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Poncer ; c’eft promener une pierre-ponce fur un
ouvrage pour-en adoucir la -forface.
Rablot , infiniment de fer , fomblable a celui
que les,, boulangers nomment rable , & dont ils (e
fervent pour remuer le feu dans le tour.
Reboucher ; 'c’eft boucher ou remplir les defauts
d’une couche de blanc avec du gros-blanc, qui eft
une forte de maftic eompofé de blanc & de colle.
Règles , me reeaux de bois longs, abattus en
chanfrein.
Rehausser ; c?efi donner plus de clair aux jours (
d’une peinture, & plus d’obfourîté aux ombres.
Rehausser £-or\ c’efi peindre en couleur dor
fur une toile , foit en huile, foit en détrempe , des
morceaux de fc.ulpture, de bas-reliefs, &c.
Réparer ; c-eft nettoyer avec un fer toutes les
moulures pour dégorger les refends remplis de blanc.
Roquette , nom que l’on donne aux cendres du
Levant, ou à la foude d’Efpagne.
Sa?fre ; c’efl une préparation d’un minéral,
nommé cobalt.
L e fàfïre fert à teindre le verre en bleu foncé.
Safran de mars ; c’efi une c.alcination de fer ,
qui donne au verre une couleur rouge,
Sgraefitto {peinture à ) : cette manière de
peindre, dite sgraffitto , ou égratignure, fo fait fur
les murs de bâtimens qu’on a enduits de mortier,
où le peintre marque avec des pointes les traits de
fès defiins.
Siccatifs ( les ) font des fiibfiances qu’on mêle
dans les couleurs broyées & détrempées à l ’huile
pour les [faire féçher. Telles font la litharge, la
couperofo, l’huile gratte.
P E I
T aper; c’efi en terme de peintre d’impreflion,
frapper plufîeurs petits coups de la broffe pour foire
rentrer la couleur dans les creux de la fculpture.
T einte dure ; elle fe fait en broyant très-fin à
l’huile gralTe pure , du blanc de cérufè qui ne foit
pas calciné.
T rempis des couleurs; ç’eft le lavage des matières
colorantes.
T rochisqües ; ce font de petits tas de couleurs
qui ont été préparées & broyées à l ’eau.
V ernir ; c’efl donner à un fond deux à trois
couches de vernis à l’efprit de vin.
V ernis ( peindre au)\ c’eft employer fur toutes
fortes de fojets , des couleurs broyées & détrempées
au vernis , foit à l’efprit de vin, foit à l ’huile.
V erre {peinture fur •verre') ; c’efl faire des d e f
fins ou des tableaux for des verres colorés , qui en
font les différentes nuances.
V erre {peinture a Vhuile fur le ) ; c’eft une
peinture que l’on fait for le verre avec des couleurs
tranfparentes , qui fervent de fond..
V erre naturel ; les peintres for verre nomment.
ainfi celui qui eft teint dans toute fa mafle ,
à la différence du verre feulement coloré à fa for-
face.
V is iè r e (Az); c’eft, dans un fourneau de re-
cuiflon , l ’ouverture qui fort de paftage aux ejfais;
V itriol ou couperofe ; il y en a de trois ef-
pèçes : le blanc, le verd, le-bleu, qui proviennent
des différentes combinaifons de l’acide vitrio-
lique avec le z in c , le fer, le cuivre. C ’eft du vitriol
:blanc dont on fe fert comme fîcatif pour les couleurs.
P E I N T R E-V E R N I S S E U R -
( Art du ).
•il
N o u s avons déjà traité, au commencement du
tome fécond de ce diâionnnaire des Arts & Métiers,
de l’art de préparer les couleurs & vernis.
Quant au vernis , nous avons rapporté plufîeurs
procédés des vernis liquides, ou des enduits bril-
lans qu’on met, foit fur des couleurs, foit for des
fonds préparés.
Nous reprenons ce dernier article pour y ajouter
quelques procédés nouveaux , & des obforvations
théoriques & pratiques avec une defoription des
planches gravées concernant le vernis.
