
Cette caillé, qui règne tout autour de ces trois '
murs, a toute leur longueur, qui peut aller à
trente-fîx pieds, un pied & demi de profondeur, 8c environ quarante à quarante - huit pouces de
large; enforte qu’elle s’avance en-de.çà de chaque
mur de quatre pieds à-peu-près : dé tous les côtés ,
en étendant le bras, on peut toucher le mur; par,
conféquent le milieu de l ’endroit où elle eft, eft |
Tuide.
Cela a été fait exprès, afin qu’on pût plus ai- !
fément y faire les réparations qu’un ouvrage Jî,
confîdérable doit néceflairement demander de temps
à autre.
Cette calife eft faite* de trois bandes fondées _
l’une à-,l’autre dans leur jointure, & .faites d’un
plomb extrêmement épais & le plus fort qu’il foit
poflîhle de couler; la v o i r i ° . d’une première
bande qui efl adolfée au dos des trois murs, &
qui étant foudëe aux deux angles qui font dans
les trois murs , en fait elle-même trois.
i ° . D’une féconde plaque de plomb qui forme
îe fond de la ç ai fie, & qui étant aufîi foudée en
deux endroits , en forme par conféquent trois
autres.
3°. D’une troifième bande qui eft faite, ainfî I
•qüe le s . premières, de trois autres plaques de
plomb foudées enfemble , & qui forme le devant
de la caille.
Le tout eft 'porté far une Forte grille de Fer qui
prend dans le mur de emboîte toute la caille : Le
haut de la bande du devant de la -calife eft rabattu
fur une barre de fer qui règne tout autour du ré-
fervoir, & qui eft* fou te mie par des montans qui
prennent dans la charpente du plancher. Le def-
fbus de la caîffe eft tout à jour, pour donner paf-
fage aux tuyaux..
Dans le dedans de cette caîfiè i l y a une féconde
bande de plomb qui eft rebrouffée, & qui
va d’un bout du réfèrvoir à. l’autre : elle a un pied
& demi de haut ; elle eft à un pied environ du dos
,du réfèrvoir , qui eft appuyé contre chaque mur.
Elle eft foudée , ainfî que les premières, en
deux endroits dans fa longueur, en outre en-bas &
par les deux bouts : e’ëft elle qui reçoit la première
l’eau que rendent les tuyaux de la pompe.
Il y a en outre, dans îe dedans de la caîfiè du
réfèrvoir, deux autres bandes aufïi longues que
celles-ci, maïs qui font de cuivre : elles font foudées
dans les memes endroits que la première ;
mais il y a moins de diftance. entr’elles qu’il n’y
en a de la première de plomb, au dos du ré- :
ferveur.
Elles font plus preflees les unes contre les autres
; il n’y a qu’un pied de la dernière bande de j
cuivre à la plaque de plomb , par-conféquent il n’y »
a à peu près que fîx pouces entr’elles ï elles fèbjt
également moins hautes a proportion.
Les deux bandes qui font en cuivre , font fou-
tenues entr’elles par des cloüs de fer qui les tra-
verfent & qui font rivés aux deux bouts.
La plus élevée, qui eft en plomb,- eft foutenue
par de femblàbles clous, par une barre de fer
qui fait tout le tour du réfèrvoir qu’elle enveloppe
fous un large bourrelet qu’on lui a fait
en la retrouftanl.
Cefre barre de fer, & ces attaches qui font entre
les bandes de plomb & de cuivre, dont i'iii-
térieur du réfèrvoir eft garni, font, employées-pour
ëmpêcher que l ’eau qui eft introduite entre ces
différentes feparations avec force., ne les abatte.
L ’efpace qu’il y a entre les deux bandes dë
cuivre. & le devant de la caîfiè , forme une quatrième
café' qui eft aulfi longue & pTefqu’auftî
-large que toutes les autres ejuemble ; e’efi dans
cet endroit que font places de diftance .en diftange
quatre cuvettes de concefiron, & les tuyaux du trop
plein. . g
Il y a fîx tuyaux mon tans pour cet effet, qui
fent établis de diftance en diftance dans répaifleur
des trois murs auxquels tout le réfèrvoir eft adofTâ.
