
niencera par tracer & couper le doflîer. On tirera
la ligne qui en marquera la hauteur & le milieu.
On fuppofe qu’on ait bëfoin d’une cuvette à
hotte de deux pieds & demi de haut & d’un pied
& demi de large on prendra av.ec le lèosnpas fa
hauteur, qu’on marquera par des lignes, enfuite
on prendra fur cette, hauteur ïin pied, pour faire
ce qu’on appelle le haut de la cuvette, & l’on fera
les fedions, pour avoir' une ligne droite.'
Si l ’on ignoroit comment fe font, les ferions,
on fe ferviroit lîmplement de i’équerre.
Quand on aura pris la mefure d’un doflîer avec
toutes fes proportions , il n’y aura plus qu’à le couper
avec le couteau & la batte: ronde, en fuivant les.
lignes tracées fur . le plomb.
Le devant de la cuvette ne demande pas une
moindre attention. On commencera par tirer fur
la table de plomb, qui do^t fournir le devant de
la cuvette, une ligne qui la. divife en deux. .
Le devant doit avoir la hauteur du bas du
doflîer : il faudra mefurer la diftance qu’il y. a
de l’un à l ’autre ; on pointera avec le compas' cette
même hauteur fur le morceau de plomb dont on
vient de parler, & d’où l ’on "veut tirer le devant
de la- cuvette , & l ’on tirera les lignes néceflaires
pour marquer la hauteur qu’il doit avoir.
Ce dëvant étant joint a ; fon doflîer. doit faire
un demi - rond parfait, & fl le doflîer a un piea
& demi de large, il faut que* le devant ait deux
pieds un pouce feulement, parce-qu’il faut que le
doflîer débordé d’un-pouce environ de chaque.côté,
pour recevoir la foudure: autrement ce devroit être
trois pouces au lieu d’un , par la raifon que la
Circonférence a toujours deux tiers de plus qu.e. le
diamètre ; & comme le devant de là cuvette doit
faire la moitié de la circonférence, il doit avoir
la moitié en - fus de ce qu’a fon doflîer .: il
faudra garder la même proportion dans tous Tes
points.
Comme le haut du devant de chaque cuvette
eft toujours en forme de bourrelet, il,faudra avoir
foin de prendre de quoi le faire.
De lafctçohde travaille rie: devant de la cuvette
' cv'Koîté: [
On doit d’abord obferyer,que la table’de.plomb
n’eft pas fl propre du côté du fable-que de l ’autre
côte, & qu’il faut cacher autant qu’on peut cette
petite difformité.
On aura donc foin de mettre en-dedàns de la
cuvette le côté du .doflîer le plus, prppre, parce ;
que c’eft à dëh'ëiîdroit -qu’il- e’fl'ïe^lifs'Vifîble. :
j II faut faire -tout ,1e contraire ' pour' le jd'èvlnt ■
de la cuvette-; fon côte Te plus,uûi ; doit, être? en-
dehors, & le côté, fale en-dedans Y ce n’eft pas une
excëption pour les cuvettes , la propreté que demande
chaque ouvrage qu’on fait en plomb, exige
qu’on ait cette attention pour tous généralement.
Il s’agit à préfent de donner au devant de la cuvette
la forme qu’e lle . doit avoir.
Pour cette opéi'aeîtm , il faut avoir uwbourfeau >
& avec cet inftrument commencer par faire le
bourrelet du devant de cuvette ; pour cet effet, ôn
doit l’appliquer fur une table, & rebrouffer fes
bords en dedans ; on formera ainfî ce qu’on, appelle,
le bourrelet.
On arrondit enfuite le corps du devant de cuvette
en le frappant en-dedans', puis en-dehors,'
& on le force ainfî à prendre la forme convenable*
A préfent qu’on a apprêté les morceaux de cuvette
, il faut fe difpofer à les -joindre en les fondant
, afin de la compléter.
k II faudra falir d’abord les rebords du devant de
chaque cuvette , aux endroits ou l ’on ne voudra pas
qùe la foudure prenne, enfuite l’ecailler tout au-^
tour environ d’un pouce aux endroits où l ’on voudra
que prenne la foudure : on en fera autant au doflîer y
qu’on Mira en-deffous, afin de reprendre aifément la
foudure qqi s’y attachera.
Quand cette' première opération fera faîte, on
joindra le devant de la cuvette avec fou doflîer ,
& on les attachera enfemble avec les oreilles, laif-
fées aux quatre coins dü doflîer 8c dé fon devant.
