
Les parfumeurs romains favoient exprimer de la
. noix de ben une forte d’huile propre à recevoir les
odeurs , & qui faifôit un parfum exquis. La plus
eflimée, au rapport de Pline , vénoit de Petra ,
aujourd’hui Grac , ville d’Arabie*
Benjoin , refîne sèche , inflammable , d’une
odeur fùave & pénétrante lorfqu’on la brûle.
Benjoin amygdalo'ide ou amande : c’eft cette ré-
fine en morceaux, qui rèffemblent à des amandes
caffées.
Benjoin eh forte ou en larmes : c’eft cette réfîne,
félon qu’elle eft en morceaux grofliers , mêlés d’ordures
, ou en larmes belles & tranfparentes.
Bergamotte , nom d’une forte d’efîénce, extraite
d’un fruit que produit le citronnier enté fur le
tronc d’un poirier de bergamotte : c’eft précifé-
ment le fluide huileux de ces citrons, exprimé avec
les doigts*
Blanc ; c’eft un fard fimple ou compofé, dont
les femmes fé fervent pour fe blanchir la peau.
Blanchet , groflè étoffé de laine qu’on attache
par les quatre coins fur un carrelet, pour y faire
paiïèr les liqueurs qu’on veut éclaircir.
Blois ( gants de ), Ceux qu’on tire de cette
ville ou l’cn fait des gants de peaux de chevreaux,
bien choifîes & coufues à Pangloife.
Bouquet ( eau de), C’eft une eau compofée de
différentes eaux fpiritueufes, très-odorantes.
Bourrés ( gants ), Ceux garnis en dedans de
chiffons ou de laine , pour de fleuret. fé garantir des coups
Bouteille a barbe ; c’eft un verre fi fin qu’il fé
coupe au cifeau, & dont les fragmens férvent à
enlever ; difons mieux, à rafér les poils qui deviennent
quelquefois trop fèjifîblès fur le vifàge des
femmes.
C alamite ( ftorax ). C’eft la gomme-réfîne dite
ftorax y iorfqu’elle eft renfermée dans des rofeaux.
Calamus aromaticus ou rofeau aromatique ; c’efl:
la tige d’une plante crcufé comme un chalumeau,
dans laquelle fé trouve une fùbftance molle 8f. odorante.
C annepin ( gants de ) ; ceux faits de la fuperfir
cie déliée qu’on enlève de la peau des agneaux &
cherreaux, paffée en mégie.
# C armin ; c’eft un. rouge v if & brillant que l ’on
tire de la cochenille.
P A R
C arrelet , chaffis quarré de bois avec une pointe en fer à chaque coin pour y attacher un
blanchet ou un linge, à travers lequel on faitpaffer
les liqueurs qu’on veut clarifier*
C assolette , { parfumeur) : on donne ce nom
à deux inftrumens deftinés au même effet, mais
d’une forme différente : l’un eft une efpèce de réchaud
fur lequel on fait brûler des parfums ; l’autre
eft une petite boîte d’or ou d’argent portative,
dans laquelle on les renferme.
On appelle aufli cajfolette la compofîtion odoriférante;
On formera une caflolette de l’amas de
tout ce qui rend une odeur agréable.
C astor ( gants de ) ; ceux fabriqués avec des
peaux de chamois ou de chèvre.
C ha ir ; en terme de gantier, c’eft le coté de
la peau qui a touché à la chair de l’animal.
C hair ( gants fur ) font ceux qui ont le côté
de la chair en dehors, 8t le côté du poil en dedans.
C hausse , efpèce de fac de figure conique, ordinairement
de drap ou de férge, pour y faire pa£
fér les liqueurs qu’on veut clarifier.
C iste , petit arbriflèau qui croît en Chypre ,
en Candie, en Grèce, en Italie, d’où l’on tire la
réfîne odoriférante du ladanum.
C ivette , animal originaire d’Afrique, de la
forme à-peu-près d’un furet, qui fournit une liqueur
ou humeur en confîftançe de pommade, dont l’odeur
eft très-exaltée & aiïèz agréable. Les parfumeurs
l’emploient dans le mélange de leurs aromates.
Ce parfum porte auffi le nom de civette.
C ohober ; e’eft faire paflèr une liqueur fur fou
marc pour la diftiller de nouveau*
Cologne ( eau de ) ; c’eft une eau fpiritueufé ,
ào dlo’erafpnrtiet, dceo mvipno fréeeé tidfeié .différens aromates diftiüês
C omtesse ( pommade dite de la ) ; c’eft une
pommade dont la vertu eft aftringente , par les drogues
dont elle eft en partie compofée.
C oncasser ; c’eft réduire en poudre trcs-grof^
fîère une fùbftance quelconque.
C oncombres ( pommade de) : on fait avec les
concombres & la graillé une pommade que l’on dit
très-bonne pour donner de la fraîcheur à la peau*
C opalme ; c’eftle ftyrax d‘Amérique, ou le baume
qui provient d’un grand arbre de la Louïfîana.
