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qui, fans cet obftacle, couleroient avec la chaux
dans le hajfiti inférieur, baffin dont la defcriptich
fuivra celle-ci.
Deux cou liftes , ajoutées verticalement contre les
bords de l’ouverture, maintiennent une trappe de
grandeur à fermer tout Feipace évidé, quand l’oti-
vrîer la baillé..
Cet èfpace , aux baffins foignés , eft garni d’une
grille; Aucun ragat ou recuit ne peut alors s’échappe^
Le baffin inférieur n’eft Amplement qu’une folle
creufée dans la terre à trois ou quatre pieds de profondeur.
Ses autres dimenfions font relatives à la quantité
de chaux qu’on entend y faire couler.
Si le fol elî fuffifàmment ferme, & qu’on ne
craigne point d'éboulement, la tranchée peut être
a peu près perpendiculaire.
On place au-defius de cette cavité l’ouverture
du baffin d’extinâipn.' La trappe fermée , Ôn le
remplit plus ou moins d’eau , & l’on y jette la
-chaux. -
L e point capital eft de bien remuer la matière, ,
& les bras ici n’ont pas à fe repofer : le rabot doit
agir fans relâche, jufqu’à ce que la pierre fôit fondue
& réduite en une bouillie claire.
On lève alors la trappe, & le, contenu du baffin
tombe dans la foffe.\
L e ragat feul, arrêté par la grille & par la tringle
d’en deftous, refie au fond de la caiffe.
A défaut de grille, les manoeuvres oppofent à j
la fortie des ordures, un balai de bouleau qu’ils
élargiflent, afin d’en diminuer l’épai/Teur.
J’aurais defîré fixer ici pour l’eau, la quantité
précife qui convient le mieux à telle ou telle quantité
de chaux : mais les grandes variétés qui fe
rencontrent dans cette pierre, fuivant les carrières
qui la donnent, & fes divers degrés de calcination
au four , rendraient certainement vicieux tout le
principe général.
Que la chaux foit parfaitement délayée, qu’elle
l ’oit allez claire poiir couler d’un baffin dans l ’au- \
fre, on aura faifi le vrai point. Un peu trop d’eau
ne tirerait pas même a conféquence : la terre a b- J
forbera bientôt le. fuperflu.
Il eft bon de préparer de fuite une’certaine quantité
de chaux. On la l'aiflèra repofer quatre ou cinq
jours ; fa qualité en deviendra meilleure , pourvu
qu’on la- garantiftè de la pluie.
Drcjfement de l'échafaudage pfurun plancher
d‘appartement. ■ '
Dans les appartenons d’une élévation ordinaire
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l’échafaudage du plafonneur eft bientôt établi.
Quelques échajfes drefiêes, tant dans les angles
que le long des murs , foutiennent à l’aide des cordes
, & dans une pofition horifontale, de longues
traverfes qu’on recouvre de planches..
L ’appartement entier doit en être garni, & leur
placement fixé plus ou moins haut, fuivant la fta-
ture de l’ouvrier.
Tl travaillera commodément, fi le plancher n’eft
pas à plus d’un travers de main au-deflus de fa tête*
Du lattage.
Les lattes portent communément quarante-quatre
pouces de longueur, un pouce & demi de large
& trois lignes d’épaiffeur : voye£ pourtant le vocabulaire.
Pour obtenir un lattage ferme, on cloue les
lattes de onze pouces en onze pouces. Chacune alors
eft retenue par cinq clous.
Comme néanmoins la carcaffe d’un. plancher
n’offre guère, dans les pièces qui la compofent ,
afiez de rapprochement pour qu’on puiffe ainfi.dif-
tancier \e\clouage , le charpentier applique, d’une
folive à l ’autre , de petites barres ou lambourdes ,
dont il noie les bouts dans les côtés de ces foli-
ves, en évitant de creufertrop avant.
Quand la poutre eft trop foible, il remplace
l’entaille par un taffeau.
Je ne dirai point que les barres placées & clouées
doivent par en bas s’alligner avec le bas des fo-
lives : cette attention n’échappera pas.
[Obfervons feulement de n’emplqyer pour les
lambourdes que des bois paflablement tendres, &
peu. fujets à fe fendre. Le vocabulaire expliquera
la force qui leur convient.
Rien n’eft auffi fimple que l’opération du lattage.
Il n’eft queftion que de clouer, & de rapprocher
toujours la dernière latte contre les précédentes*
Lorfqu’ii s’en trouve de trop arquées , & qui fe
refuferoient à fuivre le parallélifme des autres ,
on les rompt à demi dans l’endroit le plus tortueux:,
alors on les redrefte. à vplonté.
Une hachette, eft l’inftrument dont l’ouvrier fe
fert ici. Voye^ le deffin de cet outil, planche 8,
fig. 41 & 4z de la maçonnerie.
- Le lattage que je viens de décrire , eft le lattage
appellé jo in tif
De toutes les lattes , les meilleures font les lattes
en coeur de chêne.
