
P O U
Le mouvement hii eft donné pat une roue que | F L A N C H E X I X.
l’eau fait tourner.
Celle qui fait mouvoir les pilons fert en même
temps à cet ufage.
La table eft garnie de rayons de diftance en diftance.
! Ces rayons font des barres de bois demi-rondes
qui y font clouées.
Ce font ces rayons qui, par la réfiftahce qu’ils font
au mouvement de la bobine, compriment la poudre
qui y eft renfermée., & impriment aux grains un
mouvement de rotation & un frottement qui les
arrondit.
L ’arbre de la machine peut mouvoir trois bobines
j contenant chacune cent livres de poudre.
Leur mouvement doit être tel qu’un^jhomme
puifle les fuivre à fon pas ordinaire.
Une demi-heure fufiit pour que la poudre qui y
eft renfermée foit parfaitement arrondie.
On la tamife enfuite pour en ôter le pouflier, &
pour léparer les différentes groffeurs de grains qui
s y font formées.
Le procédé pour former à la main la poudre ronde
eft à-peu-pres le même ; il différé feulement en ce
qu’il ne faut pas que la poudre foit grainée.
On la paffe feulement par un tamis pour divifer
& réduire en pouflier la compofition qui eft en
maffe lorfqu’on la tire du mortier.
On en remplit un petit fac de forme ordinaire ,
& de toile d’un tifîu ferré, on le lie le plus près
que l’on peut de la matière , fans cependant la
fouler, & enfuite en appuyant les deux mains def-
lus, on le roule avec force fur une table bien fo-
lide, en pouffant toujours devant fo i, évitant de le
rouler dans un fens contraire.
Comme le fac devient flafque & lâche à mefure
que la matière fe comprime en la roulant, il faut
en bailler de temps en temps la ligature, pour lui
rendre la folidité qu’il doit avoir , pour que le
roulement produife fon effet.
L e fac ne doit pas contenir plus de quinze livres
de matière, ni moins de trois livres.
Il fuflfit de la rouler pendant une heure au plus
pour qu’elle y foit formée en grains parfaitement
ronds.
C E , arbre d’une roue à l ’eau qui donne le
mouvement à la machine.
D , Rouet qui engraine dans la lanterne conique
F , fixée fur l ’arbre vertical E H.
G , mortoi'e oblongue, dans laquelle paffe l’arbre
A A des bobines.
Fig. 1 , mortier pour éprouver la poudre».
Fig. i , boulet de foixante livres que le mortiet
doit tirer à une diftance déterminée par l’ordonnance
qui fuit, pour que la poudre foit recevable.
Ordonnance de 1^8 6 a pour régler la manïere dont
doivent être faites les épreuves des poudres a canon.
Sa majèfté s’étant fait repréfenter l’ordonnance
qu’elle auroit fait expédier le 4 avril dernier, pour
remédier aux abus qui fe commettoient dans la
confection des poudres à canon ; par laquelle ordonnance
elle auroit réglé la manière dont fe fe-
roient à l’avenir les épreuves des poudres qui fe-
roient mifes dans les magafîns de fes places, ; & fa
majefté étant informée de la difficulté qui fe rencontre
â l ’exécution de fadite ordonnance , en ce
que quelques-uns des officiers commandant l’artillerie
dans lefdites places , ayant fait fondre des
mortiers dont les chambres étoient plus étroites 8C
plus profondes, & les boulets de foixante livres^*
plus juftes que ceux delquels on s’ étoit fèrvi ci-
devant, la même poudre, dont une once mife dans
un des mortiers avec lefquels les premières épreuves
avôient été faites * qui ne portoit le boulet qu’à
quinze toifes, le portoit à trente-cinq étant mis
dans l’un defdits mortiers nouvellement faits. Et
fa majefté voulant régler la manière de ces épreuves
, enforte que dorénavant il n’y ait plus d’abus ,
& qu’ayant commandé pour cette fin que les mortiers
dont on devra fe fervir pour lefdites épreuves ,
feroient deflînés~fur la même feuille fur laquelle la
préfente ordonnance fera imprimée ; fa majefté a
ordonné & ordonne, veut & entend qu’à l ’avenir il
ne foit plus éprouvé de poudre , que dans des mortiers
dont les dimenfîons feront pareilles & uniformes
au profil defliné au bas de la préfente , dans
lefquels mortiers trois onces de poudre étant mifes
fans êtie battue , & le boulet de foixante livres
mis au-deflus, 8t ayant le vent marqué par ledit
profil , fera porté au-delà de cinquante toifes de
diftance dudit mortier-qui aura été mis de niveau
& parfaitement pointé à quarante-cinq degrés d’élévation
, chacune toife compofée de fîx pieds meliire
du roi.