C osmétiques : on appelle ainfi toutes les préparations
quelconques , fîmples ou compofées, dont
les femmes’ font ufàge pour embellir & adoucir la
peau.
C ostus o d o r an t ; c’eft une racine aromatique,
d’une odeur légère dë violette, provenant d’un ar-
brifléau affez femblable au fiireau, qui croît dans
l’Arabie heurëufè , au Malabar , au Bréfîl & à Surinam.
II y a aufli le cofius arabique , le cofius indien,,
le cofius fyriaque ou romain, tous aromates plus ou
moins edorans.
C reme ( pommade a la) ; c’eft une pommade
pour le teint, laquelle reflemble la crème par
Fagitation que l ’on a donnée à la cire & au blanc
de baleine, qui entrent dans fa compofîtion.
Décanter ; c’ eft retirer une liqueur de deflus
fbn marc, en inclinant le vafé avec précaution.
D emoiselle ; c’eft un moule pyramidal, tra-
verfé par des baguettes pour élargir les gants &
leur donner la façon.
Dépilatoire ; c’eft une pâte ou drogue propre
à enlever le poil.
Dépuration , fé dît des liqueurs qu’on clarifie.
Descensum ( difiillation per ) ; c’eft une diftil-
lation qui fe fait par le moyen du feu placé au-
defliis des plantes aromatiques, au lieu de l’être ,
comme à l’ordinaire , en deflous.
D igérer , fé dit d’une fubftance dont on tire
quelque principe , en la mettant dans un matras
à une chaleur douce avec une liqueur appropriée.
D ispenser une compofîtion, c’eft mettre en
#rdre toutes les drogues qui doivent la former.
D istillation ; c’eft une opération par laquelle ,
à l’aide d’un degré de chaleur convenable, on
recueille , dans une eau fimple ou dans une eau
fpiritueufé, l’odeur & les principes fluides & volatils
de certaines fùbftances.
Eau de i.a reine d’Hongrie ; c’ eft de l’efprit
de vin diftillé, chargé de l’efprit ou de l’odeur du
romarin.
Eaux odorantes : ce font des eaux que l’on
charge , par la diftillation, de l’odeur des fleurs
ou des végétaux aromatiques.
De ces eaux les unes font fîmples , les autres
fpiritueufés.
Eaux fpiritueufes aromatiques ; c’ eft de l’efprit
de vin chargé , par la diftillation du principe de
l’odeur des fùbftances.
Eaux compofées fpiritueufes font celles dans lef-
quelles entrent pluheurs fùbftances.
Eau sans-pareille; c’eft une odeur fpiritueufé,
compofée des odeurs extraites par la diftillation de
la bergamotte, du citron , du cédrat, du romarin.
Ecorce d’encens ; c’eft l’écorce odorante de
l ’arbre thurifère qui donne l’encens.
Effervescence ; c’eft l’a&ion de deux fùbftan-
ces l’une fur l’autre, qui excite un bouillonnement
& un gonflement.
Effleurer à la main, terme de gantier ; c’eft
amincir la peau dans les endroits où elle a trop
d’épaifléur.
Effleurés (gants) font des gants fur poil dont
on a ôté la fleur, c’eft-à-dire, fa fùrface déliée &
luifante.
Les gants non effleurés font des gants fur poil ,
I dont on n’a pas enlevé la fleur.
Effleurures , (parfumeur) ; c’eft, en ferme
de ganterie, une tache qu’on voit dans une peau
à l ’endroit d’où le cannepin , c’eft-à-dire , cette
pellicule mince qui touche à la chair de l’ani-*
m a l, eft ôté.
Elixir pour les dents ; c’eft une compofîtion
aromatique & balfamique en liqueur avec laquelle
on fé rince la bouche.
Empyreume ; c’eft l’odeur défagréable que prennent
les liqueurs qui font diftillées à trop grand feu.
Encens , fubftance réfineufé, d’un jaune pâle St
tranfparent que l ’on conférve en gouttes ou larmes
à-peu-près fémblables à celles du maftic.
Les noms ridicules d’encens mâle ou femelle lu*
ont été donnés à caufé des formes accidentelles de
ces gouttes qui font plus ou moins raffemblées.
L'encens dit des juifs , & dont ils fé férvoient
dans leur temple , eft une maflé sèche un peu ré-
fîneufe & rougeâtre, qui a l’odeur pénétrante du
ftorax liquide. |
L'encens des Indes ou de Moka eft apporté en
Europe par les vaiflëaux de la compagnie des Indes.
Il eft- en maflé, & quelquefois en petites lar- •
mes. Sa couleur eft rougeâtre & d’un goût un peu
amer.
Eponges pour les dents ; ces éponges doivent être
très-fines. Les parfumeurs ont foin de les bien laver
& de les tailler en forme de petites boules*