
®u moins , .félon la fôlidité qu’on veut donner a la
frifure.
Il faut en outre avoir Pattention de bien prendre
tous les petits cheveux qui fe trouvent le long
de la meche, en les ramaffant avec la. main gauche
, fans pour cela quitter la pointe qu’on a déjà
roulée, & qu’on tient bien ferme avec deux ou trois
doigts de la main droite, qui font ceux qui travaillent
le plus à mettre les papillottes, tant de
la main droite que de la gauche.
A mefure qu’on roulera les cheveux , on aura
attention de pouffer le roulé de temps en temps
avec le feougt du doigt de la main droite , afin de
faire la frifure plus ferme : on continuera de même
jufqu’auprès de la tête, ayant la précaution de ne
point faire de mal.
Lorfque les cheveux feront roulés affez près cîe
la tête, il faudra les envelopper avec le papier
qui lui efl defliné.
Pour cet effet, il faut tenir le roulé de la main
gauche, préfènter le-papier de la droite, l’enfoncer
en-deffous le roulé ou anneau , de façon qu’il
Ce trouve dans le milieu de la papillotte.
A h fi pofée, on remploie à droite le papier par-
deffus l ’anneau ; à gauche de même, en obfèrvant
de bien ferrer le fécond pli par-deffus le premier,
de manière que la racine le trouve bien enfermée, &
que l’un & l’autre de ces deux plis ne bâillent
point ; alors au bas on fait encore deffus le roulé un
pli de droite & de gauche , & on les ferre de même
que les premiers ; puis on tortille légèrement le
papier en tournant à droite, tenant bien ferme
l’anneau de la main gauche , tandis que l ’autre tortille
de façon à ne point crever la papillotte , &
néanmoins il faut qu’elle le foit de manière à ne
point fe défaire.
Cette première meche mifê, il faut fùivre la ligne
en- defcendant le long du chignon , avoir attention
de les féparer bien également; enfuite on
en fait une fécondé, & que toutes foient rangées
avec propreté, commamne plantation d’arbres, de
forte qu’on puiffe promener le fer avec facilité dans
les rangs, de tout fens, quand il faut les pincer ;
ce qui au contraire donneroit beaucoup de peine,
fi la propreté n’y étoit pas, & l ’on rifqueroit de
brûler les cheveux.
Ainfî d’une troifième rangée , avec la précaution
de les diminuer de groffeur à mefiire que l’on def-
cend fur le front, dont il faut qu’elles foient plus
petites & ferrées encore plus fermes, tant pour
faire le tapé plus fin, que pour donner de l ’abondance
aux racines.
Il faut donc £è perfectionner à bien mettre les
papillottes avant de les paffer au fer ; & pour mettre
le temps à profit, il faut faire comme fi elles
Soient pincées, les défaire , & s’aaïufèr à manier
les cheveux, quoique fans frifure , pour fè faciliter
à l’accommodage, quand elles le feront.
Comment on f a i t les p a p illo ttes doubles.
Il y a bien des perfonnes qui ne veulent point
de doubles papillottes, parce qu’elles prétendent
que cela gâte les cheveux ; il faut en cela, comme
en toute autre chofè, fe- conformer aux volontés
des perfonnes.
Mais , de la manière dont elle efl ici démontrée
, je fuis certain du contraire ; elle fait même
beaucoup moins de mal à mettre, quand les cheveux
font très-courts, que la fîmple.; elle fait une
frifure plus ferme , qui rend le tapé beaucoup plus
fin ; il n’y a que de l ’attention à avoir pour les
défaire : c’efl a quoi on ne doit pas manquer ,
fîmple comme double.
Il faut, après s’être bien perfectionné à mettre
les papillottes fimples, rang par rang, à cpmmen-
cer le long du chignon, avoir la précaution de
bien étendre les meches de. cheveux en arrière quand
on les roule, pour que cette première rangée né
tombe point en devant ; ce qui empêcheroit de
mettre la féconde , ainfî des autres.
Pour cela, il faut élever les bras, autant pour
ne peint appuyer fur la perfonne, ni la gêner
en aucune manière.
Il faut donc que la première rangée foit bien
droite en arrière, pour donner plus de facilité à
mettre les autres qui doivent, à mefure que -l’on
avance fur le front, diminuer de groffeur ; & c’efl
fur le bord du front qu’on doit mettre les doubles.
L ’on met une ou deux rangées de papillottes
doubles & quelquefois trois , fuivant la quantité de
chéveux que l’on a fur les tempes, ou que les
perfonnes exigent une frifure plus ou moins ferme.
Pour des tempes bien garnies, il fùfïît fouvent
d’une rangée ; quand les cheveux font longs, &
qu’on ne veut pas avoir la frifure bien près de la
tête , on évite de les mettre de trop près ; fî au
contraire ils font très-courts, on en mettra deux
rangées : en s’étudiant, aux endroits les plus foi-
bles, d’avoir attention de les mettre plus petites ,
& toujours d’éviter de les ferrer tout près de la tête,
de crainte de brûler en les pinçant au fer.
Cette attention doit être aux fimples comme aux
doubles, parce que plus la papillotte efl fine , plus
elle multiplie les cheveux, & donne un air d’abondance.
S’il arrive que des perfonnes n’ en aient pas beaucoup
, on ne rifque. rien d’en mettre5 trois rangées
, parce que la façon de mettre ces^doubles
fournit à la quantité, fans pour cela détruire en
aucune manière les cheveux.
