
on y employé plus communément le châtaignier-, ]
l'aune, & toutes les efpèces de bois blancs ; & on
réfervepour les grands vaiifeaux j tels que les cuves
à faire fermenter le v in , le bois de laurier, de
chêne, d’orme , & for-tout celui de charme,
comme ayant plus de corps & étant d’un meilleur
ufage.
Le plieur ayant préparé de longueur le bois qu’il
deftine aux divers cerceaux qu’il doit faire, le fend
par le milieu avec un coutre & une mailloche à-
peu-près femblable à celle dont le tonnelier fe fert
pour refendre fou merrain.
Lorfque fon bois eft partagé en deux dans toute
fa longueur , il fe fert de la p!ane pour parer &
façonner chaque moitié du côté qu’elle a été réparée
; & lorfqu'elle eft préparée comme elle doit
l ’être, il la plie infenfiblement fur fon chevalet,
au moyen d’une rainure qui y eft au-deflus, & dans
laquelle il la pafle peu à peu, afin qu’elle ne cafte
pas dans les efforts qu’on lui fait faire en lui donnant
de la convexité.
Quand la partie extérieure du bois eft aftez aftbu- '
plie, & que félon fa longueur elle eft propre à recevoir
plus ou moins de circonférence, il la met |
alors dans une efpèce de moule qui eft une machine j
de bois compofée de deux cercles de menuiferie j
dont toute la circonférence eft emmortaifée dans
des bois debout à diftances égales. C’eft dans ce
moule que le plieur met le nombre de cerceaux
que doit contenir chaque paquet félon fon efpèce.
Lorfque le nombre eft complet, il lie le tout en
trois ou quatre endroits avec dès liens de" jeune
chêne ou d’ofîer, aftez gros pour réfîfter à la force
elaftique qui tend continuellement à remettre là
latte , ou ce qu'on nomme à Bordeaux Le feu.illa.rd-,
dent on a fait le cerceau, dans le même ;point où
file étoit avant l ’effort que lui a fait faire le plieur.
Quoique cette forte d’ouvriers travaille le plus
fouvent dans les bois lorfqu’on y abat des charmilles
eu qu’on y fait des coupés de châtaigniers ,
cependant dans les villes des provinces où il fe
récolte beaucoup de v in , les faifeurs de cerceaux
travaillent prefque toute l ’année chez les marchands
de bois qui ne vendent que des cerclés de toutes
efpeçes & de toutes grandeurs , des lattes pour
liipporter les tuiles ou l’ardoife, & des barres fortes
dont les tonneliers fe fervent pour aflujettif les
fonds de leurs tonneaux au moyen de plufieürs
chevilles.
P l e u r s . M
Moyen [impie & sûr de conferver les fleurs.
Choifîftez du fable aftez fin , par exemplel, celui
connu à Paris fous le nom de fable àEtampes ;
paftez-le à jm crible aftez large pour n’en féparer
I que les parties groflières, & enfuite à travers un
tamis de foie plus ferré, pour l’avoir bien égal &
bien fin : jettez-le après cela dans l’eau , _&
lavez-le jufqu’à ce que l ’eau qui aura paflé defîiis
en forte bien nette ; cette opération faite, on enlèvera
toutes les parties terreufes & argilleufes qu’il
pourroit contenir j on fait enfuite fécher le fable au
Toleil.
Choifîftez les plus belles fleurs que voudrez
conferver ; mettez-les dans des boîtes de carton ou
de fer-blanc, aftez évafées pour qu’on puifle ranger
les fleurs avec la main, & aftez hautes pour pouvoir
furpafler les fleurs de quelques pouces ; rempliflez-
les de fable jufqu’à la hauteur de la fleur ; puis
avec un poudrier , faites entrer le fable dans l ’intérieur
delà fleur, & tout autour des pétales , de façon
qu elles ne foient point dérangées de leur pofition
naturelle, que la furface concave foit bien remplie
de fable, & la convexe en foit couverte fans y laifter
aucun vuide. ,
Mettez une couche de fable de cinq à fîx lignes
au-deflus de la fleur ; enfin, couvrez le tout d’un
papier percé de petits trous, & expofez ces boites
à l’ardeur du foleil dans l ’.été , ou dans une étuve
ou un four dont, on aura retiré le pain.
