
on ne fait que la percer & la remettre à fa placé,
après y avoir foudé un bout de tuyau, en s’y prenant
comme il a été dit à l ’occafîon des cuvettes
I hotte.
Des cuvettes quarrées*
Les cuvettes quarrées ne font pas plus difficiles
à faire que les rondes ; il n’y a dé différence que
dans la façon de les couper.
Leur fond, ainfi que leur pourtour, eft quarré :
on les foude en dedans comme les cuvettes rondes ;
il n’eft donc pas néceffaire que le fond déborde
leur pourtour : il faut leur attacher également un
tuyau , pour que les èàux puiffent s’évacuer.
Pour cet effet, on prend la mefure du tuyau qu’on
veut leur joindre , afin de recevoir les eaux & leur
donner paffage : on coupera, d’après cette grofleur,
une plaque de plomb dans le fond de la cuvette,
à l’endroit convenable : oïl leur foudera le tuyau.
De la *pofe des chaîneaux , gouttières , godets ,
noues j faîtages , tuyaux de defcente s cuvettes.
Après avoir expliqué la manière de faire des
tuyaux fondus, ainfi que des tuyauii foudés ; après |
avoir donné la façon de faire des cuvettes de différentes
efpèces , & avoir profité de ce qui regarde
cès différons ouvrages , pour expliquer comment
on fait différentes fortes de foüdures, nous allons
parler de la pofe des plombs fur les bâtimens, dans
lefquels nous comprendrons les tuyaux & cuvettes
que nous venons de décrire.
Nous aurons occafion de parler des gouttières entre
deux bâtimens & dans les noues ; nous ferons
voir de quelle façon l’on difpofe des tuyaux de
defcente, & les cuvettes qu’on met à différeus étages
pour la commodité des locataires, & defiinées
a recevoir les eaux du ciel, afin d’en garantir fies
bâtimens auxquels on les adoffe : nous dirons un
mot des-faitières qu’on place au haut des bâtimens
& fur les arêtiers.
Toutes ces chofes étant du diflrîéfc du plombier,
nous ne devons pas négliger d’en parler.
Des chaîne aux.
S i , fur les bâtifhens un peu eonfidérables , on
îaiflfoit l’eau s’écouler par les égouts , elle mouillèrent
les murailles qui en feroiént fort endommagées
, fur-tout les crépis.
Sur les grands bâtimens, comme font les églises
, oïi reçoit l’eau des toits dans de grandes gargouilles
de pierre ; mais les murs des maifons particulières,
même des châteaux , n’étant pas allez
épaispotrr lupporter c'ettë ednftrtidioii, Ion raf-
fernble l ’eau des toits dans des conduits de plomb,
qu’on appelle des chaîneaux.
Ces chaîneaux ayant une pente, conduifent les
éaux à des cuvettes qui font faillie pour porter l’eau
loin des murailles, ou dans des tuyaux de descente,
qui la rendent jufqu’au niveau,du pavé.
Conftruclion des chaîneaux.
On prend fur le bâtiment là longueur, la largeur
& la profondeur qu’ils doivent avoir ; car il
ëfl fenfible que ceux qui doivent recevoir l’eau d’un
grand toit, doivent être plus larges & plus profonds
que ceux qui ne doivent recevoir que peu
d’eau.
D’après ces mefures, on coupe les tables de
plomb de largeur, & on en prend une longueur
proportionnée à l’étendue de l’ouvrage.
Comme on leur donne la forme qu’elles doivent
avoir fur le lieu où on doit les pofer , ou les porte
au bâtiment.
L ’affife des chaîneaux doit être d’abord faite,
ou en plâtre par le maçon, ou en bois par le charpentier,
& avoir une largeur & une pente convenables
; cette affife doit toujours avoir un peu de
pente vers le devant ou la partie du chaîneau ,
qui s’élève verticalement.
L e plombier commence à faire des bourrelets
à la partie qui eft oppofée au mur ; on les plie dans
leur longueur, pour que le fond du chaîneau porte
fur fon affifé, que le devant s’élève perpendiculai-
I rement, & que l’autre bord de la table de plomb
aille, en relevant, recouvrir un peu la fablière de
la charpente.
Pour que le plomb, qui eft flexible & pefant, ne
fe déforme pas, on pôle le chaîneau fur des crochets
de fer qui ont environ un pied de longueur,
qu’on attache à un pied des uns des autres à la fablière
, & qui repofent fur l ’affife ; de plus, on
cloue le bord poftérieur du chaîneau fur la fablière.
Il efl fenfible qu’on ne peut pas faire une longue
fuite de chaîneaux d’une feule table de plomb;
c’eft pourquoi on en foude les uns au bout des
autres , autant qu’il en faut pour faire toute la
longueur.
Des gouttières,
Quand deux toits étant oppofés l ’un à l'autre ,
les deux égoütS' fe rendent à un même endroit, il
faut placer à cet endroit un canal de plomb qui
en reçoive les différentes eaux, pour les porter au
bout des toits : c’eft ce qu’on appelle une gouttière.
.
I La tablé de plomb qui là forme , n’èfî point
bbr’déè par Un bourrelet : elle fe termine par les
deux bords ; chaque bord efl cloué fur les fàblière?
de la charpente ; comme elfe eft foutenue dans
toute fa longueur par le mur fur lequel elle re-
pofe, on n’y met point de crochets, & les ardoifes
doivent former un égout qui recouvre les bords
de la table de plomb ; par le moyen du niveau,
on lui donne la pente qu’on veut.
