
lorfqu avec la fpatule vous fendrez, une rélîftance
égale ; c’eft la preuve que les matières font dans une
parfaite fluidité.
p°. Le vernis fait, pafîez-le pat un linge fin ou
tamis , pour en ôter les matières étrangères qui
auroient pu s*y introduire , fbit même les morceaux
qui n’auroient pas éprouvé de liquefaéhon
parfaite. :
Gardez-vous de les remettre au feu pour les faire
fondre avec ce qui l’eft déjà ; cela n’aboutiroit qu à
brunir les vernis.
io°. Laiflez repofer au moins vingt-quatre
.heures votre vernis avant que de l’employer ,
parce qu’il dépofe & fe clarifie de lui-même.
i i ° . Plus le vernis à l’efprit de vin'eft nouveau,
meilleur il eft; car étant gardé, il graifle, jaunit
& devient ambré, au contraire du vernis à l’huile,
qui s’embellit à être confervé, ainlï qu’on le verra
ci-après.
iz ° . Si cependant on avoit confervé du vernis
un peu dé temps, ou qu’on l'eut laiffé débouché,
i l fh(fit alors d’y verfer de l'efprit de vin nouveau ,
& de lui faire fubir quelques cuiflons; l’efprit de
vin le rajeunit-, le dégraifle & le rend facile a
l ’emploi ; mais il ne devient jamais auffi beau
que lorfqu’on l’emploie auffi-tôt qù’il eft fait.
Prenez garde d’y remettre trop d’efprit de vin :
U faut le ménage* , 8ç en verfer plutôt à plufîeurs
jreprifès.
Vernis au çopal.
L e premier des vernis que les arts cherchent depuis
long-temps , eft celui fait par une diflolution
du copal à froid dans l’efprit de vin.
Ce vernis de copal, fait à froid dans Pefprit de
v in , tel que nous l’avons enfin découvert, dit M.
Watin , eft un peu difpendieux. Mais il n’en eft
pas de préférable; c’e ft, fans contredit, le meilleur
pour vernir les bijoux qui fbpt dans le cas
'd’être mis dans la poche, & pour les inftrumens
qui éprouvent beaucoup de fFottemens.
Il eft le plus fblide de tous \ puifqu’il n’y entre
ni térébenthine , ni fandaraque, ni aucune gemme
$endrç qui puifle le faire gerfer ou fariner.
Il peut tenir lieu de vernis gras , dont il eft
|e rival par la folidité, mais fur leqùel il l’emporte
par fon extrême blancheur, & parce qu’il eft inodore
; car, compofé feulement d’efprit de vin &
de cop^i » qui, féparément pris , n’ont point d’odeur,
& qui n’en peuvent acquérir par leur mixtion
de préférence pour les appartenons, fur-tout pour
les endroits humides, à notre vernis fans odeur ,
dont nous allons parler, s’il nous était poflible de
le donner au même prix.
Vernis liane fin 9fans odeur, pour les appartement»
Ce vernis-, continue M. Watîn-, qui eft en*-
core le fruit de nos découvertes, & que nous devons
qui fe fait à froid, il n’offre abfblument rien qui
puiflTç affe^er l’odorat ; au® Iç çpnfejj.|erpn§-îigps
plus à la dextérité des manipulations, que la
grande habitude feule donne, qu’à la nature des
lubftances qui entrent dans fà compofîtion , dont^
les principales font le fandaraque & l’efprit de
vin; ce vernis, difons-nous , a l ’avantage d’etre
peu coûteux, d’offrir le brillant & le fblide ; de
bien aviver les peintures fur lefquelles on l’applique
; de ne donner aucune odeur, & même d’emporter
celles des couleurs employées à l ’huile ; en
forte qu’on peut coucher dans un appartement ainfi
verni, vingt-quatre heures après fon application ,
( fans courir le rifque d’être faifî de la plus légère
odeur.
Cette découverte doit intérefler les perftmnes
empreflees de jouir de leur féjour, & encore celles
dont le tempérament délicat eft affefté de l’odeur
des peintures, qui fouYent donne de cruelles maladies.
C’eft ici l’occafion d’obferver au public qu’il y
auroit de l’injuftice à croire que nous en impo-
fonsjfi, confié à des mains mal-adroites, ou à des
gens mal-intentionnés, ce vernis ne remplifloit pas
ce que nous en annonçons.
La mal-adreffe , l'ignorance , quelques motifs
peut-être, peuvent rendre cette découverte infruc-
tueufe.
C ’eft la certitude que nous avons de la réalité
de cette découverte, qui nous a déterminé à entreprendre
la peinture des bâtimens , d’en offrir Si
d’en garantir le fuccès.
Nous recommandons fur-tout aux perfbnnes qu*
voudront être sûres de leurs entreprises, de fuivre
exaâement les procédés que nous indiquons pour
l’application des couleurs , & d’avoir une fîngulière
attention dans la peinture à l ’huile , à ce que la
couleur de la dernière couche, qui doit précéder
l’application du vernis, fbit broyée à l ’huile , &
détrempée à l ’eflence pute?
Vernis blanc pour les appartçmens.
Ceux qui n’auront pas la facilité de Ce procurer
notre vernis fans odeur pour leur^ appartemens,
pourront ep cpmpoffer un fort bort^fen mettant,
dans une pinte d’efprit de v in , une demi-livre de
fandaraque , que l’on y fait difloudre : on y incorpore
çnftitç fi* onçe§ 4? fépçbçnthinç de Venife j
s’il donne de l’odeur, on.pouEra fè fèrvir encore
du vernis pour les découpures ci-après.
