleur raréfiant le
vinaigre, il eft emporté par le courant d’air, de
maniéré à être fenti dans toutes les parties de
la chambre' au bout de quelques inftans ; & lorf-
que l ’on répand une partie de ce vinaigre dans de
l ’air alkalifé, on voit fe former un nuage de fel
neutre dans le verre où l ’expérience fe fait.
M, Walker augmente ou diminue la quantité.
d’air ainfi purifiée par des tuyaux plus ou moins
longs. , & il peut la tempérer à tel degré de
chaleur : ou de pureté dans un inflant ; il peut
auffi répandre l’elTehce des herbes ou fleurs dans
de très-grandes falles en fort peu de tems.
On fient l ’extrême utilité de l ’appareil de M.
Walker, foit dans les appartemens des malades
ou dans les affemblées, où fon ufage feroit très-
propre à préferver plus d’un tempéramment de la
confomption & plus d’un beau vifage de la pâleur.
En effet, dans les grandes villes, la plupart
; des maladies fe manifeflent plutôt dans les poumons
que par-tout ailleurs.
Si l’afthme, la toux & la confomption ne font
pas totalement produits , du moins ils font fort
augmentés par l’impureté de l’air, & nous augmen-
' tons encore ces affedions par des doubles portes,
des doubles fenêtres & des doubles rideaux, comme
fi l ’air extérieur étoit l’ennemi le plus redoutable
de l’homme.
On 11e fauroit donc faire trop d’attention à cet
objet, ni accueillir trop favorablement' ceux qui
nous propofent les moyens de nous procurer un
air plus fain & plus épuré.
Poêle nouveau qui donne beaucoup de chaleur en
confommant peu de bois y ifiventé par le Sr,
Jouvet,
Les ; commiffaires nommés par l’académie des
fciences pour examiner les poêles du Sr. Jouvet,
en ont rendu le compte fuivant.
« Les poêles que nous avons*[vu exécutés en
plusieurs endroits, donnent beaucoup de chaleur
en coniommant cependant peu de bois.
» Pour obtenir cet avantage , le fieur Jouvet
ménage daus l’intérieur de ces poêles un certain
nombre de circonvolutions , afin que la fumée &
la flamme y dépofent la plus grande partie de leur
chaleur.
» L ’académie en a .un petit modèle fous les
yeux.
» Nous croyons même que ce modèle fuffit pour
en donner une jufte idée, fans que nous nous
arrêtions à en décrire la conftrudion plus en
détail.
» Pour apprécier le mérite de ces poêles, il
faut obferver que dès qu’on a fenti la néceffité de
ménager le combuftible, on s’eft occupé dès moyens
d’en diminuer la confommation, & pour cela un
des premiers qu’on a' employés, a été de faire circuler
ainfi la fumée & la flamme pour en tirer la
plus grande chaleur.
» La conftrudion des poêles du fieur Jouvet 3
à cet égard, n’eft donc pas nouvelle.
» M;als comme il devient de jour en jour plus
üéceffaire d.e ménager & d’économifer la confommation
du bois, on ne peut affez recommander &
encourager la conftrudion des poêles propres à remplir
un objet fi utile, on doit au fieur Jouvet la
juftice de dire qu'en employant dans les fiens ce
principe déjà connu, il l’a fait en artifte habile &
intelligent ».
Poêle hydraulique & économique du fieur Garce-*
Ion y poèlier.
Ce poêle eft de cuivre depuis le premier fo c ,
où fe trouve la porte jufqu’au petit tors qui en fait
le couronnement., d’où l’on voit fortir la vapeur de
l’eau qui bout continuellement dans le vafé. Cette
forte de poêle n’a aucun tuyau vifîble.
La chaleur eft fi forte, que la fumée monte juf-
qu’au ■ vafe; & là , cette dernière ne trouvant aucune
iffue , elle redefcend dans le grand foc, où
tournant tout à l’entour, elle rencontre le tuyau
qu’en y adapte , & qui paffe fous le plancher &
va rejoindre la cheminée, par où elle s’évapore.
Par ce moyen, on 11’a aucune mauvaife odeur
ni du tuyau qui y eft caché, ni du minéral dont
eft compofé le poêle , & qui eft corrigée par la
vapeur qui fe . répand dans l’appartement. Entre
les deux têtes placées à chaque extrémité de la
grille, il y a deux bouches de chaleur.
