
eft enfermé par en haut à un demi-pied au-deffôus
de la glrelie, dans un trou virole de fer , percée
dans la table que l’ouvrier a devant lui.
Ce font-les pieds de l’ouvrier affis devant la table
qui: donnent le mouvement au toux, en pouffant
la grande roue de defïous alternativement avec l’un
. '& l ’autre pied, & lui donnent plus ou moins de
vivacité, fuivant qu’il convient à l ’ouvrage.
T ournaser ; c’eft réparer avec l’outil, qu’on
nomme tournafen, les inégalités d’un vafe ou d’une
pièce de porcelaine qui eft fur le tour. ,
T ourn asin ; infiniment de fe r , avec lequel le
tourneur enlève les inégalités qui peuvent fe trouver
à l ’extérieur du vafe de porcelaine qu’il travaille.
T ournasine ; on appelle ainfi une certaine quantité
de pâte appliquée fur la tête du tour de la porcelaine,
T ruitée ou C raquelée (porcelaine ). C ’eft une
porcelaine dont la couverte eft fendillée.
Pour avoir une porcelaine truitée, on fait chauffer
des pièces qui font en couverte, & on les plonge
dans des liqueurs chargées de beaucoup de couleur.
Le contraire de la chaleur des pièces & de la fraîcheur
du bain fait fendiller la couverte ; les matières
colorantes s’introduifent dans lés fentes,; on
lave les pièces ; mais la couleur qui eft entrée dans
les fentes, ne s?en va point par le lavage. Cela
forme des lignes qui fe croifent en tout fens, & qui
préfentent un. tableau finguiierement varié, dont la
perfection n’eft due qu’au hafard.
T se-kin, efpèce de vernis qu’on met à la Chine
fur la porcelaine pour lui donner une couleur de
café ou de feuilles mortes.
Pour- faire ce vernis,-on prend de la terre Jaune
Commune j on lui donne la mime façon qu’au pé- •.
i tun-tfé ; & quand cette terre eft préparée, on n*e&
emploie que la matière la plus déliée qu’on jette
dans de l’eau, dont on forme une efpèce de colle
aufli liquide que le-vernis ordinaire appelle pi-
yéon -, qui fe fait de quartiers de roches. Ces deux
vernis, le tfe-kin & le pé-yéon fe mêlent enfem-
b le , & pour cela ils doivent être également liquides.
On en fait l’épreuve en plongeant le pe-tun-
tfé dans'l’un & dans l’autre vernis. Si chacun de
ces vernis pénètre fon pe-tun-tfé , on les juge propres
à s’incorporer enfemble.
On fait aufli entrer dans le tfe-kin du vernis ou
de l ’huile de chaux & de cendres de fougère préparées
de la même liquidité que le pé-yéon ; mais
on mêle plus ou moins de ces deux vernis avec le
tfe-kin, félon que l ’on veut que le tfe-kin foit plus
clair ou plus foncé : c’eft ce qu’on peut connoître
par divers eflais ; par exemple, on mêlera deux
ta fies de la liqueur tfe-kin avec huit taies de pé-
yéon , puis fur quatre tafies de cette mixtion,
de tfe-kin & de pé-yéon , on mettra une tafle de
vernis fait de chaux & de fougère. ^ Coutume
d’Ajie.y
Ts ru, mot chinois qui défigne une pierre ou
minéral a fiez fe.tnblable au vitriol romain, & quî
fournit le violet foncé fur la porcelaine de Chine.
V éhicule. Dans l ’art de la peinture en porcelaine
, on appelle véhicule une .matière liquide avec
laquelle on broie les couleurs furie verre à broyer*,
pour lier toutes les parties ,• les unes- aux autres, &
les appliquer fur la porcelaine comme le peintre $
l’huile applique les fîennes fur la toile.
Vernis. On donne quelquefois ce nom à la}
couverte delà porcelaine.
V oilée. ( porcelaine ) cela fe dît d’une porcelaine
dont la blancheur eft rembrunie ou ternie foit par
la flamme du bois, foit par quelque çaufè accidêe^
telle«
POT A S S E , C E N D R E G R A V E L É E
E T S O U D E .
( A r t de fabriquer ces fels alkalis. )
JL A potajfe eft le fel alkali fixe tiré de la cendre
de plusieurs végétaux , mais, particulièrement du
bois.
