
en plomb ; maïs communément on les fait en
cuivre.
Il faut avoir attention que le globe joigne bien
exactement la barre d’amortiffement, pour que
l ’eau ne puiflè pas s’introduire par cet endroit,
& pourrir la charpente : on met ordinairement
pour cela une petite plaque de plomb qui joint
bien exactement la barre, & qui recouvre le haut'
du globe.
On ne fe contente pas de le charger de découpures
, de feuillages, & de toutes- fortes d’orne-
mens dont l’art eft fufceptible ; on relève encore
la: ftruôure de ces fortes d’orneniéhs par une peinture
, ou même par une dorure qui leur donne
plus d’éclat.
Les charpentiers ont coutume de former dans
ces grands dômes, à quatre endroits diamétralement
oppofés , des oeils-de-boeuf.
Quand le dôme eft entièrement couvert, les
plombiers en défendent le revctifîement en plomb.
Des dômes dont la couverture efi moins riche.
Par rapport aux autres dômes, c’eft-à-dire, ceux
qui font tout unis & fans arêtes, il eft facile de
concevoir qu’ils demandent moins de travail que
les premiers; on ne fait que les couvrir dans
toute leur rondeur & de bas en haut, en petites
ardoifes de plomb.
D’après ce qu’on vient de dire des autres, il
fera hier- aifé de concevoir le travail de ceux-cr.
On n’a point coutume de les peindre ou dorer:
cependant pela féroit poffible absolument ; car les
ardoifes qui y entrent, quand elles font en plomb,
ferqient îufceptibles de ces fortes dè décorations.
Mais on n’eft point dans cet ufage ; car même-
dans les plus riches dômes', on. n’efc dans l ’habitude
qu^de peindre ou dorer les arêtes; ce qui
revient encore afîez cher.
Ceux-ci n’en ayant point, étant d’ailleurs d’une
ftfuéture eommune, il ne conviendroit pas de
donner pTus de décorations à leurs ardoifes que
celles des plus beaux dômes , qui cependant fembleroient
]t’exiger dav antage.
O
te
Les ard
plomb ne.font pas les feules
matières qu- en peut eunplpyet a ces fortes de couvertu
res ; on peut lies faire en petites lames de
cuivre , comme on le voit au dôme, de Saint-Pierre
de Rome., que. Sixte Quint fit ainfi couvrir fous
fon régne ; mais alors! la déjpenfe en devient bien
plus considerable.
OEil -de- boeuf..
On appelle oeil-de-boeuf y une ouverture ronde
qu on ferme dans les-toits des clochers ; dans celui
des dômes, & dans prefque toutes Iesi couvertures *
foit pour donner du jour dans l ’intérieur de Ta
charpente , foit pour faciliter les réparations que
ces différentes couvertures demandent de tems à
autre* 11 y en a d’ornés de toutes les manières.
De la maniéré d'en couvrir le devant.
Quand on veut faire un’ ouvrage propre, on doit
le revêtir dans cet endroit, après que la charpente
en eft conftruite , en petites feuilles de
plomb taillées en ardoife», dont la forme reffe'roble
à celle des écailles de poiflon.
On coupe enfuite une plaque de plomb de la
rondeur de la charpente , que l ’on ouvre dans, le
milieu pour former le jour de l’oeil-de-boeuf.
Ce morceau de plomb eft ordinairement d’une
feule pièce , quand lvoeil-de-bceuf eft petit ; quand
il eft un peu grand, elle eft de deux pièces.
Soit qu’elle foit d’une feule pièce, ou de deux ,
le contour doit au moins avoir huit pouces de largeur
, afin qu’on puiffe la rabattre en-dedans fur
la charpente, en-dehors fur lés ardoifes, & la
clouer aux deux endroits, pour l ’y affujettirpîusfoli-
dement.
On garnit le dedans en plâtre, pour égalifer
le plomb avec la charpente. Comme le plâtre a
befoin d’un fupport pour refter en place , on garnit
la charpente de'pointes de clous, ou en petites
v o lig e s fu r lefquelles on aflied le plâtre.
Manière de couvrir le haut & les • côtés.
Quand le devant de l’oeil-de-boeuf eft couvert,
on garnit le haut & tout le refte de la moulure
de la charpente en petites bandes de plomb.
On fait enfulte^les cotés dë l’oeil-dë-boeuf, qui
vont joindre & recouvrir la partie du dôme qui eft
couverte en écailles. '
Cette partie étant coupée comme il convient,
on l’attache fous; le morceau qui forme la . face de
l’oeil-de-boeuf, SC de coté furies feuilles de plomb
qui font figurées en ardeife.
Enfin on couvre le defiuspar une table de plomb,
qui fait une petite faillie fur les tables de plomb, 8c l ’on met au bas de l’oeil-de-boeuf une bavette
pour rejetter l ’eau plus avant fur le toit.
Il faut faire àufli une petite gouttière bu un fend
de noue, pour rejétîer l'eau qui découle de déiîus
l ’ceii-de-boeuf.
On peut décorer le deffus de Toeil-de boeuf, de
| quelques ornemens , & l ’on fait beaucoup, valoir
ces ornemens , quand on les bronze ou qu’on les
dore, comme on l ’a fait au dôme des invalidés.
Maniéré
- Manière plus fimple de les couvrir, >
Il eft une manière de les couvrir plus Amplement,
& qui ne donne pas tant de travail.
