
France ; maïs Ils font tombés de mode depuis que
nos nerfs font devenus plus délicats.
Parfum fe prend fouvent pour -les corpls meitïes
d’où s’exhalent les parfums : on peut dire en ce
fens que les meilleurs parfums le tirent d’Orient
& des pays chauds.
Les anciens regardaient lès parfums, ho fi-feulement
comme un hommage qu’on devoit aux dieux,
mais encore comme un ligne de leur préfènce.
On empioyôit âuffï des parfums fur lés tombeaux
pour honorer là Mémoire dés morts.
L ’ufage des parfums étoit fur-tout recherché des
hébreux & des orientaux.
■ Mo'ifè donne la compofîtion de deux efpèces dé
parfums , dont l’un dévoit être offert aù Seigneur
fur l’autel d’or; & l’autre étoit deftiné à oindre le
grand-prêtre & fes fils , de même que le tabernacle
& tous les vafes deffinés au fêmçe divin. .
L a loi défendoit, fous peine de la v ie , à quelque
homme que ce fut de fe fervir du premier
de ces parfums pour fon ufàge. Il étoit compofé
de flachté ou myrrhe, d’onix, de gaibanuni , &
d’encens par égale portion;
Le parfum d’onftion étoit fait de myrrhe, de
cinnamome, de canne aromatique, de caffe &
d’olive. Il étoit également défendu de l’employer
à d’autres ufages qu’à celui de fa deftination , &
d’en faire pour foi ou pour les autres;
Mais les hébreux àvôiènt d’autres parfums pour
leurs ufages; ils les aimdient tellement, que c’é-
toit pour eux une grande mortification de s’en
abftenir, & qu’ils né s’en privoient que dans dés
temps de calamités.
La plupart dés végétaux ont de l’odeur, & ,
dans certaines clafies ils ont prefque tous fine
bonne odeur. Les filés acides m /impies ou fermentés
ont des odeurs fortes ; en fuite la pütréfa&ion
alkaline d’un petit nombre de plantes efi três-
odorantei
L è feu & lé broyement, qui n’ efî qu’une efpèce _
de feu plus doux, tirent des odeurs du règne animal
& végétal- La chymie fournit fur ce fajet
quantité de faits curieux.
On fa it, par une fuite d’expériences, que cette matière
fubtilè qu’on homme efprit & qui efi contenue
dans l’huilé, efl la principale ehofe qui excite le
fentiment .de l’odpur.
En effet, fi l’on fépare des -corps odoriférans
tout, l’efprit qu’ils contiennent, ils n’ont préfpie
plus d’ôdeur ; & au contraire les matières qui ne
font point odoriférantes , le deviennent lor/qu’on
leur communique quelques particule'*: de ce îriêMè
efprit.
L ’odeur de plufieurs cOtps fe manifëffe efieore
oit s'accroît par lé Mouvement' « par Ta chaîeuiv
Le broyement donne ^de l’odeur à tous les corps
. durs qiu npnont point- ÿ ou .{Augmente celle qu’ils
ont ; è'eft ce qu’fin a' tànt'“dé fois'éprouvé fur le
fuccin , fur l’aloes. Il efl même des bois qui prennent
de l’odeur dans -les mains du tourneur. -,
dette ôdeu-r des corps odoîiférans àugmente aùffi
quand on en. mêle .plufieurs . en/embie., ou quand
; on introduit deS, fels avec des,-çprps huileuxi odoriférans.
L ’eau de mcTilot, par ëxèmplé , qui efl prêlqüê-
inodorante , augmente beaucoup les Codeurs des.
corps qui en ont.
L ’odeur de l’ambre forfqu’il efl feul, efl peu ;de
ehofe ; mais elle s’exhale par le mélange d’un peu.
de mufc.
C ’efl dans ce mélange .de divers, corps que confident
les parfums..
