
d’oeufs & de la gomme adragant diflôute dans quelque
eau de lenteur. Si vous fôuhaitez rendre ces
Savonnettes encore plus odoriférantes , il faut incorporer
dans la pâte quelques grains de mule ou
de civette , un peu d’huile eflèntielle de lavande ,
de bergamotte, de rôles, d’oeillet', de jafmin, de
canelle ; en un mot, celle dont l’odeur flattera
davantage.
jEJpece de favori mufqué pour blanchir & adoucir
- les mains.
Prenez quatre onces de racines de guimauve
épluchées & léchées à l’ombre , mettez-lesren poudre.
Ajoutez une once d’amidon & autant aefarine
de froment, lîx gros de pignons frais, deux onces
d’amandes épluchées, une once & demie de pépins
d’oranges, deux onces d’huile de tartre & d’huile
d’amandes douces, demi-gros de mule. Mettez en
poudre lubtile ce qui doit être pulvérifé, & mettez
lùr effaque once de poudre une demi-once de
poudre d’iris de Florence.
Enlùite faites macérer une demi - livre d’autres
racines de guimauve dans de l’eau-rôle, ou dans de
l’eau de fleurs d’orange. Lorlqu’elles auront trempé
pendant une nuit entière, exprimez le tout fortement
, & avec ce mucilage formez une pâte avec
les poudres. Laiflèz Pécher cette pâte, & formez-
en des elpèces de pommes rondes. Vous vous en
fèrvirez dans le belbin avec un peu d’eau que vous
ferez verler lùr vos mains. Rien n’adoucit mieux
la peau, & ne rend les mains plus blanches.
Autre favon £ agréable fenteur.
Prenez de làvon blanc une demi-livre, & raclez-
le avec un couteau : puis prenez deux onces &
demie d’iris de Florence, fix gros de calamus aromatique
& de fleurs de lùreau, demi-once de rôles
sèches & de gérofles, un gros de coriandre , de
lavande & de feuilles de laurier, trois gros de lîo-
rax. Mettez le tout en poudre très-fine & faites-en
une pâte avec votre làvon raclé , & ajoutez-y quelques
grains de mule ou d’ambre gris. En failànt
vos lavonnettes, ajoutez-y encore un peu d’huile
d’amandes douces pour amollir la pâte & la rendre
plus adouciflante. Ge làvon ne peut être trop recommandé
pour la propreté.
Gants.
Les parfumeurs qui lônt en méme-tems maîtres
5t marchands gantiers , ont en cette qualité le droit
de fabriquer & de vendre toutes fortes de gants de
-peau.
Cependant ils ne préparent point les peaux, ils
doivent feulement s’attacher à un bon choix dans
l’açbat qu’ils en font. O r, pour' completter ce que
nous avons à dire du parfumeur-gantier, nous allons
expoler lômmaîrement ( d’après leD . des A & M.)
les procédés de l’art du gantier , qui doit d’ailleurs
être traité avec une jufle étendue dans une autre
divilion de ce didionnaire.
Le parfumeur-gantier commence par faire parée
les peaux.
S’il veut, par exemple, couper des chevreaux en
blanc, & que les peaux aient un peu plus d’épaifc
leur au dos qu’à la tête, ou lùr les flancs, il commence
par lever une petite lifière de la féconde
peau à l’endroit qui ell trop épais t à l’aide de lùn
pouce & de Ion ongle , il lùit la coupe de cette portion
de la peau dans toute la longueur. Par cette
opération, il la rend d’égale épaiflëur ; c’eft ce
qu’on appelle effleurer à la main. Enlùite il a une
broflè de crins rudes, il brolTe chacune des peaux
du côté de la chair, & il oblèrve de ranger les
peaux , la fleur lùr la chair.
Il en place un grand nombre lùr une table bien
nétoyée ; enlùite îl prend une éponge qu’il trempe
dans de l’eau fraîche , il palfe cette éponge le plus
légèrement qu’il peut lùr une des peaux. Après cela
il prend la peau par les pattes de derrière, il la
retourne & l’étend lùr une autre table du côté oit
elle a été humedée lùr la fleur.
Il éponge une féconde peau qu’il étend lùr la
première, chair contre chair. Il en éponge une troi-
fieme qu’il étend lùr la féconde, fleur contre fleur %
& ainfï de lùite ; un côté humide d’une peau toujours
lùr un côté humide de la lùivante ; & la chair
de l’une toujours contre la chair d’une, autre.
Après cette première manoeuvre , il roule toute?
les peaux, & en fait un paquet rond ; ce qu’il ap-r
pelle les mettre en pompe.
Il les tient dans cet état julqu’à ce qu’il fôit a lluré
que les peaux ont bu afièz d’eau. Alors il
ouvre le paquet ; il prend une de ces peaux qui a
conlérvé un peu. de Ion humidité , U tire la tête à
deux mains, & l’étend, ce qui s’appelle la mettre
fur fon large.
II continue de manier ainfî toute la peau, St à
la mettre lùr lôn large, de la tête à la culée, & pour
en tirer le- plus d’ouvrage qu’il eft polfible : c’eÆ
l’étendue de la peau qui décidera de la longueur
des gants.
Après qu’il a tiré la peau fur Ion large, il la
manie, la tire fur fon long 3 & donne à lés éta-
villo.ns la forme & les dimenfîons convenables.
( On appelle étavillons les grandes pièces d’un
gant coupé.)
