
P E S P E S
L a fbmme des poids qu’on aura ajoutés pour
fendre cette féconde immerfîon égale à la première,
fera la différence des pefanteurs fpécifiques entre
les deux liqueurs : car en procédant ainfi, les deux
Volumes de liqueurs déplacées feront égaux*
Si donc [on fuppofe que l’aréomètre pefè une
©nce, & qu’il ait fallu, pour rendre la féconde
immerlîon égale à la première, ajouter vingt-quatre
grains , on peut conclure avec sûreté que la pe-
fànteur fpécifique de la liqueur la moins denfé efè
à la pefânteur fpécifique de la plus denfé comme
2>4 eft à z 5 , & ainfi des autres.
£ Extrait des ouvrages de M, Câblé Nollet & de
M. Brijfon ).
: Pefe-liqueur de M . Homberg.
M. Homberg, célèbre chymifte , a imaginé un
pefe-liqueur qui n’eft autre chofé qu’un vaifleau de
verre fémblable à un petit matras , dont le col eft
fi menu qu’une goutte d’eau y occupe une longueur
de cinq a fix lignes.
I l eft cependant bon d’évafér un peu en entonnoir
l’extrémité du col du vaifleau, afin de pouvoir
y verfér plus facilement la liqueur.
A côté de ce col il fort de la panfé du vaifleau
un petit tuÿau parallèle au col & de la même
«apacité, ayant environ fix lignes de longueur.
Ce petit tuyau fert à donner une {ortie à l’air
qui eft dans le vaifleau, à mefùre qu’on le remplit
d ’une liqueur.
La raifon pour laquelle le col eft fi menu, c’eft.
que par là on peut plus aifément connoître le vrai
volume de la liqueur qui eft entrée dans le vaifleau*,
en le rempliflant jufqu’à une marque que l’on a faite
fur jle col.
Pour faire ufàge de cet aréomètre, il faut en
connoître exactement le poids, après quoi le remplir
d’une liqueur jufqu’à la marque faite fur le
co l; le pefer enfuite avec une balance très-exade,
& comparer ainfi le poids de cette liqueur au
poids d’une autre qu’on auraefîayée de la même
laçon.
Par ce moyen on connoîtra exactement , dit
M. Homberg, de combien l’une pefera plus que
l ’autre , parce qu’une goutte d’eau occupant l’efi-
pace de cinq à fix lignes dans.i le col de< cet aréomètre
, fi l’on y avoit verfé la hauteur d’unç ligne
de trop ou de trop peu , l’erréur ne feroit que. d’un
cinquième ou d’un fixième de goutte fur toute la
quantité qu’on auroit mefiwçe ; ce qui eft très-peu
de cfoefè, & cependant cela eft très-fénfible dans
l ’ajéomètre, & très-facile à corriger en ajoutant un
peu de liqueur s’il y en a trop peu, ou en frappant
avec le doigt fur l ’enioimoir du col s’il y en
a trop ; ce qui fera fortir un peu de la liqueur par le
bout du petit tuyau.
On ne peut nier que ce pefe-liqueur ne foit fii-
jet à quelques inconvéniens, dont le plus grand ,
auquel il n’y a pas de remède, eft que le col eft
fi étroit qu’i l . forme un tuyau capillaire où les liqueurs
fe tiennent plus élevées qu’elles ne devroient
l’être : or cet excès varie & n’eft pas le même
pour toutes les liqueurs.
Pefe-liqueur de Farenkeit.
Ce pefe - liqueur eft compofé d’une petite bouteille
de verre mince, foufflée à la lampe , dont
le col qui eft très-menu eft furmonté d’un Jbafîin
deftiné à recevoir des poids fort petits.
L ’inftrument eft lefté au moyen d[une petite
boule de verre foufflée , adaptée à fa partré inférieure
5 & dans cette boule, on a mis du mercure.
On fixe fur fbn. col |un petit grain d’émail, &
l’inftrument eft conftruit.
Pour faire ufàge de ce pefe-liqueur, il faut commencer
par connoître exactement fbn poids qu’on
peut marquer deffiis , afin de ne pas l ’oublier^ En-
fuite on plonge l’inftrument dans l’eau de pluie ou
l’eau diftillée; & en le chargeant de poids , on l’y
fait enfoncer jufqu’au grain d’émail.
