
Excellente pommade pour le vifage.
Prenez telle quantité que vous voudrez de pieds de
moutons, les ayant pelés, défbflez-les;& caliez les os
longs pour en retirer la moelle. Pour y réuflir , il eft
bon de faire tremper lefdits 'os pendant un jour ou ;
deux à la cave, dans de l’eau que vous changerez • j
trois ou quatre fois par jour: alors vous les cafterez j
facilement. Il faut fur deux douzaines de pieds de ;
moutons ajouter tout au moins une demi-douzaine |
de pieds de veaux-. Lorfque vous en aurez retiré j
la moelle , lavez - la en plufieurs eaux, jufqu’à
ce qu’elle foit bien blanche. D ’un autre côté ;
lavez bien les os, après, en avoir ôté la moelle ,
&• faites bouillir dans de l’eau claire pendant une
heure,ou deux. Pallez à travers un linge, & laiffez
repofer pendant douze heures. Retirez avec une
cuillère d’argent Thuile,qui furnage , & la mêlez
avec la moelle que vous avez refervée. Faites
fondre le tout fur un fëù modéré -, & fur le poids d’environ
quatre onces, ajoutez un gros de borax, &
, autant d’alun de roche calciné. De tout étant bien
chaud, mêlez-y deuît onces, d’huile des quatre fe-
mences froides, tirée fans feu, avec un peu. de panne
de chevreau. Paflez à travers un linge bien propre,
& réfèrvez pour Butage. Il y a des perfonnes -qui,
au lieu.de la panne de,chevreau, mettent un peu
de cire ou de fuif de mouton; mais la cire deffè-
che hfpeau & la gerfë ; & le fuif de mouton rouflit
lui-même , & jaunit le vifàg'e.
Mouchoir de Vénus,
Calcinez au feu de la craie de Briançon , enfiiite
détrempez-la dans de -bonne eau de vie. Trempez-y
Votre toile, & la laiffez fécher à l’ombre. Recommencez
cette-opération p ar tro isfo is. - Les mouchoirs
faits de cette - toile ne fç fàliffent prefque
point, ' - ; . - - :
Autre façon, plurcompofée de te préparer.
Prenez alun de roche deux livres y borax June
livre , gomme adragan & arabique , de chaque
quatre livres. Faites infufer le.tout dans deux livres
de malvoifie " & deux pintes de lait de chèvre. En-
fuite prenez deux livres de cérufe que vous mettrez
dans un linge, & que vous ferez bouillir dans fùf-
hfànte quantité d’eau commune, Jettez cette eau fur
rinfufîon précédente, ; puis prenez: deux livres' de
miel blanc, trois livres de térébenthine , & autant de-
fucre fin, & faites bouillir dans du vihaigre blanc
diflilïé. Lorfqu’il fera réduit à la moitié , vous le
verferez dans le mélange précédent ; après quoi
vous .y ajouterez trois onces de myrrhe bien pulyé-
rifée , & phifîeur s limaçons. fans coquilles, & bien
lavés dans de l’eau commune. Agitez bien le tout,
pendant une demi-heure;,, afin que le; mélange fe
faffe bien. Mettez le tout dans une cucurbite avec-
‘ une poule grade , bien nette & coupée par morceaux
; une once de camphre , le blanc de dix oeufs
frais, l ’écorce de cinq oranges : diftillez. La première
eau qui paflèra dans 1a diftiLlation fera très-
claire : il faut la mettre à part. La féconde eau fera
très-blanche, & c’eft celle qui eft néceffaire pour
faire le mouchoir en la manière fuivante.
