
des vafes à mettre des orangers, qui font d’une ca- (
pacité furprenante ; on en a vu de quatre pieds de
diamètre , ■ •fur près de trois pieds de hauteur, fans
compter le piédeftal. Il fort aufli de ces fabriques
de grandes jarres très-bien faites , qui peuvent fer-
vir de fontaines dans les cuifînes, & qui font meme
fi bien cuites , qu’on les emploie pour couler la
lçfliv.e. • si
i ° . La poterie de terre à cr'eufer eft celle qui
comprend certains fournaux, & toutes-les efpeces
de vafes qui font deftinés à foutenir le feu a fec.
Cette poterie eft uniquement du refïort du fourna-
liftè. Voyc% ce mot.
3°. La poterie de grès eft celle dont il y a.deux
.grandes manufactures en France , l’une à Mortain
en Normandie, & l’autre à Savigny en Picardie ;
on y fait des fontaines , des pots, des cruches, &c.
On a donné à cette poterie le nom de grès à caufe
de fa dureté , qui eft telle qu’ étant frappée avec l ’acier
, elle fait feu comme la pierre à fufil. Voy,r les
■ autres arts analogues à celui du Potier, F aiânce ,
P orcelaine , Pipe -, F ournaliste.
..Mélange du fuc de laitue fauvage avec la terre a
potier.
La laitue fauvage pilée & mêlée avec la terre,
de poterie , donne à cette terre une couleur très-
agréable , & ce qui eft encore plus avantageux, la
rend propre à être travaillée & amincie comme la
porcelaine. On en fait en Chine de petits vafes de
ménage où l’eau eft chaude fur le champ.
Outils.
Les outils font en petit nombre & fîmples. Un maillet
ou maffe de bois à long manche , dont la tête eft
armée de doux. Il fert à battre le ciment.
Un petit rabot aufli de bois, ou plus fimplement
une palette faite d’une .douve , pour corroyer le
ciment & le mêler avec la terre glaife..
Les fourneaux fe font à la main avec la feule palette
que l ’on poudre de fablon, afin qu’elle ne
s’attache point à la terre;
Les creufets ont des moules de bois plus pu moins
grands, fuîvant l’ouvrage, & de la figure de Pour
vrage même. Ces moules fe tiennent par une queue
ou manche aufli de bois ; & après les avoir fau-
poudrés d’un peu de fable , on les couvre à difcré-
tion d’autant de terre bien corroyée qu’on le croit
nécefiaire , qu’on arrondit enfuite tout autour, &
qu’on applatit par-deflbus avec la palette.
Il y a de grandes & de petites palettes, de quar-
rées, de longues & en triangle. Ces dernières font
un peu tranchantes, & fervent comme de couteau
pour enlever cç qu’il y a de trop de matière, &
réduire l’ouvrage à fa jufte épaiiïeur. On les appelle
palettes, parce qu’en effet, les plus grandes reffemblent
à celles dont les' enfans fe fervent dans quelques
uns de leurs jeux.
Des bâtons longs, ronds & pointus, de diverfes
longueurs & de différens diamètres, fervent à ouvrir
les trous , qu’en tenue de l’art on appelle des
régions 5 qu’on laiffe aux fourneaux pour , en les
bouchant ou en les laifîant ouverts, y entretenir le
degré de feu convenable. Ces bâtons, à caufe de
leur figure , fe nomment des fufeaux.
Outre les fourneaux & les creufets , les potiers
font des réchaux & des efpèces de fourneaux quar-
rés, mais plus longs que larges, dont les blanchif-
feufes fe fervent pour chauffer leurs fers à repaffer.
Ces fortes d’ouvrages font aufli de grès de pot-à-
beurre, de même que les fourneaux d’une nouvelle
invention, propres à faire du café.
Couverte•
Prenez vingt-quatre parties de minium ou plomb
rouge, ou plomb calciné en cendres, huit de labié.
Si le fable eft bien fondant, on en met davantage ;
on broie le tout enfembiè dans un moulin. Oir le
liquéfié avec l’eau; cela fait , on arrange à terre
des. vafes bifeuités ; on verfe du vernis, dedans ; on
le fait couler par-tout en-dedans ; on jette le fuper-
fla d’un vafe dans une autre. Ainfi l’on met tout en
couverte. On met le tout au four , & l’on recuit
comme ci-devant'pour faire fondre le plomb.
Il y a bien des endroits où l’on met la .couverte
fur le crud, comme fur le bifeuité, & l’on cuit St
plombe à la fois.' ,,
Les taches brunes font faites de Périgueux , & les
vertes avec l’écaillement.
L ’écaillement, c’eft l’écaille de epivre qui fe
vend chez les chaudronniers.
Communauté,
La communauté des maîtres potiers -de terre eft
ancienne à Paris ; ils etoient ériges en Corps de
jurande , & avoient des ftatuts bien avant le règne
de Charles VII. Robert d’Eftouteville , prévôt de
Paris , leur en ayant dreffé d’autres au mois de juillet
1456, ou plutôt ayant donné fon avis fur Ceux
que les maîtres lui avoient préfentés , Charles VU
alors régnant, abrogea les anciens, & confirma les
nouveaux par fes lettres-patentes du mois de Sep-?
tembre de la même ^nnée. Henri IV donna aufli fes
lettres de confirmation au mois d’avril 1607 , &
c’eft encore par ceç réglemens rédigés en dix-huit
articles, que la communauté fe gouverne.