La fomme du poids .qu’on a mis dans le baflin
pour produire cet enfoncement, jointe au poids
de l’aréomètre , donne exactement le poids du volume
d’eau mefùré par l’aréomètre.
Or , ces deux volumes étant parfaitement égaux,
la différence de leurs poids donnera donc la différence]
de leur pefânteur fpécifique, ou le rapport
de leur denfité.
Les phyfîciens font particuliérement ufàge de
cet aréomètre pour leurs expériences fur les liqueurs.
Pefe - liqueur pour connoître la quantité de fe l ,
contenue dans chaque quintal die au. Extrait des
élémens de pharmacie de M . Beaumé, acadê-s
micien.
Pour faire cet infiniment, on prend un pefe-li-
queitr ordinaire de-verre , qui a à peu près la figure
d’un thermomètre , avec cette différence feulement
qu’on a fondé à la partie inférieure de la boule
une petite tige, au bout de laquelle on a pratique
une féconde boule „ mais beaucoup plus petite ,
dans laquelle on met du mercure en fuffifànte quantité
, pour le lefter, pour le faire tenir droit, &
pour le faire enfoncer dans l ’eau pure prefque ju£-<
qu’au haut du tube.
Cn marque \éro l’endroit où l ’inftrument cefle
de s’enfoncer dans cet eau pure, ce qui forme lç
premier terme«
P E S
Pour avoir de fécond terme, on prépare uîle eâü
Talée, en faifant difîoudre quinze livres de fel marin
très-feç & très-pur, avec quatre-vingt-cinq livres
d’eau, ce qui forme cent livres de liquide ; ou fi
l ’on veut on emploie quinze onces de f e l , & qüa- ;
tre-vingt-cinq onces d’eau. Ce qui eft abfolument |
la mégie chofe.
On plonge l’inftrument dans-cette liqueur lorf-
qu’elle eft froide ; il s’y enfonce beaucoup moins ,
& quand le pefe-liqueur cefle de s’y enfoncer, on ;
marque cet endroit fur le tube quinze degrés ; cela
forme le fécond terme.
On divife l’intervalle qui fê trouve entre ces ;
deux termes, en portions égales qui forment autant
de degrés.
Cet intervalle ainfi gradué peut fervîr d’étalon j
pour divifèr de la même manière la partie ïinfé- ;
rieure du tube que nous fiippofbns avoir été fait fuf-
fifàmment long. Pour cela on prend avec un compas
la diftance de \éro à quihze que l’on reporte en
bas, & que l’on divifede même: ce qüi donne trente
degrés fur l’inftrument.
On peut ainfi augmenter le nombre des degrés
jufqü’à quatre-vingt, fi on le juge à-propos, quoiqu’on
n’ ait jamais occafion de s’én férvir.
Il eft difficile dè fè procurer dès pèfe-liqueurs'
dont le tube fbit parfaitement cylindrique , d’un
diamètre & d’une groflèur égale. Cet inconvénient
eft commun: aux pefe-liqueurs & aux thermomètres.
D’après cette obfervation , il eft fenfible qu’il doit
fe trouver fouvent des inégalités entre les degrés
d’un inftrument-; mais on peut y remédier en formant
lès degrés du pefe-liqueur les lins après les
autres.
Ainfi on prendra une livre de fel qu’on fera difi-
foudre dans quatre-vingt-dix-neuf livres d’eau ; &
l ’endroit ou le pefe-liqueur plongé dans ce fluide
s’arrêtera,. formera le premier degré.
Pour marquer le feÇond degré, oh fera diflbudre
deux livres du même"fel dans quatre-vingt-dix-huit1
livres d'eau»
Pour le frôifième degré, on prendra trois livres
de fel Sc quatrè-vingt-dix-fèpf livrés d’eau , & ainfi
de fuite, jüfqü’à ce qu’on foit parvenu à graduer
entièrement le pefe-liqueur, on diminuant toujours'
la quantité de l’eau d’autant de livres que l ’on'
ajoute de livré's dè fel.
Toutes ces opérations doivent fe‘ faire dans une
cave, & il faut y laifler les liqueurs-aflez de temps
pour qu’elles en prennent la température qui eft
de dix degrés au-deflus dé la glace.