Au bout de trois ou quatre jours de foleil, retirez
les fleurs , & vous les trouverez bien deftechées , &
confervant encore prefque tout l’éclat de leurs couleurs
naturelles. Pour bien réuflir, il faut obferver
trois chofes principales , bien choifîr & bien préparer
le fable , entretenir un degré de chaleur égal
& fbutenu le plus que l’on peut, & arranger les
fleurs dans les boîtes dans la forme la plus naturelle.
i F e r .
Procédés nouveaux pour préferver le fer de la
rouille.
Pour préferver le fer de la rouille, il fuffit de le
fbuftraire à l’adion de. l ’humidité, le mémoire
ajoute & de 1‘acide crayeux; ce qui n’eft entendu
que par les chymiftes modernes : condition qui peut
être remplie par une matière grafîe ou refineufe ;
mais il faut que cette matière adhère fortement au
fer, ne puifle s’en écailler, & ne lui ôte , dans la
plupart des circonftances , ni fon poli, ni fa couleur.
On jugera fi les procédés fuivans j qui ont
été publiés, préfentent ces avantages.
i° . On a chauffé des petits morceaux de fer qu’on
a enduits avec de l’huile rendue jîçcative par de la
limaille de plomb. On les, a enfuite ëxpofés, pendant
deux mois, en plein air avec d’autres morceaux
de fer non préparés, qui fervoient de comparaifon.
Ceux-ci furent attaqués de la rouille, fans qu’on
pût' en appercevoir le moindre veftige fur les
autres. .
z°. Ayant fait rougir une .barre de trois pieds
de long, & de fîx lignes de diamètre , on l ’éteignit
dans de l'huile de lin. On la laiftà enfuite égoutter;
p r o
’& on l ’efliiya. Elle parut alors couverte d’une couleur
noire , aftez adhérente au métal, pour réfîfter
aux épreuves du marteau & des diffolvans. L ’auteur
de ces procédés croit un bain de fuif encore plus efficace.
Cette manipulation eft fimple, & peut fervir
pour tous les gros ouvrages.
3°. Les beaux' ouvrages en acier fêroient également
garantis de la rouille par les moyens ci-deflus,
mais l’acier perdroit fon luftre & les couleurs* L ’auteur
a' rapporté de l’étranger un vernis qu’il foup-
Çonne être employé à Birmingham. Ce vernis réunit
a l’avantage d’être préfervatif, celui d’être tranf-
parent & de ne point altérer la cpuleur du métal. Il
fe fait avec du maftic , du camphre, de la réfîne
élémi & du fandaraque, le tout fondu dans de
l ’efprit-de-vin. Les proportions en font inconnues,
mais elles font faciles à retrouver par des eflais, &
ce vernis eft aftez important aux artiftes travaillant
les métaux, pour qu’ils s’en occupent.
Le maftic n’eft point la compofîtion qui porte ce
nom dans les atteliers , & qui eft un mélange de
brique pulvérifée , & de réfîne, c’eft une fubftance
exportée du levant; il eft en larmes, & d’un blanc
doré : un peu broyé avec les dents, il devient comme
de la cire blanche.'1
La véritable réfîne élémi vient d’Ethiopie & de
l ’Arabie heureufe ; elle eft sèche & molgfte , d’un
blanc verdâtre , d’une odeur douce & agréable. On
en apporte une autre d’Amérique , qui eft un gali-
-pot, du moins en a-t-elle l'odeur, quoique moins
forte. Elles font indiftinftement prifes l'une pour
l ’aiïtre en pharmacie , & il y a grande apparence
qu'elles peuvent également s’employer à la com- 1
pofition dont il s’agit. L ’efprit-de-vin, qui fert de
véhicule à ce vernis, doit être extrêmement dé-
phlegmé.
