
qui fort a la 'caler & à l ’ethpêchèr de glifler *
d’autant qUe cette manoeuvre efi faite pour contenir
l ’échelle, fans être appuyée au haut contre aucune
muraille; elle efl ifolée,de toutes parts , afin de
mettre l’ouvrier à portée de travailler au milieu
d’un plafond ou d’une voûte ; n’ayant point d’échelle
double allez haute*
Fig. z , balet ou plumeau. Il en efi de deux
fortes que l’on attache à l’échelle pour nétoyer le
plafond avant qne de le peindre, d’autant que les
ordures' fàliroient la couleur, foivtout lorfque l ’on
le peint en blanc....
Le plumeau ou plumaceau efi fait avec'de
fortes plumes de dindon : le balet efi fait avec des
verges de boyiilot.
Fig, 3 , Règle à manche fourchu pour appliquer
contre la muraille, lorfque l’on veut y'tirer des
lignes droites : ce que l’on appelle faire des refends.
L e pinceau avec lequel on les fait efi attaché
au bout d’une baguette longue & roide pour
qu’elle n’ait point d’élafiicité vague.
Fig. 4 , pinceau à faire des réfends : il y en
a de differentes grofleurs, pour tirer des lignes plus
ou moins grofles : il efi fait de crins de pourceau.
Fig. 5 , brofle à badigeoner, c’eft-à-dlre , pour
peindre une grande étendue de toifé , tout de la
même couleur, qui efi ordinairement du blanc de-
trempé à l’eau pour blanchir les murailles.
Cette brofle efi attachée au bout d’un bâton ,
tantôt d’équerre & tantôt diagonalemen|, felon que
l ’ouvrier le juge à propos. Il y en a de differentes
grofleurs.
Fig. 6 , brofle attachée diagonalement. Les-plus.-
grofles s’appellent brojfes de.,quartier elles portent
fept à -huit pouces de crins.. Celles moin?Tlongues
fe nomment brojfes d'imprèjfpn, .
Fig. 7 , brofle de quartier,
Fig. 8 , brofle d’impreflion.
Fig. 9 , brofle montée en plumes : il y en a de
differentes gro fleurs.
Fig. io , le foau ou- i’on met de la couleur.
Fig. i i , gratoir propre à-grater les murs ou la
boiCerie raboteufe, afin de les unir, & de pouvoir
enfuite les peindre.
Fig. n , autre forte de grattoir. S
P L A N C H E I I I e.
Echafaudage extérieur d'un bâtiment.,
Fig. i y ouvrier monté fur une planche foute nue
par des cordes ottaçhées à la lucarne d’un to it,
& afliirée par d,es; bâtons de traverfè liés à une
çroifee' d’appartement.
Fig. z 5 autre' ouvrier qui badîgeone comme le
précédent , . étant, éçhafaudë. fur une planche
appuyée fur lès fers d’un balcon.
PLANCHE I Ve.
Echafaudage intérieur d'une églife,
Fig, i , ouvrier monté fur une grande échelle
fbutenue pan des cordes liées en différens fens,
à droite & à gauche, aux piliers de l’églife. Il
badigeone le deflous de la voûte.
P e i n t u r e e n ' C i r e .
Ayez une toile imprimée avec de la cire difloute
par l’eflence de térébenthine : prenez des couleurs
I en poudre *, broyez-Ies fur le porphyre, en les
délayant avec de la-cire difloute par l’eflence de
térébenthine : formez-éti une palette , entretenez
la fluidité de vos teintes fur cette palette, en ver fan t
deflus quelques gouttes de la même eflence de
térébenthine : prenez enfoire à l’ordinaire avec la
brofle & le pinceau.
On peut peindre de cette manière également
fur toile & fur bois, car on donne l’impreffion au
bois ainfi qu’à la toile.
Tout- ce fecrei confifle ! donc à fobfiituer line
diflolutioh de. dire à l’huile dont on fe fort ordinairement,
pour délayer les couleurs.
La quantité de cire‘difloute doit varier pour
chaque couleur.
Le blanc & l’orpin font les deux extrêmes.
De toutes les douleurs, le blanc efi celle à
laquelle il en faut donner davantage, & l’ôrpin celle
qui en fopporte le moins.
La couleur à laquelle on aura donné trop de
| cire , fera plus luifante & moins matte.
j Celle qui n’en aura pas allez reçu , peut s’effacer
par le.frottement, & s’en aller en pouflièrè comme
une détrempe fans colle.
Pour corriger la mauvaifo odeur que laifle la
térébenthine, il faut y mêler quelques gouttes
d’une eflence de citron , de lavande , de canelle,
ou de quelque autre aromate.
Peinture a i'encauftique.
La peinture à l’encaufiique efi le renouvellement
! d’un art connu & pratiqué par les anciens.
M. lé;, comter de Caylus & M. Bachelier , peintre
i connu par fos- talens ry ont fait des recherches , &
; employé divers?“ procédés pour la peinture ^ 1 etl"
cauflique qui a l’avantagé d’avoir plus de vigueur
que la peinture en détrempe , de refifter parfaitement
aux épreuves de î’air & du foleil, & de
n’être point fujette à .ces effets de lumière des
tableaux peints à l’huile; ce qui efi caufo qu’on
ne peut bien les voir que fous un certain point
de vue.
