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d’amidon le plus b la n c l e plus fec & le plus fin.
Gn y mêle aufîi du bois vermoulu ou pourri, des
os defféchés ou brûlés jufqu’à blancheur, qu’on pafle
à travers un tamis de crin après qu’on les a bien
pilés. Cette poudre reçoit telle odeur qu’on veut,
& fur-tout celle de l’iris. L ’iris eft une racine qui
fent naturellement la . violette. On choifît, parmi
plufîeurs de ces racines, celles qui font les plus
blanches & les moins piquées.: Pour qu’elles fe mettent
bien en poudre , on ne les pile que l’été , &
on les pulvérife aufli fin qu’il eft poflible.
Poudre blanche•
Prenez huit livres d’amidon, une livre d’iris,
douze os de sèche , une poignée d’os de bceuf & de
ipouton calcinés jufqu’à; blancheur. Broyez & pafiez
à travers un tamis bien fin.
Pondre grife. I
Prenez le réfîdu de la poudre précédente ; ajoutez
un peu d’amidon & de charbon de bois blanc :
pilez le tout enfemble & paflez au tamis.
Poudre blonde,
Il faut feulement ajouter à la poudre blanche un
peu d’ocre jaune. Vous pourrez donner à vos poudres
la couleur que vous fouhaiterez, en y mêlant
le s . drogues ' de différentes couleurs que vous choi- :
lirez. Poudre parfumée.
Prenez une livre d’iris de Florence, deux onces
de benjoin, une livre de rôles sèches , une once
de ftorax , une once & demie de fantal - citrin ,
deux gros de doux de gérofle, un peu d’ecorce de
citron. Pulvérifez dans un mortier , & ajoutez vingt
livres d’amidon, en poudre. Pafiez par un tamis fin,
& colorez cette poudre comme il vpus plaira.
Poudre de Chypre. 1
Mettez de la moufle de chêne dans un fae de
toile. Trempez Ce fac dans l ’eau , ayant le foin
<fe la changer fouvent ; enfuite faites fécher la
moufle au foleil. Pilez-la & l’arrofez d’eau-rofe,
faites-la fécher de nouveau , & la paflez à travers
un tamis. Enfuite mêlez-la avec 'quelques-unes dçs
poudres ci-defîus décrites.
Autre poudre dç Chypre plus belle.
- Lavez plufîeurs fois la moufle de chêne, & fai-
tes-la f°eher ; enfuite vous l’arrofèrez d’eau de fleurs
d’orange & d’eau-rofe, & vous l’étendrez fur une
claie. Laiflez-la fécher de .nouveau . & mettez par-
deiïous une caflolette , dans laquelle vous ferez
faûlçr dp ftaras & du benjoin, Recommencez cette
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opération jufqu'à ce que votre moufle foit bien
parfumée. Réduifez en poudre ; & fur une livre,
vous mettrez deux gros de bon mufc & autant de
civette. Poudre (Tambrette.
Prenez fîx onces de farine de fèves & autant de
pouflière de bois vermoulu, quatre onces de bois
de cypris, deux onces de fantal & autant de benjoin
, une once & demie de ftorax, deux gros de calamus aromatique & autant de ladanum. Mettez
le tout en poudre très - fine & paflez à travers le
tamis. Ajoutez quatre grains d’ambre gris & demî-
once de mahaleb. Mêlez le tout & confervez dans
une bouteille de verre bien bouchée. Vous en
mettrez dans de la poudre blanche ce que yous
jugerez à propos.
Poudre de fèves.
On fait aufïi de la poudré avec les feules fèves
qu’on fait moudre , & dont on tire la farine par le
tamis le plus fin : elle ne prend pas d’autre odeur
que celle de l ’iris.
Poudre de jafmin•
Pilez de la craie de Briançon, paflez au tamis ,
mettez dans une boete, & jonchez par-deflus des
fleurs de jafmin. Fermez la boëte, & renouveliez
les fleurs toutes les vingt - quatre heures. Enfuite
pilez enfemble quelques grains de civette & d’ambre
& un peu de fùcre candi. Mêlez avec votre
poudre.
Parfum pour mêler avec les poudres.
Prenez un gros de mufc , quatre cloux de gérofle,
quatre oncçs de graine de lavande, un gros
& demi de civette , un demi-gros d’ambre gris ;
pilez le tout enfemble, & paflez par le tamis.
Confervez ce parfum dans des boètes bien fermées ,
: & ajç>utez-en dans de la poudre blanche la quantité
que vous voudrez, fuivant que vous aimerez
l ’odeur plus ou moins forte.
Poudre p ûjfée a Veau de vie ou a l'efprit de vin.
Pour avoir de la poudre purgée, verfez un demi-
feptier d’eau de v ie, ou un poiflon d’efprit de vin
fur cinq ou fîx livres d’amidon; mêlez bien, laif-
fez fécher ; pilez au mortier , & paflez par un
: tamis fin. Ajoutez, fî vous fbuhaitez , un peu 4‘e
poudre d’ins,
Poudrç pour conferver les cheveux.
Prenez racine de fpuchet long,- calamus aroma-
j tique , rofès rouges, de chaque une once .& demie;
bçnjqin, uns once ; bois d’aloès, fîx gros ; coyail
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rouge & fucciil, de chaque une demi-once ; farine
de fèves , quatre oncesracine d’iris de Florence ,
huit onces : mêlez le tout enfemble , faites-en une
poudre très-fine, & ajéutez-y cinq grains de mufc
& autant de civette.
