
d’argent, de marbre, de granit, de Verte, de
bois. Les ufages des mortiers de ces différentes
matières font déterminées par la connoiflànce que
l’artifte doit avoir de Tadîon des différentes
lubftances chimiques fur chacune de ces matières;
& quant aux préparations pharmaceutiques qu’on
exécute au moyen de ces inftrumens ; l’efpèce'
en eft ordinairement déterminée dans les pharmacopées
; il y eft dit,rain , de marbre, &c .broyez dans un mortier d’aiEn
général, le grand mortier du laboratoire
eu de la boutique , doit être plutôt de fer fondu ,
que de cuivre ou de bronze. Ce dernier métal eft
attaqué par un très-grand nombre de fubftances,
& fes effets dangereux fur les corps humains font
aflez connus.
Le petit mortier, celui dans lequel on prépare
les. médicamens , doit être d’argent plutôt que de
cuivre, par les raifbns que nous venons d’alléguer
pour la profcription de ce dernier métal ,& parce
que le mortier de fer nuiroit à la plupart de ces;
préparations.
| Tout ce qui vient d’être dit du mortier, convient
également au pilon.
V O C A B U L A I R E .
A l k o ô l i s a t i o n . C’eft Fa dion de réduire
une matière quelle qu’elle foit, en parties extrêmement
fines ou extrêmement fubtiles.
B r o y e m e n t ; c’efl: l’adîon de réduire , de
tdiitevsif pêra,r toieus .de rendre un corps quelconque en peLe
broiement fé fait au moyen d’un pilon &
pdo’urnp hmyroe.rtier, ou au moyen d’une molette & du
L ’une & l’autre façon de broyer demandent des
précautions , & doivent fe varier félon les fubflances
& les mixtes dont on veut faire la divifîon.
Par exemple, fi les corps font volatils & que
les particules qui s’en détachent foient utiles ou nui-
fiblès à ceux qui font l’opération, on doit empêcher
ces parties de s’élever ; ainfî on humedera les
matières avec des liqueurs appropriées. De plus
odnon te novne cloopupvérirraa llee mpoilrotine rd.ans une elpèce de fac
L a n g e l o t t e . ( machine de ) Langelotte, j
médecin anglois, décrit dans les tranfadions phi-
î3ofophiques la manière dont il trituroit l’or .pour e rendre potable. Dans l’efpace de quatorze jours
il réduifoit, par le moyen d’un moulin de (on intention
, nommé machine de Langelotte, une
feuille d’or en une poudre brune ; mettant en-
fuite cette poudre dans une cornue pèu profonde
qu’il plaçoit fur un feu de fable , il augmentoit
îe feu par degrés , & donnoit à la fin un feu violent.
Il avoir par ce moyen quelques gouttes fort rouges,
qui étant mifes en digeflion per fe , ou avec de
lp’oetfapbrliet-.de-vin' tartarife , donnent un véritable or
L é v i g a t i o n c’eft l ’adion de réduire en
poudre fur le porphyre.
L im a t io n . Ç’eft l’opératioH qui réduit un t
corps en limaille par le moyen de^la lime ou
de la râpe. On ne peut réduire en limaille proprement
dite, que les corps durs & malléables;
lavoir, les métaux qui réfîftent par ces qualités à Fadion du pilon bien plus commode & plus
expéditif quand on peut le mettrê en ufage.
maLilale f. ci.ure de bois eft auffî une efpèee de lirORPHiRis.
ER, ou exécuter la porphirifation ,
c’efl réduire en poudre fubtile un corps du r ,
en l ’écrafant au moyen de la mollette , fu r une
pierre très-dure qu’on nomme, en général porphyre.
,
T rituration. Crefî Fadion de réduire un corps
fgoaltiicolen e, np uplovuédrirfea tfiounb.tile. On l’appelle aufll léviLa
trituration des bois , des écorces des midneésra
umxo r&ti edress daeu trfeesr. 1c' orps durs & fecs , fe fait dans
La trituration des corps humides fe fait dans
pdielso nms odreti ebros isd, ed me avrebrrree , oud ’yd veo iprei.erre, avec des
Boerhaave obferve que la trituration a une force
merveilleufe pour diffoudre certains corps , &
quelle les rend auffi fluides que s’ils étoiënt fondus
par le feu. De cette manière , fi on broie la
pdiofuTdorued rodnet mmuytrurehlele maveenct ll’eu nf ell’ aduetr et.artre , ils fe
Si on broie dans un mortier, de la limaille de
fer nouvelle & brillante, avec le double pefant de
foufre bien pur, le fer fe difloudra tellement ,
tqruioel fid oé nm laer sl.ave avec de l’eau, il donnera un viL’or
trituré long-temps dans un mortier avec le
fel de tartre , donnera une forte de teinture, &
trituré avec le mercure , dans un mortier de verre %
il fe réfout entiçremeet en une liqueur purpurine*
P U R I F IC A T IO N D E L’EAU DE MER;
c ( Art de la )
Èau de la mer rendue potable,
A l u s i e u r s phyiîciens de dîfférens pays le font
occupés à trouver un moyen pour dèflaler l’eau de la
hier. C’eft, fans contre-dit, un des plus grands fer-
vices qu’on puifTe rendre à la fociété. Hautton,
Valcot, Fitzgerald , Haies & Apleby ont fait a ce
fujet plufieurs tentatives en Angleterre. Le célèbre
Leibnitz les a répétées en Allemagne, & M. Gauthier
en France. Il faut convenir que jufqu’à préfent on a
retiré un très-léger avantage de leur travail. Peut-
être ii’ont-ils pas trouvé le procédé le plus propre à
cette opération ; peut-être aulfi leur machine n’étoit-
elle pas conflruite de façon a réfîfter aux diverfes
agitations d’un vaifleau : quoi qu’il en foit, par une
nouvelle méthode on vient de réalifer tant d’eflais,
& l’on a enfin deffalé Peau de la mer avec un fu<?cès
décidé : on a cette obligation à M. Poiflonnier,'
médecin, profeffeur de chymie au collège royal';
mais avant d’indiquer ion procédé, nous indiquerons
les principes qui entrent dans la formation de l’eau
de la mer, d’après les expériences de M. le Chandelier.