N. B. L ’ufage de ce poêle pourra convenir , aux
perfonnes qui auront befoin de refpirer un air humide
& chaud, à certains pulmoniques, afthmati-
ques; ou dans des maladies auxquelles les fueurs
ou la tranfpiration abondante font utiles , telles
que les affedions goutteufés, rhumatifantes , vene-
riennes, dartreufes, laiteufés; mais il ne^peut fer-
vir aux gens en fanté,' dont il humederoir. les habits
& les meubles d’une manière auffi défagréable
que préjudiciable.
Les glaces, les' vitres, les boiferies feroient couvertes
d’eau & ternies; les étoffes, linges, papiers
feroient moites ou mouillés; les gazes, les blondes,
les cheveux perdroient_leurs apprêts, &c. Il y a
d’ailleurs lieu de croire que ce poêle ne pour-
roit paroître économique, qu’aux favoris de la fortune.
Poêle chinois compofé.
que, l’on veut des murs, on n’a point la vue ni
les incommodités d’un tuyau de fumée, ni la difficulté
Ce poêle offre deux avantages principaux ; le
premier d’obliger la fumée de faire un long circuit
par lequel elle échauffe très-fort toute la bâ-
tiffe du poêle & des chambres de chaleur , qui
reçoivent de dehors l’air froid & le rend très-
chaud, foit dans la même pièce où eft le poêle,
foit dans d’autres pièces , à volonté.
Le fécond avantage principal, c’eft qu’en mettant
ce poêle au milieu d’une pièce , ou à la diftancé
fouvent très-grande de trouver une cheminée
dans laquélle 011 puifle faire aboutir ce tuyau#
Par la conftrudion de ce poêle la • flamme a
Une grande étendue à parcourir, & beaucoup de
parois à échauffer, én forté que la fumée eft obligée
de fe rabattre de deux côtés pour defcendre 8c fe réunir au tuyau où canal qui lui eft ouvert
fous le milieu du pied de .ce poêle.
Il eft compofé i° . d’une porte de foyer, en cuivre
ou en fer, pour introduire le combuftible.
1°. D’une ventoufe en couliffè, qui s’ouvre pour
allumer le feu, ou le rendre plus v if , & fe ferme
pour éteindre le combuftible, ou pour confervet
la chaleur de la braife.
2°. De plufieurs entrées de l’air, qui fe rend
dans les réfervoirs de chaleur, pour en fortir très-
chaud, par des ouvertures qui y font pratiquées.
40. Sortie de la fumée -du corps du poêle, pour
fuivre le canal courbe qui l’a conduit 'hors de la
pièce, à un des tuyaux de cheminées de la mai-
fon, ©u à un tuyau elevé le long d’un mur en
dehors*
50 Trappe ou côuliffe en fer ou en cuivre, qui
fe ferme, quand il n’y a plus ni combuftible, ni
charbon dans le foyer, afin de conferver la chaleur
de l’intérieur du poêle, en lui ôtant la feule
communication avec l ’air extérieur*
Poêle a l'italienne.
Le fol de ce poêle eft fait d’une plaque, de
fonte fous laquelle il y a une petite chambre de
même largeur, & de quelque pouces de haut feulement.
Cette petite chambre a en devant une ouverture
qu’on peut fermer avec une porte [de fe r , & en
arriéré elle communique avec le trou inférieur
d’un autre petit poêle de fonte en cloche dont la
porte ordinaire eft fermée1 & lutée , lequel occupe
précifément la place du mur de derrière de ce
poêle & ferme une partie du fond.
Audeffüs du fol du poêle ou de la plaque de
fonte, eft une voûte qui laiffe un paffage à la
flamme par derrière; enforte qu’elle eft obligée
de revenir en devant où elle enfile un tuyau placé
comme la cheminée du fourneau.
• Le refte de la partie poftérieure du poêle eft
fermé par un mur qui met par ce moyen prefque
tout lé petit poêle de fonte en dedans, & ne
laiffe paroître que fon tuyau qui paffe à travers.
Ce tuyau eft allongé de quelques pouces & eft
ouvert dans l’étuve pour lui donner de fa chaleur.
Cette chaleur y eft déterminée d’abord par fou
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