Celles , tirées de fen aubier , font abfolument à
rejetter. *
Quand les lambourdes ont été convenablement
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diftrîbuées,- & que les lattes , fuivant Texpreffion
du métier, tombent par-tout à profit, la toife quar-
rée de plafond n’en dépenfe que foixante & dix-
neuf. Un jufte écartement dans les lambourdes n’eft
donc pas un objet à négliger.
Au premier apperçu, trois cents quatre-vingt-
quinze clous paroiftent fuffire au lattage d’une toife.
75» ( nombre des lattes), multipliés par $ ( nombre
des clous par latte ) , produifent effeâivement 35>5*
Mais d’abord il n’arrivera guère qu’un plancher ,
dans fa direction parallèle a l ’alignement des lattes,
n’en demandeprécifément qu’une , deux, trois,
quatre , &c. fans addition de bouts pour achever la
ligne. •
Or chacun de ces bouts n’e û t - il que quatre
pouces, exigera deux clous , tandis que fur tout le
refte du plafond, deux clous, l’un portant l’autre,
foutieudront plus de huit pouces trois quarts de
latte*
Calculons actuellement. la cafte : comptons encore
les clous qui fendent l ’extrémité du bois, &
qu’il faut remplacer par de nouveaux ; tous ceux
qu’on double au point où les lattes mal tournées &
trop roides 6nt été rompues, &c. alors On trouvera
facilement la eonfommation de quatre cents clous
par toife fuperficielle de plafond.
Quand les lattes ont quarante - huit pouces de
longueur & deux pouces de largeur, ainfî qu’on les
fabrique, en bien des endroits, cinquante - quatre
rempliftent la toife, & trois cents vingt-cinq clous
fuffifent.
I c i , comme dans l’autre lattage, j’ajoute un grand
quart en fus pour les accidens. Lifez dans le vocabulaire
le mot clous.
Des différentes couches a donner aux plafonds. .
L ’ufage ordinaire eft de donner aux plafonds
trois couches. La première ne fait guère que recouvrir
les lattes à l’extérieur.
Une partie s’infinue dans les petits intervalles
qui lés féparent , -s’élève au-deflus de leur épaifîeur,
s'affàifle ou fe replie de part & d’autre , & forme,
ainfî 'd’innombrables crochet s qui retiennent la couche
dans toute- fon étendue.
De là réfulte i° . que les lattes né rempliroient
pas leur deftination, fi les cotés en étoient parfaitement
unis, & qu’ils fe touchaiïent fans inter-
' ruptîon.
i ° . Que la première couche ne fauroit être trop
prefîeétrop refoulée de bas en haut, puifqu’à
çett,e condition feule, eft attachée fou introduction
entre les lattes , & par fuite la folidité de l ’ou-
vrage.
3:°* Que la bourre,, ou d’autres liens du même
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rênre font abfolument nécefîaireS, puifque fans eux
a matière manqueroit d’adhérence , & quitteroit
les crochets en féchant.
La première & la fécondé couche peuvent être
entièrement en argile , l’argile préparée comme 011
l’a vu dans la feétion qui lui eft relative.
Cette méthode n’eft pourtaift pas la feule en
ufage. Bien des ouvriers forment les premières
couches en mortier gris.
Le mortier gris eft compofé tantôt d’argile St
de chaux.; un tiers de chaux, deux tiers d’argiles-
tantôt d’argile, de chaux & de fable, par. égale
portion.
Ailleurs, on exclut totalement l ’argile, & la
matière des premières couches eft moitié fable,
moitié chaux. Le fable graveleux eft le meilleur.
Quant à la dernière couche, fa compofition eft
invariable. Elle n’admet que la chaux la plus pure,
& la bourre la plus blanche.
\ Vingt onces de bourre fuffifenj: pour chaque pied
: cube de toutes ces matières.
J’ai cru devoir préfenter les divers procédés qui
m’étoient connus, & fouvent en effet il n’eft pas
inutile d’avoir à choifir.
Tous également font de bons plafonds : mai s
l’argile en certains cantons pourrait n’être que très-
médiocre , & le fable excellent ; ou l’argile excellente
, & le fable médiocre : il falloit donc offrie
plus d’un moyen.
Je ne dirai qu’un mot de la manière d’appliquer
les couches, & ce mot explique à-peu-près
tout. Des manoeuvres tranfportent fur l ’échafaudage
les différentes matières foigneufement cor-'
rayées.
L ’ouvrier puifo dans les auges à pleine truelle,-
charge une palette qu'il tient de la main gauche,
-& qui peut contenir douze ou quinze livres pelant*
Il met en oeuvre cette quantité , en l ’étendant le
plus uniment poffible.
Quand la palette eft épuifee, il a de nouveau
recours aux auges qn’011 place à fa portée, & que
jamais on me laiffe vuides.
Il ferait fuperflu d’avertir que l’étente des couches
s’exécute avec le dos , ou la partie fuperieure
de la truelle.
Sa tournure ne permettrait pas qu’on l ’employât
dans l ’autre fens.
C’eft ainfî qu’on applique fucceffivement les
trois couches ; un peu plus d’une ligne fuflit à
Fépaifîeur de chacune : les enfoncemens feuls ont
befoin d’être furchargés , autrement le plafond
n’o’frriroit pas une furface régulière.