Nous dirons enfuite un mot des procédés
mis en ufage de nos jours , &• des tentatives différentes
faites pour dèflaler l’eau de la mer, & nous
terminerons par la découverte de M. Poiflonnier,
Qualités de Veau de la mer,
M. le Chandelier, apothicaire de Rouen, a fait
des expériences pour s’afliirer fi l’eau de la mer
contient du' bitume.
La première confîfte à difliller une certaine quantité
d’eau de mer fans aucun intermède; il en réfulte
qu’une fîmple diftillation faite avec les précautions
ordinaires, fufïit pour deflaler l’eau de la mer & la
rendre parfaitement potable.
Ayant pris enfuite trente-fîx livres quatre onces
d’eau de mer, il la fit évaporer dans une grande
tqeur’riiln se’ enne uexvhe adlâe tt earurceu vneer noidfleeuer jnuafquufé’àa bfoîcnGdeit éo, uf abnis-
tumineufe. Le réfidu falinpefoit feize onces cinq gros
& demi ; mais M. le Chandelier avertit qu’il né faut
pas compter fur ce poids ; parce que la terrine avoît
été pénétrée par ce fel. Il faudroit donc fé fervir de
vaiffeaux impénétrables aux matières félines, tels
que ceux de verre ou de grès. Ayant pefé huit onces
de ce réfidu, on les mit dans un matras neuf ; l’on
verfa par-deflus neuf onces d^efprit-de-vîn redifié
par le fel de tai tre, & rediftillé enfuite au bain marie ,
lequel pefoit fîx gros & deux fcrupules contre une
once d’eau.
Ce matras fut mis à un feu de digefiioii pendant
un jour, & le lendemain l’efprit-de-vin n’avoit pris
qu’une Gouleur prefqu’imperceptible. Le feu fut
augmenté jufqu’à l’ébullition, & cë degré de chaleur
ayant été foutenu pendant trois jours, l ’efprit de vin
fe trouva teint fenfiblementj fon odeur n’avoit abfo-
lument rien de différent de celle de l’efprit de vin
pur; mais il avoit une faveur très-fenfîblement falée
avec un peu d’amertume.
Pour s’afliirer fi cette teinture étoit bitumineule,
M. le Chandelier fit, avec un pinceau neuf fur une
planche de chêne bien polie , une trace de vernis
à l’efprit-de-vin qui, comme l’orrfait, tient beaucoup
de refîne en diflblution , & à côté il étendit un peu
de l’efprit-de-vin teint. La partie couverte dû vernis
eft reftée luifante ; l’autre, après avoir été long-
tems humide-, eft reftée tachée & terne. La même
épreuve fur du papier fin a laifle à l’endroit oy le
vernis avoit été appliqué, un luifant tranfparent
que l’efprit-de-vin teint ni l’efprit-de-vin pur n’ont
nullement imité.
M. le Chandelier a fait d’autres expériences qui
prouvent toutes que la mer ne contient rien de bitumineux,
& il en conclut que la couleur de Fefprit-
de-vin étoit due au fel.marin à bafe terreufe- contenu
dans le réfidu falin ; mais peut-être eft-ce plutôt
l’effet des matières extradives qui fe trouvent dans
l’eau de la mer, car il eft certain que ce fel n’a pas
plus de couleur que le fel marin à bafe d’alkalî
fixe.
Maniéré de dejfaler lreau: de ta mer.
Le procédé de M. Haies confiftoit à laifler putréfier
l’eau de la mer, & à la foumettre enfuite à la
diftillation lorfqu’elle étoit revenue à fon état naturel;
alors cette eau de la mer produifoit les quatre
cinquièmes d’une eau qui n’a guère plus de goût
adufte que la meilleure eau de fource diftillée. L’effet
de la putréfadion fur Peau avant de la- diftiller, eft
de rendre l’efprit de fel imparfait que contient l’eau
de la mer, plus fixe; il s’élève moins facilement à
| ]a chaleur 9 de forte qu’on peut retirer les quatre