... Lorfqu’ôn prépare des eaux parfumées avée du
mufc, de l’ambre gris ou d’autres fübftances aromatiques
, on a foin de les broyer avec du fiicre ;
ces odeurs pëtiètteht alors, bien mieux dans les
eaux & dans les poudres qu’on' veut préparer; L é
fucre produit ; principalement ces effets, èn atténuant
, diviïânf & fubtîlifimt les parties vifqueufés
de ces odeurs'; enfbrtè qti’èlies pèiivent fe Mouvoir
avec plus de liberté & frapper l’odorat plus
vivement.
■ Parfums fimples.
Oliban ou encens ,• fubflance réfifteu/ê d’ün'faune
pâle & tranfparent, en larmes ; femblables à- celles
du mafiic , mais plus greffes» Voici ce qu’en dit
M. Geoffroy.
L ’encens efl fec & dur, d’un goût .un peu amer ,
modérément âcre '& réfîneux, non défagréablè 8c
d’une odeur pénétrante. Lorfqu’on le jette' fur le-
feu , il devient aufïi-tdt ardent, & répand une
flamme vive qui a' peine" à s’éteiiidrè». Il ne coulé
pas comme le mafiic. Si on le met fous les deçts,
il fe brife auffi-fct en petits Môrcèfihx ; mais il
ne fe réunit peint comme le mafiic., & on ne peut
pas le rouler comme lui dans la bouche, parce-
qu’il s’attache aux dents.
Les gouttes ' d’eficêns font trâhfbarefitës‘, obîon-
gues & arrondies ;' quelquefois elles fbnt !fèulés ,
quelquefois il y ëh à deux, en/emble | & elles-ref-
fbmblent à des téfiieulés ôii à des miàîhmeîley, l'fe-
lon qu’elles font plus où moins greffes : c’eic de là
que viennent les noms ridicules d’encens mâle &
dt encens femelle.
Quelquefois i f y ;à qüatre ou cinq gouttes d’en-
cens de la greffeur d ’uh' pois ou d’une aveline, qui
font par bafàrd attà'chéès à l'écôrce de i ’àfblre .d’où:
elles ont découlé.
. - On efî'ime l’epcqns qui efi blanchâtre, tranfpa-
tent, pur, brillant, fec.
L ’encens a été connu non-feule-ment des grecs ;
Sc des arabes, mais aufli de preQue toutes, les nations
M ÎM temps,.S,qn lufage-a ete Jjfôte
•$§' t^s-|réqjieni 4^85. Tes facxjficejs? car autrefois
“on- s’en fervoit, comme l’on s’en fert encore
à préfent, pour .exciter une ,ode(ur agréable da.n:s les
temp'lesé Cette ‘cpUtùnié a. prefque paffé parmi tous
le‘s-;peiiplës , dans! toùtès les religions & dans tous
les lieux.
Les auteurs ne conviennent pas du pays ^natal de
Feircens.- Quelquès-tms prétendent qu’il n’y a qü.e
l ’Arabie qui le produit , encore que cé n è'ft pas
eë' paysrl? tout entier,, -mais feufement la partie
que l’qh appelle S.afyqfj,
‘ D’autres-’veùlentqüe F Ethiopie ; dont quelques
peuples''"s’appellent fabé^ns y^porte auffi cette racine
o.dlqrifir.qtttq.,; -, J
Nous fommes encore moins certains de 1 arbre
îfetoMÎ ’ l ’ë$Q&h?* Pline én pâyie -fort obfçure-
rnent, & ïuppqfe que c’pft le TÇere-binthe;» Thep-
phrafiê .allure, que ;cet arbre efi haut de cinq coudées
&'qüe fes Branches & fes feuilles reffembient a
Le ealjpop s’appelle gXPsl' e!tÇ0 ^ PV encens.com^
mun, a la différence de l’oliban qu’on nomme
encens fin. v
"L'encens des Indes qu’on appelle vulgairement
encens de Mp$a y quoiqu’il ne vienne point dy cette
ville, d’Arqbie., arrive en Europe par les vâiffeauÿ
des, compagnies des Indes. Ôn l’apporte en maffe ,
qu,elqpefois ;ep petites larmes, mais toujours fort
charge d’ordures, l l efi rougeâtre & d’un goût un
peu amer.
