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plomb puifle y féjourner, & les cimenter l ’ûné
avec l’autre. ;
On fuppofe que ce travail eft fait : le plombier
fait d’abord fondre fon plomb dans une marmite qu’il
porte avec lui lorfqu’il en eft nécéflaire, & dont nous
parlerons plus amplement dans le chapitre du dégorgement
des tuyaux de conduite ; il en remplit
■ enfuite une cuiller, & le verfe dans les entailles
qui font entre les pierres , à proportion de la quantité
qui eft néceffaire.
L a cuiller, c’eft-à-dire , celle dont on fe fert
pour couler fur toile , eft très propre à cet ufage ,
parce qu’elle eft profonde ; & au moyen du bec
qui la termine , on efl plus maître de répandre le
plomb ou Ton veut, de le faire avec niefure, &
-toujours également.
Comme le plomb, ainfî que tous les liquides,
V’afiàiffe & fe retire en refroidiflant , il faudra y-
revenir plusieurs fois avant qu’il, foit allez froid
pour empêcher que le nouveau plomb dont il efl
encore befoin , puifTe faire corps avec lui.
Quand toutes ces entailles feront .garnies de
plomb comme il ne peut fe faire qu’il n’excède
un peu en quelques endroits, on prendra le grattoir
, & on le mettra de niveau avec la pierre ,
pour donner plus de propreté à ces fortes d’ouvrages.
Ce qu’on vient de dire par rapport à ces fortes
de terrafTes, on petit l’enténdre des balcons qui
femblent en être un diminutif. 11 faut obferver
i° . qu’on peut cimenter d'une autre manière les
joints* des ‘ terrafTes en pierre de taille; qu’on fe
fert, pour cet effet, du ciment ordinaire , qui efl
fait avec du plâtre & du verre p ilé , ou bien avec
du mâche-fer : c’eft même ce qu’on emploie le
plus ordinairement ; on le met alors aux endroits
que nous venons de fpécifier par rapport au plomb.
i 6. Qu’il n’entre jamais de chaîneaux de plomb ,
quoiqu’abfolument cela peut fe faire , dans les ter-
raffes en pierres de taille ; ce n’efl point l ’ufage ,
ce feroit encore moins un profit pour ceux qui y
en feroient mettre.
Le canal qui règne tout autour de ces terraflès ,
& qui en reçoit les eaux pour les tranfmettre à des
tuyaux de defçente, ou, s’il n’y en a point, à des
gouttières Taillantes ou godets, efl formé d’un cordon
de pierres taillées pour cet effet, & qu’on doit
cimenter tout autour avec du plomb , de la même
manière que le refie du toit.
Mais cette opération demande, un peu plus de
travail dans ces endroits, parce qu’on conçoit que
le plomb, doit trouver une chute rapide qui l ’entrai
neroit au fond du canal, l ’en empliroit, pendant
qu’il doit s’arrêter dans les entailles des bords de
chaque pierre.
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Pour les cimenter l’un avec l’autre, îi faut donc
avoir le foin de prendre un morceau de coutil ,
l ’appliquer contre le coté du canal qu’on veut garnir
de’ plomb, pour l’empêcher de couler infruc-
tueufement aux endroits où cela n’efl point necef-
faire : on doit faire la même chofe aux deux côtés
de chaque canal, & dans toute leur longueur.
Des terrajfes couvertes en plomb.
Si le plomb efl plus cher que la pierre, il peut
arriver que les terrafTes en pierre coûtent auffi plus
que celles qui font en plomb, par la raifon que
les premières demandent toujours d’être afïifes fur
une voûte, au lieu qu’bn peut faire les fécondés
fur de la Ample charpente , aufü biën que fur des
voûtes.
La manière dont il faut s’y prendre , confîfle à
couper d’abord fes tables qu’on afïied hôrifontalé-
ment l’une contre l ’autre.
Comme on ne peut point fe fervîr de foudure dans
les toits, il faut les replier dans leur longueur d’environ
deux pouces de chaque côté.
De deux tables qui doivent être jointes enfèm-
ble, l ’une doit être pliée en dèfTous, & l’autre en
deflus : on cloue à la charpente qui les porte , ces
rebords qui , comme on doit le concevdir, ont
quatre fois Fépaifleur de chaque table , & on les
applatit le plus qu’on peut, afin que cette petite
élévation foit, prefqu’infenfîble à ceux qui peuvent
aller s’y promenëiv
C ’efl bien différent des combles, ou il faut que
ces joints de tables ibient battus & arrondis en baguettes.
» On ne fait point de replis aux tables dans leur
largeur; on ne fait que les mettre les unes fur les
autres en recouvrement d’environ deux pouces ,
c’efl-à-dire, qu’on commence à pofer d’abord Tes
tables dans le bas de la pente , & qu’on met en-
fuite les fécondés fur les premières, ainfî de fuite,
pour que l’eau dü ciel n’ait point d’obflacle en fon
chemin , & coule aifément jufqu’à la petite élévation
qu’on doit faire dans le milieu des terrafTes en
plomb* fî cela efl facile, ou autre part, ainfî que
dans les.,autres terraflès ; on les cloue enfuite en
plaçant les clous à l ’endroit de ce petit recouvrement
, de telle manière qu’ils mordent l ’extrémité
des deux tables.