Les jurés font au nombre de quatre , dont deux
nouveaux font élus tous les ans à I3 place des anciens,
enforte que chacun d’eux refte deux ans en
place.
L ’apprentiffage eft de fîx ans, St les maîtres ne
peuvent
peuvent avoir qu’un feul apprentif à la fois. On
compte dans cette communauté environ cent vingt
maîtres.
Il eft défendu à "tous potiers de terre d’embourrer,
allumer, ni étouper leurs ouvrages, & il leur eft
enjoint de les bien plomber, & raunir ou verniffer.
La marchandife foraine qui arrive à Paris , doit
être portée aux halles pour y être vifitée par les
jurés qui. ont pour leurs droits 2. fols parifis pour
chaque chariot, 16 deniers pour une charrette, &
S deniers pour la charge d’un cheval.
Par l’édit du 11 août 17 f 6 les potiers de terre font
en communauté avec les faianciers & les vitriers.
Leurs droits de réception font fixés à .500 livres.
Explication des planches pour Cart du Potier de
terre, tome I V des gravures.
P L A N C H E P R E M I È R E .
' Le haut de cette planche repréfente un attelier
de potier de terre, où plufîeurs ouvriers font occupés
à divers ouvrages; l’un en a , *à tourner au
tour ; un autre en b, à fabriquer des réchaux ; un
autre en c , à fabriquer des poeles & des fourneaux
chymiques ; & un autre en d , à fabriquer des pipes :
é , repréfente le four pour la cuiffon des ouvrages.
Le refte de l’attelier eft occupé par différentes fortes
d’ouvrage de poterie.
Façon d'un réchaud qui efi à-peu-près le même pour
toutes fortes d’ouvrages en terre.
Fig. 1 , réchaud. AA , les anfes.
Fig. i . motte de terre préparée pour' la fabrique
d’un réchaud.
Fig. 3 , 4 & ç , la même motte de terre allongée
de plus en plus.
Fig. 6 , la même motte tournée pour le commencement
d’un réchaud : A , la terre; B , la pierre fur
laquelle on fabrique.
Fig. 7 , fond de réchaud.
Fig. 8 , le même réchaud formé par fon pied ;
A , la pierre.
Fig. 9 , çouvercle du réchaud.
Fig. 10 , le pied du réchaud garni de fon couvercle
: A , le pied ; B , le couvercle; C la pierre.
P L A N C H E I Ie.
Suite de la façon d’un réchaud,
Fig. 1 , le haut du réchaud formé par une nouvelle
motte tournée : A , le pied ; B , I3 pierre.
Arts Si Métiers. Tom. VI.
Fig. i , le même réchaud uni 8c évafé: A, le
réchaud ; B, la pierre»
Fig. 3 & 4, motte pour former les anfes.
Fig. f , la première anfe fbudée & pofée : A, le
réchaud ; B , l’anfe ; C, la pierre.
Fig. 6 ; les deux anfes pofées : A, le réchaud ;
B B, les anfes ; C, la pierre.
Fig. 7,8, & 9 y mottes pour former les cames
du réchaud. r
Fig. 10 ,. carnes pofées au réchaud. A, le réchaud.
; B B, les anfes ; C C , les carnes , D, la
pierre.
Fig. 11, première ouverture du réchaud : A,
l’ouverture; B B, les anfes; CC, les carnes; D,
la pierre.
Fig. 1 1 , motte fortant de l’ouverture.
Fig. 13 , réchaud fini: A, l’ouverture ; BB, les
anfes*'; CCC i les carnes ; DDD t les lumières ; E ,
la pierre.
Fig. 14, réchaud d’une autre forme : A , l’ouverture;
B, l’anfe à volute; CC, les lumières.
Fig. i f 9 motte pour former l’anfe à volute.
Fig. 16 , petite motte fortant des lumières.
Feg. 17, anfe à volute : A, la volute.
PLANCHE I I Ie.
t
Vafes & uftenfiles chymiques.
Fig. 1, cuvette d’émailleur.
Fig. 1 , morceau de terre applati pour former 1*
cuvette.
Fig. q , la même terre en forme fur un rouleau :
A, la terre ; B , le rouleau.
Fig. 4, creufet.
^ Fig. $ , morceau de terre dîfpofé pour un creufet.
Fig. 6, la même terre en forme fur un moule :.
A, la terre ; B , le moule.
Fig. 7 , fond du creufet.
Fig. 8, tuyau de conduite, dit tuyau de grès :
AA, les viroles.
Fig. 9 , terre applatie pour former le tuyau.
Fig. 10 & 11 , virole de terre du tuyau.
Fig. 11 , tuyau appellé ventoufe : A , la virole.
Fig. 13, terre difpofée pour former la ventoufe.
Fig. 14, virole de la ventoufe.
Fig, 15, motte de terre montée fur la girolle du
Hhhh