De ces fîx tuyaux , il' y en a quatre qui vont fans
celle ; Les autres ne font faits que pour. fùppléer
à ceux-ci , quand quelqu’un d’eux a b e foin de
quelque réparation. Ils but au moins huit pouces:
de diamètre chacun ; le bas eft en plomb ; le haut*
au contraire, eft en potin fondu dans les forges.
Ces tuyaux de potin font courts. & ajointes les un$
avec les antres par le moyen de quatre vis & .d’autant
d’écrous ; l’orifice de oes tuyaux qui jette l’eau.,
eft plus large que les tuyaux, & forme une ouverture
d’environ treize à quatorze pouces de large ,
fur dix-huit de haut. Au bas de chaque .orifice qui:
eft en plomb., i l y .â une bavette également, en-
plomb , & fur laquelle l’eau qui monte de la rip
vière, coule ou fe répand dans le réfèrvoir.
Ces tuyaux jouent par îe moyen de plufieurs
corps de pompe, tant foulantes qu’alpirantes que
le courant de la rivière met en mouvement,
qui élèvent l’eau jufqu’i cent cinq pieds dans le
temps des baffes eaux. L ’équipage de ces pompes,
qui occafionne un grand bruit, comme on peut le-
préfumer, eft fî bien imaginé qu’il ne rifque rien
dans les eaux les plus fortes. On l’a fait de telle
forte qu’on peut l’enlever tout entier au premier'
étage, •& le mettre à couvert des inondations, en
laiflant libre paflage aux eaux.
Nous avons dit que les bandes qui formoient
les cafés, étoient fondées dans le bas, ainfî que
les côtés; l’eau doit par conféquent s’y trouver
enfermée. En effet, elle y eft retenue jufqu’à une
certaine hauteur, au-défais de laquelle i l y a , lavoir
; à la première bande qui eft en plomb » des
^ouvertures de diftance en diftance, larges de deux
pouces fur fix de long ; & aux deux autres qui font
en cuivre , un cordon de petits trous qui règne a la
même hauteur dans toute ^ieijr longueur : ils ont
chacun un pouce de diamètre.
L ’eau étant montée ? s’étant répandue^ dans la
première café, & l’avant remplie jufqu’à la hauteur
où l’on a forme ces ouvertures, dont nous
;avons parlé, s’échappe à travers ces mêmes ouvertures
dans la féconde café, & de-là dans la
troifième , par le moyen de ces cordons^ de trous
qu'on y a pratiqués d’un bout a 1 autre. Llle tombe !
^nfiiite dans .quatre cuvettes qui font en- cuivre,
& qui ont tout autour de femblàbles trou? , 8c
cde là dans les tuyaux qui leur répondent en paflant
à travers d’une crapaudin.e de cuivre qui eft 42ns'
l e milieu de chaque cuvette : elle eft faite comme
«une forme de chapeau , mais creufe & toute per-
drllée ; elle s’ouvre en deux quand l’pn veut,
La communication de l’eâu qui fe fait do la
première café à la fgçonde , n eft pas vifîble ; mais • 4ies deux autres forment autant de jets dont le coup-
‘d’.ceil eft très-a.gréàble. La communication qui fe
’fait de-la quatrième café aux cuvettes, ne l’eft pas
moins ? chaque cuvette forme une corbeille de jets
-qui récréent autant la vue que .les premiers,
r Ainfî, par le moyen de quatre cuvettes & d’autant
de tuyaux de defoente, l’e,au que l ’on fait ;
monter au haut de la pompe Notre-Dame , fe di-f- !
tribue dans tous les quartiers de Pari« par le moyen
de quarante.-quatre tuyaux de conduite, qui font
embranchés les uns dans les autres , 8c couverts
par le pavé des rues'»
Quelque grande que foit la quantité d’eau qui
monte dans le réfèrvoir, dans les .crues d’e.au qui
arrivent pendant la fonte des neiges ou les fortes
pluies , les trois quartiers dont nous ( venons de
parler, n’en reçoivent pas davantage.