L ’encens, de Thuringe efi la refîne que fournif-
Cent le| pins de la Thuringe , 8c fur-tout du territoire
Cdlies du poirier.
D ’autres cependant, dit-il, foutienfient qu il efi
feqiblablç au, leptifqùe, & d’autres qu’il a lécorce
<& les feuilles |lu' laurier. Diodore dé Sicile^ lui
donne la figqre dë l’acacia d’Egypte & les feuilles I
fie faule. Gariias • prétend que l’arbre de l’encens :
h’eft pas .fort haut. Thevet au contraire foutient
qû’il reffemble aux pins qui fourniflent de la re- :
fine.
Ce que quelques-uns appellent parfums ou encens |
des juifs (parce qu’ils s’ en fervoient fou vent dans
leur temple ) efi une nqaffe seche un peu refineufe, i
rougeâtre, en écorce qui à l’odeur pénétrante dü .
fiorax liquide. Cette maffe efi faite des écorces de ;
l ’arbre, appelle rofa-mallos , que l’on fait bouillir,
.& que Ion exprime après que l’on en a tirele fto-
xax liquide : elle n’eft bonne qu’a brûler,
L a manne d’encens n’efl autre ehofe que les
miettes ■ ou les petites parties qui fe font formées
de la collifion des grumeaux d’encens , par le mouvement
,de la voiture ou autrement,
La fuie d’encens efi cette -manne d’encens brûlée
de la manière qu’on brûle l’arcançon pour faire
du noir de fumée.
Thymiama ou le narcaphte , ou l’écorce d'encens
efi l ’écorce de l’arbre thurifere. Elle a prefque
les mêmes 'qualités & la même odeur que l’encens
auffi fait-on efitrer cette écorce dans la com-
pofition des parfums inflammables ; mais on n’en
^apporte plus guère ; de l’on fubfiitue à fa' place
l ’encens des ju^îs, ■
de" Saxe qui abonde en forêts de ç§§ fortes
d’arbres. Les, fourmis fauvages en retirent de petits
j gVfitnéaùx'• qu’elles ’ enfôhiffent dans la terré , quelquefois''
ju/qu-à- quatre' pieds de profondeur. Là cette
poix, par.la chaleur fouterraine , reçoit un nouveau
-degpé .de-codion & fe’ réduit efi maffe •; on
la tire enfuite de terre par gros morceaux, & c’efi
ce qu’on appelle encens de Thuringe»
Myrrhe?'
■ La belle myrrhe efi en larmes bu en morceaux
i plps ou moins gros, de couleur [aune ou rouge ,
’ un peu tranfparente. Lorfqu’on la brife, ç>n y voit
des veines blanchâtres comme la bafe de l ’ongle ,
j ce qui fait dire myrrhe onglée. Elle efi d un goût
amer, un peu âcre & aromatique , caufant des nau^
fées d?une odeur forte;
:]jdais fi. pu la pile ou qu’on la brûle , elle exhale
une" odeur affez agréable. Elle doit être un peu
friable & peu grafle.
Les morceaux bien tranfparens, qui ne font
point amers dans l’intérieur, ne fbnt que de la
gomme arabique ; il faut les rejétter & retirer -également
ceux qui’ fbnt brunâtres, vifqueux & d’une
faveur défagréablè,
On ne dit rien de certain fur l ’arbre dont la
myrrhe découle, & on ne fait point fî c’eft par in-
cifîon qu’on la retire.
Les anciens difiinguoient deux fortes de myrrhe ;
l’unè liquide qu’ils appelioient , & l’autre folide
qu’ils nommoient myrrhe troglqdite.
L a myrrhe comme gomme-réfîne efi en partie
inflammable, en partie diffoluble dans l’efprit de
vin, & .en partie diffoluble dans l’eau.
Benjoin.
L,e benjôin ;eft une refîne çèçhe , dure, fragile ,
inflammable, d’une odeur fuave & pénétrante fur-*
1 tout lorfqu’on la brûle. •
| Cette réfîne découle naturellement ou par ineï-
• fîon d’un grand arbre , appelle hel^of, lequel croit
À ;