Ce fel eft de nouvelle întrodudion dans les arts.
On le prépare dans plufîeurs parties de l’Allemagne.
11 s’en fait un très-gros commerce à Dantzick."
On fabrique de la potajfe par occafîon dans certains
endroits où l’on fait beaucoup de charbon*
La potajfe fait une des principales branches du
commerce du nord. A l en vient une grande
quantité de Ruflie , de Pologne , de Lithuanie,
d’Ukraine , de Suède. Les vaftes forêts quî fe trouvent
dans ces pays mettent les habitans à portée
d’avoir le bois néceflàire pour fabriquer ce fel.
On arrange pour cela des tuyaux de poele qui
traversent les tas de-bois que l ’on a difpofés pour
les convertir en charbon.
Lorfque ce bois brûle, l’humidité diftilie par
ces tuyaux de poêle & charrie avec elle une grande
quantité de fels contenus dans le bois; on la reçoit
dans des baquets que l’on a difpofés à cet effet.
Quand le bois eft converti en charbon, & qu’il
He-rend plus de liqueur, on enlève.les baquets; &
c’eit avec la liqueur qu’elle contient que l ’on prépare
la potajfe au Bas-Harts en Saxe de la manière
fuivante.
Cette liqueur eft acide ; elle eft chargée de beaucoup
de fels . & d’huile empyreumatique ; On la
fait deifécher dans des chaudières *de fer ou de
cuivre, & on fait enfuite calciner Je réfidu. C’eft
dans cette opération qu’elle s’alkalifè , & qu’elle
fournit un lel alkali qui eft affez blanc.
Par ce procédé, on ne prépare qu’une, petite
quantité de potaffe : on ne le met en ufàge que
pour tirer un meilleur parti du bois-que l ’on convertit
en charbon ; fouvent même ceux qui font de
ïa potajfe par ce procédé ajoutent aux liqueurs dont
nous venons de parier, la cendre même du bois pour
les traiter enfemble.,
La manière la plus ufitée de préparer la potajfe
tonfrfte à faire brûler une grande quantité de bois,
& â extraire le fel de la cendre qu’il fournît après fa
combuftion.
On met ces cendres dans une grande cuve de
cuivre; on y ajoute une fùffifante quantité d’eau;
on fait bouillir ce mélange , afin de difloudre le
fel de la cendre ; on laiffe repofer la leffive , on la
décante dans une autre chaudière, & on la fait éva-
porer jufqu’à ficcité ; le fel qu’on en tire eft roux,
& c’eft ce que l’on nomme potajfe noire.
On fait calciner cette potajfe 'noire dans des fours,
en prenant garde de donner un trop grand feu. Si
on la faifoit entrer en fufion , elle fe calcineroit
très-imparfaitement, attendu que la matière phlogife
tique ne fe confumeroit point. On retourne de
temps,en temps avec une pelle de fer les morceaux
de -potajfe, afin qu’ils fe calcinent par-tout également*
La matière huileufe & phlogiftique fe brûle, &
le fel devient parfaitement blanc : les endroits qui
ont été fondus font d’une couleur bleue verdâtre.
Lorfqu’on juge que la potajfe eft fuffifamment calcinée
, on en tire avec un rateau de fer quelques
morceaux que l’on cafie pour s’afiurer fi elle n’a plus
de couleur noire dans fon intérieur. Enfin, quand
elle eft dans l’état où on la defire, on la fait tomber
devant le fourneau , fur une aire pavée & entourée
de .briques. Lorfqu’elle eft fuffifamroent refroidie,
on l’enferme dans: des tonneaux de différentes
grandeurs, qui en contiennent depuis cent
jufqu’à mille & douze cents livres.
La potajfe eft mêlée ordinairement de différens
fels. neutres , & d’une certaine quantité d’alkali marin.
Ces fels neutres font du tartre vitriolé, quelquefois
du fel de glaub.er,: & beaucoup de fel marin..
On trouve certaines potajfes qui contiennent
fort peu.de ces différens fels neutres ; mais aufli on
en rencontre quelquefois qui en contiennent une.fi
grande quantité , fur-tout le fel marin , qu’il femble
y avoir été mis exprès pour augmenter le poids de
la potajfe,
La plupart des végétaux avec lefqueïs on fait la
potajfe , contiennent de ces fels ; mais néanmoins il
y a lieu de préfumer que dans certains pays -ou le