On pourroît les couvrir avec des tables de plomb,
qui j débordant chaque arêtier à droite & a gauche,
recouvriroient par les deiix bords les àrdoifes de
plomb qui doivent joindre immédiatement chaque
coté des quatre arêtiers, comme on le fait quelquefois
peur les couvertures en Amples ardoife's ;
niais loi plombiers préfèrent de les couvrir avec
des lames de plomb , auxquelles ils donnent la
forme de faîtières de terre. | -
On les pofe comme les àrdoifes, c’eft-à-dire,.
les unes fur les autres, commençant par l’egout,
& finiflant à l’aiguille de la charpente.
O r , pour que ces faîtières foient folidement attachées
, non-feulement il faut les clouer, mais
il faut encore qu’elles foient'pofées fur des crochets
qu’on cloue fur les chevrons les jplûsTvôifïns
de l’arêtier comme on le voit"* dans la. couverture
des combles : elles donnent plus de confîftance
aux àrdoifes qu’elles recouvrent ; celles-ci font plus
■ en état de retenir celles qu’elles rècouvrent , &
ainfî de fuite : par ce moyen , une couverture conf-
truite de cette manière, doit être plus folide.
Ces crochëts font néceflaires, parce qu’on doit
éviter, autant qu’on le peut, d’employer de la fou-
■ dure fur les bâtimens , par la raifon que les endroits
foudés étant plus épais que les tables , &
étant formés d’un alliage d’étain & de plomb , elles
fie changent p*gs également de volume quand elles
éprouvent des alternatives de chaud & de froid:
çe qui ne manque pas d’occafîonner des ruptures.
Le toit du pavillon étant -ainfî couvert, il ne
relie plus qu’à couvrir les aiguilles qui furmontent
toujours le faîte & l’extrémité des arêtiers J 'c’eft
Ce qu’on appelle les amortîjfcmêns.
Des tourelles.
Les tourelles fout des bâtimens ronds , dont la
bafe efl quelquefois plus large que le corps de la
tourélie : c’eft en quoi elles diffèrent des pavillons,
Ori s’en fert comme d’un arcboutant, pour former
un point d’appui a\i relie du bâtiment; on y fait
des cabinets de décharge, ou des efcaliers dérobés.
Ces fortes de bâtimens étoient très-communs
dans les’forts ou châteaux de garnifon , qu’on fai-
foit autrefois pour fe mettre à l’abri de l’ennemi,
pendant les guerres civiles. Il n’eft pas de vieux
château qui n’en fourriilîe un exemple.
De ces tourelles, il y en a plufieursqui fout
en forjïm. de plate-forme, qu’on couvre de la manière
qu’on le verra à l’article des terraflès; les
Par rapport.à la charpente, elle eft la meme
que celle des clochers ou des pavillons ; avec ce.tte
différence, que l’aiguille eft plus pointue que celle
des pavillons , & l ’eft moins que celle des clochers.
Le couvre ment s’en fait comme celui des pavillons
autres font couvertes en chapeau d’ardoife , de
plomb pu de.terre, & furmontées de quelque amor-
|jifement?
& des clochers, en „pbfervant ce que nous
avons dit à ce fùjet ; excepté qu’il n’y a point
d’arêtiers dans ces fortes de Couvertures", qu’on
n’a pas la peine de couvrir : on tourne tout autour
du chapeau pour en attacher les àrdoifes à chaque
' rang qu’on pofe..
Il n’eft pas ordinaire qu’on fafle des chameaux
tout autour du chapeau : les àrdoifes 'tombent- of-
dinairement en recouvrement fur la maçonnerie ;
mais comme il peut y en avoir abfoliiment , s’il
étoit queftion d’en faire, il faudroit qu’il fût rond.
Des dômes, <
Perfonne n’ignore ce que c’eft qu’un dôme-•; f e
fait que c’eft un édifice rond, d’un plus ou moins
grand diamètre, furmonté d’une calotte ou couverture
ronde & ovale ., qui jette les eaux en tous
i fens', ainfî que les flèches & les tourelles.:' c’eft en
quoi ils different des combles.
Ces fortes d’édifices font particulièrement propres
aux.églifes : il eft très-rare d’en voir employer
à d’autres üfages.
Il y en a de plufîeurs fa çon s tan t par- rapport
à leur grandeur que par rapport à leur couverture »
les uns font fîmplement couverts en àrdoife ; lçs
autres .le font en plomb, fans autres. ornemens :
les autres font en àrdoifes, qui font furmoiitéfs
de diftance en diftance, & avec fymmétrie, de
plufîeurs côtes ou arêtes couvertes en plomb.
Enfin il y en a d’autres qui font tout en plomb;,
furmontées également des mêmes arêtes, mais qui
font peintes comme on le voit au dôme du college
Mazarin , ou dorées comme celles du dôme dès
Invalides,
Des dômes a. côtes ou arêtes,
Les plus riches dômes font ceux où il êntre plus
de façon ; or, les dômes .à côtes font les plus fuf-
çeptibles d’oniemens, parce qu’on peut les peindçe
ou les dorer comme on veut, & : qu’on ne peqt
pas lé faire fur les autres : c’eft auflî ceux qui demandent
le plus de travail.
Ppuren décrire les ouvrages qui concernent l’art du
plombier, nous foppofons que 1a’charpente eft faite,
ainfî queues' échafauds, qtti; doivent être folîdes.
Le s. échafauds volans é$ibji^/a la manière^ des
couvreurs fur des chevalets, nfe fêroient pas fuffifans
pour fupporter la quantité de plômb qu’il faut pouï
çes fçrtes d’ouvrages.