Prenez une toile bien fine , lavez-la dans de
l ’eau-rofè , & la laiffez fécher; enfuite laiffez-la
tremper pendant vingt- quatre heures dans l’eau
blanche que nous venons de décrire, & faites fécher
à l’ombre. Quand vous voudrez vous fervir du
mouchoir, ayez le foin d’avoir la face bien nette ,
& alors paffez le mouchoir fur votre vifage , &
vous en verrez des effets admirables. Il Vous rendra
la peau claire, luifante & douce comme un fàtin
blanc. Qn peut porter ce mouchoir dans fa poche
; & , quand on effuie fon vifage lorfqu’il efl
en fiieur, c’eût alors qu’il fait beaucoup plus d’effet.
Vernis pour le teint.
■ Mettez dans une bouteille douze onces de bonne
eau de v ie , unepnee de fàndaraque &une demi-once
de benjoin. Remuez fouvent la bouteille, & laiflez
enfuite repofèr. Après s’être lavé le vifage , on y
appliquera de cette efpèce de vernis.
Sel hépatique.
Prenez racines d’aigremoine deux livres, racines
de chicorée & de fcorfônère, de chaque une livre ;
-,coftus amer, efïngium 3 crucuma, de chaque une
demi-livre ; calamus aromaticus, rapontic , de chaque
quatré onces ; abfirithe pontique , aurone, eu-
jpâtoirë-', fcoloperidre, véronique, hépatique des
'fontaines, fumetefrè , eufeute , de chaque trois onces.
Calcinez, le tout dans un fourneau de réverbère
; enfuite ajoutez cendres de rhubarbe & de
■ caflè ligneufede- chaque une once ,& demie. Lef-
fîvez le tout dans une décoétiôn de fleurs d’hépa-.
tique , & tirez le fel fuivarif l ’art.
Ce fel fait couler la bile:, lève les obflruétions, -
giiérit la jauniffe, enlève la couleur livide du teint,
donne à la peau une couleur vermeille & agréable.
La dofe.de ce fel eft depuis vingt-quatre ju£
qu’a trente-fîx grains dans un véhicule convenable«
Secret remarquable.
Faîtes un trou à un, limon, empliflèz-le de lucre
candi , & couvrez-le de feuilles d’or; appliquez
artiftemënt par-deifus la peau que vous au-
'rez enlevée, enfuite faites cuire votre limon fur les
cendres chaudes. Lorfque; vous voudrez vous en fervir
, faites, fortir un peu de jus par l’ouverture déjà
faite , & .vous en frottez le vifage avec:un linge.
Ce jus déçraffe merveille ufèment la peau, & donne
jun teint éclatant»
Huile de perles.
Mettez dans une affiette des perles, jettez par-
deffus du bon vinaigre bien diftillé. Lorfque les
perles feront diffoutësajoutez un peu de gomme
arabique. Lorfque Vous fouhaitçrez vous fervir ; de
cette folution de perlés , vous aurez foin d abord de
bien vous laver le vifage , & enfuite vous le baf- ;
fînerez avec cette folution, qui fe féchera bientôt
elle-même. L ’expérience facile qu’on en peut faire
démontrera aifément que c’efl: un des plus beaux
fècrets pour rendre la face nette , blanche & lui-
fànte comme la neige.
Pâte pour les mains.
Amandes douces,une livre, vinaigre blanc, eau
de fontaine, eau de v ie, de chaque demi-feptier ;
mie de pain, un quarteron, deux jaunes d’eeufs.
Il faut peler & piler les amandes , les arrofèr
avec le vinaigre, pour que la pâte ne tourne pas en
huile ; ajouter la mie de pain qu’on hume&era
d’eau de vie, en la mêlant avec lés amandes & les
jaunes d’oeufs. Faites cuire le tout à petit feu en
remuant continuellement ,• de peur que la pâte ne
s’attache'au fond de la bafline.
D’autres la font ainfi. Prenez amandes douces &
amères, de chaque deux onces; pignons & quatre
femences' froides, de chaque uriè once. Pilez le tout
enfemble , & ajoutez enfiiite deux jaunes d’oeufs ,
& une mie de pain blanc. Humeâez avec le vinaigre
blanc, & mettèz-dans la bafline. Faites chauffer à
petit feu'; lorfque la pâte quitte la bafline, elle fera
cuite fiiffifàmment.