On h’emplqïe même la façon que nous venons
de décrire, quélorfque Te refte dë la conftruêtion
le demande , . pour.lui fervir d’acçpmpagnement.
L ’oeil-de-bcéÜf ordinaire fe^couvre par une ou deux
plaques de. plomb,, que . l ’on., cloue d’un coté dans
l ’intérieur de la charpente qui forme le jour de
l’oeil-de-boeuf ; & de l ’autre , fur le dos de la même
charpente , les faifant reborder , c’eft-à dire , tomber
en recouvrement de quatre pouces fur les ,aç-
doifes du toit.
Des lucarnes,
Oii diftihgue trois efpèces de lucarnes ; fa-
Voir, celles qu’on nomme flamandes, celles qu’on
appelle a la capucine, & d’autres demoifelles.
Pour prendre une idée des différentes formes
qu’on donne aux lucarnes, on peut confuiter l ’art
du couvreur.
Maniéré de couvrir les lucarnes.
La plupart font .couvertes en tuiles ou en ardoifes
; peu font faites entièrement en plomb : quelquefois
cependant, pouf conferver le bois, on les
couvre- de tables de plomb qu’on cloue déffus ;
mais , à la plupart de celles qui font: couvertes'eii
ardoife, on,fe contente de mettre1 en-deffus &fur
ïe devant une bande de plomb pour former un rivet
, de'couvrir le faîté 'avéc une tàble de plomb,
& de faire fur le côté des noues en plomb.
Autres couvertures qu’on fait dans les toits.
I l y a encore, fur. les toits>quantité dë petites
•ouvertures, auxquelles on.’doïine différentes formes
ce font, à proprement parler, des diminutifs
de lucarnes ; celles qui font un peu grandes ,
font préparées par les charpentiers ; & en ce cas ,
le plombier fait 'prendre à coups de batte aux tables
de plomb qu?il acoupéës de grandeur égale,
la former qu’a la charpente elle-même. „
Lorfqu’élles font fort petites, elles font faites
ënriéfelîlëiit par 1e p-lombtér : il leur forme én-
devant un gros ourlet, pour dôïinèr dii foutien au
plomb qu’il attache avec des clous fur les chevrons,
fiyant foin de mettre dèïïôiis une bavette de plomb
qui recouvre la charpente.
Enfin on appelle proprement ides lunettes , de
petites couvertures qu’on fait aux toits d’ardoife ,
pour paffer la corde nouée lprfqifil faut faire des
réparations : on les attache fur une traverfe de bois
qui -s’étend d’un chevron-à un autté.
Ans 6* Métiers. Tom, V l%
Tous ces petits ouvrages font fi ailes à exécuter,
que nous abuferions de la patience du iedeur ,
fi nous voulions- entrer à leur fujet dans des détails.
Nous dirons feulement qu’à toutes les lunettes il
faut que la partie du plomb qui regarde le haut
du toit, foit recouverte par les ardoifes; 8c qu’à la
partie qui regarde le bas du toit, le plomb recouvre
les ardoifes.
Sans cette attention, l’eau s’infinueroit entre le
plomb & la charpente.
De la couverture des terrajfes.
Il y a d’autres couvertures qui font celles des ter-
rafles , dont la façon eft autant différente des premières
, rque celles^ des clochers, des dômes , des
pavillons & des tourelles ont de rapport entr’elles.
D’abord, par terrajfe, on entend en général un
toit plat, plus ou moins élevé au rez-de-chauflee
ou à la portée, foit du premier foit du fécond
étage, &c.
Tl y en a de plüfiéurs fortes ;.*lès unés font cou- .
Vertes ën pierres de taille , les autres en tables de
plomb.
Comme il peut entrer du plomb dans les deux ; 8c qu’il doit y être employé différemment, il faut
en parler féparément, pour mieux faire entendre
cette double opération.
Terrajfes couvertes en pierres de taille.
Quoique nous ayons dit que le toit des terrafles
eft plat, cependant les plombiers , quand ils les
couvrent en plomb, ou les maçons, quand on veut
lès faire en pierre , doivent obferver d’en élever
le'milieu de quëlques pouces , afin de donner de
la.pente aux eaux du ciel- ; en même, tems ils-doivent
rendre cette pënte irifehfible à tous ceux qui
peuvent aller s’y promener, quand elles font con-
. fidérablës,. & qu’elles font faites à cet ufage : c’eft
ici le travail principalement des derniers.
Nous obfervons feulement que comme lê plomb
qui doit y entrer , doit être coulé dans les jôirits ,
& qu’on n’en pourroit faite- eiitrër qü’uiie très-petite
quantité, fi on ne lui ouvroit pâs un plus grand
éfpaee que ; celui qui eft entre detiX-pièces âffifes
& appliquées l’une contre Pâütfé ; ■ & que-d’ailleurs ,
quand il y en entrerait, il feroit'-facile à enlever ,
i parce qU’il n’auroit point affez de prife, & laiffe-
roit filtrer d’eau : pour s’àiïurer du ëotïtraire & fer-
; mer tout paflfage , i l ~faut faire : uiîé 1 entaille d’iiii
demi-pouce au moins, tatit en largeur qü-en profondeur,
à chaque côté de chaque pierre qui regarde
le ciel ; ce qui formera en”tout fens de chaque
pierre un Ut affez considérable pour que le