C’efi encore l’ouvrage de M. Wattin qu’il convient
de confolter principalement for cet objet.
On fait qu’il fait autorité à cet égard, tant par
fos recherches raifonnées que par fa longue expérience.
Nous ferons précéder fa .dodrine par un léger
hiftorique de la découverte des vernis.
Les millionnaires de la Chine furent les premiers
q u i, dans le quinzième fiècle, donnèrent une
connoilfance eonfufo du vernis dont fe fervoit ce
peuple.
Ce ne fut que dans le dix-foptième fiècle que
les pères Martino - Martini & Kircher nous firènt
un détail allez exaét du vernis que les chinois em-
ployoient pour couvrir toutes fortes de meubles ,
les murailles de leurs chambres, les lambris & les
planchers de leurs maifons qu’ils rendoient écla-
tans par la beauté & la variété des couleurs, & par
les ornemens d’or dont ils les embellilïoient.
Le premier françois qui parut avoir mis à profit
les notions vagues qu’avoient données ces millionnaires,
* fut le père Jamart, hermite , de l’ordre de
S. Auguftin, qui compofoit un vernis différent de
celui de la Chine , quoiqu’il en eût toute l’apparence
, qu’il pafsât pour t e l , & qu’il fût ftès-re-
cherché.
Depuis que ce religieux eut communiqué
au public la Gompofîtion de fon vernis, il y eut
un grand nombre de particuliers qui s’exercèrent
a le perfectionner , à le furpalfer, ou à en imaginer
de nouveaux au moyen des differentes combinaifons
des gommes, des réfînes, des bitumes, &c.
Le vernis du père Jamart étant le plus ancien
que. l’Europe connoiffe, les curieux ne feront point
fâchés d’en trouver ici la recette.
On met dans un vafo de. verre, de la gomme-
laque bien purifiée qu’on recouvre de bon efprit de
vin jufqu’à la hauteur de quatre doigts, qu’on ex-
pofo à la chaleur du fole il, ou qu’on met for un
feu modéré pendant trois ou quatre jours, . en ob-
fervant d’agiter le vafo de temps en temps.
Dès que la gomme-laque eft fondue , on la pâlie
dans un linge; on l’expofo de nouveau a.Ja chaleur,
& au bout d’un, jour ou environ le vernis-fe
trouve fait.
Lorfqu’on veut en faire ufàge ; on emploie la
partie:la plus claire qui fumage, on.l’étend avec
un pinceau for le bois qu’on a mis auparavant en
couleur, & on a foin de lailîer. fécher une couche
avant d’en donner une autre.
Des liquides qui font la bafe du vernis \ d’apres
M. Wattin.
L e vernis, ne peut fouffrir aucune humidité
aqueufo : tout ce qui entre dans fa compofîtion ,
doit être parfaitement déflegmé ; le moindre flegme
l’altère , le détruit, le corrompt : plus on voudra
parvenir à la perfeâion du vernis, plus il eft efo
fentiel que les matières qu’on y emploie foient dégagées
de toutes parties humides.
D’après ce principe certain, il paroît contradictoire
de propofor des liquides pour bafo du vernis ;
mais ceux qu’on y emploie , n’y font précifément
néceflaires que pour maintenir les fobfiances foli-
des dans un état confiant de, fluidité, lorfqu’elles
ont éprouvé la liquéfa&ion : en conféquence, il
faut tellement déflegmer ces liquides, qu’ils n’aient
plus d’autres propriétés que d’être fluides* -
Cependant il faut éviter de les trop atténuer,
parce qu’alors ils n’auroient plus attez de confifiance
pour lier les folides.
Ainfi l’eau de vie , l ’eau bouillante, l’ail, le fol,
le focre, les huiles, l ’alun , & autres matières dont
les parties font aqueufos & humides, ne peuvent
jamais faire un beau vernis.
De même l ’efprit de vin tartarifé, l’huile étha-
rée.ne pourraient pas lui dower aflez de corps.