Autre,
Prenez amandes pelées, une livre ; pignons, quatre
onces -; pilez le tout enfemble. Ajoutez deux onces
de fiucre fin, une orice de miel, blanc, une once de
farine de fèves, & deux onces d’eau de vie.
Autre,
Pilez une livre d’amandes avec une once de fântal
icitrin & d’iris, deux onces de calamus aromaticus.
Verfezdeffus deux verres pleins d’eau-rofe, & ajoutez
une pomme de reinette coupée en petits morceaux,
un quarteron de mie de pain blanc bien fèche
& paffée. Pétrifiez le tout avec deux onces .de gomme
tragacanth diffoute dans l ’eau-rofè, & réfervez
cette pâte pour votre ufàge.
Autre.
Pilez dans un mortier de marbré des pommes de
tour pendu dont vous aurez ôté la peau ; arrofèz-les
avec eau-rofe & vin blanc; ajoutez la mie d’un pain
blanc, des amandes broyées avec du v in, & un peu
de fàvon blanc. Faites cuire le tout à feu lent, &
vous en fervez.
Autre,
Faites infufer pendant deux ou trois heures dans
du lait de chèvre, ou du lait de vache, des amandes
pilées. Paffez à travers un linge, & exprimez fortement.
Mettez la colature fur ie feu, & ajoutez une
demi-livre de pain blanc , deux gros de borax, &
autant d’alun de roche calciné. Sur la fin mettez
une once de blanc de baleine. Remuez bien avec
une fpatule, & laiffez cuire à propos.
Savon blanc. ,
Le fàvon blanc fe fait avec une partie de leflive
des-cendres de fonde d’Efpagne & de chaux vive ,
& deux parties d’huile d’olives-, ou d’Amandes
douces.
Savonettes de Boulogne,
Prenez une livre- de Savon de Gènes coupé -par
petits morceaux, & quatre onces de chaux ; verièz
defïus un demi-feptier d’eau de vie. Laiflez fermenter
pendant vingt-quatre heures : étendez
enfuite fur une feuille de papier pour faire fécher
cette malle. Loriqu’elle fera sèche , pilez-là dans
un mortier de marbré, avec une demi-once de bois
de Sainte-Lucie, une once& demie de fantal citrin,
demi-once d’iris , autant de calamus aromaticus„
I l faut que toutes ces drogues foient mifes en poudre
auparavant. Pétrifiez le . tout avec quelques
blancs d’oeufs, & quatre onces de gomme adragant
délayée dans- de l’eau-rofè ; puis' formez vos favo-
nettes»
Savonettes du ferrail.
Prenez une livre d’iris, quatre onces de benjoin,
deux onces de fiorax, autant de fântal citrin, demi-
i once de doux de gérofles, un gros de canelle , un
peu d’écorce de citron, une once de mahalel, ou
. bois de Sainte-Lucie; & une noix mufeade. Pulvé-,
rifez bien le tout. Enfuite prenez environ deux
livres de favon blanc râpé, que vous mettrez tremper,
pendant quatre ou cinq jours, dans trois cho-
j pines d’eau de vie avec la poudre ci-defîùs. Pè-
! trifîèz le tout. avec, environ une pinte d’eau de fleurs
d’orange.
Faites une pâte de ce favon avec fiiffifànte quan-
! tité d’amidon, & formez les favon ettes de la groffeur
que vous voudrez, en y joignant des blancs d’oeufs
; & de la gomme adragant difloute dans quelque eau
de lenteur. Si vous fbuhaitez rendre ces favonettes
; encore plus odoriférantes, il faut incorporer dans la
pâte -quelques grains de mufe, ou l’huile effentielle
de la v an d e d e bergamote, de rofes, d’oeillet, de j jafmin, de gérofle, de canelle : en un mot, celle
| dont l’odeur vous flattera davantage,