Lorfqu’on fait diflbudre lé fé l, i l ‘faut bien prendre
garde d’en perdre, ainfi que de l’eau. La dif-
fblution doit être faite dans un matras clos 5, afin
P E s
qu’ il n’y ait aucune évaporation y ïàns quoi la liqueur
feroit imparfaite , 5c le pefe-liqueur feroit
manqué.
Préfentement, continue M. Beaumé, je vais faire
l ’application d’un procédé à la conftrudion d’un
pefe-liqueur propre à connoître les degrés de rectification
des liqueurs fpiritueufes.
Confiru&ion d'un nouvel aréomètre ou pefe-liqueur de
comparaifon pour connoître les degrés de reftifica-•
tïon des liqueurs fpiritueufes 3 par M.. Beaumé.
P o u r c o r i f t r u i r e c e pefé - liqueur, i l f a u t d e u x l i q
u eu r s p ro p r e s à fo u r n i r d e u x t e rm e s . C e s liq u e u r s
font l ’e a u p u r e p o u r u n t e rm e ; & c e t t e e a u c h a n g é e
d ’u n e q u a n t i t é d é t e rm in é e d e f e l , p o u r l e f é c o n d .
Pour préparer cétte dernière liqueur , on prend
dix ôriCës dè fel marin purifié & bien fec ; on
les met dans un matras : on vérfè par-deflùs quatre
vingt-dix cinces d’eau pure; on agite le matras
afin de faciliter la diflolution du fel; iorfqué le feX
eft diflous, la liqueur eft préparée.
Alors on pfend un pefe-liqueur de verre, difpofe
! comme le précédent, & chargé de mercure fùffifam-
ment ; on le plonge dans cette liqueur. Il doit s’y
enfoncer à deax ou trois lignes au-deflus dé la féconde
boule : s’il s?enfonce trop , on ôte un peu
dé mercure de la petite boule; s’il ne s’enfonce
pas aflez, on en ajoute fuffifamment : lorfqu’il s’enfoncé
convenablement, on marque qéro l’endroit
ou il s’arrête : cela formé le premier terme.
■ Enfuite on enlève l ’inftrument, on le lave & on
le plonge dans de l’eau diftillée : on marque dix
degrés l ’endroit où il s’eft fixé : cela forihe le fé-i
cond terme.
O n d i v i f e e n d i x p a r t ie s é g a le s l ’ e fp a c e c om p
r i s e n t r e c e s d e u x t e rm e s j c e q u i d o n n e d i x d e g
r é s . C e s d e g r é s f e r v e n t d ’ é ta lo n p o u r f o rm e r le s
a u t r e s d e l a p a r t i e lu p é r ie u r e d u t u b e , c om m e o n
l ’ a d i t à l a c o n f t r u d io n d u pefe-liqueur p o u r le s
feis.-
O n d o n n e à c e lu i - c i P é t e n d u e d e c in q u a n t e d e g
r é s ; c e q u i e ft fu f lü fa n t , p a r c e q u ’ i l n ’ e f t p a s p o f -
f ib le d ’ a v o i r d e l ’ e fp r i t d e v i n a f l e z r e d i f i è p o u t
d o n n e r c e n om b r e d e d e g r é s ;
Les degrés que ce pefe-liqueur annonce, ont un
, ufâge inverfè de celui qui fert aux liqueurs fait-
nés : car le pefe-liqutùr propre aux Tels annonce
une eau d’autant plus riche en fè l, qu’il enfonce
moins’ 4ans cette eau.
C e l u i - c i a u c o n t r a i r e a n n o n c e u n e l iq u e u r d ’ au t
a n t p lu s ■ r i c h e e n e f p r i t , q u ’ i l s’e n f o n c e d a v a n t
a g e d a n s l e s l iq u e u r s fp i r i tù e ü f e s , p a r c e q u e , d an s
l e p r em ie r c a s , o n c h e r c h e à c o n n o î t r e l e p lu s
g r a n d d e g r é d e p e fâ n t e u r , & que, d an s l é fécond
c a s j -ori c h e r c h e à c o h n o î t r e a u : c o n t r à îv e l e p in s