Pouf cet effet, on prend les mèches bien minçes, i
toujours féparées proprement, comme pour les fîm- :
pies ; & tenant les cheveux bien tendus jufqu’à la j
pointe, on prendra une papillotte que l’on tiendra
ferme de la main gauche, dont les doigts tiennent ;
la pointe ; de la droltè on la déchire à peu près
par la moitié , à prendre par le côté le plus j
long.
Elle fe déchirera droite jufqu’en bas ; ce qui fera
une petite baride de papier qui doit fervir à rouler j
les cheveux, en la préfentant dans les doigts qui l
tiennent la pointe, & la paffant par-deffous, de ;
façon que cette^ pointe fe trouve fur le milieu de
la petite bande, tant dans fa longueur que dans fa
largeur.
Alors on plie la moitié de cette bande dans toute
fa longueur par-deffus la pointe des cheveux, en
élevant imperceptiblement le pouce pour recevoir
ce rempli, & tout de fuite un autre p li, de façon
qu’il en faffe faire un aux cheveux , & le faire
plus entrer deffous le pouce que le premier , en
tenant toujours ferme les cheveux, de crainte qu ils
n’échappent.
Alors on tortille la petite bande de papier avec
la main droite, en la roulant dans les^ doigts ,
comme on feroit d’un brin de fil, de manière qu’en
roulant le papier, on fente qu’il entraîne les cheveux
qu’on tient deffous le pouce ; on~ les laiffe
aller petit à petit jufqu’au point d’être près de quitter
de deffous le pouce , reprenant bien vite le
côté de la petite bande qui fort d’entre les doigts,
& tortillant des deux mains , avec attention d«
rouler les cheveux l ’un fur l’autre bien droits dans
leur fens , & cela jufqu’à une certaine diftance
de la tête, du plus ou du moins que les cheveux
font longs, ayant foin de bien prendre tous les
petits cheveux.
Enfuite on rapproche les deux bouts du papier
tortillé ; on leur fait faire un tour ou deux ensemble
, & on met par-deffus , le refiant de la pa-
pillçtte, fî toutefois elle fe trouve affez grande pour
l’envelopper de. la même manière que l ’on fait aux
papillottes fimples.
Comment i l fa u t p incer les cheveux avec le fe r .
Si le fer étoit trop tiède, la chaleur ne péné
treroit pas toute l’épaiffeur de la papillotte; mais
s’il étoit trop chaud, il y auroit beaucoup plus de
danger pour les cheveux pincés ; ce qui en occa-
fïonneroit le dépériflement, & ne donneroit qu’une
mauvaife frifure.
Il efl donc de la plus grande néceffîté d’y apporter
tous fes foins : c’ efl en l’effayant fur du papier
blanc, qu’on réufïît à favoirle vrai degré de chaleur
; il faut que le fer ne le teigne qu’impereep-
, tiblement, & alors on doit commencer par les papillottes
de derrière.
Lorfqu’on en aura pincé fepfc ou huit, on descendra
fur le devant; & à mefure que le fer fe
refroidira, on y refiera un peu plus long-temps.
Il vaut mieux en changer plus fouvent, & fè
fervir d’un fer doux, que de Ce mettre dans le ca*
de les brûler.
Comment i l fa u t s 'y prendre pour garnir le s chignons.
C ’efl' ordinairement pendant que les papillottes
refroidifïènt, que l ’on garnit le chignon.
Après l’avoir bien peigné, il efl de toute né-
ceflité de le regarnir de pommade & de poudre ,
plus ou moins, tant pour faire du bien aux cheveux
que pour faire le chignon avec plus d’ai-
fànce.
On prend de la pommade dans la main, que
l’on broie bien ; on la met fur les cheveux, en les
ouvrant avec les doigts, pour que la pommade
pénètre jufques dans la racine, de même jufqu’à
la pointe.
Après en avoir mis à plufîeurs fois depuis le
,1 haut jufqu’en bas, ôn prend le grand démêloir, on
; peigne bien doucement les cheveux dans leur fens,
depuis le haut de la tête jufqu’au bas du cou, ainfî
i que jufqu’à la pointe, pour que la pommade Coit
bien incorporée dans toute l’étendue de leur longueur
: enfuite on y met de là poudre ; & pour
! cela, on paffe la main gauche en-deffous tout près
■ du cou ; & en élevant un peu la main , les cheveux
doivent s’ouvrir d’eux-mêmes pour recevoir
la poudre.
On en prend dans la boîte, qu’on aura foin de
: mettre à fa portée.
En la puifànt à pleine main, on la met fur le
haut de la tête , la faifànt entrer avec les doigts ;
& , même fî l’on veut, on fe fert du plat de la
; main , en l’appuyant & la frottant légèrement ,
pour la bien faire entrer dans les cheveux ; & pour
réufïir encore mieux, on peigne chaque fois, 8c
avec les dents on fait entrer légèrement la poudre
dans la racine : on en met tantôt fur le milieu ,
tantôt fur les côtés , afin de rendre le chignon
égàl.
Quand il efl bien garni, on peigne de manière
à ne point faire tomber la poudre ; & c’efl en couchant
le dos du peigne en bas, à mefiire qu’il de£
cend, qu’on réufîit.
C ’efl pourquoi il faut s’attacher à la mettre toujours
dans le haut, parce qu’en peignant de cette
façon, on la fait toujours allez defeendre à volonté
pour en garnir le bas*
Cependant il ne faut pas trop dégarnir le haut,
par la raifort que le peigne qui tient le chignon ,
en feroit moins folide , s’il n’étoit contenu par la
poudre & la pommade*