Il renferme lés étavillons dans une nappe où ils
conlérvent encore de leur humidité , julqu’à ce
qu’il puiflè les drelfer.
Il les aflortit de pouce* & de fourchettes, U a
peau du pouce un peü plus
de l’étavillon, & un peu moins •
ibin Je.donner à la
d’épaiffeur qu’à celle
à la fourchette.
Il colle fes fourchettes trois à trois les unes lùr
les autres.
Les fourchettes font de petits morceaux de peau
quarres , qu’on met entre les doigts des gants.
Il reprend les étavillons, obfervant que la fente
du milieu détermine la longueur & les autres di-
menfîons du gant.
La fente ell d’autant plus longue que le gant
doit être plus large , & les fentes fuivent l’ordre
double des doigts de la main; e’eft-à-dire que la
fente du premier au fécond doigt, eftun peu moins
profonde que celle du fécond au troifièmç^celle-
ci un peu moins profonde que celle du troifième au
quatrième, & cette dernière un^ peu moins profonde
que celle du quatrième au cinquième.
Les enleyures étant faites à une diflance^ proportionnée
, pour placer les pouces, on fait les
arriéré-fentes ; c’eft-à-dire les fentes qui font pratiquées
aux gants du côté qui fe trouve fur la main.
On replie l’étavillon, on polé le pouce , on
donne aux doigts leur longueur, cm les rafle ; c’eft-
à-dire qu’on les rogne avec des ciléaux, pour enlever
le fùperflu de la peau : on pofe les pièces, aux
rebras qui font les parties de la peau qui couvrent
le bras;
1 On plie le gant en deux , on le garnit de fes
fourchettes ; & on l’envoie à la couturière.
On coud les gants avec de la foie , ou avec une
forte de fil très-fort, qu’on appelle fil a gant.
Les gants au retour de chez la couturière font
Vergetés paire par paire, avec une broflè qui ne
doit être ni dure ni molle.
•On prend enlùite du blanc d’Elpagne, on en
frotte les gants , & on en ôta le luperflu en les
battant par un tems fec lùr une elcabelle , fix paires
à fix paires , julqu’à ce qu’ils n’en rendent plus.
On les broflè de nouveau , & pour lors les gants
font prêts à être gommés.
Pour cet ' effet, on fait difioudre de la gomme:
dans de l’eau ; on la pafîè à travers un linge, & on
la fouette avec des verges jufqu’à ce qu’elle blan-
chifiè & s’épaifliflè. Quand elle paroit avoir une
confiftance légère , on étend le gant lùr un marbre,
on trempe dans la gomme difioute , une éponge
ferme, & on gomme le gant à * toute là furfase ,
cette opération eit deflinée à y attacher le bl-^ic
qu,'il a reçu.
A melùre qu’on gomme, on jette les gants paire
par paire lùr une petite ficelle tendue. Quand ils
lotit à moitié le es, on les plie en d e u x o n les
drelfe , on veiile à ce qu’il n*y ait point d’endroits
où la gomme paroiflè : on les renforme lùr
le large : on les dreflè encore , on les étend lùr l®s
cordons , d’où, on les porte au magafin.
Lorfqu’il s’agit de mettre des peaux de chamois
en humide, on les expolè lèulement au brouillard
pendant quelques heures, ou on les lùlpend dans
un lieu frais.
Il y a un grand nombre de gants qui ont différentes
dénominations , fuivant leur qualité ou
leur façon. Tels lont les lùivans.
Les gants fur poil ont le côté du poil en dehors,
& le côté de la chair en dedans.
Les gants fur chair ou retournés lônt dans le
contreléns des premiers.
Les gants effleurés font des gants lùr poil, dont
on a ôté la fleur, c’eft-à-dire, la lùrface luifante
& déliée qui, étant enlevée de deflùs la peau, fait
qu’elle eft moins roide & s’étend plus facilement*
Les gants non effleurés lônt dés gants lùr poil ,
dont on n’a pas enlevé la fleur.
Les gants retroujfés ou à Cangloife lônt ceux dont
le haut étant retroufle, l’envers devient l’endroit,
& a la même couleur & la même préparation que
le relie du gant.
Les gants de fauconnier lônt épais, faits de peau
de buffle ou d’élan, couvrent les mains & la
moitié du bras pour garantir des lèrres de l’oi-
feau.
Les gants fimples diffèrent des brodés en ce que
la jondion des doigts, le pourtour de l’enlevure
du pouce , le bord d’en haut , & prelque toutes
les coutures ne lônt point brodés en fil, lôie, or
ou argent.
Les gants fournis lônt ceux dont l’intérieur eflf
garni de laine , ou du poil de l’animal.
Les gants fourrés lônt plus gros & plus chauds
que les autres , parce qu’ils lônt garnis au dedans
de fourrures fines ou communes.
Les demi- fourrés n’ont qu’une demi - fourrure ,
auflî lônt-ils moins chauds que les précédens.
Les gants bourrés lônt garnis au dedans de chiffons
ou de laine , pour Ce garantir des coups de
. fleuret quand on tire des armes.
Les gants glacés lônt ceux, dont le côté de la
chair a été pafle dans un mélange d’huile d’olive
' & de jaunes d’oeufs arroles d’elprit de vin
& d’eau, & qui ont été foulés pendant un quart
d’heure avec ce meme mélange làns eau.
Les gants parfumés lônt ceux qui ont contra dé ,
dans des boîtes pleines d’odeurs, le parfum qu’on
! a voulu leur donner.
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