On a imaginé d.es. oreilles ou attaches, afin de
maintenir le doflîer & lôn, devant dans la pofition
| qu’ils doivent avoir fur la table pour qu’ils puif-
fent être foudés facilement. .
Manière- de fonder le tout enfemble.
Lorfque le devant, de la cuvette fera fa l ié c a i llé
& attaché à fon ,dqflier,>,on la tournera furie côté';
un ouvrier verfera dans leur .jointure de la foudure
qui coulera d’un bout à fl’aiitre. .
II faut qu'il commence parle milieu, afin que
la chaleur de la foudure ne fonde pas les oreilles
qui les tiennent attachés. Quand la première foudure
aura pris,, on redoublera la dofe parce qu’il
n’y aura plus aucun rifq'ue : on la frottera éiifufté
de poix-réfîne , & on y appliquera le fer à fcudçr,
afin qu’il ferve lui-mêmë à réchauffer le plomb &
à faire couler la foudure inutile, pour n’y en laiffer
que ce qu’il faut.
On fera la même choie de l’autre côté t alors
la ouverte commencera de prendre la forme qu’elle
doit, avoir.
Du noeud ' de foudure qu’ i l faut faire a chaque
éiivette.
ii Pour la. plus grande commodité , Ton .axoutume
de/pqferc à..chaque cuvette un boutade .tuyau , pouf
la rendre complette y par ce moyen on évite.un,e
foudure qui deviendroit fort difficile, s’il falloît la
faire, fur les lieux même , où fduvent c’ eft tout
ce qu’on peut faire que de la pofer; mais, par le
moyen de ce tuyau de jointure, on diminue la
peine, parce qu’on n’a plus qu’à faire entrer les
tuyaux les uns dans .les autres.
Pour cet effet il faut avoir un bout de tuyau
d’environ deux pieds de long , que l’on fera entrer
dans le bas de la cuvette d’environ deux pouces ;
on falira de noùveau & on écaillera le tout enfemble
environ de quatre pouces tout autour: on
fera ce qu’on appelle en terme de Part u.n noeud
de foudure , afin que leur jointure foit plus fôlide;
cè noeud doit régner tout autour du haut du tuyau
& du bas de la cuvette.
Pour cette opération, il fàüt coucher fâ cuvette,
& recevoir pàr-deffous avec un morceau de coutil
la foudure qu’on y .verfe , afin de retenir & appliquer
la foudure contre le plomb ; il faut en même
temps frotter cette foudure 4e poix-réfine, & y paffer
le fer à fouder.
Ce n’eft pas la feule occafion où 1 es plombiers
emploient les noeuds de foudure ;ils joignent de
la même . manière. tous les petits; tuyaux de f°n_
taines; quand ôn aura fait cette, opération tout
autour de la cuvette., elle aura la forme convenable.
. Fàfoh' de fairè & de pofer la crapaudine.
Là crâpâüdine fe' met dans le fond de la .cuvette,
environ trois pouces au-defliis du noeud de
foudure; elle doit être en-dedans.
Il faut mefurer la .grandeur qu’a à cet endroit
la cuvette à laquelle ..on veut la mettre; d’après
cettecoimoiffance, on coupera un morceau de plomb
qui doit avoir la forme d’un demi-cercle. ,
TOn tracera un demi-cercle en-dedans', environ
à un pouce dedon bord*, parce que ce rebord eft
■ nécëfïaire pour prendre la foudure.
Il faudra enfuite avoir un emporte-pièce : c’eft
un inftrument d’environ huit pquçes de long.;, on
frappe avec le marteau fur le'* côrp's du po’inçon ;
fon autre bout eft comme un tuyau tranchant par
fes bords.
Ce§ erapaudines laiflent un libre paffage à l’eau,
& retiennent les ordures qui pourroient engorger
les tuyaux.
Quand donc cette crapaudine fera,faite, on la
pofera dans la cuvette^ qu’on falirà & qu’on écaillera
tout autour ., enfuite cm y coulera de la * fou-^
dure?, ,&s on.obferVerà tout ce-qui a J-,été,?dît à Toc-
câflon des .autres fou dures ; on- retirera; enfuite tout
le plomb qui s’eft aôtaché à la cuvette qu’on, vient
de fouder, pour le faire refondre de nouveau fl on
' e n a b é fo in ; e n f in o n l a v e r a l a c u v e t t e , & e l l e
f e r a p r ê t e à ê t r e p o fé e .