Veut en outre fa majefté, que toutes les poudres
fournies auparavant lâ. date de la préfente , lef-
quelles auront befoih de rabond , ne foient point
reçues dans les magafîns de fes places après ledit
rabond, qu’elles n’aient été mifes en état, que
trois onces de ladite poudre chargées dans un def1
dits mortiers, ne pouffent au-delà de quarante-
cinq toifes, & qu’au fm.pius ladite ordonnance du
4 avril dernier fera ponctuellement obfervée & exéi
cutée.
Mande & ordonne fa majefté au fieur marquis
d’Humières, maréchal de France, gouverneur &
fon lieutenant général en Flandre, & grand-maître
de l’artillerie de ce royaume , de tenir exactement
la main, félon l’autorité de fa charge , a l’exaCte
obfervatioH de la préfente. Fait à Verfailles , le
dix-huitième jour du mois de feptembre mil fix cent
quatre-vingt-fix.
Dimenfîons du mortier a éprouver la poudre.
A , le diamètre, à la bouche du mortier, porte
fept pouces trois quarts de ligne.
B , longueur de l’ame, huit pouces dix lignes.
C , diamètre de la chambre un pouce dix lignes.
B D , longueur ou profondeur' de la chambre,
deux pouces cinq lignes.
E , lumière au raz du fond de la chambre.
F diamètre par le dehors du mortier à la volée
huit pouces dix lignes.
G , diamètre par le dehors du mortier, à l’endroit
de la chambre, quatre pouces huit lignes &
demi.
H , diamètre de la lumière, une ligne & demie.
A I , l’épaifleur du métal à la bande fans comprendre
le cordon, eft de dix lignes.
K , la longueur de la femelle de fonte du mortier
, eft de feize pouces.
L , 4a largeur de ladite -femelle eft de neuf
pouces.
M , l’épaifiêur de ladite femelle eft d’un pouce
fix lignes.
N , le diamètre du boulet de foixante livres,
fept pouces.
O , une anfe repréfèntant deux dauphins fe tenant
par la queue , ladite anfe placée fur le milieu
de la volée.
P , languette de fonte qui tient au ventre du
mortier fur lequel il repofe ( » qui répond au
bout de la femelle, étant juflement placé dans le
milieu.
Il faut que le mortier foit fondu avec la femelle ,
de manière qu’il fe trouve pointé jufte a quarante-
cinq degrés.
Cette femelle encaftrée dans un madrier, 8c
attachée bien ferme par les quatre coins, avec autant
de boulons arrêtés par des clavettes a 1 endroit
où font placés les .boulons.
Il faudra mettre deux bandes de fer, qui paiïe-
ront par-deflous le madrier, & le viendront em-
braffer jufque par-deffus ; les quatre boulons feront
pafles dans ces bandes de fer.
Il faut auffi bien obferver que la pjate-forme de
bois fur laquelle on placera ce mortier , encaftré
comme il eft dit ci-deflîis dans fon madrier, foit
bien unie & bien de niveau, & il ne faut,point
arrêter le madrier fur la platte-forme, parce qu il
doit avoir une entière faculté de reculer en tirant.
Fig. 3 , éprouvette en forme de piftolet*
Fig. 4 , éprouvette en forme de fonnette.
Fig, f j baril pour contenir cent livres de poudre ;
fa hauteur eft de deux pieds deux pouces, fon diamètre
au milieu; un pied deux pouces, & vers
les fonds jde onze pouces neuf lignes.
Fig. 6 , xhape pour renfermer le baril précédent
, la hauteur eft de deux pieds fix pouces. Le
diamètre au milieu , un pied quatre pouces neuf
lignes , celui des fonds un pied deux pouces neuf
lignes.
C ’eft par les procédés & au moven des machines
que l ’on vient de décrire a que les nommes font parvenus
à eompofer cette poudre formidable , qui
auflï prompte que la foudre , produit déplus grands
effets qu’elle : fi on joint à ce que nous venons d’en
dire la ledure des explications des planches qui
concernent le falpêtre, & celle de la fonderie des
canons, on aura la connoiffanee complette d’une
partie eflentielle de l’art de la guerre.
V O C A B U L A I R E .
A rrosage , fabrique de la poudre d canon ; c’eft
ainfî qu’on nomme dans les moulins à poudre, l’action
de verfer de l’eau dans les mortiers, pour y
faire l’alliage du falpêtre, du foufre & du charbon
fous les pilons. On fait un arrofage de cinq en cinq
heures : pour cet effet on arrête les batteries ou le
mouvement des pilons.
Brosse ; infiniment dont lé poudrier fe fert pour
balay er le deiïiis de la pile du raoulia à poudre•
C hape ; on donne ce nom dans les manufadures
d e poudre i aux doubles barils dont on revêt ceux
qu’on remplit de poudre.
On emploie ces doubles barils pour empêcher
l’humidité de pénétrer au-dedans de celui qui contient
la poudre , & de 1 eventer.
C hopin e ; mefure de fer-blanc, contenant envi*
ron une chopine d’eau*