Les -cuvettes , il eft vrai* dans ce« cas-là rem- ;
plifient jufquau bord; mais .les crapaudines qui
Sfont dans le milieu ne laifient pafiér toujours qu’une :
mefure d’eau ordinaire ; & par conféquent les tuyaux .
qui -fa reçoivent, n’en- gonduifent pas un# plus ;
grande quantité dans un temps que dan.s un autr,e , '
quoique l’eau quelquefois fur abonde : ç eft en quoi ;
confîfte leur première utilité.
Les eaux fiiperflugs que !e$ crapaudines re-
fufènt, prennent leurs cours .à travers un tuyau
qu’on nomme le trop plein, qui eft à côt.é de chaque
cuvette , & dont l’orifice eft en forme d’entonnoir
dont le diamètre a fîx pouces environ.
Ces différens .tuyaux les rendent dans la ri-
vièrç.
La fécondé utilité de ccs crapaudines eft d’empêcher
que les feuilles qu’entcaine l ’eau qui gaffe
-pjr les tuyaux mentan?., pendant la faifpft où elles
tombent 8c couvrent la rivière, ne fe glifiènt dans
les tuyaux de defeente, & ne les engorgent : l’obf-
taele qu’elles leur préfentent les arrête donc dans-
la cuvette, d’où ceux qui font chargés d’y Veiller'
ont foin de les retirer.
La fin pour laquelle on a imaginé de faire’ les
différentes réparations que nous avons nommées-
eafe.s , -eft - de purifier l’eau de la rivière, qu’on -y
fait monter, qui en a un très-grand befo-in, fur-
tout dan« les pluies , pù elle devient extrêmement
épaiffe,. En effet, étant tranfmife de l’une darçs
l ’autre, elle fait autant de dépôts qu’il y a de cafés,
Çes dépôts font une matière gluante qui reffemble
à là terre grade : ils font fî confîdérables, qu’il faut
les enlever au moiâs tous les trois mois.
Des réfèrvoir s des fontaines de Paris , qui proviens
nent de la pompe du pont Notre-Dame.
Plufteurs fontaines de Paris ,,ont .chacune un ré--
feryoir, d’où l’eau ne coule que lorfque les por--
- teurs d’eau la font foxtir ; cela fe fait en pouffant
dans le mur un petit bouton de cuivre qui fait
faillie, au-defus du jet de la feintaine.
Ce petit bouton prefie lui-même la partie de la
ferrure qui fe trouve ên-dedans de la fontaine 3L
: laquelle il tient, & qui eft faite en forme de demi-
potence ; elle eft attachée à la muraille ; cette
branche de ferrure , pat*cette preffipn , fait haufîèiT
une autre branche qui lui eft oppofée : elle attire
elle-rtnême un pifton qui lui .eft attaché, qui bouche
dans fa pôfîtion naturelle le tuyau de la fontaine.,
& qui alors donne paflage à l ’eau qui fe répand
dans la rue.
On retiré enfuite le boutoji de cuivré a fo i,
l’eau eft au,fiî-tôt arrêtée.
-Çes réf^v.?.hs ferment .auftî plufiours cafés, ainn
r que celui du pont Notre-Dame, ; niais ils font'faits
de différentes façons , quelquefois quarrés, d’autres
fois angulaires, félon que les endroits où ils font
le permettent.
Ils ont aux deux bouts des cuvettes de concefe
Son , quelquefeis tout autour., .ou l’eau ne fe communique
pas , & qu’on n’y fait entrer que lorf-
qu’elles font vendues-,
Ç.es çiivettçs font différente« de celles du réfer-
yoîr de Notre-Dame ; les premières font en cuivre ÿ
au lfeii que oeldes-ci font en- plomb,-
Cpnjlm&ipn de la. caîjfe de çes fortes de réftrvoirs„■
Quand on a la facilite de la faire'quarrée, telle'
. ; qu’ eft celle du réfèrvoir de Notre-Dame , on lu»
: donne ordinairement dette forme. "
; On prend- une plaque de plomb glus ou moins