O n n e d o n n e r a p a s u n e d e f e r ip t io n p a r t i c u l i è r e
d e c u v e t t e s a n g u l a i r e s , p a r c e q u ’ e l le s f e f o n t d é
l a m êm e m a n iè r e .que c e l l e s d o n t , o n v i e n t d e
p a r le r ; to u te l a d i f f é r e n c e c o n f if t e d a n s le u r d o f l îe r
q u i e ft a n g u l a i r e , ; p a r c e q u ’ e l le s fo n t fa ite s - p o u r
e t r e p la c é e s d an s l ’e n c b ig n u r e d e s m u r s , & q u e
c e s e n d r o i t s d em a n d e n t q u ’ e l le s a i e n t c e t t e f o rm e *
O n c o n ç o i t q u ’ i l f a u t q u e l e s e r a p a u d in e s a i e n t
u n e fo rm e a n g u la i r e o u r o n d e , p o u r q u ’ e l le s c o n -
v ie n n e n t a u x c u v e t t e s - o ù o n v e u t le s p l a c e r .
Manière de faire les cuvettes rondes. .
L e s c u v e t t e s r o n d e s f o n t f a i t e s 'c om m e ' le s c u v
e t t e s à 'h o t t e , d e t r o is p iè c e s r a p p o r té e s q u i fo n t
u n . f o n d , u n p o u r to u r & u n e c r a p a u d in e .
I l e ft v f a i q u e p iu f le u r s n ’ o n t p a s d e c r a p a u d in e :
m a is a lo r s e l le s fo n t fu je t te s à s’ e n g o r g e r , & c e
n ’e f t p o in t -u n * ménage p o u r le s ^ p a r t i c u l i e r s r q u e
d ’ é p a r g n e r u n e p e t ite ; p la q u e , d e p lo m b -, & q u e l q
u e s fa ç o n s .
O n m è fu r ç r a d ’ a b o r d l a g r a n d e u r d u fo n d q u ’ o n
v e u t d o n n e r à c e s é fp e c e s d e c u v e t t e s : on m e fu r e r a
e n fu i t e d è q u e l l e h a u t e u r d o i t ê t r e l e p o u r to u r .
O n p r e n d r a e n c o n f é q u e n c e l a , g r a n d e u r , d e l a
c i r c o n f é r e n c e 1 d u fo n d : o n t r a c e r a & o n c o u p e r a
f o n p o u r to u r ; d ’a p r è s c e s m e fu r e s -, i l n ’ e f t p a s
n é c e f fa i r e . qu e- le u r , fo n d d é b o rd e ; l e u r p o u r t o u r ,
a t t e n d u q u ’ o n le s fou.de e n d d e d a n s , p a r c e q u ’ o n a
l ’a i f a n c e d e l e f a i r e ; c ’ e ft l e c o n t r a i r e d e s c u v e t t e s
à h o t t e , q u ’ o n e ft o b l ig é d é fo u d e r e n - d e h o r s , a t t
e n d u q u ’ é ta n t c o n t r a in t d ’ a p p l iq u e r l e d e v a n t d e s
c u v e t t e s to u t e n t ie r fu r 'T o n " d o f l îe r a v a n t d e l e s
f o n d e r e n f e m b l e , i l em p ê c h e qUe l ’ ô i iy r i é r p u i f f e
y a p p l iq u e r c om m o d ém e n t l a fo u d u r e ; c ’ e ft p o u r q
u o i i l l e f a i t e n -d e h o r s r 'c ’ e f t c e q u i a f a i t im a g
in e r le s p e t i t e s o r e i l l e s a v e c l e fq ù e l l e s o n l e s ‘ a t t
a c h e .
O n c om m e n c e r a p a r f a i r e u n b o u r r e l e t à l ’ e x t
r ém i t é d u p o u r t o u r , p e n d a n t q u ’ i l n ’ a aucun.«“
; fo rm e : o n V y p r e n d r a c om m e p o u r l é s d e v a n t s
d e s c u v e t t e s à h o t t e ; o n . e n f e r a a u t a n t à t o u t e s
i le s c u v e t t e s : o n a r r o n d i r a e n fu i t e l e p o u r to u r a v e c
l a b a t t e , r o n d e , p o u r lu i fa ire, p r e n d r e l a f o rm e
d u f o i id a u q i ie l i l d o i t ê t r e fo u d ^ ; ' T ’ ô u v r ie r l ’ a p r
p l iq ù e r a fu r fo n f o n d , l è fb u d e r a & d o n n e r a a ù
t o u t l a fo irm e c o n v e n a b le .
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Q;i-V^conçoit q u ’ i l f a u t e n l e v e r u n e p la q u e de
p lom b d u f o n d , p o u r lu i m e t t r e u n e c r a p a u d in e - :
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