
d’huile eiïèntielle par la diftillation, telles que la
tubéreufè, le jafmin & plufïeurs autres.
D i s t i l l a t io n per defcenfum.
Il eft impoffible de le procurer les eaux diftit-
lées , dont on veut faire ufâge fans fourneau & fans
alambic. Mais lorfqu’on n’eft pas à portée d’avoir
çes inflrumens :
On prend un pot de terre vernifTé ; on pofè def-
lus un linge fin que l’on arrête avec un cordon
aux bords extérieurs du vafè, & on fait tomber ce
linge en dedans du valê, en forme de poche , juf-
qu’à la moitié de la profondeur. On remplit cette
poche des herbes dont on veut obtenir l’eau distillée
, tels que pimprenelle , romarin , rôles ou
autres. Enliiite on fait chauftêr le cul d’une affiette
que l’on pofè liir les herbes : on la remplit de
cendres chaudes , & même de charbons ardens ;
alors il le fait une diftillation per defcenfum.
L ’eau chargée de particules odorantes le précipite
dans le fond du vale ; ce que l’on apjîerçoit
tout d’abord, lî on. s’eft fèrvi d’un vafè de verre.
On confèrve cette eau diftillée dans une bouteille
bien bouchée ; & fi l’on s’apperçoit qu’elle
dépole im limon , ce qui peut arriver lorfque la
diftillation a été pouffée trop lo in , on la tranfè
vuide dan? une autre bouteille.
Sachets de fenteur^ fultans, potrpourri, cajfolettes.
Les fâchets de lenteur font compofés d’un certain
nombre de lùbftances d’odeur agréable , mêlées
enfëmble & réduites en poudre ; quelquefois
meme on le contente de les incifèr groffiérement
avant de les mêler. Ces efpèces aromatiques étant
renfermées dans des fâchets , fè portent dans la
poche.
S i , au lieu de lâchets, on en remplit de petits
matelas en forme de couffins, c’eft ce qu’on nomme
fultans. Ils fèrvent à garnir l ’intérieur des per
tits coffres , dans lefquels on met du linge pour y
prendre l’odeur des fiibftances aromatiques.
Les elpèces aromatiques fèrvent encore à former
un autre parfum que l’on nomme pot-pourri.
Pour le compofèr, on prend beaucoup d’ingré-
diens fècs, aromatiques , de bonne odeur, qu^
l ’on mêle enfèmble. On les met dans un pot, 91
on les arrofè avep une certaine quantité d’eau ,
dans laquelle on fait fondre du lèl de cuifîne.-
C'e$ ingrédiens fermentent enlèmble , leur odeur
Ce développe en même-temps ; & lorlque les pots-
pourris font bien faits , il eft difficile d’y recon-
noitre l’odeur 4e -chaque aromate en particulier. L e
fel qu’on emploie eft pour empêcher que ces in-
grédîens ne Ce corrompent.
# On oblèrve auffi qu’il y ait une Certaine atiaïo-î
gie entre les odeurs.
En effet il peut arriver, ou qu’elles fbient rendues
plus luaves , ou qu’elles le corrompent par le mé-'
lange.
On enferme ces aromates, (oit dans de petites
boîtes d’or & d’argent portatives & bien fermées ,
mais qu’on ouvre à volonté,, foit dans des vafçs
de faïence ou de porcelaine garnis de baguette en
manière de pied de rechaud, dont le couvercle eft
percé de part en part, afin que les odeurs paftept
& le répandent dans les endroits où ces vafès font
dépofés.
; L ’ulâge des cajfolettes eft fort ancien. Les in-*
diens ont de tout temps brûlé des parfums dans
des elpèces de rechauds, pour recevoir plus ma-*
gnifiquement leurs convives.
Uencenfoir fumant eft, dans la main des prêtres*
une caffolette.
Uacerra étoit un vale -, un çoftret, une cafto-<
leçte deftinée aux parfums, Ces inflrumens de là-
crifiee le voient, lous toutes fortes de formes, dans
les monumens antiques*
A quel degré les romains n’ont - ils pas pouffe
leur luxe dans les odeurs , loit pour l ’ufàge des lâ-
crifices , loit pour donner une marque de leur re£
peâ; enyers les hommes conftitués en dignité ? On
s’en lèrvoit encore aux Ipedacles & dans les bains ;
les rôles y étoient prodiguées, & la profufion des
parfums devint fi exceffive dans la célébration des
funérailles , que l ’ufâge en fut défendu par les
loix des douze Tables.
Vapeurs de parfumsf
Mêlez enlèmble les poudres d’iris , de ftorax,
de benjoin & d’autres aromates ; incorporelles en-,
lèmble avec .de l’eau de fleürs d’orange. Mettez
cette pâte, dans un petit vaiffeau d’argent, ou de
cuivre étamé en 4edans.
Quand vous voudrez vous 1èrvîr de ce parfum ,
vous mettrez la caffolette liir un petit feu ou fur
des cendres chaudes ; elle exhalera une odeur des
plus agréables.
Veuf-on encore parfumer toute une maifon & en
chaffer le'mauvais air ÿ on prend une racine d’an-s
gélique j on l?a fait amortir au four ou auprès du
feu; puis l’ayant écrafée , faites-la infufer, peh-,
dant quatre à cinq jours , dans du vinaigre. Quand
-vous voudrez vous en lèrvir, vous ferez rougir une
brique | & mettrez la racine deffus ; la fumée qui
en fbrtira, fera un parfum excellent contre la corruption
de l ’air. Il faut réitérer plufîeurç fois.