Quant aux chaîneaux qui doivent être placés
tout autour de ces terraflès, il faut obferver ce qu’on
a dit ci-devant de la pofe des chaîneaux. On peut
également couvrir les balcons en plomb.
Des plates-formes.
Rarement elles font couvertes entièrement en
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blomh î on Couvre Amplement en plomb chaque
joint des pierres qui y font employées.
• Nous citerons la plate-forme qui règne tout autour
du choeur de Notre-Dame, puifque c’eft-la que
nous avons vu cette nouvelle manière de couvrir
les joints, des pierres, afin de mieux faire fentia
de quelle façon' on doit le faire.
Cette plate-formé efl coupée par petits combles,
dont chacun eft formé de quatre groflès pierres de
taille qui fe joignent, & qui font furmontées d’une
petite boule taillée dans-la pierre même ces combles
forment un poids qui charge la voûte qui eft
deffous , afin de la rendre plus folide.
On commence par faire un chapeau de plomb
« là boule qu’on modèle à l’endroit même à coups
de batte , parce qu’étant for tuée de quatre parties
elle a par conféquent quatre joints par lefquels l’eau
poiïrroit traiifpirer.
Ce chapeau en place doit avoir à peu près la
forme d’un chapeau ordinaire, dont les ailes font
abattues.. -, . ,
On couvre - enfuite le joint e pour cet effët , on
prend une bande de' plomb que l ’on arrondit en
canal ou tuyau coupé par moitié ^; on 1 applique
dans la longueur de la jointure des deux ^pierres , en
manière de canal renverfé ; on l ’applatit un peu a
l ’endroit qui pofe fur l’aile du chapeau; on 1 attache
enfuite avec deux ou trois gâches , que l’on
plâtre ou que l’on plombe dans chaque pierre, apres
en avoir fait la place avec le cifeau. ^
Ces plaquçs.de plomb demi-arrondies, àmfï.at-
tachées & appliquées aux joints de ces pierres , il
eft impoflible que l’eau y pénètre.
On fait de même par rapport aux trois autres
joints^
Tout autour de ces petits combles régnent des
gouttières qui en reçoivent les eaux & les tranf-
mettent aux gouttières, & de la dans les tuyaux
qui font defîous , qui les prennent. & les rendent
dans la rue.
Pour ne rien omettre de tout le plomb qui entre
dans les couvertures, nous dirons un mot de
ces tables de plomb ifalées qu’on; voit quelquefois
au haut de quelques parties de murs; c’eft ordinairement
pour couvrir une partie de la muraille
qui-eft mince , & qui eft prefque toute faite de
charpenté.
Toute l’opération confifte à prendre la mefure de
l ’endroit où l’on veut la placer ; on coupe enfuite
la-, table que l’on cloue fur la charpente comme on
le voit.
Enfin il entre du plomb en forme de couverture
au haut des-murs de réparation, lorfqu’ils font
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furmohtés par des folives au lieu de pierres de
taille.
Ce font ces mêmer folives que l’on, couvre en
plomb pour empêcher que la pluie ne les pour-
rifle.
On le fait avec des tables auffi longues qu’il eft
poffible , que l’on fait descendre en recouvrement
’ des deux côtés de la folive dans fa longueur, &
que l’on y cloue. On noie enfuite ces endroits avee
. du plâtre.
De la maniéré de réparer les couvertures.
Quelques précautions que les plombiers prennent
• pour rendre leur ouvrage folide , il arrive qu avec le
temps il dépérit; tantôt ce fera une table, une àr-
.doifé, &c. qui fe percera; d’autres fois le vent en
enlevera;
Il eft mille autres inconvéniens qu’on ne peut
pas prévoir, & qui forcent mus les jours les ouvriers
à remonter fur les toits pour les reparer. U
eft ici quèilion d’expliquer comment ils doivent
s’y prendre. -
De la réparation des combles.
On pafle une échelle à travers la fenetre du
clocher ; on la coule fur les tables de plomb qui
forment la couverture de l’églife, & on 1 appuie
fur les gargouilles : elle doit etre portée , comme
nous l’avons dit, fur des couffins de paille, afin
qu’elle n’endommage pas la couverture, & que les
ouvriers defeendent & montent plus aifément.
: Un. ouvrier paffe enfuite par la fenêtre du clocher,
& parle fecours de cette échelle , defeend
jufqu’aüx gargouilles , qui aux eglifes ont ordinairement
un parapet d’environ deux ^ ou^ trois' pieds
de haut: il a par ce moyen la facilite den faire
le tour fans craindre aucun rifque.
Un autre ouvrier defeend auflfi par la fenetre du
clocher, & fe met à çheval fur l’angle de la couverture
de l’églife ; ils prennent tons deux l’échelle,
l’ un par un bout, & l’autre par 1 autre bout, & la
portent à l’endroit où il en eft befoin. Ils vifîtent
enfuite la table qu’il faut réparer; fi elle eft peu
endommagée, on y cloue Amplement une plaque
de plomb; fi au contraire- il faut la changer, ou
que le vent Tait enlevée, on en met une autre
à fa place de la même grandeur , en la pofant fur
des crochets & la clouant comme nous l’avons dit
plus haut, après l’avoir repliée des deux côtés v
pour la continuation des baguettes ou bourrelets
que les table's fôrmént entr’elles : ils remettront
enfuite l’échelle vis-à-vis du clocher , y rentreront,
& la retireront à eux.
j Pour les maifons qui font „couvertes en plomb i
l u »