Vernis blanc qu’on peut polir, pour les chambranles ,
boîtes de toilette.
Mettez, dans une pinte d’efprit de vin , deux
onces de maftic en larmes, une demi-livre de fàn-
daraque & une once de gomme élémi; faites-les dif-
foudre, & incorporez-y quatre onçes de térébenthine
de Venifè.
La gomme élémi donne une confiftance au vernis
, qui l’empêche de fe fariner.
Vernis demi-blanc pour les couleurs moins claires ,
comme jonquille , couleurs de bois,
F a i t e s d i f l o u d r e , d a n s - u n e p in t e d ’ e fp r i t d e
v i n , u n e d em i - l i v r e d e f a n d a r a q u e , & in c o r p o r e z - y
f ix o n c e s d e - t é r é b e n th in e P i f è o u S u i f l e .
Virnis pour les découpures , les étuis , les lois
d’éventails.
M e t t e z d e u x o n c e s d e m a f t i c e n la rm e s ., 8c u n e
d em i - l i v r e d e fa n d a r a q u e d an s u n e p in t e d ’ e fp r i t
d e v in ; q u a n d le s m a t iè r e s f e r o n t b ie n d if lo u t e s ;
e n f è m b l e , in c o r p p r ë z - y q u a t r e o n c e s d e t é r é b e n - ■
th in e d e V e n i f è ,
Ce vernis , fait pour être appliqué fur des
fonds tendres, doit être blanc & peu chargé de
gommes.
Nous avons rapporté dans-le tome II. de ce dictionnaire
, à Yart des coulmrs & vernis 3 les recettes
des vernis pour les boiferies-\ les fiers y les inftrumens
de mufique ; du vernis pour employer le vermillon
Jur les trains d'équipages y des vernis a l'or $
& .des vernis gras ou a. l'huile y du vernis blanc au
copal ; du vernis pour les tableaux ; du vernis de
cachet : des vernis de la Chine : enfin nous avons
parlé de Y emploi des vernis, tous articles auxquels
on peut avoir recours.
V o i c i q u e lq u e s a u t r e s p r o c é d é s e x t r a i t s d e d iv e r s
o u v r a g e s n o u v e a u x .
Compofition d’un vernis pour dorer avec or d’Allemagne
fur bois y plâtre , &<&
P r e n e z u n e l i v r e & d em i e d ’ e fp r i t d e v in ; d e u x
e n c e s d e g om m e la q u e e n l a rm e s , & d e u x o n c e s
d e g om m e là c q u e e n g r a in s .
Mettez de l’efprit de vin dans une bouteille d’Angleterre
, jettez fur cet efprit de vin les deux gommes
, bouchez bien la bouteille & faites difloudre ;
fi .c’eft en été, au foleil le plus ardent, pendant
Arts & Métiers. Tom» VI,
quelques jours, en remuant de temps a autre,
& julqu’à ce que les gommes fbient fondues.
On peut en hiver mettre l’efprit de vin St les
gommes dans un pot de terre neuf, le'bien boucher
& faire diffoudre fur les cendres chaudes.
Il n’y a point d’inconvénient de faire difloudre
les gommes dans l’efprit de vin au bain-marie ,
c’eû-à-dire , en mettant la bouteille dans un pot
avec de l’eau chaude.
Il faut avoir l’attention que la bouteille contenant
le vernis, ne fbit pas pleine, parce que le
vernis venant à bouillirfortiroit de la bouteille.
Cela fait, vous aurez une autre bouteille dans
laquelle vous introduirez la compofition a l ’aide
d’un entonnoir, fur lequel vous mettrez un linge
pour filtrer ou paffer ladite compofîtion , après quoi
vous mettrez dans ladite bouteille & fur la compofition
une once de gomme-gutte en poudre , & pour
un fol de fâfran.
Laiflez repofer le. tout pendant cinq ou fix jours
fans remuer la bouteille, qu’il faut toujours tenir
bien bouchée.
Il paroît convenable découler une; féconde fois
le vernis, après y avoir mis la gomme-gutte & le
fafran, & qu’ils feront fondus : fans/cette précaution
, il refteroit un petit marc au fond de la bouteille,
qui," fe mêlant, pourroit troubler le vernis«
Ufâge de ce vernis.
Vous mettrez dans une petite taupette une cer-*
taine quantité dont votfs vous fe tairez pour dorer ,
avec la précaution de ne mettre que peu de vernis
dans une petite coquille, & avec un petit pinceau
de plume, vous étendrez ce vernis- de la; largeur
de la feuille, demi-feuille ou quart de feuille
que vous prendrez avec un peu de coton en rame ,
mouillé avec de la falive.
Vous portez enfuite cette feuille, & l’appliquez
fur l ’ouvrage à dorer qui doit être préparé par une
couleur à la colle de gant ou à l’huile de noix ;
mais il faut obferver que cette préparation à la
colle ou à l’huile fbit bien sèche & bien unie avec
la pierre-ponce.
La feuille d’or étant appliquée fur l’ouvrage, vous la
preflez légèrement avec votre coton que vous tournez
& retournez de temps en temps.
No^es ou obfiervations d’un artifie.
- « En eflàyant de dorer des cadres . médailles &
figures de plâtre, avec un vernis compofé feulement
avec la gomme-laque en feuille fondue dans
l’elprit de vin , ayant la» confiftance de firop ;
comme ce vernis féchoit facilement quand j’en avois