Des godets•
Il y a , outre les gouttières dont nous venons
de parler, des gouttières Caillantes que les plombiers
nomment godets 3 quon place à la partie la
plus baffe des chaîneaux ou des gouttières dont
nous venons de parler, pour que l ’eau ne bave
point contre les murs.
Comme ces gode« ou gouttières font pefans& ont
beaucoup de porte-à-faux, l’on commence par établir
une barre de fer , qui étant deflous, doitfoutenir le
poids du plomb ; pour lui donner encore plus de
confiflance, on meffur cette barre une , deux ou
trois embrafures , qui retiennent le plomb dans fa
fituation ; enfuite on prend une table de plomb de
quatre ou cinq pieds de longueur, au bord de laquelle
on forme des deux côtés , & dans toute fa
longueur, un bourrelet.
On courbe cette table dans toute fa longueur,
pour former un canal ; on la pofe Car les, crochets ;
& fi on la met au bout de la gouttière, on la foude
à cette extrémité ; mais fi J’on veut ajufter ce godet
à un chaîneau, on fait dans la partie baffe,
où toutes les eaux doivent fe ren d re u n e ouverture
au côté du chaîneau qui fe relève verticalement.
Quand on a pofé le godet fur la barre de fer
qui doit le lupporter, on le foude au chameau.
Depuis quelque temps il efl défendu de mettre
de. pareils godets ou goutières fur la rue aux maifons
qu’on bâtit ; mais on laiffe fubfifler & réparer
ceux* qui font établis avant le réglement, & il eft
toujours permis d’en mettre dans le cours , pour
éviter les tuyaux de defcente : car, par le reglement
, il efl: ordonné de faire aboutir les eaux des
gouttières ou des chaîneaux , à des tuyaux qui
rendent l’eau fur le pavé.
Des nçues.
Quand deux toits fe jettent l’un fur l’autre * la
partie où ils fe rencontrent, fe nomme une noue.
On voit, dans l’art du couvreur, qu’on en fait
en tuiles ; mais elles ne font pas bonnes : celles en
ardoifes font meilleures, mais fans contredit celles
de plomb font préférables.
Pour les faire, on pofe une gouttière ae bois
pour fbutenir celle de plomb, qui s’attache fur la
gouttière de bois qui efl creufée dans une petite
poutre, dont elle ne diffère que parce qu’elle efl
fort en pente, & le couvreur doit faire deux petits
égouts qui rendent l’eau des deux toits dans la
noue de plomb, d’où l’eau fe rend ou dans un chair
neau, ou dans un godet.
Des faîtages.
Sur les bâtimens couverts en tuiles, on couvre
le faîte avec de grandes tuiles creufes qu’on pofe
à mortier, ainfi qu’il efl expliqué dans l ’art du
couvreur.
Il y a des couvreurs affez adroits pour former en
ardoifes le faîte des bâtimens ; mais cela efl fujet
à bien des réparations, & l’on ne peut pofer def-
fus ni cordes nouées, ni deux échelles en chevar
leme nt.
Le mieux efl donc, pour les couvertures eir ardoifes
, de couvrir le faîtage en plomb ; & après
qu’on a attaché avec des clous au faîte de charpentes
des crochets doubles , on pofe la table de
plomb pliée , comme on l’a dit, de telle forte qu’elle
recouvre de quatre, cinq ou fîx pouces le rang d’ar-
doifes le plus élevé.
Comme une table de plomb ne peut pas être
affez longue pour s’étendre de toute la longueur du
toît, on en attache plusieurs les unes au bout de?
autres.
L e s . a r ê t ie r s c o u v e r t s e n a r d o i fe s é t a n t p lu s f u -
je t s q u e l e p l e in t o i t à ê t r e e n d om m a g é s p a r l e
v e n t , i l e f l e n c o r e b o n d e le s fo rm e r p a r u n e t a b
l e d e p lom b q u i r e c o u v r e l e s a r d o i f e s & c om m e
c e s t a b l e s f e p o f e n t c om m e l e s fa î t a g e s , n o u s n e
n o u s y a r r ê te r o n s p a s d a v a n t a g e .
Aux panes de brifés. des toits en manfarde, on
fe contente ordinairement de faire un petit égout
en ardoifes ; mais il efl beaucoup mieux de mettre
fous ce petit égout d’ardoifes une petite table de
plomb qu’on cloue fur la pane des brifés, & qui
efl recouverte par l’égout d’ardoifes : elle empêche
qu’il ne fiait emporte par le vent.
Comme cette table de plomb efl légère & étroite,
on peut fe difpenfer de la retenir par des crochets.
De la corde nouée.
Pour éviter de faire des échafaudages qui exî-
geroient des frais eonfidérables, les couvreurs &
les plombiers font grand ufage dé ce qu’on appelle
la corde nouée ; c’efl effèdivement un cable où l’on
fait de fix en fix pouces un gros noeud : on en-
paffe un bout dans le bâtiment par une croifée ,
une lucarne ou un oeil-de-boeuf , & le plombier
l’attache fermement à quelque chofe de folide.
De ce foin, dépend la vie de l ’ouvrier qui en
fait ufage pour monter ou pour s’établir à un endroit
ou il a à travailler. .
Pour fe feryir de cette corde nouée Touvrie?