-!Le travail du plombier fe réduit donc à couvrir
de plomb la charpente Couverte elle-même de vo-
liges, & produisant une calotte qui fixe la forme
que la couverture du dôme doit avoir.
Prenons pour exemple un dôme divifé dans toute
fa circonférence par deé côtes ou arêtes, qui font
parfaitement femblables les unes aux autres, &
placées à des diftances égales.
Pour garnir l’entre-deux de ces arêtes, on commence
à l’ordinaire par le pied, & on pofe les
feuilles de plomb taillées en ardoife , en les attachant
fu>r la volige avec des clous ,• comme jé l’ai
dit. en parlant de la couverture des-flèches , des
pavillons & dei tourelles.
Quand tous les entre-deux des arêtes font couverts
,jf on couvre les côtes ou arêtes & le haut
du dôme.
De la couverture des côtes ou arêtes.
On pourroît abfolument couvrir les côtes,'comme 3c ;entre-deux , avec des lames de plomb taillées
comme des àrdoifes ; mais cette uniformité ne pré-
fenteroit rien d’agréable.
L ’oeil eft bien plus fatisfait quand on rompt
cette uniformité; c’eft pourquoi l ’on couvre ces
côtes avec des tables de plomb, dont on proportionne'
la largeur & la longueur à celle des côtés.
On les replie des deux côtés , de façon qu’elles-
recouvrent un peu les parties qui font couvertes en
àrdoifes de plomb, . & on les arrête avec des
clous car il ne faut pas croire qu’une côte ou
arête foit couverte par une feule table de plomb,
prife dans toute fahaûteur, comme on pourroît
abfolument le faire avec des tables laminées qui
font d’une prodigieufe longueur. Mais on ne l ’a
point encore fait : au contraire , on en ajufte plufîeurs,
les unes au-défliis des autres en recouvrement'
de trois ou quatre pouces , & chaque morceau*.eft
arrêté par le bas avec des crochets qu’on cloue
fur les voliges qui forment les côtes du dôme.
Quand i les côtes & les champs qui font entredeux,
font garnis de plomb , on termine -le haut
du dôme par une calotte , à laquelle on donne
différentes formes, fuivant le goût de l’architeéle ;
mais il faut que le bas de ces calottes recouvre,
tant les côtes ou arêtes, que les parties de couvertures,
qui font entre-deux.
Or, les uns .font ces parties tout unies, & les
aubes les forment en feftons.
. Ces feftons font formés de beaucoup de pièces
qu’on cloue les unes à côté des autres.
Ordinairementpn fait tomber un fefton fur la.
crete , & un .autre entre deux, proportionnant leur
Margeur à la pla ce qu’ils doivent occuper.
La forme des' feftons eft indifférente , pourvu
qu’ils joignent allez exactement les parties qu ils
recouvrent., pour que l ’eau ne' puilfe y pénétrer,
& qu’ils foient allez bien attachés , pour que le
vent, ne puilfe les enlever : il eft vrai que lé. poids-
des tables de plomb qu’on emploie, contribue a
produire ces deux effets.
* Nous dirons ailleurs comment on garnit d’orne-i
mens les feftons.
On couvre enfuite la partie feftonnée par des
bandes de plomb qu’on pofe horifontalement, formant
un recouvrement fur les feftons ; & ces bandes
horifontales forment comme un bandeau qu on arrête
avec des clous & des crochets.
Ordinairement on remplit les efpaces avec des
feuillets de plomb* qu’on taille comme des écailles:
de poiflbn , & l’on décore , fî l ’on veut, le champ
par des coupures qui forment'comme des eîpèces
de guirlandes.
On.place"enfuite le bandeau, mais de forte qu’il
fafle recouvrement fur le champ.
La plate-forme qui forme comme une efpèce
de ter rafle, doit être en plomb ; mais la baiuf-
trade étant de fer, elle efl du reflbrt des ferru-
riers : on laifle feulement une ouverture au milieu
de cette plate-forme pour qu’on ouvrier puiiïe y
pafler, quand il faut faire ^quelques réparations, &
arriver aux fenêtres du dôme, pour en couvrir le,
dedans avec des bandes de plomb que l’on doit
afliijettir à la charpente par des clous.
Pour revêtir de plomb la partie quarree , le plombier
forme de plufîeurs pièces une table de plomb
quarrément en-dehors , & évuidée en centre par
le dedans ; enfuite il la cloue à la charpente.
On péut aufli décorer les efpèces de pilaftres
de quelques ornemens ; pour cela on forme, avec
.des bandes de plomb contournées, des confoles
qu’on attache à différens'endroits avec dçg. clous,
ou.bien des feuilles découpées ou-fendues; en pofe
au-deflus des pilaftres ou bandes de plomb ; toutes
les bandes horizontales doivent former des mou*
•lure.s; elles ne font pas, à la vérité, très-régulières
; niais comme on les voit de lo in , elles
■ forment un bon effet. \ - ■
C’eft fur cette efpèce de corniche , que l’on
doit p,ofet une calotte qui doit tomber fur elle en
recouvrement : elle eft de plufîeurs pièces, & attachées
à là charpente avec des clous dans toute
rétendue de fa circonférence.
Avant de mettre en place cette calotte, on
cloue à la charpente de la coupole-; une ferrure
d’amortiflement pour porter le globe, fa folive &
le coq. ,
Ces parties d’amortiflement peuvent être faites