Cette peinture a au contraire un éclat uniforme,
d’où réfuite une harmonie flatteufo 8t indépendante
des jours. De plus , les tableaux peints à l’encauf-
tique ne font point fojets à s’écailler.
La peinture à l’encaufiîque des anciens, à en
juger par les ^divers paflages des auteurs , s’éxé-
cutoit avec de la cire & au feu : mais celle
dont nous allons parler en premier, découverte
d’abord par M. le comte de Caylus & M. Bachelier
dans des temps différens , & qui n’eft qu’une diflb- i
lution-de la cire à froid, n’eft à proprement parler
que la peinture en cire & non I’encauftique des
anciens.
Le procédé de la peinture en cire efi des plus
fimples ; il ne s’agit que de fobfiituer de la cire
difloute à l’huile que les peintres emploient.
On prend , pour cet effet , les couleurs dont on
fait ufàge ordinairement dans la peinture ; on les
broie fur le porphyre , en les délayant avec de la
cire difloute dans de l’huile efîentielle de térébenthine.
Pour faire difparoître l’odeur défagréable de
cette huile, il faut y ajouter quelques gouttes
d’eflence de canelle, de lavande , de citron ou de
quelqu’autre aromate.
On forme enfuite fâ palette avec chacune des
couleurs ainfi broyées ; on entretient la fluidité de
chaque teinte, en y incorporant avec le bout du
couteau Un peu d’huile efîentielle de térébenthine ;
& on peint avec lès pinceaux & la brofle à l'ordinaire.
On choifît feulement, pour peindre,une- toile imbibée
avec de la cire difloute dans de l’huile eflen-
tielle de térébenthine.
Il èft important d’obforver que la quantité de
pire difloute dans cette huile doit varier foivant
la nature des couleurs.
Le blanc & l’orpin font les deux extrêmes pour
l'a quantité nécefîàire à chacun. L’orpin en fupporte
le moins, & le blanc efi la couleur qui en
demande davantage.
Le plus grand inconvénient efi de n’en pas mettre
aflez : car. lorfqu’il n’y en a point fiiffifàmment,
la couleur s’emporte par le moindre frottement;
fi ou en met trop , la couleur efi plus luifante & moins exaéte.
Cette peinture a l’avantage de prendre trèsrbien
fur bois & fhr verre.
Arts & ftlétiers, Tom, VI,
La diflolutîon deeiredans l’eflence de térébenthine
peut s’employer avec foccès pour peindre des boi-
fories d’appartement. Elle remplit exadement les
plus petits vuides : il n’eft nécefîàire que de donner
une feule couche, & les lambris acquièrent
un S beau vernis, que ni l’air, ni l’humidité ne
peuvent altérer.
Le focret de M. Bachelier , pour la. peinture
à I’encauftique , confifte à préparer une eau de cire
avec.laquelle il hume&e fos couleurs, comme dans
la peinture à l’huile on les humede avec de
l’huile.
Voici comme en obtient cette eau de cire. On
fait difloudre du foi de tartre dans de l’eau tiède ,
jufqu’au point de fat-uration.
On filtre cette eau faturée à travers du papier
gris; on la met enfuite fur un feu doux , & on
y fait fondre de la cire blanche : on agite ce mélange
avec une fpatule de bois.
Lorfque cette eau alkaline efi bien faturée de
cire, il en réfiilte une efpèce de favon , d’une con-
fifiance molle, comme de la bouillie, & qui a la
propriété de fo difloudre parfaitement dans l’eau.
Lorfqu’on veut peindre à I’encauftique, on fait
difloudrè de ce fàvon de cire dans de l’eau, avec
laquelle on broie & délaie fes couleurs que l’on
place fur la palette, après avoir eu foin de la
plonger dans de la cire fondue que l’on ratifie en-
fuite avec un couteau, mais dont lès premières
particules fè font introduites dans les pores du
bois , les ont bouchées, & les empêchent par con-
féquent d’abforber l’humidité des couleurs qu’on
arrange for la palette.
On tend enfuite for un chaflis la toile for laquelle
on veut peindre , telle qu’elle fort de chez
la lingère ; on deffine fon fojet avec des crayons
blancs, & l’on peint de la même manière qu’à
l’huile , humedant fes couleurs avec cette eau de
cire , lorfqu elles fo defsèchent.
Quand l’art-ifie ne fait pas fondre une teinte humide
avec une teinte fèche, il efi bon qu’il aflii-
jettifle derrière la toile, à l’endroit-où il travaillé ,
une éponge imbibée d’eau pure pour tenir la toile
fraîche,
Lorfque .le tableau efi fait, il faut le pafier au
feu , ce qui efi le caradere de la Vraie peinture
encauftique des anciens.
Pour cet effet on allume un large rechaud de
feu : on préfente le tableau horîfontaiement foc
ce brafîer du côté oppofé à la peinture, ayant foin
de ne l’approcher que petit à petit jufqu’à ce qu’enfin
le tableau fe trouve fi près du feu que la main ne
ppurroit en foufenïr la chaleur.
La cire fo fond'; elle abreuve toutes les couleurs;
on la voit même Ce gonfler, 8c le gonflement
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