Cette poudre, dont on Ce parfume la tête , facilite
la régénération des. cheveux ,v & fortifie leur
racine. On lui donne encore la propriété d’égayer
l’imagination & de fortifier la mémoire.
Recette pour teindre les cheveux en noir.
Lavez d’abord votre tête, enfuite, trempez votre
peigne dans l’huile de tartre, & vpus peignez
au foleil. Faites cette opération trois fois par jour,
& au bout de huit jours au plus , vos'. cheveux deviendront
noirs. Si vous fouhaitez les; rendre odoriférant,
oignez-les avee l’huile de benjoin.
Pour teindre les cheveux blancs en brun clair ou
châtain.
Il faut d’abord dégraifler les cheveux avec-du
fon defleché ou de Peau tiède, dans laquelle on
aura fait fondre de l’alun. On prendra enfuite deux
onces de chaux vive qu’on laiffera éteindre à l ’air ,,
une once de - litharge d’o r , & une demi-once de
mine de plomb, Réduifez le tout en poudre, &
paflez par le tamis. Détrempez un peu de cette
poudre avec de l ’eau-rofè, frottez-en les cheveux ,
& les laifîez fécher pendant l’efpac e de fîx heures.
Après quoi lavez-les avec un peu d’eau tiède
de favon , & laifîez-les fécher de nouveau à l’air,
ou les efluyez, avec des linges un peu chauds.
Cette poudre ne teint pas la peau; l’eau qui fe
fait avec l’eau forte & l ’argent de coupelle , la
teint.
Pour teindre les cheveux' en blond.
Prenez leflive dé cendres de fàrment, deux livres
; racine de bryoine , de chelidoine, de cur-
cuma ou fafran des Indes , de chaque une demi-
once fàfran , étamines de lys , de chaque deux
gros ; fleurs de bouillon blanc, de ftecas jaune ,
de geneft, de mille-pertuis, de chaque un gros.
Faites cuire le tout enfemble, 8t tirez au clair. Il
faut laver. fouvent > les : cheveux de cette -leflive
& au bout de quelque temps ils deviendront très-
blonds.-
Remèdes fimples pour noircir les cheveux.
Les : feuilles de viorne ( vibürnum ) noîrciflent
fes cheveux , & les empêchent de tomber.
On emploie encore , pour les noircir, le liège
brûlé, les racines d’yeufe ou chêne verd & celle
de câprier, les écorces de faule, de noyer,’ de
grenades!; les feuilles d’artichâux , de mûrier, de
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figuier, de framboifîer , de myrte , de fèné-*, le<
brous de noix , l’écorce des fèves , la noix dé
galle & celle de cyprès, les grappes de lierre ,
les poix noirs, les femences de nielle & de betterave
, les fleurs de pavots , l’alun , la pierre noire ,
les recrémens du plomb. On fait cuire une partie
de ces drogues dans de l’eau de pluie , dans jlu
vin, dans du vinaigré, & l’on y ajoute quelques
plantes céphaliques, comme la fauge , la marja*
faine, laméliflè ,1a bétoine, les oeillets , le laurier.
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Onguent pour noircir les cheveux ou la barbe.
Prenez huile de coftus & de myrte, de chaque
une once & demie. Remuez bien dans un mortier
de plomb ; ajoutez poix liquide , fuc exprimé des
feuilles de noyer & ladanum , de chaque une demir
once; pierre noire, noix de galles, plomb brûlé-,
fuie de r.éfîne ou d’encens , de chaque un gros ;
fùffifànte quantité de mucilage de .gomme arabique^
tiré avec la décodion de noix de galles. Frottez-
vous en la tête ou le menton , après qu’ils feront
rafés.
Autre méthode particulière.
Quelques perfonnes qui veulent noircir leurs cheveux
, fe lavent d’abord la tête avec la leflive faite
avec les cendres de quelques plantes, & dans laquelle
on a fait fondre un peu d’alun. Cette lotion
prépare les cheveux à recevoir la couleur
qu’on veut leur donner. Enfuite elles Ce peignent
avec un peigne dé plomb , ou un peigne de corne
trempé dans des médicamens qui peuvent noircir ,
comme l’huile de cèdre mêlée avec la poix liquide
; l’huile de, myrtte , long-temps battue dans
un mortier de plomb.
Sav.on pour noircir les cheveux.
Prenez deux onces de fiiif de mouton, une once
de poix liquide , une demi-once .de pierre noire,
autant de ladanum & de vernis. Faites du tout un
favon avec fùffifànte quantité de leflive faite avec
les cendres d’éeorçe, de faule. Vous parfumerez ce
layon avec un peu; d’ambre, ou de mufc. ;
[Pour noircir des fourcils. -•.1 ■.
Il faut les frotter fpuvent avec les. -baies 'de fù-
reaü.
Ceux-ci fe fervent du liège brûlé , ou de gérofle
brûlé à, la bougie.
Ceux-là fe fervent du noir d’encens, de réfîne ;
de maftic. Ce noir ne s’en va pas avec la fueur.
Eau pour noircir les fourcils.
Lavez d’abord vos fourcils avec la décoâion de