N. B. C e t t e compofîtion devient beaucoup trop
coûteufe 'pour les gros fers, comme grilles, barreaux
, &c. ; il fuffit, pour garantir ces fers de la
rouille, de leur donner deux à trois'couches de
peinture à l’huile , & de la renouvelier *tous les dix
ans ; ce qui n’eft ni difficile , ni coûteux. Le C. ’
Autre procédé [impie pour garantir Vacier de la
rouille.-
L ’auteur du procédé précédent avoue la difficulté
de l’appliquer aux ouvrages d’acier , dont le poli
feroit inévitablement altéré par nn vernis.' g
Voici un procédé tout -aufli fîmple, qui a toujours
réuflî, pour garantir l ’acier fans altérer fon
brillant. Il confîfte à le chauffer fortement fans
l ’approcher trop brufquement du feu , jufqu’à ce
qu’on puifle le toucher fans fe brûler , & à le frotter
légèrement de cire vierge. On le rapproche du feu
pour boire la cire, & on l ’efliiie aves un morceau
de forge ou de drap.
P R O 723
Procédé■ pour [celier le fer dans la pierre fans y employer
le plomb fondu y extrait d une lettre aux
auteurs du journal de Paris.
J’ai .,çru devoir vous frire part d’un procédé en
ufage dans le pays que j’habite pour fccller le fer
dans la pierre ; procédé qui peut devenir tres-
économique & propre à être fubftitué à celui qu on
emploie a Paris , & qui confîfte à couler du plomb
fondu dans le trou du fcellement. Ici l’on emploie
le foufire fondu, fubftance qui joint au merite du
bon marché celui de la folidité.
J’ai vu des grilles de dix-huit pieds de haut,
fcellées avec du foufre , ainfi que des ancres, &
le, tout de la plus grande folidité.
Voici la manière d’opérer ; le trou fait, & la barre
de fer pofé'e , on coule du foufre fondu dans une
cuiller, & lorfque le trou eft plein , on y jette une
poignée de fable, de terre ou -de cendre pour 1 e-
teindre ; deux à trois minutes enfuite , la barre eft
prife dé façon qu’il faudroit cafter la pierre pour
en retirer le fer. Quand le trou: fe trouve trop
grand, ce fqmi confommeroit trop de fouffre, il
faut y mettre du tuileau ou quelques morceaux de
brique. On m’a dit que c’étoit un habitant de la
ville qui avoit introduit cette pratique, & que depuis
quinze ans elle étoit en ufage.
F o n t a i n e s d e g r è s .
On fait combien eft dangereux fufage des fontaines
de cuivre, & quelques expédients qu’on aie
employés pour empêcher l’eau de pénétrer Jufqu’à
ce métal,. foit par un étamage fait avec foin, foit
même par des lamines de plomb , on s’eft apperçu
qu’à la longue rien n’empêchoit le verd-de-gris de
fe former, de fortç que les citoyens prudents ont
préféré, avec jufte raifon, les fontaines de terre ou
de grès avec lefquelles il n’y a rien à craindre de
femblable : mais comme l’expérience démontre que
l’eau augmente de volumè quand elle approche de fa
congélation, & que pendant fa congélation ces vaif-
feaux font fujets à cafter dans le temps des gelées ,
ce qui pourroit rebuter beaucoup de gens,' & peut-
être les ramener à l’ufage pernidieux du cuivre, la
■ fanté-des citoyens y étant intérefîee, nous croyons
devoir avertir ceux qui font faire des fontaines de
grès, qu’il dépend d’eux de les rendre moins fu-
jettes à cafter , en leur donnant une forme plus convenable.
Tout le monde fait par expérience que lorfque le
grand froid frappe un vaifleau quelconque^ rempli
d’eau, c’eft ordinairement à la furface extérieure,
& la plus expofée, que la glace fe forme d’abord , &
: comprime en quelque forte la mafle d’eau de def-
fous ; mais à mefure que la gelée fait fon progrès,
cette preflion étant continuée, la folidité des parois
& du fond des fontaines dont nous parlons, fur-
paflè celle de la, glace fupérievire ; "de façon que