Voici deux compofîtions differentes, propres à
embaumer un appartement & de nature à durer longtemps,
, , I
i° . Prenez une livre de fleurs d’orange nouvellement
cueillies, une demi-livre dé rofes communes
une demi-livre de lavande dont il ne raut que
la graine", huit onces de rofes mufcades , quatre
onces de marjolaine dont il ne faut que la feuille,
quatre onces de feuilles d’oeillet, trois de t )m »
deux de feuilles de myrthe, deux de meluot effeuillé
t une de feuilles de romarin, une de doux
de girofles concaffés, & une demie de feuilles de
laurier. Toutes ces drogues miles dans un pot bouché
avec du parchemin expofé au foleil pendant la
chaleur de l’été , remuées avec un bâton, de deux
jours l’uti, pendant un mois & toujours à l’abri de
la pluie, produiront une excellente compofîtion à
la fin de l’été , dont on peut faire des fackets 3 des
fultans , des pots -pourris 3 des cajfolettes , en- y
ajoutant , pour la perfectionner, de la poudre de
Chypre parfumée, mêlée avec de la groffe poudre
de violette.
Seconde compojition.
Prenez fleurs d’orange une livre ; rofès communes
dont on.ôte le pédicule qiii eft jaune , une livre ;
oeillets rouges dont on ôte auffi le petit bout de
chaque feuille qui eft blanc, une demi-livre ; marjolaine
& myrthe épluchés, 4e chaque, demi-livre ;
rofès mufcades , thym, lavande, romarin, fâuge,
camomille, mélilot , hyfbpe , bafîlic, baume, de
chaque, deux onces ; laurier, quinze ou vingt feuilles
; jafmrnfcjieux ou trois.poignées , autant de petites
orange^F fe l, une demi-livre : mettez le tout
dans un vafè & laifièz-ie pendant un mois, ayant
foin de le remuer deux fois par jour avec une fpa-
tule ou cuiller de bois. Au bout d’un mois , ajoutez
iris en poudre,deux onces, autant de benjoin;
taine quantité de la pâte qu’on réduit en diver»
rouleaux , chacun de la groffeur d’un tuyau de
plume. On forme une petite pointe à un des bouts.
On divifè- ainfi la pâte en petits cônes de la longueur
doux de girofle & canelle en poudre , de chacun
deux ofices ; macis , ftorax, calamite, poudre de
Chypre, de chacun une once; fândal citrin &
fouchet, de chacun fîx gros : mêlez bien le tout,.
& vous aurez un parfum d’une odeur très-agréable
que l’on pourra de temps en .temps réveiller en remuant
& agitant la caffolette.
Pafiilles odorantes pour brûler.
Prenez benjoin.................................. demi-once.
Styrax-cdamite....................................... 4 ferupüles.
Beaume fèc du Pérou........................... ^ gros.-'
Cafçarille 4 fcrupules.
Girofles ......................................................demi-gros.
Charbon- préparé.................................. i once
Nitre ....................................................... ï grôs.
Huiles effentielles de fleurs d’oranges demi-gros.
Teinture d’ambre................................. demi-gros.
Mucilage de gomme adragantr, ce qu’il en faut,
On met ce mélange dans un mortier de fer
on en fait, une maflè. On prend enfuite uiie çer A rts & Métiers. Tom. VI.
d’environ un pouce. On les- fait fécher, &
on les renferme- dans une bouteille.
Lorfqu’ôn veut fè fervir d’une de ces paftilles,
on la pofè fur une tablé de pierre ; on l’allume
par . la pointe. Elle brûle en fcintillant, & répand
une fumée, ou plutôt un parfum agréable.
Les parfumeurs font encore en poffeffion de com-
pofèr, de préparer & de vendre des eaux , des
élixirs, des opiats.,• des: épongés , des racines pour
l’entretien des dents. Nous allons en parler.
Eaux pour les dents.
On emploie ordinairement à cet ufâge des eaux
fpiritueufès , telles que l’eau vulnéraire fpiritueufè ,
feau dé vie de gayac, l’eau de Madame laVril-
liere.
Pour colorer l’eau vulnéraire, on en met une
certaine quantité dans un matras, où l’on fait in-
fufer de la cochenille ConcafTée & un peu d’alun
en poudre.
On peut encore faire ufâge de l ’écorce de la
racine d’orcanette, ou de la gomme-laque en grains,
qu’on fait bouillir avec de l’alun de roche : on
mêle enfuite cette eau rougie à l’eau vulnéraire
fpiritueufè, & on la filtre „quelque temps après
qu’elle eft repofée.
On fè fèrt de ces eaux fpiritueufès pour fè nettoyer
la bouche, après qu’on s’eft frotté les dents
avec de la poudre ou de l’opiate.
Eau de ■ vie de gayac.
On prépare Veau de vie de gayac en faifânt in-*
fufer, pendant dix ou douze jours, deux onces de
fciure de ce bois dans deux livres d’éau de vie
qu’on a foin d’agiter de temps en temps : on filtre
enfuite la liqueur.
Eau de madame de la Vrillieret
Prenez, canelle.................................... .... % oncesé
Girofles - ....................... ................... ...... 6 gros.
Creffoii d’eau.......................................... 6 onces.
Ecorcés récentes de citrons................. 1 once
Rofès rouges ......................................... 1 once.
Co chléaria................................................ demi- livre.
Efprit de vin reâifiëi ........................... 3 livres.
On 'fait macérer le tout dans Téîprlt de vin ,
pendant Vingt-quatre heures, dans un vaiflèau clos.
On diftille enfuite au bain-marie jufqu’à fîccité,
en flûte on réétifié cette li peur au bain-marie.
. ‘ ‘ C